Du docétisme dans l'EMV ?

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" « Jésus » recourt le plus souvent à l’image du vêtement pour évoquer les relations de son humanité avec sa divinité ; les personnages aussi confessent leur foi par le recours à la même image.
« Oh! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. » (II, 102, 606) "

 

---> Cela se complique pour DGC, et pourquoi ? Parce qu'il ignore l'Evangile :

1 ) «En vérité, en vérité Je vous le dis : avant qu’Abraham fut, Je suis » (Jean 8,58).
Jésus ne dit pas qu’une partie de Lui était, mais QU’IL ÉTAIT, avant que fut Abraham : or c’est bien Lui, Jésus, qui parle ainsi, et « en vérité » ! Il est clair qu’avant qu’Abraham fut, Il n’était pas encore le Dieu-fait-Homme, mais le Verbe coéternel au Père, ce qui veut bien dire qu'en parlant ainsi, Jésus considère sa très sainte Humanité comme un vêtement pour sa Divinité, sans qu'il n'ait rien changé à son Être Divin.

2 ) Dans le cas contraire, Jésus aurait dû dire : « Avant qu’Abraham fut, une partie de Moi existait déjà. Ce n’était pas Moi, mais uniquement la partie supérieure de mon Moi. » Mais non : son "Je", c’est sa Divinité, car celle-ci dépasse infiniment en importance, en dignité, en grandeur son Humanité, aussi sainte et parfaite qu'elle soit, et que sa Divinité a pleinement assumé son Humanité, et non l'inverse.

Pour faire une très pâle comparaison, infiniment éloignée de la réalité :

---> Deux bateaux naviguent de conserve, tellement rivés l’un à l’autre bord contre bord qu'ils ne forment qu'un seul et même esquif ( figure de l’Être du Christ ). Mais l’un est une minuscule barque de pêcheur, quand l’autre est un gigantesque paquebot, plus grand que tout ce qu’on peut s’imaginer. Les deux forment un seul esquif, sans confusion ni division, mais le plus important est vraiment de très loin le paquebot.

---> Et maintenant, déjouons DGC l'illusionniste, en remettant la citation dans son contexte :

EMV 135.3 L’arrivée à Béthanie. Marie-Madeleine écoute un discours de Jésus.
en rouge entre les // : la citation de DGC )

Contexte : Jésus arrive chez Lazare et Marthe, et Marie-Madeleine, belle et méprisante car encore inconvertie, s'y trouve aussi par un heureux hasard, elle qui est la profonde souffrance de sa famille. Jésus décide donc de ne pas dormir chez Lazare par soucis de convenance. )

(…) (...)
"Maître, lui dit Lazare, maintenant qu'ils sont seuls; les disciples les suivent de quelques mètres en arrière, ils parlent avec Maximin. Maître... Marthe est toute en larmes. C'est pour cela qu'elle n'est pas venue, mais elle viendra après. Pour moi, je ne pleure qu'au fond de mon cœur. Mais nous disons : c'est juste. Si nous avions pensé qu'elle venait... Mais elle ne vient jamais pour les fêtes... Mais... quand vient-elle ? ...Moi je dis : c'est le démon qui aujourd'hui l'a poussée ici."

"Le démon ? Et pourquoi pas son ange sur l'ordre de Dieu ? Mais, tu dois me croire, même si elle n'avait pas été là, je serais allé dans la maison de Simon."

"Pourquoi, mon Seigneur ? N'as-tu pas trouvé de paix dans ma maison ?"

"Une grande paix, après Nazareth, c'est l'endroit qui m'est le plus cher. Mais, réponds-moi : pourquoi m'as-tu dit : "Quitte La Belle Eau ?" C'est pour le piège qu'on y prépare, n'est-ce pas ? Et alors, je vais sur les terres de Lazare, mais je ne mets pas Lazare dans les conditions d'être insulté dans sa maison. Tu crois qu'ils te respecteraient ? Pour me fouler aux pieds, ils passeraient même sur l'Arche Sainte... Laisse-moi faire. Pour l'instant du moins. Puis je verrai. Du reste, rien ne m'empêche de prendre les repas chez toi et rien n'empêche que tu viennes chez Moi. Mais fais en sorte qu'on dise : "Il est dans la maison de l'un de ses disciples"

"Et moi, ne le suis-je pas ?"

