DGC :
Ce sont des cris, des pleurs, des baisers, qui ponctuent les rencontres de « Jésus ».



 

---> Sauf tout de même dans environ 95% des cas ! Mais pourquoi se priver de mentir sournoisement, puisque cela peut servir à dénigrer l’œuvre, en la faisant apparaître comme une dérive sectaire ?

 

Lui, au centre d’un cercle qui ressemble à une cour, galvanise ses disciples et provoque leur don total à sa personne, dans une atmosphère souvent hystérique.
Quand (Pierre) lève son visage, timide, confus, il ne sait faire qu’un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et de l’obliger à se pencher pour l’embrasser, en mêlant ses cheveux et sa barbe un peu hérissés et grisonnants, aux cheveux et à la barbe soyeux et dorés de Jésus, le regardant ensuite d’un regard adorant, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu’il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du maître penché sur le sien, comme si c’était un vase d’où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit, douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire… (V, 31, 210)

---> Oui : c'est tout de même le passage où Pierre vient d'apprendre que lui, le modeste pêcheur du lac de Tibériade, a été choisi pour être le futur chef de l'Eglise du Christ, rien que ça !

---> Et on est plutôt heureux et rassuré de voir Pierre, futur pape, aimer son divin Maître et Seigneur toutes voiles dehors, comme on pense bien qu'un modeste pêcheur ait pu le faire, tellement reconnaissant que Jésus, le Verbe fait Chair, ait pu choisir quelqu'un comme lui pour ami privilégier, l'élevant à une telle dignité. On voit à la fois tout l'abîme qui sépare les deux personnages, mais aussi toute leur complicité, l'amitié sans borne qui les unit.

---> Si ce cercle ressemble à une cour, c’est peut-être que le Christ ressemble à un roi, peut-être même est-Il carrément Roi, allez savoir ! … Et à un aussi grand Roi, le Dieu incarné, il faudrait s’étonner que l’on fasse le don total de sa personne, alors qu'Il nous fait le Don total de Lui-même, et quand de pauvre sujets d’un jour le font pour un simple roi de la terre bien éphémère, tout "puissant" soit-il ?

---> Quant à la qualification d’hystérie ( collective : ce qui n'existe pas dans les faits ), elle fait rire. Lorsque des opposants aux manifestations surnaturelles se prononçaient sur elles dans les siècles derniers, c’était le mot « fourre-tout » qu’ils employaient pour les qualifier, exprimant ainsi à la foi leur complète méconnaissance de la psychologie, et leur profond mépris pour ce qui dépassait leur matérialisme. Or la proximité du Dieu-fait-Homme était constamment une expérience surnaturelle de l’Invisible rendu visible aux yeux de chair : une expérience que rien ne pouvait décrire.

---> C’était particulièrement les femmes que l’on traitait ainsi d’ "hystériques", à tort et à travers, à chaque fois qu’on voulait les rabaisser pour avoir osé exprimer leurs émotions, ou pour dénigrer de possibles visions. Comme quoi, la misogynie a la vie dure, encore de nos jours.

---> PLus sérieusement, il est clair que « le vin nouveau doit bouillonner durant sa fermentation dans les outres neuves » ( Matthieu 9,17 ) et nous n’y voyons aucune hystérie, individuelle ou collective. Nous savons également que « les compagnons de l'Epoux ne peuvent jeûner tant que l'Epoux est avec eux » ( Matthieu 9,15 ), car ils sont dans la joie et l'allégresse de sa Présence, et que « les petits enfants se mettent à danser lorsqu’on leur joue à la flûte de beaux airs joyeux » ( Luc 7,31 ).

---> Dans les Evangiles, on constate bien d'ailleurs que cette joie collective fut manifestée jusqu'en son point culminant, lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem monté sur un ânon, au milieu du délire joyeux et triomphant des foules entourant leur Roi, jetant palmes et manteaux sous ses pas ! ( Matthieu 21,9 )

---> Il se trouve que Jésus ne ressemble pas précisément à celui en qui DGC voudrait nous faire croire, c’est-à-dire à un être "Guimauve Chocolat", plat et terne, aux attitudes coincées, aux regards fixes, tristes et vides, ne suscitant aucune réaction particulière autour de Lui, aucune attirance.

