DGC :
Cela se complique…
---> Oui certainement, cela se complique, mais uniquement pour DGC. En effet, commençons ici par un petit résumé de ses précédents "succès" dans les chapitres précédents :
Flop, flop, flop, flop,
flop, flop, flop, flop,
flop, flop, flop, flop,
flop, flop, flop, flop.
En bref : c'est un flop complet. Et cela continue.
DGC :
…lorsqu’il s’agit pour Jésus d’expliquer les nuances qu’implique sa double nature. Ce que la théologie appelle communication des idiomes, et qui permet, en vertu de l’Incarnation, d’attribuer certaines actions à la nature humaine et d’autres à la nature divine de Jésus, est fréquemment illustré, mais le plus souvent dans des formules fortement dualistes.
Par exemple :
« Je trouvais ici, parmi vous, assez pour consoler l'Homme de toutes ses amertumes d’homme. À Nazareth, c’était le Dieu qui se consolait auprès de l’Unique délice de Dieu. Ici, c’était l'Homme." (IX, 6, 29).
---> Jésus n'emploie pas ici de formules qui soient davantage dualistes que celles qu'emploie saint Ephrem lorsqu'il exprime ainsi cette fameuse "communication des idiomes" :
"Comme un homme, Il crie : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?", et comme Dieu Il demande : "Père, pardonne-leur."
"S'Il n'était pas chair, comment pourrait-Il être suspendu en croix entre les larrons ? Et s'Il n'était pas Dieu, comment pourrait-Il dire à l'un d'eux : "Aujourd'hui, tu seras avec Moi dans le Paradis" ?
"S'étant fait chair, les apôtres Le voient dans la chambre haute, et comme Dieu, Il y entre toutes portes closes. Il mange comme un homme sur la rive du lac de Tibériade. et s'Il n'était pas Dieu, sur quel ordre le filet se trouverait-il rempli de poissons ?"
---> Puisque Jésus a réellement deux Natures, Il a donc deux Volontés, Il agit de deux manières, d'une part en tant qu'Homme ( par exemple : lorsqu'Il mange ) et d'autre part en tant que Dieu ( par exemple : lorsqu'Il opère un miracle ), et de même, Il a deux façons d'être consolé ou de refuser d'être consolé : l'une concernant son Humanité ( par exemple : lorsqu'Il ne se marie pas, ou qu'Il endure l'horrible souffrance physique de la crucifixion ), et l'autre concernant sa Divinité ( par exemple : lorsqu'Il s'incarne, refusant d'être traité comme l'égal de Dieu cf. Phil 2,6-8 )
---> Bien sûr, toutes ses Volontés, actions, consolations ou absences de consolation, sont unies dans sa seule Personne, mais sans confusion cependant.
---> Depuis l'éternité, Dieu connait parfaitement d'avance toutes choses au sujet de l'humanité pécheresse qu'Il va créer, et Il en trouve sa pleine et entière consolation dans la pensée de Marie, qui sera sa seule et unique créature immaculée, son Paradis au Ciel et sur la terre : ainsi, tout comme de toute éternité, Marie est la consolation du Verbe.
---> Mais en tant qu'Homme véritable, Jésus ressentait réellement aussi le besoin d'être consolé de cet exil par de vraies amitiés humaines - quand un "sur-homme" aurait peut-être très bien pu s'en passer -.
---> Si tel n'était pas le cas, alors il faudrait prétendre que le Christ ne s'était trouvé des amis terrestres que pour un motif purement fonctionnel, sans donner au terme "ami" son sens commun, c'est-à-dire désignant des êtres capables de vous consoler par leur présence et leur attitude favorable, bref : par leur amour.
---> Mais alors, ce serait un non-sens de penser que Jésus aimait réellement ses amis, et tout particulièrement saint Jean qui n'aurait été qu'en figure seulement "le disciple que Jésus aimait". Car l'amour n'a rien qui soit purement fonctionnel, il est gratuit, et implique une dépendance affective mutuelle.
---> C'est exactement ce que Jésus exprime dans ce passage, restitué ici dans son intégralité :
EMV 587.6 : Jésus parle en privé à Lazare, pour lui annoncer sa prochaine mort, et de quel genre elle sera.
( en rouge entre les // : la citation de DGC )
(…) (...)
– ( Lazare ) "Oh ! Maître ! Tu pleures ? Je sais que tu as pleuré aussi devant mon tombeau parce que tu m’aimais. Mais maintenant… Tu pleures de nouveau. Tu es glacé. Tu as les mains froides comme celles d’un cadavre. Tu souffres… Tu souffres trop !
– Je suis homme, Lazare, je ne suis pas seulement Dieu. De l’homme, j’ai la sensibilité et les affections. Et mon âme s’angoisse quand je pense à ma Mère… Je t’assure même que j’éprouve une torture monstrueuse de subir la proximité du traître, la haine satanique de tout un monde, la surdité de ceux qui, même sans haïr, ne savent pas aimer activement : aimer activement, c’est arriver à être tel que la personne aimée le désire et l’enseigne, or je vois le contraire ! Oui, beaucoup m’aiment. Mais ils sont restés eux-mêmes. Ils n’ont pas changé par amour pour moi. Sais-tu qui, parmi mes plus intimes, a su modifier sa nature pour appartenir au Christ, comme le Christ le veut ? Une seule personne : ta sœur Marie. Elle est partie d’une animalité complète et pervertie pour atteindre une spiritualité angélique. Et cela par l’unique force de son amour.
– Tu l’as rachetée.
– Je les ai tous rachetés par la parole. Mais elle seule s’est changée totalement par activité d’amour. Mais je disais que la souffrance qui me vient de tout cela est si monstrueuse que je n’aspire qu’au moment où tout sera accompli. Mes forces fléchissent… La croix sera moins lourde que cette torture de l’esprit et du sentiment…
– La croix ? ! Non ! Oh ! non ! C’est trop atroce ! C’est trop infamant ! Non ! »
Lazare, qui tenait depuis un moment les mains glacées de Jésus dans les siennes, debout en face de son Maître, les lâche. Il s’affaisse sur le banc de pierre qui se trouve près de lui, cache son visage dans ses mains, et pleure désespérément.
Jésus s’approche de lui, pose la main sur ses épaules secouées par les sanglots, et dit :
« Eh quoi ? C’est à moi — qui meurs — de te consoler, toi qui vis ? Mon ami, j’ai besoin de force et d’aide. C’est ce que je te demande. Je n’ai que toi qui puisses m’en donner. Les autres… il vaut mieux qu’ils ignorent tout, car s’ils savaient… il coulerait du sang. Or je ne veux pas que les agneaux deviennent des loups, même par amour pour l’Innocent.
Ma Mère… ah ! comme j’ai le cœur transpercé de parler d’elle !… Ma Mère est déjà tellement angoissée ! Elle aussi est une mourante exsangue… Voilà trente-trois ans qu’elle meurt, elle aussi. Aujourd’hui, elle n’est qu’une plaie, elle est la victime d’un atroce supplice. Je te jure que cela a été un combat entre mon esprit et mon cœur, entre l’amour et la raison, lorsqu’il m’a fallu décider s’il était juste de l’éloigner, de la renvoyer chez elle, où elle ne cesse de rêver à l’Amour qui l’a rendue Mère, où elle goûte la saveur de son baiser de feu, tressaille dans l’extase de ce souvenir, et ne cesse de revoir, avec les yeux de son âme, souffler l’air frappé et remué par la lueur angélique.
En Galilée, la nouvelle de ma mort arrivera presque au moment où je pourrai lui dire : “ Mère, je suis le Victorieux ! ” Mais je ne puis pas, non, je ne puis pas faire cela. Le pauvre Jésus, chargé des péchés du monde, a besoin d’un réconfort, et ma Mère me l’offrira. Le monde encore plus pauvre a besoin de deux victimes. Parce que l’homme a péché avec la femme, la Femme doit racheter, comme l’Homme rachète. Mais tant que l’heure n’aura pas sonné, je montre à ma Mère un sourire plein d’assurance… Elle tremble… Je le sais. Elle sent que la Torture s’approche. Je le sais. Et elle la repousse par un dégoût naturel et par un saint amour, comme moi je repousse la mort parce que je suis un “ vivant ” qui doit mourir. Mais malheur, si elle apprenait que dans cinq jours… Elle n’arriverait pas vivante à cette heure, or je la veux vivante pour tirer de ses lèvres la force, comme j’ai tiré la vie de son sein. Et Dieu veut qu’elle soit présente au Calvaire pour mêler l’eau de ses larmes virginales au vin du sang divin et célébrer la première messe.
Sais-tu ce que sera la messe ? Non, tu l’ignores, tu ne peux pas le savoir. Ce sera ma mort appliquée perpétuellement au genre humain vivant ou souffrant. Ne pleure pas, Lazare. Elle est forte. Elle ne pleure pas. Elle a pleuré pendant toute sa vie de Mère. Maintenant, elle ne pleure plus. Elle a crucifié un sourire sur son visage… As-tu vu quelle figure elle fait, ces derniers temps ? Elle a crucifié un sourire sur son visage pour me réconforter. Je te demande d’imiter ma Mère. Je ne pouvais plus garder pour moi seul mon secret. J’ai regardé autour de moi à la recherche d’un ami sincère et sûr. J’ai rencontré ton regard loyal. J’ai dit : “ A Lazare. ” Quand tu avais un poids sur le cœur, j’ai respecté ton secret, et je l’ai défendu contre la curiosité, même naturelle, du cœur. Je te demande le même respect pour le mien. Plus tard… après ma mort, tu en parleras. Tu raconteras cet entretien, pour que l’on sache que Jésus est allé consciemment à la mort, et à des tortures connues, et aussi qu’il n’avait rien ignoré, ni des personnes ni de son destin. Pour que l’on sache que, alors qu’il pouvait encore se sauver, il s’y est refusé, car son amour infini pour les hommes ne brûlait que de consommer son sacrifice pour eux.
– Ah ! sauve-toi, Maître ! Sauve-toi ! Je peux t’aider à t’enfuir, cette nuit même. Tu as déjà fui en Egypte, autrefois ! Fuis de même aujourd’hui. Viens, partons ! Prenons avec nous ta Mère et mes sœurs, et partons. Aucune de mes richesses ne me retient, tu le sais. Ma richesse comme celle de Marie et de Marthe, c’est toi. Partons !
– Lazare, j’ai fui autrefois car l’heure n’était pas encore venue. Maintenant, elle est venue. C’est pourquoi je reste.
– Alors, je viens avec toi. Je ne te quitte pas.
– Non. Tu restes ici. Puisqu’il est permis de consommer l’agneau chez soi, si l’on habite à la distance autorisée pour le Sabbat, tu consommeras ici ton agneau, comme tu le fais toujours. Pourtant, laisse venir tes sœurs… A cause de Maman… Ah ! que te cachaient, ô Martyr, les roses de l’Amour divin ! L’abîme ! L’abîme ! Et de là, maintenant s’élèvent et s’élancent les flammes de la Haine pour te mordre le cœur ! Tes sœurs, oui. Elles sont courageuses et actives… et Maman, penchée sur ma dépouille, vivra une agonie. Jean ne suffit pas. Jean est l’amour, mais il manque encore de maturité. Certes, le déchirement de ces prochains jours va le faire mûrir et devenir un homme. Mais la Femme a besoin de femmes pour ses terribles blessures. Me les donnes-tu ?
– Je t’ai toujours tout donné, absolument tout, avec joie, et je souffrais seulement que tu me demandes si peu !
– Tu le vois : de nul autre que de mes amis de Béthanie je n’ai tant accepté. Cela a été plus d’une fois un motif d’accusation de l’injuste contre moi. Mais // je trouvais ici, parmi vous, assez pour consoler l’Homme de toutes ses amertumes d’homme. À Nazareth, c’était le Dieu qui se consolait auprès de l’unique Délice de Dieu. Ici, c’était l’Homme. // Et, avant d’aller à la mort, je te remercie, mon ami fidèle, affectueux, gentil, empressé, réservé, savant, discret et généreux. Je te remercie de tout. Mon Père, plus tard, t’en récompensera… »
(...) (...)
