3 ) Des personnes sous emprise sectaire, dans Maria Valtorta ? 

DGC :
Ses apôtres doivent s’incliner devant des décisions irrationnelles. Ainsi « Jésus » décide de confier un enfant trouvé à Lazare. Le cas se présente une deuxième fois : Simon-Pierre, qui n’a pas d’enfant, voudrait à son tour adopter un enfant. Mais Jésus le lui refuse. La solution trouvée pour celui que Jésus appellera « l’enfant-symbole » (III, 60, 350) n’est pas sans rappeler de mauvaises expériences de communautés sectaires.
 

---> Je citerai volontiers ici l'intégralité du passage ( EMV 199.9 ) - ce qui suffirait à détruire sur le champ tout l'argumentaire falsifié de l'auteur - mais puisque je le cite déjà dans le volet 6 ) Jésus et Marie – conséquences d’une grossière … de ma réfutation, j'y renvoie donc ceux qui voudraient le lire.

---> Saint Sabbas « le sanctifié » ( 439 – 532, moine-enfant en terre sainte puis ermite ), saint Porphyre ( 1906 – 1991, admis au Mont Athos chez les grecs orthodoxes à l’âge exceptionnel de douze ans, soit environ celui de Margziam au moment de son adoption par Pierre ) ou encore sainte Gertrude d'Helfta ( 1256-1301, orpheline recueillie à l'âge de cinq ans par des cisterciennes ), furent adoptés encore enfants par une communauté monastique.

---> Est-ce que ces faits exceptionnels sont pour autant sujets à "nous rappeler de mauvaises expériences de communautés sectaires" ? C'est une très curieuse interprétation des faits, dont nous laissons l'entière responsabilité à DGC.

---> Si selon l'auteur, vouloir sauver de la misère de jeunes orphelins en les plaçant dans des foyers aimants est irrationnel, alors cela devrait être pour lui le cas de tout acte charitable, quel qu'il soit !

En effet, qui est Jésus ?

---> La Bible nous répond :
« le Protecteur de la veuve et de l’orphelin, des pauvres et des petits » ( ps. 146,6),
"Celui qui tend la main pour venir en aide à toute détresse" ( ps. 69 ) ,
car « Il est Père de tous » ( Eph. 4,6 )
« Le Seigneur défend les petits : j'étais faible, il m'a sauvé. » ( Ps. 114,6 )

En quoi consiste la vraie religion ?

---> La Bible nous répond :
« La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. » ( Jacq. 1,27 )

« Rendez justice au faible et à l'orphelin, Faites droit au malheureux et au pauvre » ( ps. 82,3 )
« Je vous ai montré de toutes manières que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. » ( Ac. 20,35 )

« Voici le jeûne auquel je prends plaisir : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude, renvoie libres les opprimés, et que l'on rompe toute espèce de joug; partage ton pain avec celui qui a faim, et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile; si tu vois un homme nu, couvre-le, et ne te détourne pas de ton semblable. » ( Is. 58,6 )

« Opprimer le pauvre, c'est outrager celui qui l'a fait ; mais avoir pitié de l'indigent, c'est l'honorer. » ( Prov. 14, 31 )
« Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras; tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays, afin qu'il vive avec toi. » ( Lév. 25,35 )
Etc, etc…

---> Ce second enfant est nommé Margziam, et sa vie est particulièrement édifiante : ce petit orphelin sans famille, serviteur d'un maître cruel ayant provoqué la mort de ses parents par ses mauvais traitements, est recueilli par Jésus et ses apôtres dans un état avancé de mal nutrition et de détresse psychologique, et sauvé d'une mort certaine. Il deviendra saint Martial, glorieux martyr connu dans l’Église primitive, et fut donc adopté par saint Pierre malgré les premières réticences du Christ, vaincues par la douce persuasion de la sainte Vierge.

Ici, le résumé de sa vie, avec les liens dans l'oeuvre.

Il y a donc trois choses que l’auteur trouverait ici irrationnelles :

-1 ) D’abord que Jésus permette à Lazare d’adopter un orphelin, alors qu'il va ensuite refuser cette même chose à Pierre, au moins dans un premier temps, soufflant ainsi apparemment le chaud et le froid : cependant, on sait bien que Lazare contrairement à Pierre, n’était pas destiné à devenir pape - le père de l’Eglise entière - et qu’il ne suivait pas Jésus en tant qu’apôtre. De plus, il avait de considérables ressources personnelles. La réticence de Jésus dans le cas de Pierre son futur pape, bien loin donc d’être irrationnelle, est simplement logique, comme Il l’explique Lui-même dans un dialogue très « rationnel » avec son apôtre.

