Jésus et Marie : des liens mère-fils d'une étouffante possessivité ?

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"Cette addition (présentée comme une restauration de la traduction) est expliquée de la manière suivante :

« Je fus le Fils soumis à la Mère, jusqu’au moment où la volonté de mon Père m’indiqua que l’heure était venue d’être le Maître. A partir du moment où ma mission commença, je ne fus plus le Fils soumis à la Mère, mais le Serviteur de Dieu. Les liens ---> moraux ( nouvelle traduction, ndt ) qui m’unissaient à celle qui m’avait engendré étaient rompus. Ils s’étaient transformés en liens de plus haut caractère. Ils s’étaient tous réfugiés dans l’Esprit. L’Esprit appelait toujours : « Maman » Marie, ma sainte. L’amour ne connut pas d’arrêt, ne s’attiédit pas, au contraire, il ne fut jamais aussi parfait que lorsque, séparé d’elle pour une seconde naissance, elle me donna au monde, pour le monde, comme Messie, comme évangélisateur.
( passage coupé par DGC ) : « Sa troisième, sublime maternité mystique, ce fut quand, dans le déchirement du Golgotha, Elle m'enfanta à la Croix, en faisant de Moi, le Rédempteur du monde. »
(II, 15, 66 anc.éd.)

---> Ce passage coupé montre bien à quel point Marie vit l’offrande totale de son Fils, dans l’EMV, sans l’aimer le moins du monde d’un amour « captateur » : c’est peut-être justement pour cela que DGC l’a supprimé...

En considérant les événements rapportés dans l’œuvre, l’opposition entre ces deux moments de la vie de « Jésus », avant et après cana, étonne. En effet, les liens filiaux qui, selon Valtorta, sont désormais « réfugiés dans l’Esprit », « rompus », sont bien au contraire concrets, fréquents, charnels.

---> Bien que cela ait complètement échappé à DGC - peut-être simplement pour une histoire de traduction de l’œuvre en français -, il est très clairement dit ici que Jésus, désormais investi par le Père de la fonction de Maître, ne dépendait plus des liens moraux qui le soumettaient jusqu’ici à Marie sa mère, durant la vie cachée à Nazareth.

---> Que ces liens moraux ait été rompus en pareille circonstance était parfaitement normal, mais n’impliquait en aucune façon que se brisent avec eux les liens de tendre affection qui unissaient irrévocablement les deux Purs de la terre : « L’amour ne connut pas d’arrêt, ne s’attiédit pas, au contraire » , voilà qui interdit de croire ce que suggère faussement DGC, qu’il y ait eut rupture entre un « avant » et un « après » Cana, dans les liens de tendre amour unissant Jésus et Marie :

---> ceci est une erreur de lecture, et non ce que dit le Christ dans l’EMV.

---> Pourtant : ce temps de tendre complicité sans entrave entre la Mère et le Fils toujours ensemble à Nazareth, où le Christ ne s'était pas manifesté encore au monde, était désormais terminé : et il s'en suivrait trois années de durs sacrifices pour les deux Enamourés, où leur soif de partage devrait faire beaucoup de place à la Mission du Christ tout donné au salut des pauvres pécheurs, et où la plupart du temps, l'amour entre Jésus et Marie se réfugierait dans la sphère purement spirituelle, à distance l’un de l’autre.

---> Et c'est d'ailleurs ce que l'on voit à Cana dans MV, (Tome 1, chap.52 Nv.Ed.) lorsque Marie, invitée comme lui, accueille Jésus son Fils chéri, non pas avec un débordement d'effusion maternelle, mais avec un infini respect de sa nouvelle dignité, telle la Mère d'un Roi entrant dans sa charge :

EMV 52.4 - Jésus salue sa Mère en arrivant aux noces

(...) (...)

Quand Jésus arrive, le veilleur habituel prévient les autres. Le maître de maison, accompagné de son fils, l’époux, et de Marie, descend à la rencontre de Jésus et le salue respectueusement. Il salue aussi les deux autres et l’époux en fait de même.

Mais ce qui me plaît, c’est le salut rempli d’amour et de respect de Marie à son Fils, et réciproquement. Pas d’épanchements, mais un tel regard accompagne les mots de salutation : “ La paix soit avec toi ”, et un tel sourire qui vaut cent baisers et cent embrassements ! Le baiser tremble sur les lèvres de Marie, mais elle ne le donne pas. Elle pose seulement sa petite main blanche sur l’épaule de Jésus et effleure une boucle de sa longue chevelure. C’est la caresse d’une mère aimante mais pudique.
(...)
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---> C'est bien là cette "nouvelle donne" dont parle Jésus dans le passage cité par DGC, et qui a donc pleinement son sens dans l'œuvre, car elle n'exclue pas le moins du monde, par la suite, les saints transports d'amour entre le Fils et sa Mère Immaculée.

---> Citons l’explication que donne Jésus à sa réplique, dans l’épisode de Cana :

EMV 52.7 - Le Fils, qui n’est plus assujetti à sa Mère, accomplit pour elle son premier miracle

(...) (...)

Jésus m’explique le sens de cette phrase ("Femme, qu’y a-t-il, désormais, entre toi et moi ?").