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---> Non seulement donc ses amis de Béthanie consolent l’Humanité souffrante de Jésus, mais doublement : en Lui assurant aussi qu’ils seront là pour consoler la Reine des martyrs lors de sa Passion.
---> DGC imagine donc ici un problème qui en réalité n'existe pas, puisque précisément, la communication des idiomes qui permet, en vertu de l’Incarnation, d’attribuer certaines actions à la nature humaine du Christ et d’autres à sa nature divine, entraine naturellement une certaine forme de dualité de langage, ce qui permet par exemple à saint Ephrem de dire :
« Jésus est le Fils unique du Père et le fils unique de Marie. Ses miracles enseignent qu’Il est Dieu véritable et ses souffrances révèlent qu’Il est Homme véritable ».
---> Faut-il donc en conclure que saint Éphrem devrait être critiqué pour le dualisme de ses formules parlant des deux Natures du Christ ? Nous en laisserons l’entière responsabilité à l'auteur.
DGC :
La double nature de « Jésus » ne se laisse pas représenter dans l’unité de la personne, mais dans une sorte de division. Les quatre citations suivantes se trouvent sur les lèvres de « Jésus »: « Je vous bénis tous au nom du Dieu Un et Trin et au nom du Verbe qui s’est incarné afin d’être le salut pour les hommes de bonne volonté » (VIII, 41, 357)
---> Vraiment, on a ici l'impression que l'auteur ne sait plus très bien quoi se mettre sous la dent, et qu'il cite des choses un peu au hasard, en espérant que cela puisse marcher sur un malentendu à servir sa cause... Mais c'est peine perdue.
---> Une petite "leçon pour les nuls" s'impose ici sur le Credo et l'Evangile, adressée à DGC :
« Je crois en Dieu, le Père Tout Puissant, Créateur du ciel et de la terre, et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur (…) » ( Crédo de Nicée-Constantinople )
« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1,1)
« Croyez en Dieu, croyez aussi en Moi » ( Jean 14,1)
---> Ce qui dérange ici DGC, et qu'il va nous opposer, c'est que Jésus bénisse au nom du Dieu Un et Trine ( d'une part ), et au nom du Verbe incarné ( d'autre part ), ce qui implique de considérer séparément la Trinité et Jésus, alors que Celui-ci est le Verbe, l'Une des trois Hypostases.
---> Sauf que c'est précisément ce qu'on retrouve dans le Crédo de saint Athanase, considérant d'abord la foi en la sainte Trinité, puis celle en Jésus le Verbe Incarné, comme lors de cette bénédiction du Christ dans l'EMV :
(...)
Voici quelle est la foi catholique :
Vénérer un seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité,
sans confondre les personnes et sans diviser la substance.
La personne du Père est une, celle du Fils est une, celle du Saint-Esprit est une;
mais le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne forment qu’un seul Dieu.
Ils ont une gloire égale et une majesté coéternelle.
Tel est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit.
Le Père est incréé, le Fils est incréé, le Saint-Esprit est incréé.
etc. etc.
(...) (...)
de sorte qu’en tout, comme il a été dit déjà,
on doit adorer l’unité dans la Trinité et la Trinité dans l’unité.
Celui donc qui veut être sauvé doit avoir cette croyance de la Trinité.
Mais il est encore nécessaire pour le salut éternel
de croire fidèlement l’incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ.
La foi exacte consiste donc à croire et à confesser
que notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme.
etc. etc.
(...) (...)
---> Qui oserait accuser saint Athanase, le pourfendeur de l'hérésie arienne, d'un quelconque dualisme malvenu dans les formulations de son Credo ?
---> Au lieu donc d'une formulation "pas très orthodoxe", il s'avère que l'EMV rejoint complètement les formulations théologiques du Credo de Nicée, de l'Evangile selon saint Jean, et du Credo de saint Athanase.
---> Mais on ne peut manquer cette occasion de se pencher sur ce nouveau passage de l'oeuvre, tellement saisissant, où l'on voit quatre scribes convertis venir secrètement avertir Jésus de ce qu'Il sait déjà : la trahison de son apôtre Judas.
---> Jésus leur fait alors la poignante révélation du sort qui sera réservé à sa Patrie ayant rejeté et tué le Sauveur du monde : un sort terrible, une complète désolation, qui durera toujours !
EMV 580.4 - Délation de Judas et prophéties sur Israël. Miracles sur la route de Jéricho à Béthanie.
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(...) (...)
( Jésus à Joël d'Abia, Judas de Béteron, Eliel et Elcana, venus douloureusement Le prévenir au sujet de Judas Iscariote, ndt )
– Ma malheureuse, malheureuse Patrie ! Malheureuse terre qui connaîtra le châtiment de Dieu ! Malheureux habitants et enfants que maintenant je bénis et que je voudrais sauver et qui, bien qu'innocents, connaîtront, une fois adultes, la morsure du plus grand malheur. Regardez-la votre terre florissante, belle, verte et fleurie comme un merveilleux tapis, fertile comme un Eden... Imprimez-vous-en la beauté dans le cœur, et puis... quand je serai retourné là d'où je suis venu... fuyez. Fuyez tant qu'il vous sera possible de le faire, avant que, comme un rapace d'enfer, la désolation de la ruine se répande ici et abatte et détruise et rende stérile et brûle, plus qu'à Gomorrhe, plus qu'à Sodome... Oui, plus que là où il n'y eut qu'une mort rapide. Ici... Joël, te rappelles-tu Sabéa ? Elle a prophétisé une dernière fois l'avenir du Peuple de Dieu qui n'a pas voulu du Fils de Dieu."
Les quatre sont tout abasourdis. La peur de l'avenir les rend muets. Enfin Éliel parle
"Tu nous conseilles ?..."
"Oui. Partez. Il n'y aura plus rien ici qui vaille la peine de retenir les fils du peuple d'Abraham. Et d'ailleurs, vous spécialement, les notables, on ne vous laissera pas sur place... Les puissants, faits prisonniers, embellissent le triomphe du vainqueur. Le Temple nouveau et immortel emplira de lui-même la Terre et tout homme qui me cherche me possédera car je serai partout où un cœur m'aime. Allez. Éloignez vos femmes, vos enfants, les vieux... Vous m'offrez salut et aide. Je vous conseille de vous sauver, et je vous aide par ce conseil... Ne le méprisez pas."
"Mais désormais... en quoi Rome peut-elle nous nuire davantage ? Ils sont nos maîtres. Et si sa loi est dure, il est vrai aussi que Rome a reconstruit les maisons et les villes et..."
"En vérité, sachez-le, en vérité pas une seule pierre de Jérusalem ne demeurera intacte. Le feu, les béliers, les frondes et les javelots mettront par terre, saccageront, bouleverseront toutes les maisons, et la Cité sacrée deviendra une caverne, et pas elle seule... Une caverne, cette Patrie qui est la nôtre.
Pâturages d'onagres et de lamies, comme disent les prophètes [10], et non pas pour une ou plusieurs années, ou pour des siècles, mais pour toujours. Désert, terres brûlées, stérilité... Voilà le sort de ces terres ! Champ de querelles, lieu de torture, rêve de reconstruction toujours détruit par une condamnation inexorable, tentatives de résurrection éteintes à leur naissance. Le sort de la Terre qui a repoussé le Sauveur et a voulu une rosée qui est feu sur les coupables."
"Il n'y aura donc plus... jamais plus un royaume d'Israël ? Nous ne serons jamais plus ce que nous rêvions ?" demandent d'une voix angoissée les trois notables juifs.
Le scribe Joël pleure...
"Avez-vous jamais observé un vieil arbre dont la moelle est détruite par la maladie ? Pendant des années, il végète péniblement, si péniblement qu'il ne donne ni fleurs ni fruits. Seulement quelques rares feuilles sur les branches épuisées indiquent qu'il monte un peu de sève... Puis, un mois d'avril, le voilà qui fleurit miraculeusement et se couvre de feuilles nombreuses. Le maître s'en réjouit, lui qui pendant tant d'années l'a soigné sans avoir de fruits. Il se réjouit en pensant que l'arbre est guéri et redevient luxuriant après tant d'épuisement... Oh ! tromperie ! Après une explosion si exubérante de vie, voilà la mort subite. Les fleurs tombent et les feuilles et les petits fruits qui semblaient déjà se nouer sur les branches et promettre une récolte copieuse, et avec un bruit inattendu, l'arbre, pourri à la base, s'effondre sur le sol. Ainsi fera Israël. Après avoir pendant des siècles végété sans donner de fruits, dispersé, il se rassemblera sur le vieux tronc et aura une apparence de reconstruction. Finalement réuni le Peuple dispersé. Réuni et pardonné. Oui. Dieu attendra cette heure pour arrêter le cours des siècles. Il n'y aura plus de siècles alors, mais l'éternité. Bienheureux ceux qui, pardonnes, formeront la floraison fugace du dernier Israël, devenu, après tant de siècles, le domaine du Christ, et qui mourront rachetés, en même temps que tous les peuples de la Terre, bienheureux avec eux ceux qui, parmi eux, auront non seulement connu mon existence, mais embrassé ma Loi, comme une loi de salut et de vie.
J'entends les voix de mes apôtres. Partez avant qu'ils n'arrivent..."
"Ce n'est pas par lâcheté, Seigneur, que nous cherchons à rester inconnus, mais pour te servir, afin de pouvoir te servir. Si on savait que nous, moi surtout, nous sommes venus te trouver, nous serions exclus des délibérations..." dit Joël.
"Je comprends. Mais faites attention que le serpent est rusé. Toi, spécialement, Joël, sois prudent..."
"Oh ! Ils me tueraient ! Je préférerais ma mort à la tienne ! Et ne pas voir les jours dont tu parles ! Bénis-moi, Seigneur, pour me fortifier... "
// "Je vous bénis tous au nom du Dieu Un et Trin et au nom du Verbe qui s'est Incarné afin d'être le salut pour les hommes de bonne volonté." //
Il les bénit collectivement d'un large geste et puis, pour chacun d'eux, il pose sa main sur la tête inclinée de ceux qui sont à ses pieds.
Ensuite eux se lèvent, se couvrent de nouveau le visage, et se cachent parmi les arbres du verger et les haies de mûres qui séparent les poiriers des pommiers et ceux-ci des autres arbres. Juste à temps, car les douze apôtres sortent en groupe de la maison afin de chercher le Maître pour se mettre en route.
(...)
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---> C'est un flop pour DGC.
---> Il poursuit par une seconde "citation" : la voici dans le texte intégral, recontextualisée et donc à nouveau compréhensible.
EMV 602.12 - Jésus au Père, première prière de l’Agonie au Gethsémani
( en rouge entre les // : la citation de DGC )
(...) (...)
Jésus s'arrête à cet endroit. Il ne regarde pas la ville qui se fait voir tout en bas, toute blanche dans le clair de lune. Au contraire il lui tourne le dos et il prie, les bras ouverts en croix, le visage levé vers le ciel. Je ne vois pas son visage car il est dans l'ombre, la lune étant pour ainsi dire perpendiculaire au-dessus de sa tête, c'est vrai, mais ayant aussi le feuillage épais de l'olivier entre Lui et la lune dont les rayons filtrent à peine entre les feuilles en produisant des taches lumineuses en perpétuel mouvement. Une longue, ardente prière. De temps en temps il pousse un soupir et fait entendre quelque parole plus nette. Ce n'est pas un psaume, ni le Pater. C'est une prière faite du jaillissement de son amour et de son besoin. Un vrai discours fait à son Père.
Je le comprends par les quelques paroles que je saisis :
"Tu le sais... Je suis ton Fils... Tout, mais aide-moi... L'heure est venue... Je ne suis plus de la Terre. Cesse tout besoin d'aide à ton Verbe... // Fais que l'Homme te satisfasse comme Rédempteur, comme la Parole t'a été obéissante... // Ce que Tu veux... C'est pour eux que je te demande pitié... Les sauverai-je ? C'est cela que je te demande. Je les veux ainsi : sauvés du monde, de la chair, du démon... Puis-je te demander encore ? C'est une juste demande, mon Père. Pas pour Moi. Pour l'homme qui est ta création, et qui voulut rendre fange jusqu'à son âme. Je jette dans ma douleur et dans mon Sang cette boue pour qu'elle redevienne l'incorruptible essence de l'esprit qui t'est agréable... Il est partout. C'est lui le roi ce soir : au palais royal et dans les maisons, parmi les troupes et au Temple... La ville en est pleine, et demain ce sera un enfer..."