-2 ) Ensuite, DGC pense que ce qu’il ne peut pas imiter personnellement dans la Vie de Jésus, telle que l’EMV nous la rapporte, est par principe irrationnel.

---> Et effectivement : jamais la communauté saint Martin ne pourra se permettre de recueillir et d'élever les petits orphelins rencontrés au bord de la route, et de les faire adopter par un de ses membres, comme le fit pourtant occasionnellement la communauté apostolique sous la conduite de Jésus. Et selon DGC, cela suffirait à montrer que cette action est par nature irrationnelle !

---> Pourtant ici, Jésus ne fait rien qui soit bien différent de ce que le révérend père Brottier fera plus tard pour ses fameux orphelins apprentis d’Auteuil, de ce que saint Jean Bosco fera pour ses gamins des rues et saint Philippe Néri pour les siens, ou encore le saint curé d’Ars pour ses orphelins.

---> Mais il fallait que DGC, fidèle à sa seule stratégie, caricature à loisir ce qui est bon, pour tenter de l’identifier à une quelconque dérive sectaire : la charité envers un orphelin deviendrait ainsi à ses yeux l’exploitation égoïste d'un enfant en situation de misère, pour en faire un bien de consommation donné à un apôtre en mal d’enfant, avec toutes les dérives évidentes que cela pourrait impliquer.

---> Pour éviter que l'auteur ne s'en scandalise, Jésus aurait-Il peut-être dû ne jamais faire adopter d'orphelin à quiconque ? Et qui, alors, aurait été l’exemple de la Charité envers les malheureux, pour les saints précédemment nommés ? Qui donc, si notre Seigneur n’avait pas été pour eux le premier et parfait Modèle ?

3 ) La troisième chose qui pourrait paraître irrationnel à DGC, c’est le changement d’avis du Seigneur, d’abord réticent puis consentant finalement au désir de Pierre.

---> Mais la question de l'adoption de Margziam par Pierre - qui le confiera d'ailleurs ensuite à son épouse Porphyre - était somme toute une question d'ordre mineur, il était donc naturel de pouvoir la trancher dans un sens ou dans un autre, sans conséquence majeure. Que Jésus change finalement de décision n'a donc ici rien de saugrenu ni d'irrationnel.

---> Par contre ce qui est irrationnel ici, c’est bien la volonté de l’auteur de cacher la cause de ce revirement du Christ concernant une décision de moindre importance, qui est entre autre l’intercession de la très sainte Vierge : ce qui fait de cet épisode une parfaite illustration du traité marial de saint Louis-Marie Grignon de Montfort.

---> DGC se révèle donc encore une fois incapable d’accuser l’EMV en quoi que ce soit. Par contre, en essayant de nous faire discerner un problème là où il n'y en a visiblement aucun, ne se comporte-t-il pas lui-même comme une sorte de gourou cherchant à nous imposer sa pensée falsifiée et préfabriquée ?

DGC :
L’explication produite n’est d’ailleurs pas pour rassurer le lecteur :
« Simon, je te l’ai dit. Tu dois être le « père » de tous les enfants que je te laisserai en héritage, mais tu ne dois pas avoir la chaîne d’un fils qui t’appartienne. N’en sois pas blessé. Tu es trop nécessaire au Maître pour que le Maître puisse te séparer de lui par une affection. Je suis exigeant, Simon. Je suis exigeant plus que l’époux le plus jaloux. Je t’aime d’un amour de prédilection et je te veux entier pour moi et de moi. »

 

---> Peu rassurante en effet, cette explication pourtant très claire et censée de Jésus à Pierre, sur la raison pour laquelle il vaudrait mieux pour lui ne pas adopter, à cause de sa future mission de pape, c’est-à-dire de Père universel des croyants. Dans l’Église, personne n’est appelé du titre de « saint Père » - sinon cela se saurait - et les paroles de Jésus sont donc ici celles d'un gourou : Le malaise est palpable. Cependant curieusement, ce n’est pas l’EMV qui nous met ici mal à l’aise…

---> Mais peut-être est-ce même pour cette raison que ni le pape, ni les évêques, ni les prêtres n'ont d'enfants : pour être plus totalement au service de leurs ouailles ? Saint Paul ne parle-t-il pas du coeur des époux, forcément partagé entre l'amour de Dieu et l'amour de leur famille, ce qui ne convient pas à une âme consacrée, et à plus forte raison à un pape ? ( 1 Corinthiens 7,33 ) C’est somme toute assez traditionnel comme vision des choses.

---> Mais pas pour DGC ?