"Tu es l'ami et plus que disciple pour l'affection. Ce n'est pas la même chose pour les méchants. Laisse-moi faire, Lazare, cette maison t'appartient... mais ce n'est pas ta maison. La belle et riche maison du fils de Théophile. Et, pour les pédants, cela a beaucoup d'importance."

"Tu dis cela... mais c'est parce que... c'est à cause d'elle, voilà. J'allais me décider à lui pardonner... mais, si elle t'éloigne, vive-dieu, je la haïrai..."

"Et tu me perdras tout à fait. Quitte cette pensée, immédiatement, ou tu me perds tout de suite...
Voici Marthe. Paix à toi, ma douce hôtesse."

"Oh! Seigneur !" Marthe pleure à genoux. Elle a descendu son voile posé sur sa coiffure en forme de diadème, pour ne pas trop faire voir ses pleurs aux étrangers. Mais elle ne pense pas à les cacher à Jésus.

"Pourquoi ces larmes ? En vérité tu gâches ces larmes ! Il y a tant de motifs de pleurer et de faire des larmes un objet précieux. Mais, pleurer pour ce motif ! // Oh ! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l'homme, tu le sais, je n'ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. //

Allons, lève-toi et viens à la maison... et elle... laissez-la faire. Même si elle venait se moquer : laissez-la faire, je vous le dis. Ce n'est pas elle. C'est celui qui la tient qui en fait un instrument de trouble. Mais, ici, il y a Quelqu'un qui est plus fort que son maître. Maintenant, la lutte passe entre Moi et lui, directement. Pour vous, priez, pardonnez, patientez et croyez. Et rien de plus."

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---> Marthe se lamente, à cause de l’état de sa sœur possédée.

---> Ce faisant, c’est comme si elle minimisait et doutait de la toute puissance divine du Christ sur les démons. Elle a devant elle le Dieu des miracles, et elle pleure comme s’Il était incapable d’en accomplir un pour sa soeur, car elle semble ne voir en Lui qu’un simple homme.

---> Jésus la secoue, pour ranimer sa foi en Lui, tellement plus fort que l’adversaire : ici, Il aurait très bien pu dire à Marthe : « Avant qu’Abraham fut, Je suis », la signification aurait été rigoureusement la même, c’est-à-dire que son Humanité ne faisait pas de Lui une sorte de « dieu au rabais », mais que celle-ci ne diminuait ni ne changeait en rien le fait qu’avant toute chose, Il était réellement le Dieu Tout Puissant qui fait trembler les démons :

---> pourquoi donc pleurer sur sa sœur Marie, comme si la victoire n’était pas assurée ? De la même manière, aux disciples apeurés sur la mer démontée, Il s’écriera : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » (Matt 8,26)

---> On ne sait pas si DGC est aussi friand de saint Irénée et de saint Augustin qu’il l’est de saint Bernard : quoi qu’il en soit, il semble méconnaître autant les écrits de l’un que ceux des autres :

Saint Irénée ( texte établi par M. de Genoude, Sapia, 1838, Tome troisième, chap. 14, p. 533-536)

« (…) C’est afin de sauver l’homme dans sa chair que le Verbe s’est revêtu de notre propre chair, et qu’il s’est fait le ministre de notre réconciliation avec Dieu.
( exactement comme Jésus dans l’EMV, saint Irénée décrit l’Humanité du Christ comme « un vêtement dont Il s’est revêtu », ndt )
Ne considérons donc que ce qui a eu lieu réellement : nous voyons que le Verbe, qui venait pour notre salut, s’est fait semblable à l’homme, qui était dévoué à la mort par le péché ; c’est en prenant ainsi notre humanité qu’il s’est communiqué à nous et qu’il a recherché notre salut ; il avait donc revêtu la chair et le sang de l’homme déchu par le péché. Le premier homme avait été formé par Dieu du limon de la terre ; et c’est dans ce premier fait qu’il faut étudier le mystère de l’avènement du Christ en ce monde.
(…) car ce qui est susceptible de réconciliation est ce qui auparavant se trouvait en inimitié. Mais si notre Seigneur a revêtu une chair d’une autre nature que la nôtre, ce n’est donc plus en faveur de notre chair, qui avait mérité l’animadversion (blâme, réprobation) de Dieu, que se serait opérée la réconciliation. Cependant il résulte de l’autorité des Écritures que c’est bien à notre chair que le Sauveur a daigné s’unir pour nous réconcilier avec son Père par les souffrances de son corps et par l’effusion de son sang ; et comme le dit saint Paul aux Éphésiens : « En son Fils nous trouvons la rédemption par son sang, et la rémission de nos péchés. »