Jésus se tourne, appuie son dos au rocher et croise ses bras. Il regarde Jérusalem. Le visage de Jésus devient de plus en plus triste. Il murmure :
"Elle paraît de neige... et elle n'est que péché. Même dans elle, combien j'en ai guéris ! Combien j'ai parlé !... Où sont ceux qui me paraissaient fidèles ?"...
Jésus penche la tête et regarde fixement le terrain couvert d'une herbe courte et que la rosée rend brillante. Mais bien qu'il ait la tête penchée je comprends qu'il pleure car des gouttes brillent en tombant de son visage sur le sol. Puis il lève la tête, desserre ses bras, les joint en les tenant au-dessus de sa tête et en les agitant ainsi unis.
Puis il se met en route. Il revient vers les trois apôtres assis autour de leur feu de branchages. Il les trouve à moitié endormis.
(...) (...)
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---> Cette prière du Christ est un summum théologique, que seul saint Paul a su bien commenter dans ses épîtres ( aux Philippiens, aux Hébreux ... )
---> L'omission de la phrase qui précède sa citation ( "Cesse tout besoin d'aide à ton Verbe..." ) permet opportunément à DGC de la vider de son sens réel.
---> En effet, dans la première prière de son Agonie, le Verbe demande à son Père avec un héroïsme absolu de Lui supprimer toute aide, de telle sorte que pour lutter contre Satan, Il ne soit plus que "l'Homme", privé de ses forces divines, afin de pouvoir racheter la faute de l’homme qui jadis lors de la chute au jardin d'Eden, n’avait pas voulu résister au Tentateur.
---> Pour cela, Il fallait que Jésus lutte dans les mêmes conditions qu'Adam, c'est-à-dire sans l'aide de sa Divinité : ainsi le combat serait loyal et méritoire.
---> Il n’y a donc ici aucun dualisme, mais toujours une pleine unité entre le Verbe et l’Homme, en la Personne du Christ : mais Celui-ci va subir l’abandon de Dieu en une indescriptible agonie, se laissant broyer par nos péchés pesant sur Lui ( Isaïe 53,5 ). Les souffrances de l’Agonie, plus courtes, ne sont en rien inférieures à celles de la Passion ( cf la méditation de l’Agonie du Christ, par saint padre Pio ).
---> La Parole a été obéissante au Père, en s’incarnant. Et de la même manière, c’est véritablement celui que Pilate désigne prophétiquement par l’« Ecce Homo » , « Voici l’Homme », qui accomplit la Rédemption, non pas avec la toute-puissance de sa divinité, mais dans la faiblesse de son Humanité souffrante et méprisée. Et l’union de toutes ses souffrances avec sa Divinité leur confère des mérites infinis.
DGC :
« Tu ne veux pas m’obéir à Moi, je ne dis pas à Moi-Homme, mais même pas à Moi-Dieu, tu as obéi à Satan. » (VIII, 28, 260)
---> Avant de faire un petit « rappel théologique pour les nuls » à l’usage de l'auteur, on ne peut manquer de citer l'intégralité de cet épisode terrible et bouleversant, où Jésus surprend son apôtre Judas en train de commettre un vol, et s'occupe de lui.
EMV 567.11 – Long discours à Judas, surpris à voler.
( en rouge entre les // : la citation de DGC )
(...) (...)
Jean ouvre la porte et pousse un "ah !" presque terrifié. Il laisse tomber le broc et couvre ses yeux de ses mains, en se courbant, comme pour se faire petit, pour disparaître, pour ne pas voir. De la pièce arrive un bruit de pièces de monnaie qui se répandent sur le sol en résonnant.
Jésus est déjà à la porte. Il m'a fallu plus de temps pour décrire qu'à Lui pour arriver. Il écarte vivement Jean qui gémit : "Va-t'en ! Va-t'en !" Il ouvre la porte entrouverte. Il entre.
C'est la pièce où, depuis que les femmes sont là, ils prennent leurs repas. Il s'y trouve deux coffres anciens ferrés et devant l'un d'eux, juste en face de la porte, se trouve Judas, livide, ses yeux étincellent de colère et en même temps d'effroi, avec une bourse dans les mains... Le coffre fort est ouvert... et à terre sont répandues des pièces et d'autres tombent par terre en glissant hors d'une bourse qui est sur le bord du coffre, ouverte, et à moitié couchée. Tout témoigne d'une manière qui ne peut laisser aucun doute de ce qui se passe. Judas est entré dans la maison, il a ouvert le coffre et il a volé. Il était en train de voler.
Personne ne parle. Personne ne bouge. Mais c'est pire que si tous criaient et se lançaient les uns contre les autres. Trois statues : Judas, le démon ; Jésus, le Juge ; Jean, le terrorisé par la révélation de la bassesse de son compagnon.
La main de Judas qui tient sa bourse est agitée par un tremblement et les pièces qui s'y trouvent laissent entendre un bruit étouffé.
Jean est tout tremblant et, bien qu'il soit resté les mains serrées sur sa bouche, ses dents claquent alors que ses yeux effrayés regardent Jésus plus que Judas.
Jésus ne frémit pas. Il est debout et glacial, tout à fait glacial tellement il est rigide.
Finalement il fait un pas, un geste et prononce un mot. Un pas vers Judas, un geste pour faire signe à Jean de se retirer et un mot :
"Va !"
Mais Jean a peur et gémit :
"Non ! Non ! Ne me renvoie pas. Laisse-moi ici. Je ne dirai rien... mais laisse-moi ici, avec Toi."
"Va-t-en ! Ne crains pas ! Ferme toutes les portes... et s'il vient quelqu'un... n'importe qui... même ma Mère... ne les laisse pas venir ici. Va ! Obéis !"
"Seigneur !..."
Il semble que ce soit Jean le coupable, tant il est suppliant et abattu.
"Va, te dis-je. Il n'arrivera rien. Va !"
Jésus adoucit son commandement en mettant sa main sur la tête du Préféré avec un geste caressant, et je vois que cette main maintenant tremble. Jean la sent trembler, il la prend et la baise avec un sanglot qui dit tant de choses. Il sort.
Jésus ferme la porte avec un verrou. Il se retourne pour regarder Judas, qui doit être bien anéanti puisqu'il n'ose pas lui, si audacieux, un mot ou un geste.
Jésus va tout droit devant lui, en tournant autour de la table qui occupe le milieu de la pièce. Je ne sais dire s'il va rapidement ou lentement. Je suis trop effrayée par son visage pour mesurer le temps. Je vois ses yeux et j'ai peur comme Jean. Judas lui-même a peur, il s'arrête entre le coffre et une fenêtre grande ouverte par laquelle la lumière rouge du couchant se déverse toute sur Jésus.
Quels yeux a Jésus ! Il ne dit pas un mot. Mais quand il voit que de la ceinture du vêtement de Judas dépasse une sorte de crochet, il a une réaction effrayante. Il lève le bras avec le poing fermé, comme pour frapper le voleur, et sa bouche commence le mot : "Maudit !" Mais il se domine. Il arrête le bras qui allait tomber et coupe le mot aux trois premières lettres. Et faisant pour se maîtriser un effort qui le fait trembler tout entier, il se borne à desserrer son poing fermé, à abaisser son bras levé à la hauteur de la bourse que Judas a dans les mains, et à l'arracher pour la jeter contre le sol, en disant d'une voix étouffée alors qu'il foule aux pieds la bourse et les pièces, et les disperse avec une fureur contenue mais terrible :
"Au loin ! Ordure de Satan ! Or maudit ! Crachat d'enfer ! Venin de serpent ! Au loin !"
Judas, qui a poussé un cri étouffé quand il a vu Jésus près de le maudire, ne réagit plus. Mais de l'autre côté de la porte fermée, un autre cri résonne quand Jésus lance la bourse contre le sol, et ce cri de Jean exaspère le voleur et lui rend son audace démoniaque. Il en devient furieux. Il se jette presque contre Jésus en criant :
"Tu m'as fait espionner pour me déshonorer, espionner par un garçon imbécile qui ne sait même pas se taire, qui me fera honte en face de tous ! Mais c'est cela que tu voulais. Et du reste... Oui ! Moi, je le veux aussi. Je veux cela ! T'amener à me chasser ! T'amener à me maudire ! À me maudire ! À me maudire ! J'ai tout essayé pour me faire chasser."
Il est enroué par la colère et brutal comme un démon. Il halète comme s'il avait quelque chose qui l'étrangle.
Jésus lui répète à voix basse mais terrible :
"Voleur ! Voleur ! Voleur !" et il termine en disant : "Aujourd'hui voleur, demain assassin. Comme Barabbas. Pire que lui."
Il lui souffle cette parole au visage car maintenant ils sont très proches.
Judas reprend haleine et répond :
"Oui, voleur, et par ta faute. Tout le mal que je fais, c'est par ta faute et tu ne te lasses jamais de me ruiner. Tu sauves tout le monde. Tu donnes de l'amour et des honneurs à tous. Tu accueilles les pécheurs, les prostituées ne te dégoûtent pas, tu traites en amis les voleurs et les usuriers et les ruffians de Zachée, tu accueilles comme si c'était le Messie l'espion du Temple, ô sot que tu es ! Et tu nous donnes pour chef un ignorant, pour trésorier un gabeleur, et pour ton confident tu prends un imbécile. Et à moi tu mesures la moindre piécette, tu ne me laisses pas d'argent, tu me tiens près de Toi comme un galérien est tenu près de sa place au banc de rameur. Tu ne veux même pas que nous, je dis nous, mais c'est moi, moi seul, qui ne dois pas accepter d'obole des pèlerins. C'est pour que je ne touche pas l'argent que tu as ordonné de ne prendre l'argent de personne. Parce que tu me hais. Eh bien : moi aussi je te hais ! Tu n'as pas su me frapper et me maudire tout à l'heure. Ta malédiction m'aurait réduit en cendres. Pourquoi ne l'as-tu pas donnée ? Je l'aurais préférée plutôt que de te voir si incapable, si faible, un homme fini, un homme vaincu..."
"Tais-toi !"
"Non ! As-tu peur que Jean entende ? As-tu peur que lui finalement comprenne qui tu es, et qu'il t'abandonne ? Ah ! Tu l'as cette peur, Toi qui fais le héros ! Oui, tu as peur ! Et tu as peur de moi. Tu as peur ! C'est pour cela que tu n'as pas su me maudire. C'est pour cela que tu feins l'amour, alors que tu me hais ! Pour me flatter ! Pour me tenir tranquille ! Tu sais que je suis une force ! Tu le sais que je suis la force. La force qui te hait et qui te vaincra ! Je t'ai promis que je te suivrais jusqu'à la mort, en t'offrant tout, et je t'ai tout offert, et je resterai près de Toi, jusqu'à ton heure et jusqu'à mon heure. Roi magnifique qui ne sait pas maudire et chasser ! Roi des nuages ! Roi idole ! Roi imbécile ! Menteur ! Traître à ton propre destin. Tu m'as toujours méprisé, dès notre première rencontre. Tu n'as pas su me comprendre. Tu te croyais sage. Tu es un idiot. Je t'enseignais le bon chemin. Mais Toi... Oh ! Tu es le pur ! Tu es la créature qui est homme mais qui est Dieu, et tu méprises les conseils de l'Intelligent. Tu t'es trompé dès le premier moment, et tu te trompes. Tu... Tu es... Ah !"