---> Celui-ci serait-il l’ennemi acharné des notions d'exigence ( Matthieu 25,24 ) , de jalousie ( Isaïe 9,6 ), d'époux ( Matthieu 9,15 ), de prédilection ( Jean 15,18 ) ? Un Dieu se montrant exigeant avec le chef de son Eglise, l’aimant d’un amour de prédilection jusqu’à lui confier ses brebis ( Jean 21,15 ), cela trahirait en fait une dangereuse emprise sectaire, et ne ferait pas plutôt référence simplement à l'institution de l’Église par le Christ ?

---> On verra plus tard comment, à la prière de la sainte Vierge, Pierre obtiendra finalement ce qu'il désirait tant, car le Christ ne se montre pas un Maître dur et inexorable, étranger à tous sentiments humains, sachant bien à l'inverse exhausser une demande mineure qu’il avait premièrement refusé d’accorder, cédant à l’Amour de son propre Coeur, et vaincu par celui de sa Mère.

---> "Demandez, et vous recevrez" ( Jean 16,24 ). Pierre demanda humblement à Jésus par Marie, et il reçut.

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---> Mais pour mieux comprendre ce passage, je vous propose ici d'en lire l'intégralité du contexte, plutôt que de se contenter du minuscule tronçon que DGC en a découpé.

EMV 191.2 : Le sabbat à Esdrelon. Le petit Yabeç (Jabé) et la parabole du riche Epulon.
En rouge entre les // : la citation de DGC )

(...) (...)

Jésus écoute avec bienveillance toutes ces confidences en attendant les pauvres paysans de Doras qui ne tardent pas à venir et qui se prosternent jusqu'à terre dès qu'ils voient Jésus à l'abri d'un arbre.

"Paix à vous, amis. Venez. Aujourd'hui la synagogue est ici et je suis votre chef de synagogue. Mais auparavant, je veux être votre père de famille. Assoyez-vous en cercle pour que je vous donne la nourriture. Aujourd'hui vous avez l'Epoux et nous faisons le banquet des noces."

Jésus découvre une corbeille et en tire des pains aux yeux stupéfaits des paysans de Doras et, d'une autre corbeille, il sort les vivres qu'il a pu trouver : fromages, légumes qu'il a fait cuire et un petit chevreau ou agneau cuit en entier. Il fait la distribution aux pauvres malheureux, puis il verse le vin et fait circuler la coupe grossière pour que tous y boivent.

"Mais pourquoi ? Mais pourquoi ? Et eux ?" disent les paysans de Doras en montrant ceux de Yokhanan.

"Eux sont déjà servis."

"Mais quelle dépense ! Comment as-tu pu ?"

"Il y a encore de bonnes gens en Israël" dit Jésus en souriant. "Mais aujourd'hui c'est le sabbat..."

"Remerciez cet homme" dit Jésus en leur indiquant l'homme d'En-Dor. "C'est lui qui vous a procuré l'agneau. Le reste a été facile à trouver."

Ces pauvres gens dévorent - c'est le mot - cette nourriture depuis si longtemps inconnue.

L'un d'eux, plutôt âgé, serre à son côté un enfant d'une dizaine d'années environ; il mange et pleure.

"Pourquoi, père, agis-tu ainsi ? ..." lui demande Jésus.

"Parce que ta bonté est trop grande..."

L'homme d'En-Dor dit, avec son accent guttural: "C'est vrai... cela fait pleurer, mais ce sont des pleurs sans amertume..."

"C'est sans amertume; c'est vrai. Et puis... je voudrais une chose. Ces larmes sont aussi un désir."

"Que veux-tu, père ?"

"Cet enfant, tu le vois. C'est mon petit-fils. Il est avec moi depuis l'éboulement de cet hiver. Doras ne sait même pas qu'il m'a rejoint car je le fais vivre comme une bête sauvage dans le bois et je ne le vois qu'au sabbat. S'il le découvre, ou bien il le chasse, ou bien il le met au travail... et il sera pire qu'une bête de somme mon tendre petit enfant... À Pâque, je l'enverrai avec Michée à Jérusalem pour qu'il devienne fils de la Loi... et puis… C'est le fils de ma fille..."

"Me le donnerais-tu à Moi, au contraire ? Ne pleure pas. J'ai tant d'amis qui sont honnêtes, saints et qui n'ont pas d'enfants. Ils l'élèveront saintement, selon ma Voie..."

"Oh ! Seigneur ! Depuis que j'ai entendu parler de Toi, je l'ai désiré et je priais le saint Jonas, lui qui sait ce que c'est que d'appartenir à ce maître, de sauver mon petit-fils de cette mort..."

"Enfant, viendrais-tu avec Moi ?"

"Oui, mon Seigneur, et je ne te causerai pas de peine."

"C'est dit."

"Mais... à qui veux-tu le donner ?" demande Pierre en tirant Jésus par la manche. "À Lazare, celui-ci aussi ?"