« Ce “ désormais ”, que beaucoup de traducteurs passent sous silence, est la clé de la phrase et lui donne son vrai sens.
Je fus un fils soumis à sa mère, jusqu’au moment où la volonté de mon Père m’a indiqué que l’heure était venue d’être le Maître. A partir du moment où ma mission a commencé, je ne fus plus le fils soumis à sa mère, mais le Serviteur de Dieu. Les liens moraux qui m’unissaient à celle qui m’avait engendré étaient rompus. Ils s’étaient transformés en liens plus élevés. Ils s’étaient tous réfugiés au niveau spirituel. Mon âme appelait toujours “ Maman ” Marie, ma Sainte. L’amour n’a pas connu d’arrêt, ne s’est pas attiédi ; bien au contraire, il n’a jamais été aussi parfait que lorsque, séparé d’elle pour une seconde naissance, elle m’a donné au monde, pour le monde, comme Messie, comme Evangélisateur. Sa troisième et sublime maternité mystique, ce fut quand, dans le déchirement du Golgotha, elle m’enfanta à la croix, en faisant de moi le Rédempteur du monde.

“ Qu’y a-t-il désormais entre moi et toi ? ” J’étais d’abord à toi, rien qu’à toi. Tu m’ordonnais, je t’obéissais. Je t’étais “ soumis ”. Maintenant, j’appartiens à ma mission.

Ne l’ai-je donc pas dit ? “ Quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière, pour prendre congé des siens, est impropre au Royaume de Dieu. ” J’avais mis la main à la charrue pour ouvrir par le soc, non pas la terre mais les cœurs, pour y semer la parole de Dieu. Je n’ai enlevé cette main que lorsqu’on m’a arraché de là pour la clouer sur la croix et ouvrir par la torture de ce clou le cœur de mon Père en faisant sortir de la plaie le pardon pour l’humanité.

Ce “ désormais ”, oublié par la plupart, voulait dire ceci : “ Mère, tu as été tout pour moi tant que j’étais Jésus, fils de Marie de Nazareth, et tu m’es tout spirituellement ; mais, depuis que je suis le Messie attendu, j’appartiens à mon Père. Attends encore un peu et, ma mission terminée, je serai de nouveau tout à toi. Tu me recevras encore dans tes bras comme quand j’étais petit et personne ne te le disputera plus, ce Fils qui est le tien et que l’on regardera comme la honte de l’humanité, dont on te jettera la dépouille pour te couvrir toi aussi de l’opprobre d’être la mère d’un criminel. Ensuite, tu m’auras de nouveau, triomphant et puis, tu m’auras pour toujours, triomphante toi aussi, au ciel. Mais, maintenant, j’appartiens à tous ces hommes et j’appartiens au Père qui m’a envoyé vers eux. ”

Voilà ce que veut dire ce petit “ désormais ”, si chargé de signification. »

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---> Jésus ne cesse donc pas de vouloir partager avec Marie sa tendresse maternelle, et donnera à celle-ci sa juste place durant sa Vie publique quand les rares occasions le permettront.

---> Ce sera cependant très insuffisant pour satisfaire pleinement les très saints Cœurs de Jésus et de Marie : il leur faudra attendre la fin de la Mission terrestre du Verbe Incarné, puis l'Assomption de Marie au Ciel, pour jouir sans entrave de leur douce intimité.

---> Pour DGC, c'est donc un flop.

"Si sa mère n’est pas déjà à ses côtés, « Jésus » lui rend fréquemment visite au cours de son ministère public, pour de longs entretiens (que DGC se garde bien de citer ! Nous allons remédier à cet oublie volontaire)

[après une absence de Jésus pour son ministère] « Oh ! Fils chéri ! Tu as soif ? Oh ! Bien sûr. Je vais te préparer… » « Soif de ton baiser, Maman, de tes caresses. Laisse-moi rester ainsi, la tête sur ton épaule, comme quand j’étais tout petit… Oh ! Maman ! Comme tu me manques ! » « Mais dis-moi de venir, Fils, et je viendrai. Qu’est-ce qui t’a manqué pendant mon absence ? Une nourriture préférée ? Des vêtements frais ? Un lit bien fait ? Oh ! Dis-le-moi, ma joie, qu’est-ce qui t’a manqué ? Ta servante, Ô mon Seigneur, essaiera d’y pourvoir. » « Rien que toi. » (II, 54, 296)

---> Bénissons cette astuce minable de DGC tentant de salir l'oeuvre, occasion rêvée de citer l'intégralité de ce merveilleux épisode évangélique qui nous était encore caché jusqu'à aujourd'hui, et que Jésus nous fait l'immense bonheur de pouvoir connaître :

EMV 89.5 – Arrivée de Jésus à Nazareth, chez sa Mère :

En rouge, entre les // : la citation de DGC )

...Jésus est seul. Il marche rapidement parmi les oliviers chargés de petites olives déjà bien formées. Le soleil, qui va se coucher, darde ses rayons sur les frondaisons des arbres précieux et pacifiques, mais n'arrive à faire filtrer que de rares rayons à travers les branches serrées. La route principale, par contre, encaissée entre deux talus, est un ruban poussiéreux d'une clarté éblouissante.

Jésus avance et sourit. Il arrive à un endroit escarpé... et sourit encore plus vivement. Voilà Nazareth... Elle paraît trembler au soleil tant sa clarté l'enveloppe. Jésus descend plus rapidement. Il rejoint la route, maintenant, sans se préoccuper du soleil. On dirait qu'il vole, tant il est rapide avec son manteau dont il se protège la tête et qui se gonfle et palpite à ses côtés et en arrière. Le chemin est désert et silencieux jusqu'aux premières maisons. Là on entend venir de l'intérieur des maisons ou des jardins, une voix d'enfant ou de femme, des jardins dont les frondaisons jettent leur ombre jusque sur la route. Jésus profite de ces taches d'ombre pour échapper à l'implacable soleil. Il tourne par une ruelle à moitié ombragée. Il s'y trouve des femmes groupées autour de la fraîcheur d'un puits. Elles le saluent presque toutes de leurs voix aiguës pour son heureux retour.

