1 ) Les femmes tiennent une grande place dans l’œuvre :
---> et DGC voudrait peut-être qu'on s'en étonne ? Ne tiennent-elles pas une très grande place dans le Cœur de Dieu venu sauver l’humanité entière, et dans les Évangiles aussi par conséquent, où elles représentent environ la moitié des auditeurs disciples du Christ, et une bonne partie de ceux qui le suivent au plus près ? (Luc 8 1-3)
---> Et Marie Madeleine sœur de Lazare, Jeanne la femme de Kouza intendant d’Hérode, Marie la Mère de Jésus et les autres que cite saint Luc n’étaient pas spécialement des femmes de peu d’importance et sans caractère, qui auraient dû se comporter comme de vulgaires potiches.
---> Cette remarque, comme le reste de l'article, fait un flop.
2 ) Jugements prétendument sévères à l'égard des femmes.
Commençons par un petit "rappel pour les nuls" :
---> Si le Médecin ne met pas une plaie à nue, alors Il ne peut pas non plus la soigner (Luc 5,32)
---> Jésus n’est pas spécialement Celui qui passe sous silence les péchés des hommes, mais au contraire Celui qui les dénonce, parfois même avec une grande sévérité, comme lorsqu’Il chasse à coup de fouet les vendeurs du Temple (Matt 21,12), ou fustige les pharisiens et les scribes hypocrites (Matt 23,13), affirme que le Diable est leur père (Jean 8,44), ou fustige son apôtre Pierre s’opposant à sa Passion (Marc 8,33), qualifie cette génération de « mauvaise » (Luc 11,29), quand Il marque un à un dans le sable les péchés de ceux qui veulent lapider la femme adultère ( EMV 494.1 ), lorsqu’Il dit son péché à la femme samaritaine (Jean 4,7),
---> Jésus ne saurait être sévère avec les hommes et laxiste avec les femmes, son exigence de perfection est semblable pour tous : « Soyez parfaits comme votre Père Céleste est parfait. » (Matt 5,48)
3 ) L’Évangile - tout comme l’EMV – ne nous est pas donné pour nous passer de la pommade dans le dos, hommes ou femmes, même s'il s'y trouve par-dessus tout la prévenance sans égal de Jésus à l'égard des pécheurs, usant d'une délicatesse infinie pour ne pas les blesser, mais seulement les attirer à Lui.
---> Jésus sait très exactement comment s'adresser au sexe faible, en vrai Médecin, non pour rabaisser les femmes, mais pour les guérir et les conduire à la plus haute sainteté.
---> Il n'y a qu'à lire dans l'oeuvre le récit de l'évolution que fit Marie Magdeleine auprès de Lui pour comprendre à quel point sa sévérité pleine de douceur et de miséricorde sut produire en elle un fruit bien au-delà de toute espérance humaine.
---> D'emblée, la critique dégécienne fait donc un flop.
---> « Si l’on pense être quelqu’un de religieux sans mettre un frein à sa langue, on se trompe soi-même, une telle religion est sans valeur. » (Jacques 1,26)
---> Si savoir se taire n'était qu'une chose secondaire, sans grande importance pour la vie spirituelle, alors effectivement, la réflexion du Christ se révélerait ici gratuite et méprisante.
---> Mais bien loin d’être une question mineure, le silence est une vertu centrale de religion, et il est plus que normal que le Christ se préoccupe de corriger ceux à qui il manque.
« Petit cours de psychologie féminine pour les nuls » à l'intention de DGC :
---> Le phénomène du commérage féminin ne date pas d'hier, et est universellement connu, ce n'est en aucune façon une invention soudaine du Christ dans l'EMV !
Quelques citations tirés de la littérature :
- « À Paris, chaque ministère est une petite ville d’où les femmes sont bannies ; mais il s’y fait des commérages et des noirceurs comme si la population féminine s’y trouvait. »
(Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
- « Mensonges ! s’exclama-t-elle. Commérages de bonne femme ou plutôt non, invention de ta part. »
(Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
- « Elle se réjouissait de revoir la ville, Gasbieha, de bavarder, de rire peut-être, d'écouter d'autres histoires que les commérages des femmes de fellahs. »
(Out-el-Kouloub, Zaheira, dans "Trois contes de l'Amour et de la Mort", 1940)
---> Commérage ( définition ) : propos de commère ( femme), babillage d'une personne sur un sujet impliquant souvent une autre personne.