"Non, Simon. Mais il y en a tant qui n'ont pas d'enfants..."

"Il y a moi aussi..." Le visage de Pierre paraît maigrir pour le désir.

// "Simon, je te l'ai dit. Tu dois être le "père" de tous les enfants que je te laisserai en héritage, mais tu ne dois pas avoir la chaîne d'un fils qui t'appartienne. N'en sois pas blessé. Tu es trop nécessaire au Maître pour que le Maître puisse te séparer de Lui par une affection. Je suis exigeant, Simon. Je suis exigeant plus que l'époux le plus jaloux. Je t'aime d'un amour de prédilection et je te veux entier pour Moi et de Moi."

« C’est bon, Seigneur… c’est bon… qu’il soit fait comme tu veux. » Le pauvre Pierre est héroïque dans cette adhésion à la volonté de Jésus.

« Ce sera l’enfant de mon Église naissante. D’accord ? Il sera à tous et à personne. Ce sera « notre » petit enfant. // Il nous suivra quand les parcours le permettront ou nous rejoindra. Ses tuteurs seront les bergers, eux qui aiment dans tous les enfants "leur" enfant Jésus. Viens ici, petit. Comment t'appelles-tu ?"

"Yabeç de Jean et je suis de Juda" dit, sans hésiter, le garçon.

"Oui, nous sommes juifs, nous" confirme le vieil homme. "Je travaillais sur les terres de Doras en Judée et ma fille a épousé un homme de cette région. Je travaillais dans les bois près d'Arimathie et cet hiver..."

"J'ai vu la catastrophe... "

"L'enfant s'est sauvé parce que cette nuit là il était au loin chez un parent... Vraiment, il a bien porté son nom, Seigneur ! Je l'ai dit tout de suite à ma fille : "Pourquoi ce nom ? Ne te rappelles-tu pas de l'ancien ?" Mais le mari voulut lui donner ce nom et il s'appela Yabeç."

"L'enfant invoquera le Seigneur et le Seigneur le bénira et élargira ses frontières et la main du Seigneur est dans sa main et il ne sera plus accablé par le malheur". Le Seigneur lui accordera cela pour te consoler toi, père, et les esprits des morts et pour réconforter l'orphelin.

Et maintenant que vous avez séparé les besoins du corps de ceux de l'âme par un acte d'amour envers l'enfant, écoutez la parabole que j'ai pensée pour vous." (...)

( Suit la parabole du pauvre Lazare et du mauvais riche, ndt )

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---> Pierre accomplit donc héroïquement le "sacrifice d'Abraham", en renonçant douloureusement à avoir Yabec pour fils.

---> Et comme dans le cas du noble ancêtre de tous les croyants, le Seigneur s'en contentera finalement, et lui accordera sa demande à la prière de sa sainte Mère. Mais pas néanmoins sans exiger qu'il veille à ne pas trop s'attacher humainement, comme on le lit dans les chapitres suivants.

---> Mais ce que l'auteur se garde bien de dire ici, c'est que tout au long de cet épisode allant de la découverte ( EMV 191 ) du petit Yabec - qui sera plus tard ( EMV 198.8 ) rebaptisé "Margziam" par la très sainte Vierge Marie - jusqu'à son adoption officielle par Pierre avec la bénédiction de Jésus ( EMV 199 ), nous constatons comment Pierre, tellement en manque d'une descendance, se comporte en tout comme un vrai père envers le petit orphelin, l'adoptant immédiatement de manière informelle, et le couvant comme si c'était son propre petit enfant, lui demandant même de l'appeler "père", ce que Jésus regarde évidemment d'un oeil favorable, car cela procède d'une évidente charité de la part de son si généreux apôtre :
citons quelques extraits illustrant cela.

EMV 192.2 - Une prédiction à Jacques d’Alphée. L’arrivée à En-Gannim après une pause à Mageddo.

(...)
"Cet enfant est affaibli" dit l'homme d'En-Dor avec sa voix gutturale.

"Bien sûr ! s'exclame Pierre. Avec la vie qu'il mène depuis quelques mois ! Viens que je te prenne dans mes bras."

"Oh ! non, seigneur. Ne te fatigue pas. Je puis encore marcher."

"Viens, viens. Tu n'es sûrement pas lourd. Tu ressembles à un oiseau mal nourri"

Et Pierre le hisse à cheval sur ses épaules carrées, en lui tenant les jambes. Ils marchent rapidement car le soleil donne maintenant à plein et invite à activer la marche vers les collines ombragées.

(...)

Deux petits garçons de situation aisée viennent jouer près de la fontaine pendant que Yabeç s'y trouve avec Pierre qui l'amène de partout avec lui en l'attirant par mille petites choses. Ils demandent au garçon :

"Tu y vas toi aussi pour être fils de la Loi ?"