"La paix à vous toutes... Mais faites silence. Je veux faire une surprise à ma Mère."

"Sa belle-sœur est partie avec un broc d'eau fraîche, mais elle doit revenir. Elles sont restées sans eau. La source est à sec ou l'eau se perd dans le sol brûlé avant d'arriver à ton jardin. Nous ne savons pas. Marie d'Alphée le disait à l'instant. La voilà qui vient. "

La mère de Jude et de Jacques vient avec une amphore sur la tête et une dans chaque main. Elle ne voit pas Jésus tout de suite et crie : "Comme ça, ça va plus vite. Marie est toute triste parce que ses plantes meurent de soif. Ce sont encore celles de Joseph et de Jésus et on dirait que cela lui arrache le cœur de les voir languir."

"Mais maintenant qu'Elle va me voir ..." dit Jésus en apparaissant de derrière le groupe.

"Oh ! mon Jésus ! Je te bénis ! Je vais lui dire..."

"Non, j'y vais, Moi. Donne-moi les amphores."

"La porte est entrebâillée. Marie est dans le jardin. Oh ! comme Elle va être heureuse ! Elle parlait de Toi encore ce matin. Mais venir avec ce soleil ! Tu es tout en sueur ! Tu es seul ?"

"Non avec des amis, mais je suis venu en avant pour voir d'abord Maman. Et Jude ?"

"Il est à Capharnaüm. Il y va souvent..." Marie ne dit rien d'autre. Mais elle sourit, tout en essuyant de son voile le visage baigné de sueur de Jésus.

Les brocs sont prêts. Jésus en charge deux en équilibre sur ses épaules en se servant de sa ceinture et prend le troisième avec la main.

Il va, rapide, arrive à la maison, pousse la porte, entre dans la petite pièce qui paraît sombre quand on vient du plein soleil. Il soulève doucement le rideau qui ferme l'entrée du jardin et observe.

Marie est debout près d'un rosier, tournant le dos à la maison, et elle plaint la plante assoiffée. Jésus pose le broc par terre, et le cuivre résonne en heurtant un caillou.

"Déjà ici, Marie ? dit la Maman sans se retourner. Viens, viens. Regarde ce rosier ! Et ces pauvres lis. Ils vont tous mourir si on ne les secoure pas. Apporte aussi des tuteurs pour redresser cette tige qui tombe."

"Je t'apporte tout, Maman."

Marie se retourne brusquement. Elle reste une seconde les yeux écarquillés, puis avec un cri, court en tendant les bras vers le Fils qui déjà a ouvert les siens et l'attend avec un sourire tout amour.

"Oh! Mon Fils !"

"Maman! Chérie !"

Ils s'épanchent longuement; doucement et Marie est si heureuse qu'elle ne voit pas, ni ne réalise pas que Jésus est en sueur. Mais ensuite, elle le remarque :

"Pourquoi, Fils, à pareille heure ? Tu es rouge comme la pourpre et tu dégouttes de sueur comme une éponge. Viens, viens à l'intérieur. Que Maman t'essuie et te rafraîchisse. Je t'apporte de suite un habit neuf et des sandales propres. Mais, Fils ! Fils ! Pourquoi es-tu en route par ce soleil ? Les plantes meurent de chaleur et Toi, ma Fleur, tu es sur les routes !"

"Pour arriver d'abord chez toi, Maman !"

// "Oh ! Fils chéri ! Tu as soif ? Oh ! bien sûr. Je vais te préparer..."

"Soif de ton baiser, Maman, de tes caresses. Laisse-moi rester ainsi, la tête sur ton épaule, comme quand j'étais tout petit... Oh ! Maman ! Comme tu me manques !"

"Mais, dis-moi de venir, Fils, et je viendrai. Qu'est-ce qui t'a manqué pendant mon absence ? Une nourriture préférée ? Des vêtements frais ? Un lit bien fait ? Oh ! dis-le moi, ma Joie, qu'est-ce qui t'a manqué. Ta servante, ô mon Seigneur, essaiera d'y pourvoir."

"Rien que toi..." //

Jésus, qui est rentré tenu par la main de la Maman, s'est assis sur le coffre près du mur. En face est Marie qu'il entoure de ses bras, appuyant la tête contre son cœur et l'embrassant de temps à autre. Maintenant, il la regarde fixement.

"Laisse-moi te regarder, que ma vue se remplisse de toi, ô ma sainte Maman !"

"D'abord le vêtement. Ça fait mal de rester ainsi trempé de sueur. Viens."

Jésus obéit.

Quand il revient avec des vêtements frais, le colloque reprend, plein de suavité.

"Je suis venu avec des disciples et des amis. Je les ai quittés au bois de Melca. Ils viendront demain, à l'aurore. Moi... je ne pouvais plus attendre. Ma Maman !..."

Il lui baise les mains.

"Marie d'Alphée s'est retirée pour nous laisser seuls. Elle aussi a compris quelle soif j'avais de toi. Demain... demain, tu appartiendras à mes amis et Moi aux Nazaréens. Mais, ce soir, tu es pour Moi l'Amie et pareillement je suis à toi. Je t'ai amené... Oh ! Maman ! J'ai trouvé les bergers de Bethléem et je t'ai amené deux d'entre eux. Ils sont orphelins et tu es la Mère. Pour tous, et encore plus des orphelins.