---> Et Maria Valtorta, dans sa description du banquet du Mariage de cana, va décrire un petit fait savoureux, illustrant avec un brin d’humour ce trait typiquement féminin. Pourquoi s'en formaliser comme si cela n'était pas un trait psychologique bien connu ?
EMV 52.5 - Le banquet des noces de Cana :
(...) (...)
Jésus prend place à la table centrale, avec l’époux, l’épouse, les parents des époux et les amis plus influents. Par respect pour le Maître, on donne des sièges aux deux disciples à la même table.
Jésus tourne le dos au mur où se trouvent les jarres et les crédences. Il ne les voit donc pas, pas plus que l’affairement du majordome autour des plats de rôti qu’on amène par une petite porte près des crédences.
J’observe une chose : hormis les mères des époux et Marie, aucune femme ne siège à cette table. Toutes les femmes se trouvent à la table le long du mur – elles font d’ailleurs beaucoup de bruit. On les sert après les époux et les hôtes de marque. Jésus se trouve à côté du maître de maison et a en vis-à-vis Marie, qui est à côté de l’épouse.
Le repas commence, et je vous assure que l’appétit ne manque pas et encore moins la soif. Deux convives mangent et boivent peu, ce sont Jésus et sa Mère, qui parle aussi très peu. Jésus parle un peu plus. Mais tout en parlant peu, il n’est, dans sa conversation, ni froid ni distant. C’est un homme courtois, mais pas bavard. Quand on l’interroge, il répond, s’intéresse à ce qu’on lui dit et donne son avis, mais ensuite il se recueille comme quelqu’un d’habitué à la méditation. Il sourit, mais ne rit jamais. S’il entend quelque plaisanterie trop osée, il fait celui qui n’entend pas. Marie se nourrit de la contemplation de son Jésus, de même que Jean, qui est au bout de la table et reste pendu aux lèvres de son Maître.
(...) (...)
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---> Remarque : l'argument des détracteurs comme quoi Jésus et Marie seraient dépeints dans l'oeuvre comme deux bavards invétérés est parfaitement ridicule.
---> Pourquoi cette particularité féminine ? Eléments de psychologie :
---> Au cours des âges dans les sociétés humaines, et en particulier du temps de Jésus, les femmes ont bien souvent été affectées aux tâches domestiques, quand les hommes partaient à leur travail à l’extérieur du cadre familial. Ainsi, cela leur procurait de nombreuses occasions de se retrouver entre elles, autour du lavoir, ou bien ailleurs encore pour s’entraider, s’occuper des enfants, se tenir compagnie, échanger des nouvelles, discuter pour passer le temps.
---> L’homme, plus fier, a tendance à être plus introverti, à ne compter que sur sa seule force pour aller de l’avant, alors que la femme cherchera plus volontiers le dialogue avec ses congénères : au risque de tomber dans l’excès.
---> C’est la femme seule qui assistait à la naissance, alors que l’homme n’y était pas admis jusqu’à tout récemment, elle qui souffre physiquement en cette occasion, elle qui a plus besoin que l’homme de verbaliser les évènements.
---> C’est elle qui a plus souvent que l'homme la charge de l'éducation des enfants pour lesquels elle est le refuge, le lien d’amour par la parole apprise et échangée, ce qui peut éventuellement l’amener à des excès.
---> Que d’attachement à de menus détails, que de nouvelles, de paroles inutiles, et disons-le : que de commérages une femme peut être tentée de colporter au cours de son existence, même si cela est très loin d’être le tout de sa personnalité ! Quand l’homme pourra, lui, être tenté d’user de son atout principal qui est la force, elle sera tentée d’user du sien qui est la parole, même s'il n'y a pas lieu de tirer une règle absolue à ce sujet.