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Saint Augustin, "Les confessions", livre 7, chap XVIII

(...) (...)
Il a voulu que leur excessive confiance en eux-mêmes cessât de les égarer, et qu'ils s'humiliassent en voyant à leurs pieds la bassesse d'une Divinité qui a emprunté notre "tunique de chair", et que, las, prosternés devant Elle, Elle les relevât en se redressant elle-même.

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---> Saint Irénée et saint Augustin, docteurs de l’Église, parlent exactement le même langage que le Christ dans l’EMV.

---> Revêtu ou non de notre chair, le Verbe Éternel du Père, qui était au commencement auprès du Père, ne change pas : Il reste le même, hier, aujourd’hui et pour l’éternité.

---> C’est pour nous, pour pouvoir se montrer à nos yeux, pour nous laisser Le toucher et L’entendre, pour être réellement notre frère en tout, qu’Il a voulu revêtir notre chair, et afin d’avoir sa propre Chair et Sang à offrir en parfait sacrifice au Père, en rachat de nos fautes. Mais pour Lui, cela ne change rien à son Être.

---> C'est encore un flop pour l'auteur

 

 

« Voilà ce que fut la chair pour nous [Jésus et sa mère].
Moins lourde et moins sensible qu’un vêtement de lin, une substance légère mise entre le monde et la splendeur du moi surhumain, un moyen pour faire ce que Dieu voulait. Rien d’autre. » (IX, 26, 251)

 

---> La chair des deux Purs : moyen pour leur âme de servir la Volonté du Père, et non pesanteur liée à la matière, toujours attirée vers le bas, comme est la chair pour les hommes pécheurs ;

---> ce qui fait pousser à saint Paul ce cri d'une lucidité et d’une sincérité déchirante ( Romains 7, 14-25 ) :

« Nous savons bien que la Loi est une réalité spirituelle : mais moi, je suis un homme charnel, vendu au péché.
En effet, ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ;
mais ce que je déteste, c’est cela que je fais.
Or, si je ne veux pas le mal que je fais, je suis d’accord avec la Loi : je reconnais qu’elle est bonne.
Mais en fait, ce n’est plus moi qui agis, c’est le péché, lui qui habite en moi.
Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis.
En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir.
Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.
Si je fais le mal que je ne voudrais pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi.
Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi : ce qui est à ma portée, c’est le mal.
Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu.
Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison
et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps.
Malheureux homme que je suis ! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ?
Mais grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !
Ainsi, moi, par ma raison, je suis au service de la loi de Dieu, et, par ma nature charnelle, au service de la loi du péché." »


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---> Ce fut tout l’inverse pour les Deux Immaculés, pour qui la chair fut une parfaite servante de l’Esprit qui était en elle : voilà ce que dit Jésus dans l’EMV, et c'est la vérité.

---> Nouveau flop pour l'auteur.

 

 

" (À Marie de Magdala :) « Qui suis-je ? » « Celui qui est. C’est cela que tu es. L’autre chose, la personne humaine, c’est le vêtement, le vêtement nécessaire mis sur ta splendeur et sur ta sainteté pour venir parmi nous et nous sauver. » (VIII, 44, 381) "
 

---> Cf saint Irénée, saint Augustin, saint Paul, cités précédemment.

 

" Le vêtement, image qu’emploie parfois la tradition, présente le risque de suggérer une extranéité de l’humanité par rapport à la divinité ; "
 
 

---> DGC invente ici carrément sa propre théologie, en prétendant expurger ce qui le dérange : ici, l’image du vêtement pour figurer notre humanité revêtue par le Christ, image tellement courante dans le Nouveau Testament et la Tradition !

