L'action de l'Esprit Saint en nous dépendrait-elle de notre imagination en lisant les Évangiles ?

 

Et oui, c'est à peu près cela que vous osez suggérer, monsieur Auzenet. Car, pour pouvoir nous parler et nous conduire à la Vérité toute entière, l'Esprit-Saint serait suspendu... à quoi ? Mais à notre imagination humaine, naturellement !

Si notre imagination était laissée livrée à elle-même, sans aucune influence extérieure, c'est alors et seulement alors que l'Esprit-Saint serait Lui-aussi libre d'agir en nous, selon vous !

Quelle prodigieuse nouveauté, à laquelle personne n'avait jamais songé, et dont nous sommes heureux de vous laisser l'entière paternité...

Et d'ailleurs, est-elle donc si nouvelle, cette nouveauté ?
Mais non, pas tant que cela finalement : puisqu'elle se vérifie depuis toujours par l'exemple de tant de saints, qui furent tous repérés et rendus célèbres à cause de leur prodigieuse faculté d'imagination.

Sainte Jeannes d'Arc entendit des voix : mais à quoi donc celles-ci étaient-elles dues ?
Sans aucun conteste possible : à l'imagination sans borne de l'humble jeune bergère de Domrémy ! Car si d'aventure, ces voix s'étaient imposées à elle sans la moindre coopération de son imagination créative, cela aurait été alors une atteinte directe à l'action de l'Esprit-Saint en elle, une privation de sa liberté, et pour tout dire : du simple bourrage de crâne, et non pas la récompense de sa sainteté, laquelle aurait dû consister à laisser libre court à sa propre imagination.

De même, dans le cas de Bernadette Soubirous :
quelle formidable imagination resplendit chez elle dans le fait d'avoir reçu 18 apparitions consécutives de la Sainte Vierge ! Mais l'élément vraiment décisif que nous retenons de cette histoire, est l'incroyable capacité que Bernadette a eu d'imaginer le nom de la Dame qu'elle voyait : "Que soy era Immaculata Conceptiou" ( signé : Bernadette Soubirous ! ).

J'avais pourtant entendu dire que c'était précisément à cause du fait qu'elle n'avait pas pu imaginer ce nom, qu'il n'y eut désormais plus aucun doute possible sur la véracité des apparitions, et que l'abbé Peyramale fut enfin convaincu ...

Mais cela doit être une simple erreur, puisque si la Vierge ne lui avait pas laissé l'entière liberté d'imaginer par elle-même le message qu'elle rapporta ensuite au prêtre, cela aurait constitué un empêchement à ce que l'Esprit-Saint agisse en elle pour lui révéler la Vérité, selon le grand "principe Auzenien" avec lequel il faudra bien désormais que nous nous familiarisions, puisqu'il semble avoir été révélé depuis peu.

Même constatation chez notre cher saint François d'assise :
s'il insista tellement pour que l'Evangile soit la seule règle de vie dans son ordre monastique, et que celui-ci y soit appliqué à la lettre, c'est sans nul doute en raison du fait que son imagination débordante lui avait permis de confectionner de toute pièce une telle nouveauté de son cru, ce qui laissa l'Esprit-Saint libre d'agir en lui !

Ces saints - et bien d'autres encore - ont donc tous un seul et même point commun : tous, ils auraient pu être embauchés chez Netflix ou Canal + comme scénaristes, tant ils mettaient un point d'honneur à recevoir les conseils du Saint-Esprit par l'activité débordante et sans limite de leur imagination créative.

C'est d'ailleurs bel et bien cela principalement que la sainte Église retient comme critère de sainteté chez quelqu'un : sa capacité à imaginer, l'ouvrant pleinement à l'action du Saint-Esprit.

Après, pour tout dire, cela lui a poser plus d'un problème au cour des âges, notamment avec l'apparition de tant d'évangiles apocryphes qu'elle a du soigneusement rejeter ensuite.

Mais si a contrario, elle n'avait eu aucun apocryphe à interdire, alors : qui aurait bien pu parler sous la motion du Saint-Esprit ?

C'est donc une très grande chose qu'il y ait eu tant d'imagination humaine, donnant lieu à tant de dérives diverses et variées, afin que tous les M. Auzenet, ces fameuses "voix de l'Esprit-Saint", puissent opérer leurs interdictions pleines de sagesse et de discernement !

Il faudrait donc espérer qu'il y ait de nouveau un foisonnement d'apocryphes, ce qui permettrait aux "Auzenet-Esprit-Saint" d'agir, en les mettant au rebut.

En effet, sans apocryphes - donc sans l'imagination humaine libre et créative - pas non plus de travail pour Celui qui serait censé nous conduire à la Vérité toute entière par l'intermédiaire des conseils de M. Auzenet.