---> Voici donc quelques éléments de psychologie élémentaire, pour éclairer cet « article sur les aspects psychologiques des personnages », qui n’en a en réalité que le nom.
---> Pour conclure, rappelons à l’auteur trois exemples de saints qui se montrèrent apparemment très sévères avec la gente féminine :
1 ) Saint Paul, demandant à la femme de se taire dans les assemblées (1 Tim 2,12) Outre le caractère à première vue misogyne de cet ordre, il existe avant tout comme une réponse au fait que ce fut en premier lieu la femme qui entra en dialogue avec le serpent ( Genèse 3,2), ce qui causa ensuite la perversion de l’homme.
2 ) Le saint padre Pio se montrait bien souvent distant et bourru à l’égard des femmes, et cela ne peut pas être imputable à son soi-disant mauvais caractère, mais à sa sagesse.
3 ) Saint Séraphim de Sarov, pendant toute la première partie de sa vie, fuyait absolument les femmes qu’il appelait par le nom plutôt fleuri de «corneilles peintes»… Il évoluera considérablement par la suite, fondant même un monastère de sœurs à Diveyevo, dont il fut le "staretz" ( père spirituel orthodoxe ).
---> Sans surprise, l'auteur fait un flop.
---> Comme si ce passage, d'une si touchante délicatesse et profonde sagesse, où Jésus sait parfaitement trouver les mots pour réconcilier une pauvre vieille femme avec sa brue, et où Pierre, encore bien imparfait dans ses épreuves, sait néanmoins se laisser corriger par Jacques, méritait d'être résumé sur ce ton méprisant très déplacé et tellement réducteur, signe du niveau assez stupéfiant d'incompréhension atteint par DGC, du fond de son incompétence chronique en matière de psychologie.
---> Dans le même ordre d'idée, un autre auteur, notant dans l'EMV quelques paroles fort peu amènes des soldats romains à l’égard des juifs du Temple qui les haïssaient, en tire la conclusion grotesque qu’il y aurait de l’antisémitisme dans les écrits de Maria Valtorta.
---> Or il est au contraire tout naturel que, décrivant le réel des visions avec une scrupuleuse exactitude, celle-ci ait été amenée à transcrire les opinions parfois défavorables de tel groupe de personnes à l’égard de tel autre, sans que cela ne reflète le moins du monde ses propres opinions à elle.
---> Il n’y a donc pas plus d’antisémitisme dans l’EMV qu’il ne s’y trouve non plus de « cliché négatif sur les belles-mères » : c’est seulement l’expression d’un Simon Pierre encore très humain, étant « un peu » éprouvé par la sienne ( voir EMV 60, correspondant à Marc 1,29) , et qui avait une tendance assez comique à la généralisation.
---> Et effectivement, cela fait sourire de le découvrir ainsi bourru mais tellement attachant, avec un si bon cœur de brave pêcheur sans malice, dans son revirement de verdict à l'égard des belles-mères, ce qui exprime chez lui déjà une certaine humilité malgré ses défauts bien visibles.
---> Autant d'éléments psychologiques de base qui n'ont pu qu'échapper complètement à DGC.
---> Dans le passage intégral de l'oeuvre, on découvre tout l’inverse de ce qu’il insinue, c’est-à-dire un Jésus tout à l’écoute d’une pauvre belle-mère, tout rempli d’attention pour elle, pour ses peines de cœur dues en réalité à sa jalousie de maman se sentant à tort délaissée par son fils au profit de sa bru.
---> Jésus l’enseigne patiemment, avec une infinie compassion, ce qui n’a rien à voir avec la caricature que nous en suggère l’auteur.
---> En effet, ce ne sont pas les « belles-mères bien portantes » qui ont besoin du Médecin des âmes, mais celles qui sont spirituellement malades ( cf. Mc 2,17 ), comme celle de Pierre que Jésus ira guérir de sa fièvre mortelle sans qu'elle montre de reconnaissance pour cela, ou bien comme celle dont il s’agit ici, dans ce passage occulté par l’auteur.
---> En voici un extrait significatif, qui précède immédiatement le court dialogue cité par DGC:
EMV 470 - Leçon sur le mariage à une belle-mère mécontente de sa belle-fille.