---> Bienvenu dans les « écritures expurgées par DGC » : très peu pour nous, sans façon.

---> La vie est un risque ! Toute image implique un risque d'être mal interprétée :

1 ) L'image du bon vin dans l’Évangile risque d’inciter certains à une consommation excessive ;

2 ) De même, l'image de la brebis et du bon Berger risque de conduire certains à cultiver la bêtise profonde, à fuir toute prise de responsabilité - et pourquoi pas, à se mettre à brouter l'herbe fraîche, en poussant des bêlements !? -

3 ) L'enfance, illustration du parfait disciple du Christ, pourrait exposer certains à choisir les enfantillages, à croire que rire en faisant des châteaux de sable, ou se déguiser en clown à la Messe en faisant la danse des canards, est le moyen idéal pour s’approcher sûrement de Dieu ( toute ressemblance avec l'actualité dans l'Eglise serait ici purement fortuite ).

---> Le Seigneur fait donc appelle à notre bon sens, ce qui n’est certainement pas hors de notre portée.

---> Pour l'auteur, c'est un nouveau flop.

 

 

" ... mais ici la formule négative « je n’ai que le vêtement » minore si bien la nature humaine dans la réalité de l’union hypostatique qu’elle relève du docétisme gnostique qui nie la pleine réalité de l’Incarnation. "

 

1 ) L’analyse que fait ici l'auteur est fausse : « De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines » désigne bien l’Humanité en Jésus comme réelle, mais très inférieure à sa Divinité.

---> Effectivement, si Jésus disait dans l'EMV : De l'homme, Je n'ai rien de réel" ou encore : "Mon humanité n'est rien d'autre qu'une illusion, car en réalité Je ne suis pas du tout Homme, mais seulement Dieu", alors Il y parlerait en docète.

---> Mais dans l'EMV, Jésus parle à son propre sujet comme le font saint Irénée, saint Augustin et saint Paul : en termes théologiques sans faille.

---> En effet, on peut ou non mettre un vêtement : cependant on reste fondamentalement le même, avec ou sans ce vêtement, ce qui est parfaitement vrai du Verbe Eternel du Père, restant totalement le Même, qu'Il se soit déjà incarné ou pas encore, qu'Il ait déjà ou non revêtu notre humanité.

---> En rejetant cette image, DGC se sépare donc de la vraie théologie, celle des saints docteurs de l’Église, tel saint Irénée de Lyon et saint Augustin.

2 ) Le docétisme (du grec dokein, paraître) est un ensemble de tendances christologiques hérétiques du début du christianisme - relevant du courant christologique sarx ( du grec ancien : chair ) - , pour lequel le Christ se faisant « chair » ne signifie pas qu'il se fait « homme », mais prend une simple apparence humaine dénuée de réalité.

---> Selon eux (les docètes), Jésus n'a pas de corps physique, à l'instar d'un Esprit, et que, de ce fait, la crucifixion est une illusion. En d'autres termes, l'aspect humain du Christ est simple illusion et n'a pas de réalité objective.

3 ) Or toute l’œuvre de Maria Valtorta est un hymne à la véritable incarnation du Christ, à la vérité de son Corps, de ses actions de parler, toucher, sourire, se déplacer, manger, être fatigué, etc...

---> Et les détails implacables sur ses horribles souffrances durant sa Passion ne laissent pas la moindre place au doute sur la réalité de son Humanité, reçue de la très sainte Vierge Marie.

---> Dire après cela que Maria Valtorta suggèrerait dans son oeuvre que "son Jésus" n’aurait en fait pas de Corps réel serait aussi profondément stupide que de prétendre que DGC appartiendrait en réalité aux reptiliens ( quoi que cela puisse vouloir dire )…

---> Sur la base de quoi fonder une telle bêtise ? DGC fait donc lui-même apparaître ce problème de docétisme dans l’œuvre, tout comme un illusionniste tire un lapin de son chapeau.

