Vie de sainte Marie l’Égyptienne (IVe–Ve siècle)
"Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez."
En réponse à Véronique Bélen, diffamant l'oeuvre révélée à Maria Valtorta sous prétexte qu'elle confirme une antique tradition chrétienne, voyant une seule et même personne dans les différents évocations évangéliques de sainte Marie Madeleine , voici la vie de sainte Marie l'Egyptienne, en bien des points comparable à celle de l'apôtre des apôtres.
Peut-être VB pourra-t-elle ainsi comprendre que si une femme de mauvaise vie se convertit pour devenir authentiquement sainte, ce n'est en aucune façon une opprobre jetée à la condition féminine, et n'exclut en rien d'autres exemples plus semblables à celui de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus ou sainte Elisabeth de la Trinité ?
1. Jeunesse dans le péché
Marie naît en Égypte, vers le IVᵉ siècle. Adolescente, elle quitte ses parents et mène une vie dissolue à Alexandrie. Elle se prostitue volontairement, non pas pour l’argent, mais par goût du plaisir, comme elle le confessera plus tard.
2. Le choc à Jérusalem
Vers 29 ans, elle suit un groupe de pèlerins en route vers Jérusalem pour la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix. Elle ne part pas par foi, mais par curiosité et pour continuer ses excès.
Arrivée au Saint-Sépulcre, elle tente d’entrer dans l’église, mais une force invisible l’empêche à plusieurs reprises de franchir la porte.
Ébranlée, elle lève les yeux vers une icône de la Vierge Marie et prie avec larmes :
« Toi qui as enfanté le Verbe de Dieu, permets-moi d’entrer pour adorer la Croix de ton Fils. Je promets de changer de vie et d’aller où tu me conduiras. »
Aussitôt, la barrière invisible disparaît. Elle entre, vénère la Croix, et en sort transformée.
3. Vie de pénitence au désert
Guidée par une voix intérieure, elle traverse le Jourdain et rejoint le désert. Elle y vit près de 50 ans dans une austérité extrême, luttant contre les souvenirs de son ancienne vie.
Pendant des décennies, elle ne se nourrit que de racines, de plantes et d’un peu d’eau, vêtue des seuls habits qu’elle avait emportés et qui finirent par tomber en lambeaux.
4. La rencontre avec le moine Zosime
Vers la fin de sa vie, Dieu conduit un moine, saint Zosime, à la rencontrer. Étonné de voir cette femme âgée, brûlée par le soleil, couverte de cheveux et presque nue, il l’entend raconter son histoire bouleversante.
Elle lui demande de revenir l’année suivante avec l’Eucharistie.
Zosime revient, la communie, et l’année suivante, il la retrouve morte, étendue sur le sable. Une inscription miraculeuse à côté de son corps indique qu’elle est morte l’année précédente, la nuit même de sa communion.
Vénération et héritage
Son histoire a été rapportée par saint Sophrone de Jérusalem au VIIᵉ siècle.
Elle est fêtée le 1er avril dans le calendrier latin, et le 5e dimanche de Carême dans l’Église byzantine, comme modèle de pénitence.
---> Elle est une des grandes figures du Grand Carême oriental, symbole du pardon de Dieu et de la transformation possible pour tout pécheur.
---> Sainte Marie l’Égyptienne nous rappelle que même les plus grands péchés peuvent être effacés par une sincère conversion et une vie tournée vers Dieu.
---> La vénération qui entoure l'histoire de cette sainte, tout spécialement en Orient, nous rappelle la très grande utilité de faire mémoire de telles conversions au Christ ( et en particulier celle de sainte Marie Magdeleine ), afin que tous les pécheurs hommes ou femmes, même les plus pécheurs, puissent devant ce magnifique exemple éviter le désespoir, et parvenir à leur tour au salut.
---> Pas plus qu'en faisant mémoire de sainte Marie Magdeleine, les orientaux ne font preuve de préjugés négatifs misogynes à l'égard des femmes en fêtant sainte Marie l'Egyptienne, dont l'exemple est d'ailleurs autant destiné aux hommes !
---> Véronique Belen, en s'en indignant, fait preuve ici d'une très grande méconnaissance de la subtilité de la psychologie humaine, et des secrets ressorts capables de mener un pécheur - modeste ou grand - à la conversion et au repentir.
---> Voici maintenant la vie en résumé de plusieurs femmes, ex prostituées devenues saintes catholiques, et dont l'exemple est fondamental pour le peuple des pécheurs que nous sommes, hommes ou femmes.