Le flot de paroles cesse brusquement et après c'est un silence lugubre après tant de cris et une lugubre immobilité après tant de gestes. Pendant que j'écrivais sans pouvoir dire ce qui se passait, Judas courbé, semblable, oui, semblable à un chien féroce qui guette sa proie et s'en approche, prêt à s'élancer dessus, s'est approché de plus en plus de Jésus, avec un visage dont la vue est insoutenable, les mains crispées, les coudes serrés contre le corps, comme si réellement il allait l'attaquer. Jésus ne montre pas la moindre peur et tourne même le dos à l'autre, qui pourrait l'assaillir et Lui sauter au cou, sans pourtant le faire. Jésus se retourne pour ouvrir la porte et regarder dans le couloir si Jean vraiment s'en est allé. Le couloir est vide et presque obscur, car Jean a fermé la porte qui donne sur le jardin après être sorti de là. Alors Jésus referme la porte et la verrouille et s'adosse contre elle, en attendant, sans un geste ni une parole, que tombe la furie de Judas.
Je ne suis pas compétente, mais je crois ne pas me tromper en disant que par la bouche de Judas, c'est Satan lui-même qui parlait, que c'est un moment de possession évidente de Satan dans l'apôtre perverti, déjà au seuil du Crime, déjà damné par sa propre volonté. La manière même dont s'arrête le flot de paroles, laissant l'apôtre comme abasourdi, me rappelle d'autres scènes de possessions, vues pendant les trois années de la vie publique de Jésus.
Jésus, adossé à la porte, tout blanc contre le bois sombre, ne fait pas le moindre geste. Seulement ses yeux jettent sur l'apôtre un regard puissant de douleur et de ferveur. Si on pouvait dire que les yeux prient, je dirais que les yeux de Jésus prient pendant qu'il regarde le malheureux; en effet ce n'est pas seulement la maîtrise qui sort de ces yeux si affligés, mais c'est aussi la ferveur d'une prière. Puis, vers la fin de l'altercation de Judas, Jésus ouvre ses bras qui étaient serrés contre son corps, mais il ne les ouvre pas pour toucher Judas, ni pour faire un geste vers lui, ou pour les lever vers le ciel. Il les ouvre horizontalement, en prenant la pose du Crucifié, là contre le bois sombre et le mur rougeâtre. C'est alors que dans la bouche de Judas se ralentissent les dernières paroles et que sort le "Ah" qui interrompt son discours.
Jésus reste comme il est, les bras ouverts, et regarde toujours l'apôtre de ce regard douloureux et priant. Judas, comme quelqu'un qui sort du délire, se passe la main sur le front, sur son visage en sueur... réfléchit et, se souvenant de tout, s'écroule par terre et je ne sais s'il pleure ou non. Certainement il s'affale par terre comme si les forces lui manquaient.
Jésus abaisse son regard et ses bras et, à voix basse mais distincte, lui dit :
"Eh bien ? Est-ce que je te hais ? Je pourrais te frapper du pied, t'écraser en te traitant de "ver", je pourrais te maudire, comme je t'ai délivré de la force qui te fait délirer. Tu l'as prise pour de la faiblesse mon impossibilité de te maudire. Oh ! ce n'est pas de la faiblesse ! C'est que je suis le Sauveur. Et le Sauveur ne peut maudire. Il peut sauver. Il veut sauver... Tu as dit : "Je suis la force. La force qui te hait et qui te vaincra". Moi aussi je suis la Force et même : je suis l’unique Force. Mais ma force n’est pas de la haine c'est de l'amour. Et l'amour ne hait pas et ne maudit pas, jamais. La Force pourrait triompher aussi dans les duels comme celui-ci entre toi et Moi, entre Satan qui est en toi et Moi, et t'enlever ton maître, pour toujours, comme je viens de le faire en devenant le signe qui sauve, le Tau que Lucifer ne peut voir. Il pourrait aussi remporter la victoire dans ces duels, comme il vaincra dans le combat prochain contre Israël incrédule et assassin, contre le monde et contre Satan vaincu par la Rédemption. Il pourrait même vaincre dans ces duels, comme il vaincra dans cette ultime bataille, lointaine pour celui qui compte les siècles, proche pour qui mesure le temps en le comparant à l'éternité.
Mais à quoi servirait-il de violer les règles parfaites de mon Père ? Serait-ce justice ? Serait-ce mérite ? Non. Il n'y aurait ni justice ni mérite. Pas de justice à l'égard des autres hommes coupables, auxquels ne serait pas enlevée la liberté de l'être, qui pourraient au dernier jour me demander le pourquoi de leur condamnation et me reprocher ma partialité à l'égard de toi seul. Ils seront des dizaines et des centaines de mille, septante fois des dizaines et des centaines de mille, ceux qui feront les mêmes péchés que toi et se livreront au démon par leur propre volonté, et qui offenseront Dieu, tortureront leurs pères et mères, et seront des assassins, des voleurs, des menteurs, des adultères, des luxurieux, des sacrilèges, et enfin des déicides, en tuant matériellement le Christ un jour prochain, en le tuant spirituellement dans leurs cœurs dans les temps futurs.
Et tous pourraient me le dire, quand je viendrai séparer les agneaux des boucs, pour bénir les premiers et pour maudire, alors oui, pour maudire les seconds, pour maudire car alors il n'y aura plus de rédemption, mais gloire ou condamnation, pour les maudire de nouveau après les avoir déjà maudits en particulier à leur mort et à leur jugement particulier.
En effet l'homme, tu le sais pour me l'avoir entendu dire des centaines et des milliers de fois, l'homme peut se sauver tant que dure sa vie, jusqu'à son dernier soupir. Il suffit d'un instant, d'un millième de minute, pour que tout soit dit entre l'âme et Dieu, pour qu'elle demande pardon et obtienne l'absolution... Tous, disais-je, pourraient me dire, tous ces damnés : "Pourquoi ne nous as-tu pas attachés au Bien, comme tu as fait pour Judas ?" Et ils auraient raison.
Car tout homme naît avec les mêmes choses naturelles et surnaturelles; un corps, une âme. Et alors que le corps, étant engendré par des hommes, peut être plus ou moins robuste, plus ou moins sain à sa naissance, l'âme, créée par Dieu, est pareille pour tous, douée des mêmes propriétés, des mêmes dons de Dieu. Entre l'âme de Jean, je parle du Baptiste, et la tienne, il n'y avait pas de différence quand elles furent infusées dans la chair. Et pourtant je te dis que même si la Grâce ne l'avait pas présanctifié, pour que le Héraut du Christ fût sans tache, comme il conviendrait que le fussent tous ceux qui m'annoncent, du moins pour ce qui regarde les péchés actuels, son âme aurait été, serait devenue bien différente de la tienne, ou plutôt la tienne serait devenue différente de la sienne.
En effet il aurait conservé son âme dans la fraîcheur de l'innocence, il l'aurait même ornée toujours plus de justice en secondant la volonté de Dieu qui désire que vous soyez justes, en développant les dons gratuits reçus avec une perfection toujours plus héroïque. Toi, au contraire... Tu as dévasté ton âme et dispersé les dons que Dieu lui avait faits. Qu'as-tu fait de ton libre arbitre ? De ton intelligence ? As-tu conservé à ton esprit la liberté qu'il possédait ? As-tu employé l'intelligence de ton esprit avec intelligence ? Non. // Tu ne veux pas m'obéir à Moi, je ne dis pas à Moi-Homme, mais même pas à Moi-Dieu, tu as obéi à Satan. // Tu t'es servi de l'intelligence de ta pensée et de la liberté de ton esprit pour comprendre les Ténèbres. Volontairement.
(...) (...)
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---> Judas aurait eu encore une petite excuse de ne pas obéir à un homme, même s'il se trouvait que cet Homme était Jésus Lui-même.
---> Mais il est clair qu'il n'en a pas la moindre, puisque Jésus doit même en venir à le stupéfier par toute puissance de sa Divinité, pour qu'enfin Judas cesse ses outrages et ses menaces terribles : donc, même à Dieu en Personne, il refuse d'obéir, car il ne lui vient aucun mouvement d'humilité devant sa Majesté. Au mieux, il ne peut qu'être mâté provisoirement, c'est tout.
---> La seule personne à qui Judas obéit désormais comme un chien servile, c'est Satan.
---> C'est précisément ce que Jésus vient de lui dire, sans que cela signifie le moins du monde qu'il y ait deux Personnes dans le Christ, une Divine et une Humaine !
---> Mais puisqu'il y a deux Volontés dans le Christ, il y a aussi deux "Moi", chacun muni d'une Volonté, et pourtant unis sans confusion ni division pour ne former qu'une seule Personne : ce qui est un Mystère. Cela dépasse l'entendement humain.
---> Quand ils le rencontrèrent, les premiers disciples du Christ ne savaient pas très bien encore qu'Il était le Dieu Incarné, et pourtant ils ont obéi à son ordre : "Viens, suis-Moi". Bien d'autres personnes Lui ont obéi de la même manière, en tant qu'Il était Homme. Mais pas Judas.
---> Par contre, ceux qui savaient qu'Il était Dieu Lui obéissaient avec d'autant plus de crainte, se prosternant à ses pieds, en exprimant leur foi en Lui avec un respect infini. Et certainement plus Judas.
---> Pour l'auteur, c'est un flop.
DGC :
(à Jacques d’Alphée : ) « Si le Jésus-Homme pleure avec toi, le Jésus-Verbe jubile pour toi. » (II, 60, 327)
---> Bien évidemment,"Jésus-Homme" et "Jésus-Verbe" ne désignent pas ici deux Personnes distinctes dans le Christ, mais les deux facettes de la même Personne Humano-Divine ayant deux Volontés, deux Intelligences, unis sans division ni confusion.
---> Commençons par une recontextualisation de cette citation :
EMV 95.1 – Jacques d’Alphée reçu parmi les disciples. Jésus prêche à côté du comptoir de Matthieu.
( en rouge entre les // : la citation de DGC )
C'est un matin de marché à Capharnaüm. La place est pleine de marchands d'objets les plus disparates. Jésus qui arrive, venant du lac, voit venir à sa rencontre les cousins Jude et Jacques. Il se hâte vers eux et, après les avoir embrassés affectueusement, il demande avec empressement :
"Votre père ? Qu'en est-il ?" ( leur père Alphée est bloqué dans son opposition à Jésus, comme le reste de leur famille, ndt )
"Rien de nouveau qui intéresse sa vie" répond Jude.
"Et alors, pourquoi es-tu venu ? Je t'avais dit : reste."
Jude baisse la tête et se tait, mais celui qui explose, maintenant, c'est Jacques :
"C'est ma faute s'il ne t'a pas obéi. Oui, c'est ma faute. Mais je n'ai pu continuer de les supporter. Tous contre nous. Et pourquoi ? Est-ce que j'agis mal en t'aimant ? Le faisons-nous, peut-être ? Jusqu'à présent j'étais retenu par le scrupule de mal faire. Mais maintenant que je sais, maintenant que tu m'as dit que même au-dessus du père, il y a Dieu, alors je n'ai pu continuer de supporter. Oh ! j'ai essayé d'être respectueux, de faire entendre raison, de redresser les idées. J'ai dit : "Pourquoi me combattez-vous ? Si c'est le Prophète, si c'est le Messie, pourquoi voulez-vous que le monde dise : ‘Sa famille lui fut hostile. Au milieu d'un monde qui Le suivait, elle seule devait-elle manquer' ? Pourquoi, si c'est le malheureux que vous dites, ne devons-nous pas, nous de la famille, l'assister dans sa démence pour empêcher qu'elle ne soit pas nuisible pour Lui, et pour nous ?"
O Jésus, je parlais ainsi pour raisonner humainement comme eux raisonnent. Mais tu sais bien que Jude et moi, nous ne te croyons pas fou. Tu sais bien que nous voyons en Toi le Saint de Dieu. Tu sais que toujours nous t'avons regardé comme notre Grande Étoile. Mais, ils n'ont pas voulu nous comprendre et ils n'ont pas voulu même nous écouter. Et je suis parti. Mis en demeure de choisir : Jésus ou la famille, c'est Toi que j'ai choisi. Me voici, si du moins, tu me veux. Si après cela tu ne veux pas, alors je serai le plus malheureux des hommes parce que je n'aurai plus rien. Plus d'amitié de ta part et plus d'amour du côté de la famille."