---> Mais que dit le principal Accusé pour répondre à son accusateur ? Lisons :

EMV 207.11 À Bethléem, Marie évoque la naissance de Jésus.
( Jésus répond à une insinuation de Judas au sujet de la réalité de son Incarnation )

(...) (...)
"Voilà" interrompt l'Iscariote qui, encore sous l'impression de la veille, parle peu tout en cherchant à retrouver la liberté qu'il avait auparavant.

"Voilà, je voudrais comprendre pourquoi devait vraiment se produire l'Incarnation. Dieu seul peut parler de façon à vaincre Satan. Dieu seul peut avoir le pouvoir de racheter et je n'en doute pas. Cependant, voilà, il me semble que le Verbe pouvait se dégrader moins qu'il ne l'a fait en naissant comme tous les hommes, en s'assujettissant aux misères de l'enfance et au reste. N'aurait-il pas pu apparaître sous une forme humaine, déjà adulte, sous les apparences d'un adulte ? Ou, s'il voulait vraiment avoir une mère, en choisir une, mais adoptive comme il a fait pour le père ? Il me semble qu'une fois, je le Lui ai demandé mais il ne m’a pas répondu longuement, ou bien je ne me souviens pas."

"Demande-le-Lui ! Puisque nous sommes dans le sujet..." dit Thomas.

"Moi, non. Je l'ai fâché et je ne me sens pas encore pardonné. Demandez-le-Lui pour moi."

"Mais excuse-nous ! Nous acceptons tout sans tant d'explications et c'est à nous de poser des questions ? Ce n'est pas juste !" riposte Jacques de Zébédée.

"Qu'est-ce qui n'est pas juste ?" demande Jésus.

Un silence, et puis le Zélote se fait l'interprète de tous et répète les questions de Judas de Kérioth et les réponses des autres.

"Moi, je ne garde pas rancune. C'est la première chose que je dois dire. Je fais les observations que je dois faire, je souffre et je pardonne. Ceci dit pour qui éprouve la peur qui est encore le fruit de son trouble.

En ce qui concerne mon Incarnation réelle, je dis : "Il est juste qu'il en ait été ainsi". Dans l'avenir, beaucoup et beaucoup tomberont dans des erreurs au sujet de mon Incarnation. Ils me prêteront précisément les formes que Judas voudrait que j'eusse pris. Un homme dont le corps était en apparence formé de matière, mais fluide en réalité, comme un jeu de lumière, grâce auquel je serais et ne serais pas une chair. Et elle existerait, sans vraiment exister la maternité de Marie. En vérité, je suis une chair, et Marie est la Mère du Verbe fait Chair.

Si l'heure de ma naissance ne fut qu'extase, c'est parce qu'Elle est la nouvelle Ève qui ne porte pas le poids de la faute ni l'héritage du châtiment. Mais cela n'a pas été pour Moi une dégradation de reposer en Elle. Est-ce que par hasard la manne était avilie du fait qu'elle était dans le Tabernacle ? Non, elle était au contraire honorée de se trouver en ce lieu. D'autres diront que Moi, n'étant pas une Chair réelle, je n'ai pas enduré la souffrance ni la mort durant mon séjour sur la terre.

Oui, ne pouvant nier mon existence, on niera la réalité de mon Incarnation ou la vérité de ma Divinité. Non, en vérité, je suis Un éternellement avec le Père et je suis uni à Dieu en tant que Chair car l'Amour peut avoir rejoint ce qui ne peut être rejoint dans sa Perfection en se revêtant de Chair pour sauver la chair. À toutes ces erreurs répond ma vie entière qui donne son sang depuis ma naissance jusqu'à ma mort et qui est assujettie à tout ce qu'elle partage avec l'homme, à l'exception du péché. Né, oui, d'Elle. Et pour votre bien. Vous ne savez pas à quel point s'adoucit la Justice du moment qu'elle a la Femme comme collaboratrice. Es-tu satisfait, Judas ?"

"Oui, Maître."

"Fais-en sorte que toi aussi tu me satisfasses."

L'Iscariote baisse la tête, confus et, peut-être est-il réellement touché par tant de bonté.
La halte se prolonge sous l'ombre fraîche du pommier. Certains dorment, d'autres somnolent. Mais Marie se lève et retourne dans la grotte et Jésus la suit...
(...)

 

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