Deux points encore, si vous le permettez :

1 ) Vous prétendez curieusement que l'imagination serait comme étouffée par tous les détails de l'oeuvre de Maria Valtorta, et rendue ainsi inapte à fonctionner par elle-même.

M. Auzenet : serait-ce trop vous demander d'être un minimum sérieux de temps en temps ?

Qui en effet a des problèmes d'engourdissement de l'imagination ?

- Celui qui se cultive l'esprit, et n'hésite pas à se plonger dans des œuvres littéraires riches et variées, à sortir, voyager, visiter, à s'intéresser à ce qui l'entoure ?

- ou bien celui qui n'en fait jamais rien, se cantonnant à regarder droit devant lui en conduisant, à faire sans passion un travail routinier, et à s'endormir ensuite sans jamais rien chercher de plus ?
Y a-t-il vraiment une hésitation à ce sujet ?

- Et donc, à l'extrême opposé de ce que vous soutenez comme une évidence, c'est au contraire un précieux soutien pour l'imagination souvent défaillante, et une puissante source de fertilité intellectuelle, que de fréquenter une telle œuvre si riche et si magnifiquement écrite sur la Vie de Notre Seigneur, sans pour autant bien entendu que cela devienne une obligation absolue de la lire.

2 ) Le dernier point rejoint ce que vous vouliez si maladroitement exprimer :

- Oui bien sûr, saint Ignace de Loyola conseille vivement de mettre toute son imagination au service de la lecture de l'Evangile, afin de mieux le vivre de l'intérieur, comme si nous étions parmi les témoins de la scène. Oui, l'Esprit Saint utilise donc toutes nos facultés, y compris notre imagination.

- Mais dans quel but saint Ignace nous donne-t-il un tel conseil ? Tout simplement pour qu'à partir du texte, somme tout un peu sec ( comme vous en convenez vous-même ) des Évangiles, nous essayions de remonter autant que possible à la source même de l'expérience que firent les apôtres et les disciples du Christ, qui eurent la grâce de Le cotoyer longuement de tout près.

Et donc nécessairement :

- Il y a un temps pour tout : un temps pour essayer par l'imagination de se figurer la scène évangélique autant que faire se peut, et un temps pour laisser la prière nous emmener dans un cœur à cœur dépourvu de toute imagination.

Et une question surgit ici nécessairement :

- Les apôtres, evangelistes ou non, firent eux aussi très fidèlement "lectio divina" des Evangiles, durant toute leur vie, bien plus encore que les moines les plus contemplatifs de tous les temps !

Mais cependant, selon votre "théorème" monsieur Auzenet :

puisqu'ils étaient dans l'incapacité d'imaginer autre chose que ce qu'ils avaient eux-mêmes vu, entendu, touché du Verbe de Dieu fait chair, des pays, des villes, des montagnes et des lacs, des personnages qu'ils avaient rencontrés en toute occasion, et qui remplissaient leurs souvenirs..... alors leur imagination, saturée qu'elle était par tant de détails préétablis qui les habitaient, NE POUVAIT PLUS S'EXPRIMER LIBREMENT !

ET DONC : L'ESPRIT-SAINT N'ÉTAIT PLUS LIBRE D'AGIR À SA GUISE DANS LE COEUR DES APÔTRES EUX-MÊMES !

Quelle terrible conclusion ! Finalement, il vaudrait presque mieux fonder la foi de l'Église sur les Évangiles apocryphes, témoins d'une liberté imaginative humaine que les évangélistes avaient perdue, suite à leur trop grande proximité du Christ qui brida complètement leurs esprits, à la manière des lecteurs de l'oeuvre de Maria Valtorta !

La Vérité y perdrait ce que la libre imagination pourrait y gagner, puisque cette dernière est la seule garantie de l'action de l'Esprit-Saint !

Et si l'on sort à présent de ce délire qui frise la stupidité la plus absolue, si l'on redevient sérieux une petite minute :

on s'aperçoit que l'oeuvre de Maria Valtorta - qu'elle n'a pas pu produire d'elle-même, car autrement il n'y aurait pas 20 000 preuves scientifiquement exactes et irréfutables du contraire - est une aide puissante, qui entretient et féconde la puissance imaginative du lecteur, et qui nous assiste dans la tâche de nous figurer les scènes évangéliques avec beaucoup plus de précision, presque comme si nous y étions, et comme conseille de le faire saint Ignace de Loyola.

Sur ce point encore, M. Auzenet, vous avez donc obtenu la note de zéro, ce qui est très perfectible ( et c'est un euphémisme ).

Bien cordialement vôtre +

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