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(…) (...)
Une autre fois il écoute une petite vieille qui, ne sachant pas qui il est, Lui raconte les peines de famille que lui donne sa bru grincheuse et sans respect.
Tout en compatissant à la petite vieille, Jésus l'exhorte à être patiente, pour amener à la bonté par la bonté :
"Tu dois être pour elle une mère, même si elle n'est pas une fille pour toi. Sois sincère : si au lieu d'être une bru, c'était ta fille, ses défauts te paraîtraient-ils aussi graves ?"
La petite vieille réfléchit et puis elle avoue :
"Non... Mais une fille c'est toujours une fille…"
"Et si une de tes filles te disait que dans la maison de son époux sa belle-mère la maltraite, que dirais-tu ?"
"Qu'elle est méchante. Car elle devrait lui apprendre les usages de la maison - chaque maison a les siens - avec bonté, surtout si l'épouse est jeune. Je dirais qu'elle devrait se rappeler du temps où elle était nouvelle épouse, et comme elle était charmée par l'amour de sa belle-mère si elle avait eu assez de chance pour la trouver bonne, et comme elle avait souffert si elle avait eu une belle-mère méchante. Et ne pas faire souffrir ce qu'elle n'avait pas souffert, ou ne pas faire souffrir parce qu'elle sait ce que c'est que de souffrir. Oh! je la défendrais ma fille !"
"Quel âge a ta bru ?"
"Dix-huit, Rabbi. Elle a épousé Jacob il y a trois ans"
"Très jeune. Est-elle fidèle à son mari ?"
"Oh ! oui. Toujours à la maison et toute aimante pour lui et le petit Lévi, et la petite, la petite qui s'appelle Anne, comme moi. Elle est née à Pâque... Elle est si belle !..."
"Qui a voulu qu'elle s'appelle Anne ?"
"Marie, hein ! Lévi était le nom du beau-père et Jacob l'a donné au premier-né. Et Marie, quand elle a eu la petite, a dit : "À celle-ci le nom de ta mère"
"Et cela ne te paraît pas amour et respect ?"
La petite vieille réfléchit... Jésus enchaîne :
"Elle honnête, elle toute à sa maison, elle épouse affectueuse et mère aimante, elle soucieuse de te faire plaisir... Elle pouvait donner à la fille le nom de sa propre mère. Elle a donné le tien. Elle honore ta maison par sa conduite..."
"Oh ! pour cela, oui ! Elle n'est pas comme cette malheureuse de Jisabel."
"Alors, pourquoi ces lamentations et ces plaintes à son sujet ? Ne te paraît-il pas d'avoir deux mesures en portant sur la bru un jugement différent de celui que tu porterais sur une fille ?"
"C'est que... c'est que... elle m'a pris l'amour de mon fils. Avant, il était tout pour moi, maintenant, il l'aime plus que moi..." L'éternelle véritable raison des préjugés des belles-mères déborde finalement du cœur de la petite vieille en même temps que les larmes de ses yeux.
"Ton fils te fait-il manquer de quelque chose ? Te néglige-t-il depuis qu'il est marié ?..."
"Non, je ne puis le dire. Mais, en somme, maintenant il appartient à sa femme..." elle gémit et pleure plus fort.
Jésus a un sourire apaisé de compassion pour la petite vieille jalouse. Mais, doux comme il l'est toujours, il ne lui fait pas de reproches. Il compatit à la souffrance de la mère et cherche à l'apaiser. Il pose sa main sur l'épaule de la petite vieille, comme pour la guider car les larmes l'aveuglent, peut-être pour lui faire sentir par ce contact tant d'amour qu'elle en soit consolée et guérie.