Et je t'ai amené aussi quelqu'un qui a besoin de toi pour se vaincre lui-même. Et un autre qui est un juste qui a pleuré. Et puis Jean... Je t'apporte le souvenir d'Élie, d'Isaac, de Tobie, maintenant Matthias, Jean et Siméon. Jonas est le plus malheureux. Je te conduirai à lui. Je l'ai promis. Les autres j'ai encore à les chercher, Samuel et Joseph sont dans la paix de Dieu."

"Tu as été à Bethléem ?"

"Oui, Maman. J'y ai amené les disciples que j'avais avec Moi, et je t'ai apporté ces fleurettes qui ont poussé parmi les pierres du seuil."

"Oh ! - Marie prend les tiges séchées et les embrasse - Et Anne ?"

"Elle a péri dans le massacre d'Hérode."

"Oh ! pauvre ! Elle t'aimait tant !"

"Les Bethléemites ont beaucoup souffert et n'ont pas été justes avec les bergers. Mais ils ont beaucoup souffert..."

"Mais avec Toi, ont-ils été bons alors !"

"Oui et pour cela il faut les plaindre. Satan est envieux de leur bonté et les excite au mal. J'ai aussi été à Hébron. Les bergers persécutés..."

"Oh ! Jusqu'a ce point ?!"

"Oui. Ils furent aidés par Zacharie et par lui eurent des patrons et du pain, même s'ils ont eu de durs patrons. Mais ce sont des âmes de justes et des persécutions et des blessures ils en ont fait un édifice de sainteté. Je les ai réunis. J'ai guéri Isaac et... et j'ai donné mon nom à un bébé... À Yutta, où habitait Isaac malade et où il est revenu à la vie, il y a maintenant un groupe innocent dont les noms sont Marie, Joseph et Jésaï..."

"Oh ! ton Nom !"

"Et le tien et celui du Juste. Et à Kérioth, patrie d'un disciple, un fidèle Israélite est mort sur mon cœur... de la joie de me posséder... Et puis... oh ! que de choses j'ai à te dire, ma parfaite Amie douce Mère ! Mais, pour commencer je te prie d'avoir tant de pitié pour ceux qui viendront demain. Écoute : ils m'aiment... mais ils ne sont pas parfaits. Toi, Maîtresse de vertu... oh ! Mère, aide-moi à les rendre bons... Je voudrais les sauver tous..."

Jésus s'est laissé glisser aux pieds de Marie. Maintenant elle apparaît dans sa majesté de Mère.

"Mon Fils ! Que veux-tu que ta pauvre Mère fasse de plus que Toi ?"

"Les sanctifier ...Ta vertu sanctifie. Je te les ai amenés exprès Maman... un jour, je te dirais : "Viens", parce qu'alors il sera urgent de sanctifier les esprits, pour que je puisse trouver en eux la volonté de rédemption. Et Moi seul je ne pourrai pas... Ton silence sera actif comme ma parole. Ta pureté viendra en aide à ma puissance. Ta présence éloignera Satan... et ton Fils, Maman, trouvera de la force en te sachant toute proche. Tu viendras, n'est-ce pas, ma douce Mère ?"

"Jésus ! Mon cher Fils ! Je ne te sens pas heureux... Qu'as-tu, Créature de mon cœur ? Le monde a été dur pour Toi ? Non ? Cela me soulage de le croire... mais... Oh ! oui, je viendrai. Où tu veux. Comme tu veux. Quand tu veux. Maintenant même, sous le soleil, sous les étoiles, comme dans la froidure et sous les bourrasques. Me veux-tu ? Me voici."

"Non, pas maintenant. Mais un jour ...Comme elle est douce la maison ! Et ta caresse ! Laisse-moi dormir ainsi, la tête sur tes genoux. Je suis si las. Je suis toujours ton Petit Enfant..." Et Jésus s'endort réellement, las et épuisé, assis sur la natte, la tête sur le sein de la Mère qui, bien heureuse, caresse ses cheveux.
(...)
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---> Cette tendresse humaine de Jésus et de Marie est si intense et si pure, qu'elle en est réellement surnaturelle !

---> Qui ne serait profondément ému d'assister avec Maria Valtorta à cette scène entre les deux seuls Personnes Immaculées que la terre ait jamais portés ?

---> Et qui ne penserait pas ici à la mère d'un prêtre, aux petits soins pour son cher fils qu'elle retrouve enfin, et à son fils mettant tout naturellement en pratique le commandement : "Honore ton père et ta mère", en mettant tout son coeur à lui faire plaisir ?

---> Ici encore, DGC fait un flop.

 

« Maman ! Maman ! (…) ma force me vient de tes prières. Mon esprit trouve le repos en pensant à toi et maintenant, voilà, mon cœur trouve le réconfort en restant ainsi, la tête contre ton cœur béni… Maman ! … » Jésus a attiré près de lui sa mère debout près de lui qui est assis sur un coffre contre le mur, et il appuie son front sur la poitrine de Marie qui caresse doucement ses cheveux… une pause toute d’amour. » (VI, 125, 303)
 
 

---> Dès que l'on remet ses citations dans leur contexte, c'est l'estocade détruisant les objections illusoires de l'auteur.