Yabeç répond timidement : "Oui" mais se cache presque derrière Pierre.

"C'est ton père ? Tu es pauvre, n'est-ce pas ?"

"Je suis pauvre, oui."

Les deux garçons, peut-être fils de pharisiens, le considèrent avec ironie et curiosité et lui disent :

"Ça se voit."

De fait cela se voit... Son petit vêtement est bien misérable !

Peut-être l'enfant a grandi et bien que l'ourlet de l'habit, d'une couleur marron que les intempéries ont délavée, ait été défait, le vêtement arrive à peine au milieu de ses petites jambes brunes, laissant à découvert les petits pieds mal chaussés de deux sandales déformées tenues par des ficelles qui doivent torturer ses pieds.

Les garçons, rendus impitoyables par l'égoïsme propre à de nombreux enfants et par la cruauté d'enfants qui ne sont pas foncièrement bons, disent :

"Oh ! alors tu n'auras pas un habit neuf pour ta fête ! Nous, au contraire !... N'est-ce pas, Joachim ? Moi tout rouge avec un manteau pareil. Lui, de son côté, couleur de ciel et nous aurons des sandales avec des boucles d'argent et une ceinture précieuse et un thalet (Taleth) retenu, par une lame d'or et..."

"... et un cœur de pierre, je le dis, moi !" s'exclame Pierre qui a fini de se rafraîchir les pieds et qui remplit d'eau toutes les gourdes. "Vous êtes méchants ! La cérémonie et l'habit ne valent rien, si le cœur n'est pas bon. Je préfère mon enfant. Débarrassez la place, orgueilleux ! Allez chez les riches et respectez ceux qui sont pauvres et honnêtes.

Viens, Yabeç ! Cette eau est bonne pour les pieds fatigués. Viens que je te les lave. Après tu marcheras mieux. Oh ! ces ficelles comme elles t'ont fait du mal ! Il ne faut plus que tu marches. Je te porterai dans mes bras jusqu'à ce que nous soyons à En-Gannim. Là je trouverai un marchand de sandales et je t'achèterai une paire de sandales neuves."

Et Pierre lave et essuie les petits pieds qui depuis longtemps n'ont pas eu pareilles caresses.

L'enfant le regarde, hésite, mais ensuite se penche sur l'homme qui relace ses sandales. Il l'entoure de ses petits bras amaigris et dit :

"Comme tu es bon !" et il baise ses cheveux grisonnants.

Pierre s'émeut. Il s'assoit par terre, sur le sol humide, tel qu'il l'est. Il prend l'enfant sur ses genoux et lui dit :

"Alors appelle-moi "père".

Ils forment un petit groupe charmant. Jésus s'avance avec les autres, mais auparavant les deux petits orgueilleux de tout à l'heure qui étaient restés en curieux, demandent :

"Mais, ce n'est pas ton père ?"

"Il est père et mère pour moi" dit Yabeç avec assurance.

"Oui, chéri ! Tu as bien dit : père et mère. Et, mes chers petits messieurs, je vous certifie qu'il n'ira pas mal vêtu à la cérémonie. Il aura lui aussi un vêtement de roi rouge comme le feu et avec une ceinture verte comme l'herbe et un thalet blanc comme la neige."

Bien que l'ensemble ne soit pas harmonieux, il stupéfie les deux vaniteux et les met en fuite.

"Que fais-tu Simon, dans cette humidité ?" demande Jésus avec un sourire.

"Humidité ? Ah ! oui, je m'en aperçois maintenant. Ce que je fais ? Je me refais agneau avec l'innocence sur le cœur. Ah ! Maître ! Maître ! Bien, allons. Mais laisse-moi faire avec ce petit. Plus tard, je le cèderai, mais tant qu'il n'est pas un véritable israélite, il est à moi."

"Mais oui ! Et tu en seras toujours le tuteur, comme un vieux père. D'accord ? Partons pour être ce soir à En-Gannim sans trop faire courir l’enfant."

"Je vais le porter. Il pèse moins que mon filet. Il ne peut marcher avec ces deux sandales usées. Viens."

Et ainsi chargé du petit garçon, Pierre reprend gaiement la route désormais toujours plus ombragée, au milieu des bosquets aux fruits variés. Ils gravissent des collines en pente douce d'où la vue s'étend sur la fertile plaine d'Esdrelon.

EMV 193.4 - L’arrivée à Sichem après deux jours de marche.

( Pierre, à Jésus )
"Et l'enfant ? Tu le donnes tout de suite ?"