---> C’est pourtant celui-là que DGC, tel un gourou, a la prétention de nous imposer, semblant nous dire, narquois : "Et quoi, vous espériez peut-être trouver de l'Amour débordant pour ses disciples dans le Cœur de Jésus, et pour leur Maître et Seigneur dans celui de ses disciples ? Voyons, mais à quoi pensez-vous ? Et tant que nous y sommes, le Bon Dieu serait-Il peut-être l'Amour ? Non mais des fois."
 

DGC :
Alors Jean s’avance rapidement et s’enlace à son cou en disant : « Avec toi, alors, dans la lèpre, mon seul amour. Avec toi, dans la condamnation. Avec toi, dans la mort, si tu crois que cela t’attende… » Et Pierre rampe à ses pieds, il les lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant : « Presse-moi, foule-moi aux pieds. Mais ne me fait pas penser que tu te méfies de ton Simon ». Les autres voyant que Jésus caresse les deux premiers s’avancent et le baisent sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul l’Iscariote ose le baiser au visage. (V, 44, 297)

 

---> Jésus vient d'annoncer sa Passion à ses apôtres. Si, en de pareilles circonstances, saint Jean le disciple bien-aimé n'est pas capable de monter toute la fidélité de son amour à son Seigneur, mais alors : quand donc le fera-t-il ?

---> Lire cet article, c’est faire l'apprentissage de tous les artifices utilisés dans les illusions.

---> En effet, ce que DGC a très subtilement oublié de mentionner ici, c'est que ce passage - qui se situe peu après « Pierre durement repris par Jésus » - est tiré de l'épisode sur le « Pain de Vie », où après avoir dû batailler avec les pharisiens et avoir été abandonné par de nombreux "disciples" juifs.... :

EMV 354 - Le discours sur le Pain du Ciel, dans la synagogue de Capharnaüm, et la défection de nombreux disciples.

(...) (...)
… Jésus se tourne vers eux qui, mortifiés, restent dans un coin, et il dit:

“Voulez-vous vous en aller, vous aussi?”

Il le dit sans amertume et sans tristesse. Mais avec beaucoup de sérieux. Pierre dans un élan douloureux Lui dit:

Seigneur, et où veux-tu qu'on aille? Vers qui? Tu es notre vie et notre amour. Toi seul as les paroles de Vie éternelle. Nous savons que tu es le Christ, le Fils de Dieu. Si tu veux, chasse-nous. Mais nous, pour ce qui est de nous, nous ne te quitterons pas, pas même… pas même si tu ne nous aimais plus…

et Pierre pleure sans bruit, avec de grosses larmes… André aussi, Jean, les deux fils d'Alphée, pleurent ouvertement, et les autres pâles ou rouges, par suite de l'émotion, ne pleurent pas, mais souffrent visiblement.

“Pourquoi devrais-je vous chasser? N'est-ce pas Moi qui vous ai choisis vous douze?…”

Jaïre prudemment, s'est retiré pour laisser Jésus libre de réconforter ou de réprimander ses apôtres. Jésus, qui remarque sa retraite silencieuse, dit, en s'assoyant accablé, comme si la révélation qu'il fait Lui coûtait un effort supérieur à ce qu'il peut faire, épuisé comme il l'est, dégoûté, endolori:

“Et pourtant, l'un de vous est un démon.”

La parole tombe lente, effrayante, dans la synagogue, où il n'y a que la lumière des nombreuses lampes qui soit joyeuse… et personne n'ose rien dire. Mais ils se regardent l'un l'autre, avec un frisson de peur et en se posant une question angoissée, et par une question encore plus angoissée et intime, chacun s'examine lui-même…

Personne ne bouge pendant un moment. Et Jésus reste seul sur son siège, les mains croisées sur les genoux, la tête baissée. Il la lève enfin et il dit:

“Venez. Je ne suis pourtant pas un lépreux! Ou bien vous me croyez tel?…”

// Alors Jean s'avance rapidement et s'enlace à son cou en disant: Avec Toi, alors, dans la lèpre, mon seul amour. Avec Toi, dans la condamnation. Avec Toi, dans la mort, si tu crois que cela t'attende…

et Pierre rampe à ses pieds, il les Lui prend et les pose sur ses épaules en sanglotant: “Presse-moi, foule-moi aux pieds! Mais ne me fais pas penser que tu te méfies de ton Simon.”