"Nous en sommes là ? O mon Jacques, mon pauvre Jacques ! Je n'aurais pas voulu te voir souffrir ainsi, car je t'aime. // Mais si le Jésus-Homme pleure avec toi, le Jésus-Verbe jubile pour toi. // Viens. Je suis certain que la joie de porter Dieu parmi les hommes augmentera d'heure en heure jusqu'à atteindre la pleine extase, à la dernière heure de la terre et à l'heure éternelle du Ciel."
Jésus se retourne et appelle ses disciples qui s'étaient arrêtés par délicatesse quelques mètres plus loin.
"Venez, amis. Mon cousin Jacques fait maintenant partie de mes amis et par conséquent il est aussi le vôtre. Oh ! comme j'ai désiré cette heure, ce jour pour lui, mon parfait ami d'enfance, celui qui fut mon frère pendant notre jeunesse !"
Les disciples font fête au nouveau venu et à Jude qu'ils ne voyaient plus depuis quelques jours.
(...)
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---> Exemples similaires :
1 ) En tant qu’Homme, Jésus pleurait son ami Lazare, et simultanément - sans que cela soit contradictoire - Il se réjouissait en sa Divinité de n’avoir pas été là, afin que la gloire de son Père éclate au grand jour à la vue du miracle d’un mort de quatre jours sortant vivant du tombeau.
2 ) En tant qu'Homme, Jésus souffrait un martyr anticipé à la pensée de devoir faire souffrir sa Mère Innocente et Toute Pure ; et cependant, en tant que Dieu, sa joie était infinie d’accomplir bientôt par sa Croix le salut de l’humanité entière, et de permettre à Marie de subir avec Lui le martyr.
3 ) Et ici dans ce passage, Jésus est vraiment capable de compatir en tant qu’Homme aux souffrances qu’endurent ses cousins Jacques et Jude, rejetés par les leurs qui Le haïssent, car Lui-même endure ce rejet depuis sa venue au monde : et en ce sens, Il ne minimise pas les larmes de ses chers cousins, mais s’attriste sincèrement avec eux, par compassion humaine ; mais en tant que Dieu, Il les invite à jubiler avec Lui, car ce rejet provoque leur départ à sa suite, parmi ses plus proches amis.
---> La critique de l'auteur fait à nouveau un flop.
DGC :
« Jésus » recourt le plus souvent à l’image du vêtement pour évoquer les relations de son humanité avec sa divinité ; les personnages aussi confessent leur foi par le recours à la même image.
« Oh! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. » (II, 102, 606)
---> Cela se complique pour DGC, mais uniquement parce qu'il ignore l'Evangile :
1 ) «En vérité, en vérité Je vous le dis : avant qu’Abraham fut, Je suis » (Jean 8,58).
Jésus ne dit pas qu’une partie de Lui était, mais QU’IL ÉTAIT, avant que fut Abraham : or c’est bien Lui, Jésus, qui parle ainsi, et « en vérité » ! Et il est clair et évident pour tous qu’avant qu’Abraham fut, Il n’était pas encore le Dieu-fait-Homme, mais Dieu le Verbe Éternel du Père, ce qui veut bien dire qu'en parlant ainsi, Jésus considère sa très sainte Humanité comme un vêtement pour sa Divinité, sans qu'il n'ait rien changé à son Être Divin.
2 ) Dans le cas contraire, Jésus aurait dû dire : « Avant qu’Abraham fut, une partie de Moi existait déjà. Ce n’était pas Moi, mais uniquement la partie supérieure de mon Moi. » Mais non : son JE, c’est sa Divinité, et pourquoi ? Parce que sa Divinité dépasse infiniment en importance, en dignité, en grandeur son Humanité aussi sainte et parfaite qu'elle soit, et que sa Divinité a pleinement assumé son Humanité.
Pour faire une très pâle comparaison, infiniment éloignée de la réalité :
---> Deux bateaux naviguent de conserve, tellement rivés l’un à l’autre bord contre bord qu'ils ne forment qu'un seul et même esquif ( figure de l’Être du Christ ). Mais l’un est une minuscule barque de pêcheur, quand l’autre est un gigantesque paquebot, plus grand que tout ce qu’on peut s’imaginer. Les deux forment un seul esquif, sans confusion ni division, mais le plus important est vraiment de très loin le paquebot.
---> Et maintenant, déjouons DGC l'illusionniste, en remettant la citation dans son contexte :
EMV 135.3 L’arrivée à Béthanie. Marie-Madeleine écoute un discours de Jésus.
( en rouge entre les // : la citation de DGC )
( Contexte : Jésus arrive chez Lazare et Marthe, et Marie-Madeleine, belle et méprisante car encore inconvertie, s'y trouve aussi par un heureux hasard, elle qui est la profonde souffrance de sa famille. Jésus décide donc de ne pas dormir chez Lazare par soucis de convenance. )
(…) (...)
"Maître, lui dit Lazare, maintenant qu'ils sont seuls; les disciples les suivent de quelques mètres en arrière, ils parlent avec Maximin. Maître... Marthe est toute en larmes. C'est pour cela qu'elle n'est pas venue, mais elle viendra après. Pour moi, je ne pleure qu'au fond de mon cœur. Mais nous disons : c'est juste. Si nous avions pensé qu'elle venait... Mais elle ne vient jamais pour les fêtes... Mais... quand vient-elle ? ...Moi je dis : c'est le démon qui aujourd'hui l'a poussée ici."
"Le démon ? Et pourquoi pas son ange sur l'ordre de Dieu ? Mais, tu dois me croire, même si elle n'avait pas été là, je serais allé dans la maison de Simon."
"Pourquoi, mon Seigneur ? N'as-tu pas trouvé de paix dans ma maison ?"
"Une grande paix, après Nazareth, c'est l'endroit qui m'est le plus cher. Mais, réponds-moi : pourquoi m'as-tu dit : "Quitte La Belle Eau ?" C'est pour le piège qu'on y prépare, n'est-ce pas ? Et alors, je vais sur les terres de Lazare, mais je ne mets pas Lazare dans les conditions d'être insulté dans sa maison. Tu crois qu'ils te respecteraient ? Pour me fouler aux pieds, ils passeraient même sur l'Arche Sainte... Laisse-moi faire. Pour l'instant du moins. Puis je verrai. Du reste, rien ne m'empêche de prendre les repas chez toi et rien n'empêche que tu viennes chez Moi. Mais fais en sorte qu'on dise : "Il est dans la maison de l'un de ses disciples"
"Et moi, ne le suis-je pas ?"
"Tu es l'ami et plus que disciple pour l'affection. Ce n'est pas la même chose pour les méchants. Laisse-moi faire, Lazare, cette maison t'appartient... mais ce n'est pas ta maison. La belle et riche maison du fils de Théophile. Et, pour les pédants, cela a beaucoup d'importance."
"Tu dis cela... mais c'est parce que... c'est à cause d'elle, voilà. J'allais me décider à lui pardonner... mais, si elle t'éloigne, vive-dieu, je la haïrai..."
"Et tu me perdras tout à fait. Quitte cette pensée, immédiatement, ou tu me perds tout de suite...
Voici Marthe. Paix à toi, ma douce hôtesse."
"Oh! Seigneur !" Marthe pleure à genoux. Elle a descendu son voile posé sur sa coiffure en forme de diadème, pour ne pas trop faire voir ses pleurs aux étrangers. Mais elle ne pense pas à les cacher à Jésus.
"Pourquoi ces larmes ? En vérité tu gâches ces larmes ! Il y a tant de motifs de pleurer et de faire des larmes un objet précieux. Mais, pleurer pour ce motif ! // Oh ! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l'homme, tu le sais, je n'ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. //
Allons, lève-toi et viens à la maison... et elle... laissez-la faire. Même si elle venait se moquer : laissez-la faire, je vous le dis. Ce n'est pas elle. C'est celui qui la tient qui en fait un instrument de trouble. Mais, ici, il y a Quelqu'un qui est plus fort que son maître. Maintenant, la lutte passe entre Moi et lui, directement. Pour vous, priez, pardonnez, patientez et croyez. Et rien de plus."
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---> Marthe se lamente, à cause de l’état de sa sœur possédée.
---> Ce faisant, c’est comme si elle minimisait et doutait de la toute puissance divine du Christ sur les démons. Elle a devant elle le Dieu des miracles, et elle pleure comme s’Il était incapable d’en accomplir un pour sa soeur, car elle semble ne voir en Lui qu’un simple homme.
---> Jésus la secoue, pour ranimer sa foi en Lui, tellement plus fort que l’adversaire : ici, Il aurait très bien pu dire à Marthe : « Avant qu’Abraham fut, Je suis », la signification aurait été rigoureusement la même, c’est-à-dire que son Humanité ne faisait pas de Lui une sorte de « dieu au rabais », mais que celle-ci ne diminuait ni ne changeait en rien le fait qu’avant toute chose, Il était réellement le Dieu Tout Puissant qui fait trembler les démons :
---> pourquoi donc pleurer sur sa sœur Marie, comme si la victoire n’était pas assurée ? De la même manière, aux disciples apeurés sur la mer démontée, Il s’écriera : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? » (Matt 8,26)
---> On ne sait pas si DGC est aussi friand de saint Irénée et de saint Augustin qu’il l’est de saint Bernard : quoi qu’il en soit, il semble méconnaître autant les écrits de l’un que ceux des autres :
Saint Irénée ( texte établi par M. de Genoude, Sapia, 1838, Tome troisième, chap. 14, p. 533-536)
« (…) C’est afin de sauver l’homme dans sa chair que le Verbe s’est revêtu de notre propre chair, et qu’il s’est fait le ministre de notre réconciliation avec Dieu.
( exactement comme Jésus dans l’EMV, saint Irénée décrit l’Humanité du Christ comme « un vêtement dont Il s’est revêtu », ndt )
Ne considérons donc que ce qui a eu lieu réellement : nous voyons que le Verbe, qui venait pour notre salut, s’est fait semblable à l’homme, qui était dévoué à la mort par le péché ; c’est en prenant ainsi notre humanité qu’il s’est communiqué à nous et qu’il a recherché notre salut ; il avait donc revêtu la chair et le sang de l’homme déchu par le péché. Le premier homme avait été formé par Dieu du limon de la terre ; et c’est dans ce premier fait qu’il faut étudier le mystère de l’avènement du Christ en ce monde.
(…) car ce qui est susceptible de réconciliation est ce qui auparavant se trouvait en inimitié. Mais si notre Seigneur a revêtu une chair d’une autre nature que la nôtre, ce n’est donc plus en faveur de notre chair, qui avait mérité l’animadversion (blâme, réprobation) de Dieu, que se serait opérée la réconciliation. Cependant il résulte de l’autorité des Écritures que c’est bien à notre chair que le Sauveur a daigné s’unir pour nous réconcilier avec son Père par les souffrances de son corps et par l’effusion de son sang ; et comme le dit saint Paul aux Éphésiens : « En son Fils nous trouvons la rédemption par son sang, et la rémission de nos péchés. »
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Saint Augustin, "Les confessions", livre 7, chap XVIII
(...) (...)
Il a voulu que leur excessive confiance en eux-mêmes cessât de les égarer, et qu'ils s'humiliassent en voyant à leurs pieds la bassesse d'une Divinité qui a emprunté notre "tunique de chair", et que, las, prosternés devant Elle, Elle les relevât en se redressant elle-même.
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---> Saint Irénée et saint Augustin, docteurs de l’Église, parlent exactement le même langage que le Christ dans l’EMV.
---> Revêtu ou non de notre chair, le Verbe Éternel du Père, qui était au commencement auprès du Père, ne change pas : Il reste le même, hier, aujourd’hui et pour l’éternité.
---> C’est pour nous, pour pouvoir se montrer à nos yeux, pour nous laisser Le toucher et L’entendre, pour être réellement notre frère en tout, qu’Il a voulu revêtir notre chair, et afin d’avoir sa propre Chair et Sang à offrir en parfait sacrifice au Père, en rachat de nos fautes. Mais pour Lui, cela ne change rien à son Être.