Il lui dit :
"Mère, n'est-ce pas bien qu'il en soit ainsi ? Ton mari l'a fait avec toi, et sa mère l'a, non pas perdu comme tu le dis et tu le penses, mais elle a eu moins son amour parce que ton époux le partageait entre sa mère et toi. Et le père de ton mari, de son côté, a cessé d'appartenir tout entier à sa mère pour aimer la mère de ses enfants. Et ainsi de génération en génération, en remontant le long des siècles jusqu'à Eve : la première mère qui vit ses enfants partager avec leurs épouses l'amour qu'ils avaient d'abord exclusivement pour leurs parents. Mais la Genèse ne dit-elle pas : "Voilà finalement l'os de mes os et la chair de ma chair... L'homme quittera pour elle son père et sa mère et il s'unira à sa femme et les deux seront une seule chair" ?
Tu diras : "Ce fut une parole l'homme". Oui, mais de quel homme ? Il était en état d'innocence et de grâce. Il reflétait donc sans ombre la Sagesse qui l'avait créé, et il en connaissait la vérité. Par la Grâce et l'innocence, il possédait aussi les autres dons de Dieu dans une mesure toute pleine. Ses sens étant soumis à la raison, il avait un esprit que n'offusquaient pas les vapeurs de la concupiscence. Grâce à la science proportionnée à son état, il disait des paroles de vérité. Il était donc prophète, car tu sais que prophète veut dire qui parle au nom d'un autre. Et puisque les vrais prophètes parlent toujours de choses qui se rapportent à l'esprit et à l'avenir, même si en apparence elles se rapportent au présent et à la chair.
En effet, c'est dans les péchés de la chair et les faits du temps présent que se trouvent les semences des punitions futures, ou bien les faits de l'avenir ont leur racine dans un événement ancien : par exemple la venue du Sauveur tire son origine de la faute d'Adam, et les punitions d'Israël, prédites par les prophètes, ont leur semence dans la conduite d'Israël. Ainsi Celui qui meut les lèvres des prophètes pour dire des choses de l'esprit ne peut être que l'Esprit éternel qui voit tout dans un éternel présent. Et c'est l'Esprit Éternel qui parle dans les saints, car il ne peut habiter chez les pécheurs. Adam était saint, c'est-à-dire la justice était pleine en lui, et il avait en lui la présence de toutes les vertus car Dieu avait versé dans sa créature la plénitude de ses dons.
A présent, pour arriver à la justice et à la possession des vertus, l'homme doit beaucoup peiner, parce qu'il porte en lui les foyers du mal. Mais en Adam ces foyers n'existaient pas, niais au contraire il avait la Grâce pour le rendre inférieur de peu à son Créateur. C'étaient donc des paroles de grâce que disaient ses lèvres. C'est donc une parole de vérité que celle-ci : "L'homme quittera pour sa femme son père et sa mère, et il s'unira à sa femme, et ils seront une seule chair". Cela est tellement absolu et vrai, que le très Bon, pour réconforter les pères et mères, mit ensuite dans la Loi le quatrième commandement : "Honore ton père et ta mère". Ce commandement ne prend pas fin avec le mariage de l'homme, mais dure après le mariage. Auparavant, instinctivement, ceux qui étaient bons honoraient leurs parents même après les avoir quittés pour fonder une nouvelle famille.
Depuis Moïse, c'est une obligation de la Loi. Et cela pour tempérer les douleurs des parents qui trop souvent étaient oubliés par leurs enfants après le mariage. Mais la Loi n'a pas annulé la parole prophétique d'Adam : "L'homme pour sa femme quittera père et mère". C'était une parole juste et vivante : elle reflétait la pensée de Dieu. Et la pensée de Dieu est immuable parce que parfaite.
« Toi, mère, tu dois donc accepter, sans égoïsme, l'amour de ton fils pour sa femme, et tu seras sainte toi aussi. Du reste tout sacrifice a sa récompense dès cette Terre. Ne t'est-il pas doux d'embrasser tes petits-enfants, les enfants de ton fils ? Et ne sera-t-il pas paisible le soir de ta vie et ton dernier sommeil avec, tout proche, le délicat amour d'une fille pour prendre la place de celles que tu n'as plus dans ta maison ?..."