Les autres voyant que Jésus caresse les deux premiers s'avancent et le baisent sur ses vêtements, sur ses mains, sur ses cheveux… Seul l'Iscariote ose le baiser au visage. // Jésus se lève tout à coup, et semble le repousser brusquement tant son mouvement est imprévu, et il dit:

“Allons à la maison. Demain soir, à la nuit, nous partirons en barques pour Ippo.”

-------------------------------------------------------------------

---> Il est profondément normal qu’après avoir été traité par Lui de Satan, Pierre se trouve infiniment reconnaissant envers le Seigneur de lui avoir pardonné, et Lui donne même les marques d’attachements que seul un esclave donnerait à son Maître, tant il l’aime d’un amour débordant et reconnaissant. Cela fait déjà penser aux larmes amères de repentir qu’il versera plus tard, après avoir trahi Jésus : si les circonstances de la Passion l’avaient permis alors, il aurait certainement également demandé au Christ de le fouler aux pieds, en réparation de sa faute.

---> Mais par-dessus tout :
“Et pourtant, l'un de vous est un démon.”
La parole tombe lente, effrayante, dans la synagogue, où il n'y a que la lumière des nombreuses lampes qui soit joyeuse… et personne n'ose rien dire. Mais ils se regardent l'un l'autre, avec un frisson de peur et en se posant une question angoissée, et par une question encore plus angoissée et intime, chacun s'examine lui-même…

Personne ne bouge pendant un moment. Et Jésus reste seul sur son siège, les mains croisées sur les genoux, la tête baissée. Il la lève enfin et il dit:
“Venez. Je ne suis pourtant pas un lépreux! Ou bien vous me croyez tel?…”

---> Et donc, après que les apôtres aient frémis d'horreur, terrorisés à l'annonce de la présence d'un démon parmi eux - terreur bien légitime, puisque nul ne savait encore que Jésus parlait de Judas - Jésus les en délivre en tempérant cette annonce dramatique par son attitude toute paternelle à leur égard, réclamant leur amour filial.

---> Comment, après une si vive émotion - et désormais rassurés par ce geste d'accueil de Jésus - les apôtres auraient-ils pu faire moins que de se précipiter dans l'affection de leur si tendre Maître, en Lui manifestant visiblement la leur ?

---> Encore une fois c'est un flop pour DGC qui voulait nous entraîner dans l'illusion, bien loin de la Vérité sautant aux yeux de n’importe quel lecteur sans malice : bien loin donc d’une quelconque emprise sectaire, il n’y a ici que l’expression douloureuse de l'Amour blessé, bafoué, humilié, mais finalement choisi et préféré à tout, passionnément et sans aucune compromission par ses apôtres ( excepté Judas ), restant éperdument attachés à leur Maître, leur seul Sauveur.

 

DGC :
Voilà qu’un enfant dit à Jésus : « Seigneur, laisse-moi te baiser la main », et comme Jésus y consent, tous veulent donner un baiser à la chair sainte de l’Agneau de Dieu. Même ceux qui s’étaient éloignés vers le village reviennent et c’est une pluie de baisers d’enfants sur le visage, baisers des vieillards sur les mains, et baisers des femmes sur les pieds nus dans l’herbe, avec des larmes et des paroles d’adieu et de bénédiction (…) Finalement il a satisfait tout le monde. (VI, 86, 64)

---> C'est vraiment terrible, tous ces baisers d'enfants, désolé pour cet incroyable scandale ! On sait bien grâce aux Evangiles que Jésus leur distribuait d'ordinaire des baffes, histoire de les calmer un peu.

---> Mais cependant, il nous faut excuser ces effusions enfantines, car plus sérieusement, les enfants sont d'après Jésus Lui-même les sujets du royaume de l'Amour, de la tendresse, de la filiation, du bien excluant tout mal, et nul n'entre au Ciel sans leur ressembler. Nous, les adultes si gravement entachés par le mal, il nous faut donc les excuser, et ne pas se scandaliser pour si peu, devant tant d'innocence.