---> C'est encore un flop pour l'auteur.
DGC :
« Voilà ce que fut la chair pour nous [Jésus et sa mère].
Moins lourde et moins sensible qu’un vêtement de lin, une substance légère mise entre le monde et la splendeur du moi surhumain, un moyen pour faire ce que Dieu voulait. Rien d’autre. » (IX, 26, 251)
---> La chair des deux Purs : moyen pour leur âme de servir la Volonté du Père, et non pesanteur liée à la matière, toujours attirée vers le bas, comme est la chair pour les hommes pécheurs ;
---> ce qui fait pousser à saint Paul ce cri d'une lucidité et d’une sincérité déchirante ( Romains 7, 14-25 ) :
« Nous savons bien que la Loi est une réalité spirituelle : mais moi, je suis un homme charnel, vendu au péché.
En effet, ma façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le réalise pas ;
mais ce que je déteste, c’est cela que je fais.
Or, si je ne veux pas le mal que je fais, je suis d’accord avec la Loi : je reconnais qu’elle est bonne.
Mais en fait, ce n’est plus moi qui agis, c’est le péché, lui qui habite en moi.
Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis.
En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir.
Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.
Si je fais le mal que je ne voudrais pas, alors ce n’est plus moi qui agis ainsi, mais c’est le péché, lui qui habite en moi.
Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc, en moi, cette loi : ce qui est à ma portée, c’est le mal.
Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu.
Mais, dans les membres de mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison
et me rend prisonnier de la loi du péché présente dans mon corps.
Malheureux homme que je suis ! Qui donc me délivrera de ce corps qui m’entraîne à la mort ?
Mais grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !
Ainsi, moi, par ma raison, je suis au service de la loi de Dieu, et, par ma nature charnelle, au service de la loi du péché." »
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---> Ce fut tout l’inverse pour les Deux Immaculés, pour qui la chair fut une parfaite servante de l’Esprit qui était en elle : voilà ce que dit Jésus dans l’EMV, et c'est la vérité.
---> Nouveau flop pour l'auteur.
DGC :
(À Marie de Magdala :) « Qui suis-je ? » « Celui qui est. C’est cela que tu es. L’autre chose, la personne humaine, c’est le vêtement, le vêtement nécessaire mis sur ta splendeur et sur ta sainteté pour venir parmi nous et nous sauver. » (VIII, 44, 381)
---> Cf saint Irénée, saint Augustin, saint Paul, cités précédemment.
DGC :
Le vêtement, image qu’emploie parfois la tradition, présente le risque de suggérer une extranéité de l’humanité par rapport à la divinité ;
---> DGC invente ici carrément sa propre théologie, en prétendant expurger ce qui le dérange : ici, l’image du vêtement pour figurer notre humanité revêtue par le Christ, image tellement courante dans le Nouveau Testament et la Tradition !
---> Bienvenu dans les « écritures expurgées par DGC » : très peu pour nous, sans façon.
---> La vie est un risque ! Toute image implique un risque d'être mal interprétée :
1 ) L'image du bon vin dans l’Évangile risque d’inciter certains à une consommation excessive ;
2 ) De même, l'image de la brebis et du bon Berger risque de conduire certains à cultiver la bêtise profonde, à fuir toute prise de responsabilité - et pourquoi pas, à se mettre à brouter l'herbe fraîche, en poussant des bêlements !? -
3 ) L'enfance, illustration du parfait disciple du Christ, pourrait exposer certains à choisir les enfantillages, à croire que rire en faisant des châteaux de sable, ou se déguiser en clown à la Messe en faisant la danse des canards, est le moyen idéal pour s’approcher sûrement de Dieu ( toute ressemblance avec l'actualité dans l'Eglise serait ici purement fortuite ).
---> Le Seigneur fait donc appelle à notre bon sens, ce qui n’est certainement pas hors de notre portée.
---> Pour l'auteur, c'est un nouveau flop.
DGC :
mais ici la formule négative « je n’ai que le vêtement » minore si bien la nature humaine dans la réalité de l’union hypostatique qu’elle relève du docétisme gnostique qui nie la pleine réalité de l’Incarnation.
1 ) L’analyse que fait ici l'auteur est fausse : « De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines » désigne bien l’Humanité en Jésus comme réelle, mais très inférieure à sa Divinité.
---> Effectivement, si Jésus disait dans l'EMV : " De l'homme, Je n'ai rien de réel" ou encore : "Mon humanité n'est rien d'autre qu'une illusion, car en réalité Je ne suis pas du tout Homme, mais seulement Dieu", alors Il y parlerait en docète.
---> Mais dans l'EMV, Jésus parle à son propre sujet comme le font saint Irénée, saint Augustin et saint Paul : en termes théologiques sans faille.
---> En effet, on peut ou non mettre un vêtement : cependant on reste fondamentalement le même, avec ou sans ce vêtement, ce qui est parfaitement vrai du Verbe Eternel du Père, restant totalement le Même, qu'Il se soit déjà incarné ou pas encore, qu'Il ait déjà ou non revêtu notre humanité.
---> En rejetant cette image, DGC se sépare donc de la vraie théologie, celle des saints docteurs de l’Église, tel saint Irénée de Lyon et saint Augustin.
2 ) Le docétisme (du grec dokein, paraître) est un ensemble de tendances christologiques hérétiques du début du christianisme - relevant du courant christologique sarx ( du grec ancien : chair ) - , pour lequel le Christ se faisant « chair » ne signifie pas qu'il se fait « homme », mais prend une simple apparence humaine dénuée de réalité.
---> Selon eux (les docètes), Jésus n'a pas de corps physique, à l'instar d'un Esprit, et que, de ce fait, la crucifixion est une illusion. En d'autres termes, l'aspect humain du Christ est simple illusion et n'a pas de réalité objective.
3 ) Or toute l’œuvre de Maria Valtorta est un hymne à la véritable incarnation du Christ, à la vérité de son Corps, de ses actions de parler, toucher, sourire, se déplacer, manger, être fatigué, etc...
---> Et les détails implacables sur ses horribles souffrances durant sa Passion ne laissent pas la moindre place au doute sur la réalité de son Humanité, reçue de la très sainte Vierge Marie.
---> Dire après cela que Maria Valtorta suggèrerait dans son oeuvre que "son Jésus" n’aurait en fait pas de Corps réel serait aussi profondément stupide que de prétendre que DGC appartiendrait en réalité aux reptiliens ( quoi que cela puisse vouloir dire )…
---> Sur la base de quoi fonder une telle bêtise ? DGC fait donc lui-même apparaître ce problème de docétisme dans l’œuvre, tout comme un illusionniste tire un lapin de son chapeau.
---> Mais que dit le principal Accusé pour répondre à son accusateur ? Lisons :
EMV 207.11 À Bethléem, Marie évoque la naissance de Jésus.
( Jésus répond à une insinuation de Judas au sujet de la réalité de son Incarnation )
(...) (...)
"Voilà" interrompt l'Iscariote qui, encore sous l'impression de la veille, parle peu tout en cherchant à retrouver la liberté qu'il avait auparavant.
"Voilà, je voudrais comprendre pourquoi devait vraiment se produire l'Incarnation. Dieu seul peut parler de façon à vaincre Satan. Dieu seul peut avoir le pouvoir de racheter et je n'en doute pas. Cependant, voilà, il me semble que le Verbe pouvait se dégrader moins qu'il ne l'a fait en naissant comme tous les hommes, en s'assujettissant aux misères de l'enfance et au reste. N'aurait-il pas pu apparaître sous une forme humaine, déjà adulte, sous les apparences d'un adulte ? Ou, s'il voulait vraiment avoir une mère, en choisir une, mais adoptive comme il a fait pour le père ? Il me semble qu'une fois, je le Lui ai demandé mais il ne m’a pas répondu longuement, ou bien je ne me souviens pas."
"Demande-le-Lui ! Puisque nous sommes dans le sujet..." dit Thomas.
"Moi, non. Je l'ai fâché et je ne me sens pas encore pardonné. Demandez-le-Lui pour moi."
"Mais excuse-nous ! Nous acceptons tout sans tant d'explications et c'est à nous de poser des questions ? Ce n'est pas juste !" riposte Jacques de Zébédée.
"Qu'est-ce qui n'est pas juste ?" demande Jésus.
Un silence, et puis le Zélote se fait l'interprète de tous et répète les questions de Judas de Kérioth et les réponses des autres.
"Moi, je ne garde pas rancune. C'est la première chose que je dois dire. Je fais les observations que je dois faire, je souffre et je pardonne. Ceci dit pour qui éprouve la peur qui est encore le fruit de son trouble.
En ce qui concerne mon Incarnation réelle, je dis : "Il est juste qu'il en ait été ainsi". Dans l'avenir, beaucoup et beaucoup tomberont dans des erreurs au sujet de mon Incarnation. Ils me prêteront précisément les formes que Judas voudrait que j'eusse pris. Un homme dont le corps était en apparence formé de matière, mais fluide en réalité, comme un jeu de lumière, grâce auquel je serais et ne serais pas une chair. Et elle existerait, sans vraiment exister la maternité de Marie. En vérité, je suis une chair, et Marie est la Mère du Verbe fait Chair.
Si l'heure de ma naissance ne fut qu'extase, c'est parce qu'Elle est la nouvelle Ève qui ne porte pas le poids de la faute ni l'héritage du châtiment. Mais cela n'a pas été pour Moi une dégradation de reposer en Elle. Est-ce que par hasard la manne était avilie du fait qu'elle était dans le Tabernacle ? Non, elle était au contraire honorée de se trouver en ce lieu. D'autres diront que Moi, n'étant pas une Chair réelle, je n'ai pas enduré la souffrance ni la mort durant mon séjour sur la terre.
Oui, ne pouvant nier mon existence, on niera la réalité de mon Incarnation ou la vérité de ma Divinité. Non, en vérité, je suis Un éternellement avec le Père et je suis uni à Dieu en tant que Chair car l'Amour peut avoir rejoint ce qui ne peut être rejoint dans sa Perfection en se revêtant de Chair pour sauver la chair. À toutes ces erreurs répond ma vie entière qui donne son sang depuis ma naissance jusqu'à ma mort et qui est assujettie à tout ce qu'elle partage avec l'homme, à l'exception du péché. Né, oui, d'Elle. Et pour votre bien. Vous ne savez pas à quel point s'adoucit la Justice du moment qu'elle a la Femme comme collaboratrice. Es-tu satisfait, Judas ?"
"Oui, Maître."
"Fais-en sorte que toi aussi tu me satisfasses."
L'Iscariote baisse la tête, confus et, peut-être est-il réellement touché par tant de bonté.
La halte se prolonge sous l'ombre fraîche du pommier. Certains dorment, d'autres somnolent. Mais Marie se lève et retourne dans la grotte et Jésus la suit...
(...)
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DGC :
En regard, citons les mots pesés du Catéchisme de l’Église Catholique et du IIème Concile du Vatican, qui contemplent la profondeur de la divinité dans le réalisme de l’humanité assumée par le Verbe.
Parce que dans l’union mystérieuse de l’Incarnation « la nature humaine a été assumée, non absorbée » (GS 22, § 2)
---> Petite « leçon de théologie pour les nuls », à l’intention de DGC :
---> Ce n’est pas parce que la nature humaine n’a pas été absorbée mais assumée, qu’elle est tout d’un coup devenue l’égale de la Nature Divine.
---> C’est donc en fait DGC qui nie la réalité du contraste, dans cette incroyable union : celle de la goutte d’eau et de l’océan. Si la goutte d’eau subsiste bien dans l’océan, si par un prodige incompréhensible l’océan ne la dissout pas en lui, elle n’en demeure pas moins extrêmement inférieure à l’océan.
---> Pour l'auteur, c'est donc un flop.
DGC :
l’Église a été amenée au cours des siècles à confesser la pleine réalité de l’âme humaine, avec ses opérations d’intelligence et de volonté, et du corps humain du Christ. Mais parallèlement, elle a eu à rappeler à chaque fois que la nature humaine du Christ appartient en propre à la Personne divine du Fils de Dieu qui l’a assumée. Tout ce qu’il est et ce qu’il fait en elle relève « d’Un de la Trinité ». Le Fils de Dieu communique donc à son humanité son propre mode d’exister personnel dans la Trinité.