Jésus sourit :

"Non, nous le donnerons à la Mère pour qu'elle le prépare pour "sa" fête. Et puis nous le garderons avec nous pour la Pâque. Mais ensuite, nous devrons aussi le laisser... Ne t'y attache pas trop ! Ou plutôt : aime-le comme s'il était ton enfant, mais avec un esprit surnaturel. Tu vois : il est faible et se fatigue facilement. Moi aussi, j'aurais aimé l'instruire et le faire grandir en Sagesse, nourri par Moi. Mais je suis l'Inlassable, et Jabé est trop jeune et trop faible pour supporter nos fatigues. Nous irons à travers la Judée, puis nous reviendrons à Jérusalem pour la Pentecôte et puis nous irons... nous irons, annonçant la Bonne Nouvelle... Nous le retrouverons pendant l'été dans notre patrie. (...) "

EMV 195.3 - Une leçon de Jean d’En-Dor à Judas. L’entrée à Jérusalem.

(...)
( Jésus, à Pierre qui se mêle d'une discussion à propos de l'Iscariote )

"Écoute, Simon, ne pourrais-tu pas t'occuper de ton petit ? Tu me l'as pris, et puis tu veux te mêler d'une conversation amicale entre Nathanaël et Moi. Ne te semble-t-il pas que tu veuilles faire trop de choses ?"

Jésus sourit si tranquillement que Pierre reste indécis sur son jugement. Il regarde Barthélemy... mais il a levé son visage aquilin pour regarder le ciel... Pierre sent s'évanouir son soupçon. L'apparition de la Cité finit de le distraire de tout. Elle est désormais voisine, visible dans toute sa beauté de collines, d'oliveraies, de maisons, du Temple en particulier. Cette vue devait être toujours une source d'émotion et d'orgueil pour les israélites.

EMV 196.1 - Le sabbat à Gethsémani. Jésus évoque l’enfance de sa Mère et classe les différents amours selon leur puissance

( Pierre à Jésus )
"Mais je veux lui acheter un vêtement. Je le lui ai promis..."

"Certainement tu le feras, mais il vaut mieux prendre conseil de la Mère. Tu sais… les femmes... elles sont plus capables que nous pour les achats... et elle sera heureuse de s'occuper d'un enfant... Vous irez ensemble !"

La pensée d'aller avec Marie faire les achats transporte l'apôtre au septième ciel. Je ne sais pas si Jésus dit toute sa pensée ou s'il n'en garde pas pour Lui une partie, à savoir qu'il aurait pu dire que sa Mère a un goût plus fin pour éviter un bariolage de couleurs de mauvais goût. En fait il atteint le but en évitant de mortifier son Pierre.

EMV 197.1 - Au Temple avec Joseph d’Arimathie. L’heure de l’encens.

(...)
Pierre est vraiment solennel quand il entre en qualité de père dans l'enceinte du Temple, tenant Yabeç par la main. Il semble même plus grand, tant il se redresse en marchant.

Derrière, en groupe, tous les autres. Jésus est le dernier, occupé dans une discussion serrée avec Jean d'En-Dor qui paraît avoir honte d'entrer au Temple.

Pierre demande à son protégé : "Tu n'y es jamais venu ?" et il lui répond : "Quand je suis né, père, mais je ne m'en souviens pas" ce qui fait rire Pierre de bon cœur. Il le répète à ses compagnons qui rient eux aussi en disant bonnement et finement: "Peut-être tu dormais et par conséquent..." ou bien : "Nous sommes tous comme toi. Nous ne nous rappelons pas notre venue ici, à notre naissance."

EMV 197.3

(...)
( Au Temple, Joseph d'Arimathie à Pierre )

"Tu aimes bien ce petit ! Tu le gardes toujours avec toi?"

"Je ne peux pas !... Je suis toujours en marche... L'enfant est petit et chétif..."

"Mais moi, je viendrais volontiers avec toi..." dit Yabeç que les caresses de Joseph ont rassuré.

Pierre rayonne de joie... Mais il dit : "Le Maître dit que l'on ne doit pas, et nous ne le ferons pas... Mais nous nous verrons tout de même... Joseph... Tu m'aides ?"

"Mais oui ! Je viendrai avec toi. Devant moi, ils ne feront pas d'injustices." ( les pharisiens chargés de l'examiner pour sa majorité, à l'âge de douze ans, ndt )

EMV 197.5 :

( Jésus à Yabec )
"Si tu es toujours un bon disciple et un bon fils de Pierre, tu le deviendras. Viens maintenant. Voici que les trompettes annoncent que l'heure est arrivée. Allons avec vénération louer Geové." (Jésus prononce ainsi, avec le "g" qui devient long : un Sgiéveee très chantant, avec les derniers "e" très ouverts comme si c'était "a" alors que celui qui suit le "g" est très fermé).