---> Après, on comprend que ce spectacle soit vraiment terrible pour un pauvre prêtre comme DGC, mais il était pourtant incontournable dans l'oeuvre, car Jésus est quand même un petit peu l'Amour incarné, et non pas n'importe quel éminent abbé grincheux de la communauté saint Martin, qui mérite mieux que ça.

---> Comment à ce sujet ne pas se rappeler la vie du saint ermite Séraphim de Sarov, qui fuyait les hommes cherchant à l'approcher dans la forêt, mais que les petits enfants découvraient facilement, et à qui ils disaient en voyant ses yeux limpides : "Toi, tu es comme nous !".

---> De fait, si la connivence des grands saints avec les enfants a quelque chose de totalement surnaturel, que dire en ce qui concerne le Christ ?

---> Il est vrai aussi que dans la Tradition de l'Église, embrasser une icône ou une statue du Christ ou de la Vierge en signe de vénération et d'amour a toujours été tenu pour un blasphème : car l'Amour étant avant tout désincarné, il ne doit à aucun prix s'exprimer par des gestes, du moins ... selon l'enseignement de certain gourou.

---> Ce fait est pour le moins curieux : Jésus allait subir pour nous sauver un abîme sans fond de souffrances indescriptibles, mais Il faudrait s'indigner qu'Il ait reçu des marques de tendre amour de la part des enfants, ses petits amis innocents ? On n'entendra pas DGC se scandaliser à la description de tant de souffrances du Rédempteur. Il lui suffit de s'assurer que personne ne l'embrasse et surtout pas un enfant, ni encore moins sa Mère, ou personne d'autre.

---> Car ainsi devrait être l'Amour : raide et stoïque, sans s'abaisser vers les hommes. Inaccessible, pharisaïque. C'est évident : enfin, du moins d'après l'enseignement frelaté de certain gourou soi-disant catholique.

"Il ne leur cache pas même pas son rôle de (manipulateur) dominateur, avec une image qui associe l’araignée et le marionnettiste : « Vous m’êtes reliés par des fils invisibles, mais très sensibles qui me sont rattachés et me transmettent jusqu’aux plus légères vibrations de votre moi. Je vous laisse croire à votre liberté, pour que vous manifestiez toujours plus ce que vous êtes. » (II, 63, 352)"

---> Peut-être DGC n'a-t-il tout simplement jamais lu saint Paul :
« C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions. »
( Ephésiens 2,10 )

---> Et encore :
"Ce n'est plus moi qui vit, c'est le Christ qui vit en moi." ( Galates 2,20 )

---> Et peut-être trouve-t-il également dévalorisante la comparaison que Dieu fait de nous, par la bouche de Daniel ?
«Voici, comme l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël! » ( Jérémie 18:6 )

---> Et comment ne pas penser aussi à la petite Thérèse, suppliant le Christ de "lui ôter la possibilité de Lui déplaire", dans son acte d'offrande à son Amour Miséricordieux. Passant sa vie à ne faire que ce que Dieu veut, elle se dit tellement heureuse car "elle fais toujours sa volonté", alors que c'était le Christ qui avait posé sa Main sur elle et la conduisait constamment à faire ce qu'Il voulait. Si c'était le cas pour elle, comment n'en aurait-il pas été de même pour les douze colonnes de l'Eglise ?

---> Comment n'a-t-on pas libéré de cet odieux Carmel cette pauvre fille transformée en marionnette vivante, esclave docile dans la Main du Seigneur, « qui jouait même avec elle comme avec une petite balle » ?( manuscrits autobiographiques )

---> Si vous aussi, vous vous sentez trop dépendant de Dieu et de sa divine Volonté, si vous avez trop remis votre liberté entre ses mains, attention. Vous êtes certainement sous emprise : DGC vous le dit et vous écoutez sa voix. Il est votre guide : prosternez-vous.

---> Nouveau flop retentissant pour notre illusionniste.

 

"Dans le groupe de ses disciples, « Jésus » entretient des préférences personnelles marquées, créant une culture de la relation privilégiée et des comparaisons."
 