---> Alors que DGC voudrait nous faire croire, par un procédé subtilement mensonger, à un Jésus dans l'EMV pétri de sentimentalisme maladif dès qu'Il aperçoit sa Mère, voici en réalité ce qu'il en est dans le texte original complet, en ce passage de tendres retrouvailles entre les deux Immaculés :

EMV 433.1 - Louanges à la Vierge

en rouge entre les // : la citation de DGC )

(...) (...)
"Quand on arrive de Séphoris, on entre à Nazareth par le côté nord-ouest, le plus élevé et le plus pierreux. L’amphithéâtre sur lequel Nazareth est bâtie en terrasses apparaît dans toute son étendue lorsqu’on atteint la crête de la dernière colline par cette route, qui descend assez rapidement par des ravins vers la petite ville. Si j’ai bon souvenir — car il s’est passé du temps, et beaucoup de sites montagneux se ressemblent —, Jésus se trouve à l’endroit précis où ses concitoyens essayèrent de le lapider et où il les arrêta par son pouvoir pour passer au milieu d’eux.

Jésus fait halte pour regarder sa chère ville qui lui est hostile, et un sourire de joie éclaire son visage. Quelle bénédiction, que les Nazaréens ignorent et ne méritent pas, est donc ce sourire divin qui est sûrement source de grâces pour la terre qui l’a accueilli enfant et l’a vu grandir, où sa Mère est née et où elle est devenue Epouse et Mère de Dieu !

Ses deux cousins eux aussi regardent leur ville avec une joie manifeste. Alors que celle de Jude est tempérée par un air sérieux, austère, retenu, celle de Jacques est plus ouverte et plus douce, plus semblable à la joie de Jésus.

Bien que ce ne soit pas sa ville, Thomas en a le visage tout illuminé et il dit, en montrant la petite maison de Marie, du four de laquelle la fumée monte en spirales :

« La Mère est à la maison et elle cuit le pain… »

Son élan d’amour est si grand, qu’il semble parler de sa propre mère avec toute l’affection d’un fils.

Simon le Zélote, plus calme en raison de son âge et de son éducation, sourit :

« Oui. Et sa paix arrive déjà à nos cœurs.

– Dépêchons-nous » dit Jacques. « Et suivons ce sentier pour arriver presque sans être vus des Nazaréens. Ils nous retiendraient…

– Mais vous vous éloignez de votre maison. Votre mère aussi voudra vous voir.

– Oh ! Tu peux être certain, Simon, que notre mère est chez Marie. Elle y est presque toujours, d’une part parce qu’elles font le pain, d’autre part à cause de la fillette malade.

– Oui, prenons ce chemin. Nous passerons derrière le jardin d’Alphée pour arriver à la haie de notre jardin » dit Jésus.

Ils descendent rapidement par le sentier, très abrupt au début, mais qui devient plus plat à mesure qu’on approche de la ville. Ils traversent des oliveraies, puis de petits champs nus, et longent les premiers jardins de la ville. Tous sont entourés de hautes haies feuillues sur lesquelles se penchent les frondaisons des arbres chargés de fruits, ou de murets en pierres sèches couverts à l’extérieur des branches des jardins. Aussi leur passage est-il inaperçu des ménagères qui vont et viennent dans les jardins, font la lessive ou encore l’étendent sur les petits prés à côté des maisons…

La haie qui borde d’un côté le jardin de Marie est en hiver tout un entrelacement d’épines, mais en été un vrai fouillis de feuilles après la floraison de l’aubépine au printemps, ou l’apparition des baies rouges à l’automne. En ce moment, elle est embellie par un jasmin vigoureux et par l’ondulation des calices de fleurs, dont je ne connais pas le nom mais qui, de l’intérieur du jardin, étendent leurs rameaux sur la haie pour la rendre plus fournie et plus belle. Une fauvette chante dans les buissons, et de l’intérieur arrive un roucoulement de colombes.

« La grille aussi est réparée et toute couverte de branches en fleurs », dit Jacques qui est accouru en avant pour regarder la grille rustique à l’arrière du jardin, restée des années sans servir, celle qui a permis de faire entrer et sortir la charrette de Pierre pour Jean et Syntica.

« Nous allons passer par le sentier et frapper à la porte. Ma Mère serait peinée de voir détruit cet abri, lui répond Jésus.

– Son jardin clos ! s’écrie Jude.

– Oui. Et elle en est la rose, lance Thomas.

– Le lys parmi les épines, complète Jacques.

– La fontaine scellée, ajoute Simon le Zélote.

– Mieux : la source d’eau vive qui, en jaillissant impétueusement du beau mont, donne l’Eau de Vie à la terre et s’élance avec sa beauté parfumée vers le Ciel, dit Jésus.

– D’ici peu, elle va être heureuse de te voir, s’exclame Jacques.

– Mon Frère, dis-moi quelque chose que je désire savoir depuis longtemps. Comment vois-tu Marie ? Comme ta Mère ou comme une sujette ? C’est ta Mère, bien sûr, mais c’est une femme et tu es Dieu… dit Jude.

– Comme une sœur et une épouse, comme le délice et le repos de Dieu, le réconfort de l’Homme. C’est tout que je vois et possède en Marie, comme Dieu et comme homme. Celle qui faisait les délices de la deuxième Personne de la Trinité au Ciel, les délices du Verbe comme du Père et de l’Esprit, fait aujourd’hui les délices du Dieu incarné et fera, plus tard, celles de l’Homme-Dieu glorifié.

– Quel mystère ! Dieu s’est donc privé deux fois de ses complaisances, en toi et en Marie… et il vous a donnés à la terre… médite Simon le Zélote.