EMV 198.7 - Jésus rencontre sa mère, à Béthanie. Yabeç (Jabé) change son nom en Marziam.

( Lazare )
"Merci, Maître. Mais cet enfant occasionnera des frais ! Me permettrais-tu au moins..."

"J'y pense moi à son vêtement de fête" s'écrie Pierre.

Tout le monde rit de son impulsivité.

"Très bien, mais il aura besoin d'autres vêtements. Simon, sois gentil. Moi aussi, je suis sans enfants. Permets que Marthe et moi nous nous consolions en lui faisant faire des petits habits."

Pierre, ainsi sollicité, s'émeut tout de suite :

"Les habits... oui... mais le vêtement de mercredi, c'est moi qui m'en charge. Le Maître me l'a promis, et il a dit que j'irai avec la Mère pour l'acheter demain."

Pierre débite tout cela, craignant quelque changement à son détriment.

Jésus sourit et dit :

"Oui, Mère. Je te prie d'aller demain avec Simon. Autrement cet homme meurt d'angoisse. Tu le conseilleras pour le choix."

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---> Non seulement donc il n'y a rien d'irrationnel dans les décisions de Jésus, mais nous découvrons bien au contraire au fil de l'oeuvre une parfaite cohérence, un fil conducteur qui rend simplement évident le changement d'avis de Jésus, accordant finalement à Pierre l'adoption de Yabec ( Margziam ) : les faits parlent suffisamment d'eux-mêmes.

---> Telle une nouvelle Esther fléchissant le cœur du roi Assuérus, c'est la très sainte Vierge par son intercession auprès de son Fils qui emporte définitivement la mise, faisant pencher la balance en faveur de Pierre ( cf volet 6 ). Encore une fois, qui a mieux décrit cela que saint Louis-Marie Grignon de Montfort, dans son "traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge" ?

"Les disciples ayant perdu l’usage de leur liberté, se trouvent totalement infantilisés par cette emprise de gourou, qui n’hésite pas à souffler alternativement le chaud et le froid, entretenant un climat émotionnel exacerbé :

Jésus laisse [André] appeler plusieurs fois. A la fin, il se retourne, l’air sévère, et il demande : « Que veux- tu ? » « Maître, mon frère est affligé… il pleure… » « Il l’a mérité ». [Après un long dialogue, Jésus fait venir Pierre.]
« Viens ici, grand enfant irréfléchi, que je te serve de père en essuyant ces larmes », dit Jésus. (…) Jésus lui passe son bras autour des épaules et le serre tout contre lui. Alors Simon, qui n’a pas quitté l’autre main de Jésus, la couvre de baisers… heureux. Et il murmure : « Combien j’ai souffert !... Merci Jésus. » (V, 34, 228-230)"

---> Est-ce que Dieu souffle alternativement le chaud et le froid pour infantiliser les hommes pécheurs et régner sur eux comme un gourou, lorsqu'« en effet, Dieu blesse et il guérit, il frappe et il soigne la blessure » ( Job 5,18 ) ?

---> Hébreux 12,5-11 :

« Et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils. Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? Si vous êtes privés des leçons que tous les autres reçoivent, c’est que vous êtes des bâtards et non des fils. D’ailleurs, nos parents selon la chair nous faisaient la leçon, et nous les respections. Ne devons-nous pas d’autant plus nous soumettre au Père de nos esprits pour avoir la vie ? Les leçons que nos parents nous donnaient en croyant bien faire n’avaient qu’un effet passager. Mais celles de Dieu sont vraiment pour notre bien : il veut nous faire partager sa sainteté. Quand on vient de recevoir une leçon, on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse. Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon, celle-ci produit un fruit de paix et de justice. »

---> Il arriva également plusieurs fois au saint padre Pio - comme au saint curé d'Ars - de refuser premièrement l’absolution à un pécheur, et de l'absoudre ensuite à sa plus grande joie, mais après l'avoir laissé pleurer un certain temps : est-ce que ce pécheur était là-aussi sous l’emprise d’un gourou, « soufflant alternativement le chaud et le froid », vraiment ?

---> Un enfant malicieux ayant fait une très grave bêtise ne mériterait-il donc pas de prendre une bonne taloche de son père, proportionnée à son âge, et après avoir bien pleuré pour expier sa faute, ne recevrait-il pas la consolation de la part de celui n’ayant jamais cessé de l’aimer tendrement, même - et surtout - pendant qu'il le corrigeait ? Bien sûr que le papa finirait par lui faire un gros câlin pour le réconforter, et mettre fin à la punition qui si elle durait trop longtemps, aurait un effet nuisible sur l’enfant et non plus bénéfique.