---> Apparemment, d'après DGC, les relations privilégiées du Christ avec certains de ses disciples seraient complètement absentes des Évangiles, comme nous allons le vérifier :

---> La très sainte Vierge Marie n'y est pas préférée par Dieu à toutes ses autres créatures, sainte Elisabeth lui disant : "Tu es bénie plus que toutes les femmes" ( Luc 1,42 )

---> Saint Jean n'y est pas "celui que Jésus aimait",( Jean 11,3 ) qui reposait la tête sur sa poitrine ( Jean 13,23 )

---> Pierre n'est pas préféré à André, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon le zélote, Jude et Judas l'Iscariote, et élu par Jésus comme premier pape de sa future Église ( Matthieu 16,18 )

---> Sainte Marie-Madeleine essuyant les pieds de Jésus dans le maison de Simon le pharisien ( Luc 7,47 ) n'est pas publiquement préférée par Jésus à ce dernier, car elle est "celle qui a montré beaucoup d'amour parce qu'on lui a beaucoup pardonné", alors que "celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour". Jésus ne dit pas que "partout où sera proclamé l'Evangile, on redira en sa mémoire ce qu'elle a fait", la donnant ainsi comme exemple universel.

---> Les publicains et les prostituées ne sont pas "ceux qui vous précéderont dans le Royaume des Cieux", parce qu’ils se sont convertis aux Paroles du Christ avec un vrai repentir, contrairement aux "gens biens" qui n'ont pas la foi ( Matthieu 21,31 )

---> Le centurion n'avait pas "une foi que le Christ n'avait jamais rencontré dans tout Israël" ( Luc 7,9 ), ce qui est tout de même un peu comparatif !

---> Le Christ ne donne surtout pas comme modèle à ses apôtres un petit enfant, en affirmant que lui redevenir semblable est la condition absolue pour entrer au Ciel ( Matthieu 18,3 )

---> Il ne compare pas non plus la pauvre Marthe "s'agitant pour beaucoup de choses", à sa sœur Marie Madeleine "ayant choisi la meilleure part, celle qui ne lui sera pas enlevée" ( Luc 10,42 )

---> Le publicain n'est pas préféré au pharisien ( Luc 18,9 ), le bon samaritain aux lévites ( Luc 10,25 ), la brebis perdue n'est pas privilégiée par rapport au reste du troupeau ( Luc 15,3 ), le fils prodigue par rapport à son frère ( Luc 15,11 ), les pécheurs par rapport aux "bien portant" ( Marc 2,17 ) etc…

---> Bref, personne n'est préféré ni comparé à personne, dans les Évangiles, selon notre auteur. Mais bien sûr. On le croit sur parole.

 

[A Marthe au sujet de sa sœur Marie] « Ne la dénigre pas en ton cœur. Elle t’a surpassée. » (IV, 100, 72)
 

---> L'auteur ayant volontairement séparé cette interjection de son contexte explicatif, il est désormais impossible d'en comprendre la justification. Dommage pour lui : nous allons immédiatement dévoiler sa supercherie.

---> Remarquons d'abord que cette répartie de Jésus est très semblable à celle qu'Il adressera plus tard à Marthe chez son frère Lazare, alors que dans son emportement, elle critiquera sa sœur assise à ses pieds, la considérant à tort comme son inférieure en vertu, alors que Jésus lui dira que c'est précisément le contraire : Marie Madeleine l'aura surpassée sur le plan de l'Amour.

---> Détruisons à présent la supercherie dégécienne, en citant le passage incriminé tel qu'il est, très intéressant à plus d'un titre : il met en effet admirablement en lumière les personnages de Jésus, Marthe et Marie Madeleine, en une circonstance bien particulière.

Contexte gommé par l'auteur :

---> Marie Madeleine vient de se convertir définitivement, et alors qu’elle vivait désormais sous la protection quasi maternelle de sa sœur Marthe, voilà qu’elle disparait mystérieusement, sans que Marthe devine où elle a bien pu aller, ce qui provoque chez cette hypersensible une véritable tempête de désarroi, qu’elle vient tout naturellement épancher aux pieds de Jésus son Maître, Lui qui sait déjà tout le fin mot de l’histoire. Lisons ce merveilleux épisode dans son intégralité :

EMV 237.6 - Marie de Magdala est allée trouver la Vierge Marie.