– Quel amour, devrais-tu dire. C’est l’amour qui a poussé la Trinité à donner Marie et Jésus à la terre, souligne Jacques.

– Et, non pas pour toi qui es Dieu, mais pour sa Rose, il n’a pas craint de la confier aux hommes, qui sont tous indignes de la protéger ? demande Thomas.

– Thomas, c’est le Cantique qui te répond : “ Le Pacifique avait une vigne, et il la confia à des vignerons ; ceux-ci étaient des profanateurs poussés par le Profanateur, et ils auraient donné de fortes sommes pour la posséder, ils auraient mis en œuvre toutes les séductions possibles, mais la belle Vigne du Seigneur se garda toute seule et ne voulut donner son fruit qu’au Seigneur, ne s’ouvrir qu’à lui pour engendrer le Trésor sans prix : le Sauveur. ” »

Les voilà parvenus au seuil de la maison. Tandis que Jésus frappe à la porte fermée, Jude remarque :

« Ce serait l’occasion de dire : “ Ouvre-moi, ma sœur, mon épouse, mon aimée, ma colombe, mon immaculée… ” »

Mais quand la porte s’entrouvre et qu’apparaît le doux visage de la Vierge, Jésus ne dit que le plus tendre des mots, en ouvrant les bras pour la recevoir :

« Maman !

– Oh ! Mon Fils ! Béni sois-tu ! Entre, et que la paix et l’amour soient avec toi !

– Et aussi avec ma Mère, avec la maison, et ceux qui s’y trouvent, dit Jésus en entrant, suivi des autres.

– Votre mère est à côté, tandis que les deux disciples s’emploient à faire le pain et la lessive… » explique Marie, après avoir échangé des salutations avec les apôtres et ses neveux.

Ceux-ci, par discrétion, se retirent pour laisser la Mère seule avec son Fils.

« Me voilà tout à toi, Mère. Nous allons rester quelque temps ensemble… Comme il est doux de revenir et de retrouver… la maison et toi surtout, Mère, après tant de voyages parmi les hommes…

– Qui te connaissent de plus en plus et, pour cette raison, se divisent en deux branches : ceux qui t’aiment… et ceux qui te haïssent… Et la plus grosse des deux, c’est cette dernière…

– Le Mal sent qu’il va être vaincu, il est furieux… et il rend furieux… Comment va la fillette ?

– Légèrement mieux… Mais elle a bien failli mourir… Pourtant ses paroles, maintenant qu’elle ne divague plus, correspondent, bien qu’en plus réservé, à celles qui lui venaient dans son délire. Ce serait mentir de prétendre que nous l’avons délivrée de ses mauvais souvenirs… La malheureuse !…

– Oui. Mais la Providence a veillé sur elle.

– Et maintenant ?

– Je ne sais pas. Auréa ne m’appartient pas comme créature. Son âme est à moi, mais son corps appartient à Valéria. Pour le moment, elle va rester ici, afin d’oublier… ( cf volet 29 )

– Myrta voudrait bien l’avoir.

– Je le sais… Mais je n’ai pas le droit d’agir sans la permission de la Romaine. Je ne sais même pas si elles l’ont acquise contre de l’argent ou si elles ont seulement employé l’arme des promesses… Quand la Romaine la réclamera…

– J’irai moi-même la voir à ta place, mon Fils. Il n’est pas bon que tu y ailles… Laisse faire ta Maman. Nous autres, femmes… ces êtres insignifiants pour Israël, on ne nous observe pas autant si nous allons parler à des païens. Et ta Maman est si inconnue du monde ! Personne ne remarquera la femme du peuple hébraïque qui, enveloppée dans son manteau, parcourt les rues de Tibériade et frappe à la maison d’une dame romaine…

– Tu pourrais aller chez Jeanne… et là, parler à la femme…

– C’est ce que je vais faire, mon Fils. Que ton cœur soit soulagé, mon Jésus !… Tu es tellement affligé… Je le comprends… et je voudrais tant faire pour toi…

– Tu fais beaucoup, Maman. Merci pour ton soutien…

– Oh ! je suis une aide bien pauvre, mon Fils ! Car je ne réussis pas à te faire aimer, à te donner… de la joie… tant qu’il t’est accordé d’en avoir un peu… Que suis-je donc alors ? Une bien pauvre disciple…

 // Maman, Maman ! Ne parle pas ainsi ! Ma force me vient de tes prières. Mon esprit trouve le repos en pensant à toi, et maintenant, de rester ainsi, la tête contre ton cœur béni, réconforte mon cœur… Maman !… »

Jésus a attiré près de lui sa Mère, debout à ses côtés. Il est assis sur un coffre contre le mur, et appuie son front contre la poitrine de Marie, qui caresse doucement ses cheveux… C’est une attitude pleine d’amour. //

Puis Jésus relève la tête et se met debout.

« Allons trouver les autres et la fillette » dit-il en sortant avec sa Mère dans le jardin. "

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---> À mille lieux donc d'être ce que DGC insinue, c'est-à-dire ce "petit fi-fils à sa man-man" pleurant dès qu'il voit sa mère venir le chercher à l'école maternelle, Jésus se montre bien au contraire ici le très viril Consolateur de Marie sa Mère tellement affligée de se trouver impuissante à Le faire aimer, incapable de Le protéger contre ses ennemis, et se trouvant pour cela "une bien pauvre disciple" : ce à quoi le Christ réagit immédiatement par un débordement de tendre affection et de réconfort envers elle, en parole et en acte, afin de Lui montrer à quel point son Coeur est rempli de gratitude envers elle qui Le console plus que tous les autres réunis de l'ingratitude des hommes, et ne peut pas en faire davantage pour Le servir.

