Réponse à Véronique Belen : petites vies d'ex prostituées devenues de grandes et vénérables saintes catholiques
"Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez."

Véronique Bélen est donc scandalisée que l'on puisse discerner à la suite de Grégoire le Grand une seule personne unifiant les différentes évocations de Marie Madeleine dans les Evangiles. Elle y verrait comme une sorte d'amalgame entre la condition féminine en général et celle d'une prostituée repentie devenue l'apôtre des apôtres, comme si désormais, toutes les femmes devaient par principe se reconnaître exclusivement dans l'histoire particulière de sainte Marie Madeleine, comme si plus personne ne pouvait les considérer autrement que comme des femmes de mauvaise vie, ayant pris plaisir dans la luxure.
Mais si cette histoire de sainte Marie Madeleine transmise par l'Evangile était à ce point une atteinte à l'image de la femme, qu'en serait-il donc selon Véronique Bélen de l'histoire de tant d'autres femmes devenues saintes, alors qu'elles avaient si mal commencé leur vie ?
1. Sainte Marie Madeleine
On l’appelait “la pécheresse”. Elle osa entrer dans la maison d’un pharisien, briser un vase de parfum précieux et baigner de ses larmes les pieds de Jésus. Ce geste d’amour lui valut une parole unique :
« Ses nombreux péchés sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. »
Elle devint ensuite disciple, puis la première à rencontrer Jésus ressuscité. L’Église la vénère comme “l’apôtre des apôtres”.
2. Sainte Marie l’Égyptienne
Jeune Égyptienne, elle quitta sa famille et mena une vie de plaisirs à Alexandrie. Un jour, elle voulut entrer dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem… mais une force invisible l’en empêcha. En pleurant, elle implora la Vierge Marie et promit de changer. Dès lors, elle partit au désert et y vécut près de cinquante ans dans la pénitence et la prière. Elle mourut réconciliée, nourrie de l’Eucharistie.
3. Sainte Thaïs d’Alexandrie
Célèbre courtisane d’Égypte, riche et entourée d’admirateurs, elle rencontra un moine, saint Paphnuce, qui l’appela à la conversion. Touchée au cœur, elle brûla ses biens et vécut enfermée dans une cellule, offrant ses jours à Dieu dans une pénitence radicale.
4. Sainte Pélagie d’Antioche
Actrice et danseuse renommée, parée d’or et de bijoux, elle fascinait les foules. Mais un jour, elle passa devant un évêque, saint Nonnus, qui pria pour elle. Sa prédication bouleversa Pélagie : elle se dépouilla de ses richesses, reçut le baptême et se retira comme ermite sur le mont des Oliviers.
5. Sainte Afra d’Augsbourg
Ancienne prostituée païenne dans un temple, elle rencontra des missionnaires chrétiens qui l’évangélisèrent. Elle accueillit la foi, mais lors de la persécution de Dioclétien, on voulut la contraindre à renier le Christ. Elle refusa. Elle fut brûlée vive pour sa foi et reste honorée comme martyre.
6. Sainte Marguerite de Cortone
Au Moyen Âge, Marguerite mena une vie mondaine et désordonnée, vivant avec un homme hors mariage. Quand il fut assassiné, elle se sentit frappée au cœur : et si Dieu l’appelait ? Elle se convertit, entra dans le Tiers-Ordre franciscain et mena une vie de pénitence et de prière. Elle devint une grande mystique, surnommée “la Madeleine d’Occident”.
---> Ces femmes, autrefois esclaves de leurs passions, sont devenues des icônes de la miséricorde. Leur vie témoigne que rien n’est trop lourd pour l’amour du Christ, et que sa grâce peut transformer une prostituée en sainte, une pécheresse en apôtre, une courtisane en martyre.
Enseignement à en tirer : la Miséricorde plus forte que le péché
---> Quand nous pensons à certaines saintes, nous sommes émerveillés de voir comment Dieu a transformé des vies apparemment perdues. Ces femmes, qui avaient sombré dans le péché, ont rencontré le Christ et sont devenues des flammes ardentes de son amour. Leur histoire nous rappelle que la miséricorde est plus forte que le péché.
1. Le parfum répandu – Marie Madeleine
---> Une femme, connue comme pécheresse, verse un parfum précieux sur les pieds de Jésus. Le monde la juge, Jésus la relève : « Ses nombreux péchés sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé. » (Lc 7, 47)
---> Le parfum répandu est l’image de nos vies offertes, même après nos fautes. Rien n’est perdu quand on se donne à Jésus.
2. Le désert comme lieu de pardon – Marie l’Égyptienne
---> Une vie de plaisirs, puis une barrière invisible qui l’empêche d’entrer dans une église. Le cœur se brise, la grâce jaillit. Elle part au désert et y vit cinquante ans de prière et de jeûne.
---> Le désert, c’est aussi nos moments de solitude et d’épreuve : Dieu peut en faire un lieu de rencontre et de purification.
3. Le feu de la conversion – Thaïs et Pélagie
---> Thaïs brûle ses richesses, Pélagie se dépouille de ses bijoux. Toutes deux choisissent la pauvreté et la prière.
---> La vraie richesse n’est pas dans ce que nous possédons, mais dans Celui que nous choisissons.
4. Le témoignage jusqu’au martyre – Afra d’Augsbourg
---> Ancienne prostituée païenne, devenue chrétienne, elle meurt brûlée vive plutôt que de renier le Christ.
---> L’amour de Jésus peut transformer une pécheresse en témoin héroïque.
5. La "Madeleine d’Occident" – Marguerite de Cortone
---> Après une vie de désordre, un deuil la conduit à Dieu. Elle entre chez les franciscains et devient une grande mystique.
---> Dieu transforme nos blessures en sources de grâce pour nous et pour les autres.
Conclusion : La grâce est plus forte que nos chutes
Ces femmes nous disent toutes la même chose :
Personne n’est trop loin pour Dieu.
Le passé n’a pas le dernier mot.
L’amour pardonne tout et transforme tout.
« Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » (Rm 5, 20)
Prière :
Seigneur Jésus, Toi qui as regardé Marie Madeleine avec amour,
Toi qui as conduit Marie l’Égyptienne au désert,
Toi qui as embrasé le cœur de Thaïs, de Pélagie, d’Afra et de Marguerite,
regarde aussi nos cœurs blessés.
Transforme nos faiblesses en force, nos péchés en pardon, nos larmes en joie.
Fais de nous des témoins de ta miséricorde. Amen.