---> DGC ne pouvait pas mieux redire à son insu, en d’autres termes, ce qu’il a tout à l’heure décrié dans les paroles adressées par Jésus à Marthe :
« Oh! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l’homme, tu le sais, je n’ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. » (II, 102, 606)
1 ) Ce n’est donc pas l’humanité qui retient prisonnière la Divinité, dans le Christ, mais la Divinité qui assume et meut l’humanité, laquelle accomplit sa Volonté à chaque instant.
2 ) Le Cœur du Christ est UN avec le Cœur divin du Père : Il est donc Lui-même tout Divin.
3 ) Et si ce Cœur tout divin du Christ assume bel et bien en Lui un parfait Cœur humain, cela n’enlève en rien à ce Cœur son caractère tout divin : ici, le Christ parle de « son Cœur » sans parler de « ses deux Cœurs », puisqu’Il est une seule Personne.
---> DGC enchaîne les flops.
DGC :
Ainsi, dans son âme comme dans son corps, le Christ exprime humainement les mœurs divines de la Trinité (cf. Jn 14, 9-10): « Le Fils de Dieu a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l’un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché » (GS 22, § 2)
---> On croirait lire ici un plaidoyé en faveur de l'oeuvre inspirée à Maria Valtorta, tant celle-ci coche haut la main tout ce qui y est dit !
---> Dans son âme comme dans son corps, le Christ en effet y exprime humainement les moeurs divines de la Trinité, travaillant avec des mains d'homme, pensant avec une intelligence d'homme, agissant avec une volonté d'homme, aimant avec un coeur d'homme - quoi que DGC se soit acharné à le dénoncer sur tous les tons, par sa "chasse aux gestes de tendresse" : ce qui rend assez comique cette citation venant de lui -
---> Pourtant, il y a deux aspects complémentaires et inséparables, pour considérer la Vie du Christ :
1 ) un qui insiste - comme le fait ici le catéchisme - sur sa dimension incarnée d'Homme véritable, sans péché ;
2 ) et l'autre insistant sur le fait que, bien que revêtu de notre chair mortelle, le Christ était vraiment Dieu, comme de toute éternité, sans aucun changement.
---> Voici des illustrations liturgiques et scripturaires de ce deuxième aspect de la christologie :
---> ce que chante la liturgie orientale chaque matin à trois reprises : « Le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu ! Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur ! » (Introduction des matines)
On ne dit pas ici : « Le Seigneur est le Dieu-fait-Homme », mais : « Le Seigneur est Dieu », ce qui suggère bien l’Incarnation, mais sans s’appesantir sur elle, et sans docétisme.
---> « Dieu est Amour » dit saint Jean dans sa première épitre (4,16), nous laissant comprendre que Jésus est Amour, puisqu’Il est Dieu. Saint Jean ne parle pas ici directement de l’Incarnation du Verbe, mais du fait qu’Il soit l’Amour, et l’accuser de docétisme pour cela serait la dernière des idioties.
---> « En vérité, en vérité je vous dis, avant qu’Abraham fut, Moi, Je Suis. » (Jean 8,58) : pas de plus bel exemple d’un langage que l’on pourrait à tort accuser d’être celui d’un docète niant la réalité de l’Incarnation ! Puisque le Christ est le Même, hier aujourd’hui et pour l’éternité.
---> « Vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ, en Dieu » : ici, c’est le moins que l’on puisse dire, saint Paul n’insiste pas vraiment sur la dimension charnelle de notre existence ! C'est bien au contraire sur le fait que nous sommes déjà morts à notre vie terrestre, et vivants uniquement pour les affaires célestes.
Or, qui plus que Jésus mit en œuvre ce précepte durant toute sa Vie terrestre, son Cœur tout divin étant tout entier aux affaires de son Père ? (Luc 2,49)
---> « Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. » (Jean 3,6) : ici, on n’entend pas vraiment le Christ se définir avant tout comme chair ( sarx en grec ancien ), mais bien plutôt comme étant avant tout Esprit né de l’Esprit, alors qu’Il était pourtant bien né Lui-aussi d’une mère de chair et de sang :
faut-il donc accuser ici le Jésus de l’Évangile de docétisme ? Non, car on sait très bien qu’Il ne parle pas ainsi pour nier la réalité de son Incarnation, c’est l’évident même. Mais Il nous entraîne au-delà.
---> « Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » ( Jean 3,7-8) : au minimum, on va convenir qu’ « être une voix que l’on entend, et dont on ne sait ni d’où elle vient ni où elle va », cela ne fait pas explicitement référence à l’incarnation, ni à la nôtre, ni à celle du Christ !
Est-ce là pour autant le langage d’un docète ? Assurément pas, pour les mêmes raisons que ci-dessus.
---> Et l’on pourrait encore continuer :
« Si vous ne comprenez pas lorsque je vous dis les choses de la terre, comment comprendrez-vous lorsque je vous parlerai des choses du Ciel ?
« Mes Paroles sont Esprit et elles sont Vie » ( Jean 3, 9)
« Celui qui a soif, qu’il vienne à Moi, et qu’il boive, celui qui croit en Moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » (Jean 7,38)
---> Un bilan s'impose donc ici pour l'auteur, et : c'est un flop.
DGC :
Paradoxalement, le « Jésus » de Valtorta qui s’exprime en docète s’oppose magistralement ailleurs au docétisme.
---> L'auteur accuse ici saint Paul, saint Irénée et saint Augustin de "s'exprimer en docètes", comme nous l'avons vu : puisqu'ils tiennent exactement le même langage que l'EMV.
---> Paradoxalement, DGC, qui nie avec raison tout docétisme dans l’Évangile, en voit dans l’EMV pour les mêmes raisons qu’il n’en voit pas dans les Évangiles. Lui seul est capable de comprend pourquoi.
---> J’ai précédemment cité un des passages de l’EMV ( 207.11) s’opposant si « magistralement » au docétisme, et évoqué ici avec une telle admiration par DGC, et on peut au moins l’applaudir pour ce compliment qui s’est comme échappé de sa plume par mégarde.
---> Cela contrebalance un tout petit peu son article aux démonstrations si peu magistrales et complètement inexactes.
DGC :
Mais il peut aussi, comme on le verra, enseigner sur la chasteté tout en manquant lui-même.
---> La seule personne ici qui va très gravement manqué à la chasteté, c'est l'auteur, comme nous allons le voir dans le prochain volet.
---> Accuser le Christ de manquer de chasteté dans l'EMV, c'est tout simplement mentir et se moquer du monde, ce qui ne fait pas du tout peur à l'auteur. Nous avons démontré l'inverse dans les volets 14 et 15.
---> Quelle cohérence bien au contraire, dans l’EMV, entre ce que dit le Christ, et ses actes où ne se trouvent pas la moindre trace d'abus, d’égoïsme, de la moindre petite déviance, de non-respect de la femme, des enfants ou des hommes, et pas non plus la moindre trace de refroidissement de son Amour Divin pour l’humanité pécheresse, ou pour celle, parfaite, de sa sainte Mère !
---> Un équilibre parfait qui ne peut venir que du Ciel, pleinement conforme aux Évangiles, et que DGC ose bien vouloir salir par de très honteuses caricatures, comme nous le verrons en détail.
DGC corrigé en rouge :
Ces textes, justes du point de vue de l’expression de la foi, justifiés par le moyen de la Tradition, et de la raison éclairée par la foi, montrent que tout porte à croire que ce soit bien le Seigneur qui ait dicté ces formules. même si Maria Valtorta avait reconnu avoir composé elle-même son «évangile », ce qui est rigoureusement impossible - tout autant que de gagner du premier coup le Jackpot d’un jeu de hasard, avec seulement
0,000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000001 chance de gagner ( authentique ! ) , on aurait pu malheureusement encore lui reprocher des formulations impropres ou inacceptables, que DGC ne sait pas nous citer, sauf de manière impropre et inacceptable, caricaturale et sophistique, même pour un effet de style littéraire, dès lors que dans ce domaine, le langage théologique a suffisamment été précisé, suffisamment pour attester la parfaite intégrité théologique de l’œuvre, même par ses plus acharnés détracteurs que furent les membres du Saint Office, aux méthodes plus que douteuses, qui furent incapables d’y déceler la moindre erreur.
DGC :
Le passage suivant mérite notre attention.
---> Ici encore une fois, le piège que tend fort maladroitement DGC va se refermer sur lui, et littéralement pulvériser ses raisonnements, car nous allons encore une fois tout citer ( j’en jubile !), ce qui va faire resplendir la vérité.
DGC :
« Jésus » y raconte à ses disciples ce qui s’est passé après les tentations au désert et y assortit des réflexions sur son être et sa mission.
« L’homme avait remporté la triple victoire. L’Homme savait ce que voulait dire être homme et il avait vaincu. Il était épuisé. La lutte avait été plus épuisante que le jeûne prolongé… Mais l’esprit dominait… Je crois que les Cieux ont tressailli à mon affirmation complète de Créature douée de raison. Je crois que, de ce moment est venu en Moi le pouvoir du miracle. J’avais été Dieu. J’étais devenu l’Homme. Maintenant, triomphant de l’animal conjoint à la nature humaine, voilà que j’étais l’Homme-Dieu. Je le suis. Et comme Dieu, je puis tout. Et comme Homme j’ai l’expérience de tout. Agissez, vous aussi, comme Moi, si vous voulez faire ce que je fais. Faites-le en souvenir de Moi. » (II, 44, 243)
Il faut reconnaître qu’on trouve difficilement une seule affirmation correcte dans ce paragraphe. On y entend, en même temps qu’une curieuse anthropologie (« l’animal conjoint à la nature humaine »), une profonde dualité entre l’humanité et la divinité en « Jésus », ainsi que la double suggestion du devenir de Dieu en son Incarnation et d’un devenir de sa divinisation au cours de son existence terrestre.
---> Difficile, vraiment ? Nous allons voir bien au contraire que non : toutes les affirmations de ce paragraphe de l'EMV sont rigoureusement conformes à l'enseignement de saint Paul dans son épître aux Hébreux. Et ne pas le voir constitue un très sérieux problème, ce qui semble bien être le cas de l'auteur.
---> En s'incarnant, en revêtant notre nature humaine, le Verbe avait agit en tant que Dieu Souverain, Toute Puissant et Eternel.
---> Mais tout Dieu qu'Il était, Il n'avait encore jamais été homme dans toute l'acception de ce mot : et la justice exigeait qu'il en fasse l'expérience, "à la loyale", c'est-à-dire sans faire appel à sa Divinité pour contourner cette nécessité d'en passer par l'expérimentation des épreuves.
---> Ainsi, le Verbe choisit de ne connaître et de n'expérimenter sa condition d'homme qu'étape par étape, sans estimer par avance que cela aurait été une perte de temps indigne de Lui.
---> Car en réalité : n'avait-Il pas la Puissance nécessaire pour faire tout autrement, et passer en un seul instant du stade de nourrisson à celui d'Homme mûr, capable d'évangéliser et d'accomplir des miracles ?
---> A quoi bon rester passivement dans un berceau, puis grandir pendant trente ans sous l'autorité de parents humains, plutôt que de se rendre aussitôt utile à tous, dans une pleine maturité, acquise en un seul instant ?
---> Pour la simple et bonne raison que cela n'aurait pas été juste d'agir ainsi : pour être pleinement notre Sauveur, il fallait qu'Il soit en tout semblable à nous, jusque dans sa croissance et ses expériences progressives de la vie.
---> De la même façon, à quoi bon pour le Verbe Dieu en passer ainsi par l'expérience de la triple tentation, alors que sa Divinité aurait très bien pu s'en passer, et Lui donner directement le pouvoir des miracles ?