---> Et ce n'est donc pas seulement la tendresse de Jésus pour Marie dans l'EMV qui rebute l'auteur, mais également par exemple, celle que sainte Thérèse de l'Enfant Jésus avait durant sa maladie pour sa grande soeur Pauline, alors qu'elles étaient toutes deux au carmel, comme le relate mère Agnès de Jésus elle-même dans les "Novissima Verba" :

"Pendant qu'on arrangeait ses oreillers, le soir, elle appuya sa tête sur moi en me regardant avec tendresse. Cela m'a rappelé le regard de l'Enfant Jésus à la Sainte Vierge quand il écoute la musique de l'ange sur l'image où elle disait de la sainte Vierge : "C'est Pauline en idéal".
( Derniers entretiens, 10 septembre )

"Je vous aime beaucoup, mais beaucoup ! Quand j'entends ouvrir la porte, je crois toujours que c'est vous ; et quand vous ne venez pas, je suis toute triste.
Donnez-moi un baiser, un baiser qui fasse du bruit ; enfin, que les lèvres fassent "pit !"
Il n'y a qu'au ciel que vous saurez ce que vous m'êtes... Vous m'êtes une lyre, un chant... bien plus qu'une boîte à musique, allez ! Même quand vous ne dites rien. "
( Ibid. 11 septembre )

---> On a bien compris que rien n'est plus scandaleux pour DGC que cette attitude de "petite enfant gâtée", réclamant encore des bisous à sa maman, à mille et mille lieux de ce qu'il s'imagine être la sainteté, et adressant carrément des mots doux à celle qui n'aurait du représenter pour elle que l'autorité à qui l'on obéi, loin de toutes ces mièvreries, comme seule une vraie carmélite disciplinée sait se comporter !

---> Mais peut-être DGC a-t-il tout simplement oublié que nous nous trouvions dans la religion de l'Amour, et que l'Amour n'a rien qui puisse déplaire au Bon Dieu ?

---> Et sainte Thérèse avait aussi envisagé les mêmes circonstances d'éloignement que Jésus et Marie dans l'oeuvre, ainsi que leurs conséquences affectives :

« S’il me fallait un jour quitter mon cher Carmel, ah ! ce ne serait pas sans blessure, Jésus ne m’a pas donné un cœur insensible et c’est justement parce qu’il est capable de souffrir que je désire qu’il donne à Jésus tout ce qu’il peut donner. Ici, Mère bien-aimée, je vis sans aucun embarras des soins de la misérable terre, je n’ai qu’à remplir la douce et facile mission que vous m’avez confiée. Ici je suis comblée de vos prévenances maternelles, je ne sens pas la pauvreté n’ayant jamais manqué de rien. Mais surtout, ici je suis aimée, de vous et de toutes les sœurs, et cette affection m’est bien douce. Voilà pourquoi je rêve un monastère où je serais inconnue, où j’aurais à souffrir la pauvreté, le manque d’affection, enfin l’exil du cœur. »
( sainte Thérèse de Lisieux, autobiographie, manuscrit C folio 10 ).

---> Comment Jésus et Marie, Eux-aussi, auraient-ils pu vivre loin l’un de l’autre sans blessure ?

1 ) DGC illustre ces « longs entretiens » entre Jésus et sa Mère par des extraits n’ayant aucun rapport avec son propos, car il s’agit plutôt dans celui-ci de la prévenance maternelle de Marie pour son Fils, et de la tendre affection de Celui-ci pour celle qui l’a mis au monde.

---> Si l’on se choque de la présente réaction de Marie, alors il faudra aussi se choquer de celle qu’aura toute mère retrouvant un fils chéri devenu prêtre, suppléant avec prévenance à ce dont le prive sa vie de célibataire, par esprit de service.

2 ) DGC voudrait subtilement nous entrainer dans sa vision caricaturale de l’œuvre : « Si Jésus est tant accaparé par sa mère et passe autant de temps avec elle, c’est forcément qu’Il est sous sa coupe, et qu’elle est pour Lui une mère castratrice, maladivement exclusive, et que leur lien est toxique. Et comment pourrait-il en sortir autre chose qu’un Jésus déséquilibré, devenu Lui-même à son tour un gourou pour autrui ? », semble-t-il vouloir nous dire.

---> Mais justement, ce qui met à mal cette caricature de notre illusionniste, et qui va donner lieu à la prochaine petite « leçon pour les nuls » : c’est l’Amour.

---> Jésus étant l’Amour Incarné, Il est tout naturel qu’Il prenne ce que le monde ne sait plus prendre : c'est-à-dire le temps d’aimer. Si quelqu’un dit à un autre qu’il l’aime, mais ne prend jamais ou très rarement le temps d’être avec lui, de lui parler seul à seul, alors c’est un menteur. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, et le Père l’aimera, et nous viendront chez lui, et nous y établirons notre demeure. » (Jean 14,23)

---> Si Dieu parle ainsi, ce n’est pas pour se récrier ensuite. Et qui donc plus que Marie fut un véritable sanctuaire pour la Parole de Dieu, gardée, méditée, priée, contemplée ? (Luc 2,51 11,28)

---> Si Jésus n’était donc pas allé voir fréquemment sa Mère pour s’entretenir longuement, tendrement, amoureusement avec elle, alors Il n’aurait tout simplement pas été à l’Image du Père qui agissait ainsi pour elle, et Lui-même ne se serait pas montré véritablement Dieu.