(...)

Jésus monte sur la terrasse. Voilà Marthe qui monte, elle aussi.

« Que la paix soit avec toi, Marthe. »

Un sanglot lui répond.

« Tu pleures encore ? Tu n’es donc pas heureuse ? » ( ndt : en raison de la conversion de sa soeur Marie )

De la tête Marthe fait signe que non.

« Mais pourquoi donc ?… »

Une longue pause, pleine de sanglots. Enfin, dans un gémissement :

"Depuis plusieurs soirs, Marie n'est plus revenue. Et on ne la trouve pas. Ni moi, ni la nourrice, ni Marcelle, ne la trouvons... Elle était sortie en commandant le char. Elle était très bien mise... Oh ! elle n'avait pas voulu remettre mon vêtement !... Elle n'était pas à moitié nue, elle en a encore de ceux-ci, mais elle était très provocante dans ce... Et elle avait pris avec elle or et parfums... et elle n'est plus revenue. Elle a renvoyé le serviteur aux premières maisons de Capharnaüm en disant. "Je reviendrai avec une autre compagnie". Mais elle n'est plus revenue. Elle nous a trompés ! Ou bien elle s'est sentie seule, peut-être tentée... ou il lui est arrivé malheur... Elle n'est plus revenue..."

Et Marthe se glisse à genoux, en pleurant la tête appuyée sur l'avant-bras qu'elle a mis sur un tas de sacs vides.

Jésus la regarde et dit lentement, avec assurance, dominateur :

"Ne pleure pas. Marie est venue à Moi il y a trois soirs. Elle m'a parfumé les pieds, elle a mis à mes pieds tous ses bijoux. Elle s'est consacrée ainsi, et pour toujours, en prenant place parmi mes disciples. Ne la dénigre pas en ton cœur. Elle t'a surpassée."

"Mais où, où est alors ma sœur ? crie Marthe en relevant son visage bouleversé. Pourquoi n'est-elle pas revenue à la maison ? Elle a peut-être été attaquée ? Elle a peut-être pris une barque et elle s'est noyée ? Peut-être un amant qu'elle a repoussé l'a enlevée ? Oh ! Marie ! Ma Marie ! Je l'avais retrouvée et je l'ai tout de suite perdue !"

Marthe est vraiment hors d'elle. Elle ne pense plus que ceux qui sont en bas peuvent l’entendre. Elle ne pense plus que Jésus peut lui dire où est sa sœur. Elle se désespère sans plus réfléchir à rien.

Jésus la saisit par les poignets et la force à rester tranquille, à l’écouter, la dominant de sa haute taille et de son regard magnétique.

« Assez ! Je veux que tu aies foi en mes paroles. Je veux que tu sois généreuse. Tu as compris ? »

Il ne lâche Marthe que lorsqu’elle s’est un peu calmée.

« Ta sœur est allée savourer sa joie, en s’entourant d’une solitude sainte, parce qu’elle a cette pudeur très sensible des rachetés. Je te l’avais dit d’avance. Elle ne peut supporter le regard doux, mais inquisiteur, de sa famille sur son nouveau vêtement d’épouse de la grâce. Et ce que je te dis est toujours vrai. Tu dois me croire.

– Oui, Seigneur, oui. Mais ma Marie a trop été au pouvoir du démon. Il l’a reprise tout d’un coup, il…

– Il se venge sur toi de la proie qu’il a perdue pour toujours. Dois-je donc voir que toi, la courageuse, tu deviens sa proie par une frayeur folle et sans raison d’être ? Dois-je voir qu’à cause d’elle qui maintenant croit en moi, tu perds la belle foi que je t’ai toujours connue ? Marthe ! Regarde-moi bien. Ecoute-moi. N’écoute pas Satan. Ne sais-tu pas que, lorsqu’il est obligé d’abandonner sa proie par une victoire que Dieu remporte sur lui, cet inlassable bourreau des êtres, cet inlassable voleur des droits de Dieu se met aussitôt à l’œuvre pour dénicher d’autres proies ? Ne sais-tu pas que ce sont les tortures d’une tierce personne, qui résiste aux assauts parce qu’elle est bonne et fidèle, qui affermissent la guérison d’une autre âme ? Ne sais-tu pas que rien n’est isolé de tout ce qui arrive et existe dans la création, mais que tout suit une loi éternelle de dépendances et de conséquences qui fait que l’acte d’une personne a des répercussions naturelles et surnaturelles très étendues ?