---> Parce que cela aurait été nous faire injure, à nous pauvres êtres humains, qui devons péniblement en passer par toutes ses épreuves de tentations, avec le poids de notre blessure originelle qui nous prédispose à la chute :
---> Et ceux qu'Il aurait pris ainsi de haut en leur faisant injure, Jésus aurait été incapable de les aimer vraiment.
---> Si le Christ avait voulu être notre Sauveur, mais sans jamais pour autant passer par l'épreuve, sans expérimenter comme nous ce que voulait dire avoir une chair et des passions humaines, être tenté jusqu'à l'extrême de ses forces et demander secours auprès de Dieu pour ne pas succomber, bref : si le Christ avait voulu en arriver directement au but, en se dispensant de la nécessité humaine de grandir par l'expérience acquise, par sa seule prérogative divine, alors qui aurait voulu d'un tel Sauveur ? Qui aurait cru en Lui ?
---> Qui aurait accepté d'être sauvé par quelqu'un ayant refusé l'épreuve du terrain, comme elle s'impose à nous sans qu'il nous en soit laissé le choix ? Personne, car de tels défauts, s'apparentant à de la lâcheté, auraient été inexcusables : or le Christ voulu être sans reproche, et nous sauver en devenant véritablement l'un de nous, sans jamais tricher.
---> Voilà pourquoi, "ayant été Dieu" - par la Puissance qui avait été la sienne de s'incarner au gré de sa Divine Volonté - "Il était devenu Homme", ce qui signifie qu'Il avait humblement acquis l'expérience de tout ce qui mène à devenir un homme accomplit, et en particulier le triomphe nécessaire sur les puissances de l'irascible et du concupiscible, qui sont la part instinctive et animal présente en chaque être humain, et dont l'absence de maîtrise par la volonté et l'intelligence humaine conduit à tous les vices et à toutes les guerres ici-bas.
---> Voilà qui n'a rien d'une "curieuse anthropologie" que prétend dénoncer l'auteur,
---> ni d'une profonde dualité entre l'humanité et la divinité en Jésus : en Lui, elles furent indissociablement unies, mais cependant sans confusion, et c'est cela que DGC se montre incapable d'intégrer.
---> Un exemple de cela est très clairement exposé dans l'Evangile : Jésus le Verbe parle de ce que ne connaît pas l'Homme-Jésus ! ( Matt 24,36 ) C'est stupéfiant, et l'on pourrait croire à un profond dualisme en Lui, alors qu'Il est en réalité qu'une seule Personne et non pas deux :
"Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, pas même le Fils, mais seulement le Père, et lui seul." :
---> Or il est évident que tout ce que sait le Père, le Fils le sait de même, et l'Esprit-Saint également, puisqu'il n'y a pas d'inférieur et de supérieur au sein de la Trinité : mais c'est seulement en tant qu'Homme que le Christ est plus petit que le Père ( cf. Jean 14,28 ).
---> Il n'y a donc pas plus de "profonde dualité entre l’humanité et la divinité en Jésus" dans l'EMV que dans les Evangiles canoniques.
---> Pas non plus de "devenir de Dieu en son Incarnation", puisque Jésus-Dieu préside à la croissance de Jésus-Homme jusqu'à la pleine maturité de son Humanité,
---> pas davantage un "devenir de sa divinisation au cours de son existence terrestre", puisque c'est uniquement en raison de son humble obéissance que Jésus-Homme, pleinement Dieu par son union au Verbe, accepta cependant de ne pas en profiter pour pouvoir se prémunir contre les épreuves, et les traversa en tout comme l'aurait fait un homme véritable semblable à Adam, afin que nous puissions Le reconnaître et L'aimer comme un vrai frère, nous les fils d'Adam.
---> Et c'est donc après avoir été éprouvé en tout avec succès, que Jésus Homme reçut de la part du Père, du Fils et du Saint Esprit - c'est-à-dire de la part de Lui-même ! - la puissance des miracles, en toute obéissance et humilité, et non comme une prérogative qu'Il aurait dû revendiquer pour Lui-même comme un droit pré-acquis.
---> C'est exactement ce qu'enseigne saint Paul tout au long de son épître aux Hébreux :
"(...) En effet, nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché.
Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours."
( Hb 4,15-16 )
---> Mais qui en parle mieux que Jésus Lui-même ?
EMV 80.9 : Jésus à la montagne du jeûne et au massif de la tentation avec trois apôtres.
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(…) Maintenant Judas a levé le visage et regarde Jésus qu’il a en vis-à-vis. La lumière des étoiles fait briller les yeux de Jésus comme si c’était deux étoiles éclairant son pâle visage.
"Pour se préparer à être Maître, il faut avoir été écolier. Moi, je savais tout comme Dieu. Mon intelligence pouvait aussi me faire comprendre les luttes de l’homme par mon intelligence et intellectuellement.
Mais un jour, quelque pauvre ami à moi, quelque pauvre fils à moi, aurait pu dire et me dire : “Tu ne sais pas ce que c’est que d’être un homme et d’avoir sentiments et passions“. Ç'aurait été un reproche juste. Je suis venu ici-même, là, sur ce mont, pour me préparer... non seulement à la mission... mais à la tentation. Voyez-vous ? Là où vous êtes assis, Moi je fus tenté. Par qui ? Par un mortel ? Non. Trop faible aurait été sa puissance. J’ai été tenté par Satan, directement.
J’étais épuisé. Depuis quarante jours, je ne mangeais plus... Mais tant que j’avais été perdu dans l’oraison, tout s’était anéanti, dans la joie de parler avec Dieu, plus qu’anéanti : devenu supportable. Je le ressentais comme un amoindrissement matériel, qui se bornait à la matière seule... Puis, je suis revenu au monde... sur les routes du monde... et j’ai ressenti les besoins de qui vit en ce monde. J’ai eu faim. J’ai eu soif. J’ai senti le froid piquant de la nuit du désert. J’ai senti mon corps brisé par le manque de repas, de couche, et du long chemin accompli dans de telles conditions d’épuisement qu’elles m’empêchaient d’aller plus loin...
Car j’ai une chair, Moi aussi, amis. une vraie chair. Et elle est sujette aux mêmes faiblesses qu’éprouvent toutes les chairs. Et avec la chair, j’ai un cœur. Oui. De l’homme j’ai pris la première et la seconde des trois parties qui constituent l’homme. J’ai pris la matière avec ses exigences et la sensibilité avec ses passions. Si par l’effet de ma volonté j’ai réduit dès avant leur naissance toutes les passions qui ne sont pas bonnes, j’ai laissé croître, puissantes comme des cèdres centenaires, les saintes passions de l’amour filial, de l’amour de la patrie, des amitiés, du travail, de tout ce qui est excellent et saint.
Et ici, j’ai senti la nostalgie de la Maman lointaine, j’ai ressenti le besoin de ses soins sur ma fragilité d’homme. Ici, j’ai senti se renouveler la souffrance de m’être séparé de l’unique qui m’aimât parfaitement. Ici, j’ai ressenti la souffrance qui m’était réservée et la douleur de sa douleur, pauvre Maman, qui n’aura plus de larmes, tant elle devra en répandre pour son Fils et à cause des hommes. Ici, j’ai ressenti la lassitude du héros et de l’ascète qui, en une heure de prémonition, se rend compte de l’inutilité de son effort... J’ai pleuré... La tristesse.. appel magique pour Satan. Ce n’est pas péché d’être triste si l’heure est torturante. C’est péché de s’abandonner à la tristesse et de tomber dans l’inertie ou le désespoir. Mais Satan s’amène tout de suite quand il voit quelqu’un qui tombe dans la langueur spirituelle.
Il est venu, en habits de voyageur serviable. Il prend toujours un aspect sympathique... J’avais faim.., et j’avais mes trente ans dans le sang. Il m’a offert son aide et il a commencé par me dire : “Dis à ces pierres qu’elles deviennent des pains“. Mais, avant encore... oui... encore avant, il m’avait parlé de la femme... Oh ! il sait en parler. Il la connaît à fond. Il a commencé par la corrompre pour s’en faire une alliée dans son oeuvre de corruption. Je ne suis pas seulement le Fils de Dieu. Je suis Jésus, l’artisan de Nazareth. À cet homme qui me parlait alors, me demandant si je connaissais la tentation et m’accusait presque d’être injustement heureux parce que je n’avais pas péché, à cet homme j’ai dit : “L’acte s’apaise dans la satisfaction. La tentation quand on la repousse ne tombe pas, mais se fait plus forte surtout parce que Satan l’excite“. J’ai repoussé la double tentation de la faim de la femme et de la faim du pain. Et sachez que Satan me proposait la première et il n’avait pas tort, d’après le jugement des hommes, comme la meilleure alliée pour m’imposer dans le monde.
La Tentation, qui n’était pas vaincue par mon : “Ce n’est pas seulement des sens que vit l’homme“, me parla alors de ma mission. Elle voulait séduire le Messie après avoir tenté l’homme jeune. Elle me poussa à annihiler les indignes ministres du Temple par un miracle... Le miracle, flamme du Ciel, ne se prête pas à se faire cercle d’osier pour qu’on s’en fasse une couronne... Et on ne tente pas Dieu en Lui demandant des miracles à des fins humaines. C’est cela que voulait Satan. Le motif présenté était un prétexte; la vérité était : “Glorifie-toi d’être le Messie“, pour m’amener à l’autre concupiscence, celle de l’orgueil.
Pas vaincu par mon : “Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu” il chercha à me circonvenir par la troisième force de sa nature: l’or : Oh ! l’or. Grande chose que le pain et plus grande la femme pour qui est affamé de pain ou de jouissance. Très grande chose l’acclamation des foules pour l’homme... Pour ces trois choses que de fautes se commettent ! Mais l’or... mais l’or... Clef qui ouvre, moyen de corruption, c’est l’alpha et l’oméga de quatre vingt dix neuf actions sur cent pour les hommes. Pour le pain et la femme, l’homme devient voleur. Pour la puissance il va jusqu’à l’homicide. Mais, pour l’or, il devient idolâtre. Le roi de l’or : Satan, m’a offert son or pour que je l’adore... Je l’ai transpercé avec les paroles éternelles : “Tu n’adoreras que le Seigneur ton Dieu ”
C’est ici, ici que cela est arrivé."
Jésus s’est levé. Il paraît plus grand qu’à l’ordinaire dans la plaine qui l’entoure, dans la lumière légèrement phosphorescente qui tombe des étoiles. Les disciples se lèvent aussi. Jésus continue a parler en fixant intensément Judas.
"Alors sont venus les anges du Seigneur...
// L’Homme avait remporté la triple victoire.
L’Homme savait ce que voulait dire être homme et il avait vaincu.
Il était épuisé.
La lutte avait été plus épuisante que le jeûne prolongé...
Mais l’esprit dominait...
Je crois que les Cieux ont tressailli à mon affirmation complète de créature douée de raison.
Je crois que, de ce moment est venu en Moi le pouvoir du miracle.
J’avais été Dieu.
J’étais devenu l’Homme.
Maintenant, triomphant de l’animal conjoint à la nature humaine,
voilà que j’étais l’Homme-Dieu.
Je le suis.
Et comme Dieu, je puis tout.
Et comme Homme j’ai l’expérience de tout.
Agissez, vous aussi, comme Moi, si vous voulez faire ce que je fais.
Et faites-le en souvenir de Moi. //
Cet homme s’étonnait que j’eusse demandé l’aide du Père et que je l’eusse prié de ne pas m’induire en tentation. De ne pas m’abandonner donc au risque d’une tentation qui dépasserait mes forces. Je crois que cet homme, maintenant qu’il sait, ne s’étonnera plus. Agissez vous aussi de même en souvenir de Moi, et pour vaincre comme Moi et ne doutez jamais en me voyant fort dans toutes les épreuves de la vie, victorieux dans la bataille des cinq sens, de la sensibilité et du sentiment, sur ma nature de véritable Être humain, et en plus d’Être divin. Rappelez-vous de tout cela. »
(...) (...)
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---> Pour DGC, c'est un flop retentissant. Mais il est loin encore d’avoir rendu les armes.
---> Cependant, notre surprise risque d'être grande en apprenant ce qu'il aurait souhaité, dans le prochain volet...
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