« En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement » (Jean 5:19)

---> La caricature de DGC est donc pulvérisée par l’Évangile selon saint Jean...

3 ) ... mais également par le cinquième Commandement divin, donné à Moïse par le Verbe au Sinaï, "honore ton père et ta mère" (Deut. 5,16).

---> Si Dieu donne ce commandement aux hommes, ce n’est pas pour s’en affranchir Lui-même, le jour où Il s’incarne parmi eux pour être leur Modèle en tout dans l’accomplissement de la Loi (Matt 5,17).

---> Dieu a voulu avoir une très sainte Mère humaine, et comme Fils parfait, Il l’a honorée à la perfection.

---> Marie était veuve, et cela n’aurait pas été l’honorer que de la vouer à un complet délaissement durant les trois années de vie publique, sans lui donner de nouvelle, sans chercher à la rencontrer le plus fréquemment possible, ce qu’accomplit sans se dérober un bon prêtre, même très demandé par sa mission.

---> Que dit d’ailleurs l’Évangile à ce sujet ? « Femme, voici ton fils. Voilà ta Mère. Et de ce jour, le disciple prit Marie chez lui » (Jean 19,25)Si Jésus confie sa Mère à son disciple saint Jean, cela signifie bien évidemment que :

---> Jusqu’à sa Passion, le Christ se montra bien réellement le Fils de Marie, la comblant de ses prévenances à la fois humaines et divines qui ne la laissèrent pas abandonnée - même si les contraintes de la Vie publique éloignèrent bien souvent les Deux Purs l’un de l’autre, leur amour mutuel étant réfugié alors dans la sphère purement spirituel –

---> Et qu’après sa Passion, Jésus voulut que son disciple Jean prit sa place, car la pureté de celui-ci le rendait capable d’une pareille mission : ne pas laisser Marie seule sur la terre.

---> C’est pour dire à quel point Il ne la laissa pas complètement seule Lui-même auparavant ! Car on ne peut pas prendre le soin de confier filialement sa Mère à quelqu'un, de sorte qu'il la prenne chez lui, si par le passé on a vécu en la délaissant complètement : cela n'a strictement aucun sens commun.

---> Les objections de DGC sont donc atomisées par l’Évangile de saint Jean et par les dix Commandements. Pour lui, c'est un flop.

---> DGC, plutôt que d’illustrer son propos en citant les longs entretiens entre Jésus et Marie, se livre plutôt à une sorte de « chasse aux gestes de tendresse », car il s’en trouve apparemment profondément choqué. C’est qu’il n’a rien compris et ne veut rien comprendre au « désormais » des noces de Cana :

---> Pour lui, ce serait le "clap de fin" à toute marque visible d’affection entre Jésus et sa Mère, et cela lui sert donc à dénoncer la moindre trace de tendresse découverte à postériori dans l’œuvre entre les deux Personnages, ce qu'il jugerait incohérent avec la parole dite par Jésus à Cana.

---> Alors que pour Jésus comme nous l’avons déjà vu, ce « désormais » désigne un changement radical dans sa propre fonction, et non pas dans la nature de ses rapports avec sa Mère. S’Il n’avait pas eu le monde à enseigner et à sauver par sa Croix, bien sûr que rien n’aurait changé dans sa Vie cachée, parfaite en tout point depuis sa Naissance à Bethléem et durant les trente années à Nazareth.

---> Et alors que pour corriger la malice présente en chaque enfant, une mère doit forcément renoncer en partie à la tendre affection qu’elle porte de manière visible à sa progéniture, afin de l’éduquer et lui faire porter de bons fruits par la discipline, jamais il n’en fut ainsi pour Jésus et Marie : leur tendre affection ne fit que croître sans jamais devoir passer par un quelconque amoindrissement, fût-il passager, même si Marie dut passer par l’épreuve, lors de la Présentation et du Recouvrement au Temple, et au souvenir des Paroles prophétiques de la Bible.

---> De sorte que la tendresse entre Marie et Jésus adulte demeura semblable en intensité à celle qu’ils avaient échangé à la crèche, semblable en intensité, et en pureté, si ce n'est dans les gestes matériels. C’est ce que nous constatons dans les extraits cités par DGC, et cela n’a pas le don de nous choquer, bien au contraire : car l’Amour édifie toujours.

---> Ici, Jésus repose la tête sur le sein maternel, comme il le fit si souvent durant sa vie d’enfance – adulte, n’est-Il pas toujours resté le Parfait Enfant de la Vierge ? – et saint Jean aura le bonheur de faire de même, en reposant sa tête sur la Poitrine de son divin Maître.

---> On sait grâce à l’EMV que ces signes de tendresse se firent d’autant plus rares que Jésus se trouva accaparé par sa Mission, loin de Marie son Paradis sur terre.

---> Ils surent en faire désormais fréquemment le sacrifice pour le bien de cette mission. Marie, la Mère du Roi des rois, sut admirablement prendre la dernière place, et n'être à aucun moment un obstacle sur le chemin de son Fils et son Dieu. Elle sut aussi être « l'ange du réconfort », dont le Messie était le plus souvent privé parmi les hommes pécheurs.

---> Marie fut humblement une vraie Mère, et Jésus humblement un vrai Fils, et non pas un personnage rendu distant et froid de par sa nouvelle fonction.

 

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