Toi, tu pleures ici, tu connais ici ce doute atroce et tu restes fidèle à ton Christ même en cette heure de ténèbres. Là-bas, dans un endroit voisin que tu ne connais pas, Marie sent se dissoudre ses derniers doutes sur l’infinité du pardon qu’elle a obtenu. Ses pleurs se changent en sourire et ses ombres en lumière. C’est ton tourment qui l’a conduite là où se trouve la paix, là où les âmes se régénèrent auprès de la Génératrice immaculée, auprès de celle qui est tellement Vie qu’elle a obtenu de donner au monde le Christ, qui est la Vie. Ta sœur est chez ma Mère. Ah ! Elle n’est pas la première à rentrer sa voile dans ce port paisible après que le doux rayon de la vivante Etoile Marie l’a appelée sur ce sein d’amour, par l’amour muet et actif de son Fils ! Ta sœur est à Nazareth.

– Mais comment s’y est-elle rendue, puisqu’elle ne connaît ni ta Mère, ni ta maison ?… toute seule… De nuit… Comme cela… Sans moyens… Avec ce vêtement… Un si long chemin… Comment ?

– Comment ? De la même manière que l’hirondelle fatiguée revient au nid de sa naissance en traversant mers et montagnes, en triomphant des tempêtes, des nuages et des vents contraires. De la même manière que les hirondelles volent vers leurs lieux d’hivernage, par un instinct qui les guide, par une tiédeur qui les y invite, par le soleil qui les appelle. Elle aussi est accourue vers le rayon qui l’appelle… vers la Mère universelle. Et nous la verrons revenir à l’aurore, heureuse… sortie pour toujours des ténèbres, avec une Mère à son côté, la mienne, et pour n’être jamais plus orpheline. Peux-tu croire cela ?

– Oui, mon Seigneur. »

Marthe est comme fascinée. En effet Jésus a vraiment été dominateur. Grand, debout, et pourtant légèrement incliné au-dessus de Marthe agenouillée, il a parlé lentement d’un ton pénétrant, comme pour se transmettre lui-même à la disciple bouleversée. Je l’ai rarement vu faire preuve d’une telle puissance pour persuader par sa parole son auditeur. Mais à la fin, quelle lumière, quel sourire sur son visage ! Marthe le reflète par un sourire et une lumière plus apaisée sur son propre visage.

« Et maintenant va te reposer en paix. »

Marthe lui baise les mains et descend, rassérénée…
(...)
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

---> Marthe apprend donc que sa sœur, pour échapper à toutes les tentations de retour en arrière, pour se dégager définitivement du monde et devenir une vraie disciple du Christ, est allé se réfugier… chez la très sainte Vierge, sous sa maternelle protection, pour bénéficier de son amour et de son aide incomparable. Jésus va le lui annoncer pour la tranquilliser.

---> Lorsqu’il s’agit des affaires de Dieu, même les liens du sang sont mis parfois de côté, car ils freineraient l’élan de la conversion, du don total de soi à l’Amour qui nous appelle. Est-ce que le mystère joyeux du Recouvrement au Temple ne nous en a pas donné un exemple très clair ?

---> Susciter une saine émulation dans un groupe d’individus fait partie des saines pratiques éducatives, et spécialement au sein de l’Eglise, qui n’hésite pas à élever certaines personnes plus méritantes que d’autres à la gloire des autels, afin que l’on puisse s’inspirer de leur vie, les vénérer et recourir à leur intercession. On a même donné un nom à ces personnes aux vertus hors norme : les saints.

---> Mais du moment que c'est pour critiquer l'EMV, il n'y a tout soudainement plus aucune trace des saints dans l'Eglise catholique, d'après l'auteur.

---> C'est pour lui un nouveau flop.

 

 

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