"Comment sais-tu que mes filles, toutes plus âgées que le garçon, sont mariées et loin d'ici ?... Es-tu prophète aussi ? Tu es un rabbi. Les nœuds de ton vêtement l'indiquent et même si tu ne les avais pas, ta parole le dirait, car tu parles comme un grand docteur. Serais-tu ami de Gamaliel ? Il était ici avant-hier. Maintenant, Je ne sais pas... Et il avait beaucoup de rabbis avec lui et beaucoup de ses disciples préférés. Mais Toi tu es peut-être arrivé en retard."
"Je connais Gamaliel, mais je ne vais pas le trouver. Je n'entre même pas à Giscala..."
"Mais qui es-tu ? Un rabbi certainement, et tu parles encore mieux que Gamaliel..."
"Et alors, fais ce que je t'ai dit, et tu auras la paix en toi. Adieu, mère. Moi, je continue. Toi, certainement, tu entres dans la ville."
"Oui... Mère !... Les autres rabbis ne sont pas si humbles devant une pauvre femme... Certainement Celle qui t'a porté est sainte plus que Judith, si elle t'a donné ce doux cœur pour toute créature."
"Elle est sainte, en vérité."
"Dis-moi son nom."
"Marie."
"Et le tien ?"
"Jésus."
"Jésus !..."
La petite vieille est stupéfaite. La nouvelle la paralyse et la cloue sur place.
"Adieu, femme. La paix soit avec toi"
Et Jésus s'en va rapidement, presque en courant, avant qu'elle revienne de sa réflexion.
Les apôtres le suivent du même pas, alors que volent au vent leurs vêtements, poursuivis vainement par les cris de la femme qui supplie :
"Arrêtez-vous ! Rabbi Jésus ! Arrête-toi ! Je veux te dire quelque chose..."
Ils ralentissent lorsque désormais le feuillage des monts boisés les a de nouveau cachés, et on ne voit plus le chemin qui mène à Giscala en partant de ce sentier muletier.
"Comme tu as bien parlé à la femme" dit Barthélemy.
"Une leçon de docteur ! Dommage qu'elle était seule..." remarque Jacques d'Alphée.
"Je veux me rappeler ces paroles..." s'écrie Pierre.
"La femme a compris, ou presque, après avoir su ton Nom... Maintenant elle va aller parler de Toi dans la ville..." dit Thomas.
"Pourvu qu'elle ne pique pas les guêpes et ne les lance pas à notre poursuite !" murmure Judas de Kériot.
"Oh ! nous sommes loin désormais !... Et on ne laisse pas de traces à travers ces bois, et nous ne serons pas dérangés" dit André optimiste.
"Même si on l'était !... C'est la paix dans une famille que j'ai reconstruite" répond Jésus à tout le monde.
// "Mais comme elles sont ! Toutes pareilles les belles-mères !" dit Pierre. //
"Non. Nous en avons connu de bonnes. Tu te rappelles la belle-mère de Jérusa de Doco ? Et la belle-mère de Dorca de Césarée de Philippe ?"
// "Mais oui, Jacques… Il y en a quelques unes de bonnes…" reconnaît Pierre // , mais certainement il pense que la sienne est une plaie.
"Arrêtons-nous ici et mangeons, Nous nous reposerons ensuite pour arriver au village de la vallée pour la nuit" ordonne Jésus.
Ils s'arrêtent dans une petite cuvette de verdure qui semble l'intérieur d'une grande coquille smaragdine [6] incrustée dans la montagne et ouverte pour accueillir les pèlerins dans sa paix. La lumière est douce, malgré l'heure, à cause des arbres hauts et puissants qui forment sur le pré une voûte bruissante.
La brise, qui court sur les montagnes, adoucit la température. Une petite source fait courir un filet d'argent entre deux rochers sombres et elle chante doucement en se perdant parmi les herbes épaisses, dans un lit minuscule qu'elle s'est creusé, large d'une palme et tout couvert par les herbes de la rive qui ondulent au vent léger, et elle descend ensuite, par une petite cascade, à l'escarpement situé plus bas. L'horizon encadre entre deux troncs puissants un horizon vaporeux et lointain, dans la direction des monts du Liban : c'est un spectacle merveilleux…
(...)
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---> Pour l'auteur, c'est un flop.
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