Jésus serait-Il vraiment trop humain dans l'oeuvre de Maria Valtorta ?

 

Monsieur Auzenet,

est-ce que par hasard, comme le dit saint Paul aux Philippiens, si le Verbe Éternel "ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais s'abaissa lui-même, prenant la condition d'esclave et se faisant Homme semblable aux hommes en toute chose excepté le péché" ,

ne serait-ce pas précisément pour que nul ne puisse avoir peur de Le reconnaître comme vraiment humain, ainsi que nous le découvrons dans l'oeuvre de Maria Valtorta autant que dans les quatre Évangiles, en même temps que vraiment Dieu, ce que seuls les lecteurs complètement distraits ( ou bien négateurs de l'oeuvre ) ne remarqueront pas ?

Si Dieu s'est réellement fait Homme - et non pas seulement de manière figurée, soi-disant parce que ce serait "trop indigne de Lui" - , n'est-ce pas le moyen de nous montrer qu'Il n'a de mépris pour rien de ce que nous voyons de nos yeux de chair, pour rien de ce que nous entendons, sentons, goûtons, touchons de nos mains ? Saint Jean ne fait-il pas explicitement référence à cette expérience des sens dans sa première épître ? "Ce que nos mains ont touchés, ce que nos yeux ont vu du Verbe de Vie ..."

Oui, Dieu s'est bien réellement inscrit dans l'expérience de nos cinq sens, et par conséquent : rien de notre humanité ne le rebute, bien au contraire.

Vous parlez d'une Parole des Evangiles qui serait relativement "sèche", ce qui laisserait la place à l'Esprit-Saint pour nous faire travailler par nous-même, et ainsi nous nourrir.

Ce que vous oubliez de dire, c'est que si un lecteur des Évangiles n'avait jamais clairement perçu auparavant avec ses cinq sens tout ce que Maria Valtorta rapporte en détails dans son oeuvre, alors aucun épisode des quatre Evangiles ne lui serait compréhensible.

Ainsi, si quelqu'un ne sait pas ce qu'est en réalité la lèpre, dans toute l'horreur de cette maladie, comment pourra-t-il se figurer, à partir du récit sec des quatre Évangiles, le miracle de la guérison du lépreux par le Christ ? Cela lui sera impossible.

S'il n'a jamais vu ce qui ressemblerait à un bateau à voile pris dans une tempête, ni entendu des gens discuter entre eux en groupe, ni participé à leur discussion, et n'est pas capable de se figurer un tant soit peu à quoi ressemblerait un ange, une grotte en hiver, ou encore un riche palais, une synagogue, la Palestine avec ses multiples reliefs, etc etc,

s'il n'a jamais fait l'expérience du caractère difficile d'une personne, ou au contraire du caractère doux et humble d'une autre, du rapport que peut avoir une mère avec son enfant nouveau-né, puis avec son fils grandissant,

ALORS IL LUI SERA TOUT SIMPLEMENT IMPOSSIBLE DE LIRE CORRECTEMENT LES EVANGILES, qui ne sont pas assez descriptifs pour remédier aux carences qu'aurait alors ce lecteur.

Très loin donc de nuire le moins du monde au travail de l'Esprit-Saint, l'oeuvre de Maria Valtorta le seconde activement, admirablement, en permettant à tous les lecteurs d'être puissamment aidés notamment en ce qui touche le domaine de l’imagination, domaine particulièrement affaibli depuis le péché originel, et qu'il est extraordinairement difficile de mettre en oeuvre tout seul sans aucune aide.

Bien sûr, ce n'est là qu'une étape, et il ne s'agit pas forcément d'y demeurer : mais justement, cela laisse toute la place aux quatre Evangiles de prendre le relai, lorsque la lecture doit devenir plus sobre et plus contemplative, selon la fameuse échelle de Guigue le Chartreux, qui n'exclut certainement pas l'imagination lors de la "lectio", pas plus que ne l'exclut saint Ignace de Loyola dans ses fameux "Exercices spirituels" :

il y s'agit bien au contraire de se figurer premièrement la scène évangélique avec le plus de précision possible, en en prenant tout le temps nécessaire. Or, "prendre le temps", c'est bien là ce qu'est puissamment encouragé à faire un lecteur, par l'oeuvre de Maria Valtorta.

Prendre le temps, monsieur Auzenet, n'a strictement rien de rébarbatif, lorsqu'on aime ce sur quoi l'on s'attarde. C'est au contraire un besoin impérieux, commun à tous ceux qui aiment sincèrement le Christ, et le récit de sa Vie.

Conclusion :

Votre objection, M. Auzenet, n'a pas la moindre raison d'être. Certes vous chicanez, vous produisez des sophismes, mais rien de plus. Ce n'est vraiment pas à la hauteur du sujet traité, qui vaut tellement mieux que cela.

Merci de m'avoir donné l'occasion de vous le rappeler.

Bien cordialement vôtre, en Christ +

 

 

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