---> C’est exactement ce que fait ici Jésus, avec une puissante autorité et dans un but éducatif très évident, en ce passage incriminé par DGC : Pierre vient littéralement de prendre la foudre, après s’être gravement fourvoyé en morigénant Jésus qui prédisait sa Passion, et se faisant traité par Lui de Satan. Il est dévasté, en pleurs, encore plus recroquevillé sur lui-même dans le sentiment de son indignité que lors de la première pêche miraculeuse, lorsqu’impressionné par la puissance de ce miracle, il demandait au Seigneur avec crainte de s’éloigner de lui, l’homme pécheur.

---> Mais comment ? Le Christ se permettrait donc de reprendre avec sévérité un de ses apôtres, pour le délivrer du mal et en faire une colonne de son Eglise, remplie d'une sainte force, jusqu'au témoignage du martyr ? Voilà qui est vraiment digne du pire gourou qui soit !

---> Les douze apôtres avaient chacun librement remis l’usage de leur liberté entre les mains de Celui qu’ils avaient librement choisi comme Maître de leur vie, pour Lui obéir en tout. N’en déplaise à l’auteur, ceci est toujours en usage dans l’Eglise, comme en particulier dans les communautés monastiques, et cela s’appelle : « faire vœu d’obéissance ».

---> Dans l’EMV, Jésus demande à chacun de s’examiner avant de prendre la décision de le suivre. Et à plusieurs reprises, comme dans les Evangiles, Il les rend libres de s’en aller, ce qui est loin de confirmer la thèse farfelue de l'emprise sectaire.

---> C’est d’autant plus évident que dans l’EMV, loin d’apparaître comme des êtres lobotomisés, dépossédés d’eux-mêmes, sans volonté, transformés en esclaves dociles du Christ, on découvre que durant toute la Vie publique, chaque apôtre garde intactes les spécificités de son caractère propre à la suite du Christ, exprimant librement ses joies, ses peines, ses interrogations, son amour, ses préférences, ses antipathies, etc…

---> En fait, ce que l’on découvre dans Maria Valtorta, c’est qu’aucun élève sur terre n’a jamais été moins entravé par son maître que les apôtres ne l’ont été par le Seigneur, et qu’ils restent pour la plupart d'entre eux "les gens d'autrefois", comme Jésus le leur rappelle à maintes reprises, spécialement dans la troisième partie de sa Vie publique, tel un patient Educateur. Car avec Jésus, c’est apparemment sans contrainte que l’on doit changer, en abandonnant le vieil homme pour se revêtir de l’Homme nouveau.

---> Finalement, en bref : Jésus se révèle un très mauvais gourou dans l'EMV, et par contre, un parfait et saint Educateur à la vraie liberté.

---> Mais rien ne vaut mieux que de lire par soi-même, et non plus à travers le miroir déformant de l'auteur, ce passage prodigieux de l'oeuvre, où se dévoile toute la Majesté, la Force dominatrice, la Miséricorde infinie et la divine Douceur de Jésus, cet incomparable Pédagogue :

EMV 346.4 - Première annonce de la Passion, et reproche à Simon-Pierre.
En rouge entre les // : la citation de DGC )

( ...) (...)

Le repas est vite fini, assaisonné de sérénité et d’eau pure. Mais, comme Jésus reste assis, personne ne bouge. Les disciples s’approchent eux aussi pour écouter Jésus, que ses apôtres interrogent encore sur ce qu’il vient de dire au sujet de sa Mère.

« Oui. Parce qu’être ma Mère selon la chair, c’est déjà grandiose. Pensez que l’on se rappelle Anne d’Elqana en tant que mère du prophète Samuel. Or il n’était qu’un prophète, et pourtant on se souvient de sa mère parce qu’elle l’a engendré. Par conséquent, le souvenir de Marie serait accompagné des plus grands éloges pour avoir donné au monde Jésus le Sauveur. Mais ce serait peu par rapport à ce que Dieu exige d’elle pour compléter la mesure requise pour la rédemption du monde. Marie ne décevra pas le désir de Dieu. Elle ne l’a jamais déçu. De la requête d’un amour total à celle d’un sacrifice total, elle s’est donnée et elle se donnera. Et quand elle aura consommé le plus grand sacrifice, avec moi, pour moi, et pour le monde, alors les vrais fidèles, et ceux qui l’aiment vraiment, comprendront le sens véritable de son nom. Et dans les siècles des siècles, il sera accordé à tout véritable fidèle, à tous ceux qui l’aiment vraiment de connaître le nom de la Mère sublime, de la sainte Nourrice qui allaitera dans les siècles des siècles les enfants du Christ par ses pleurs, pour les faire croître à la Vie des Cieux.

– Ses pleurs, Seigneur ? Ta Mère doit pleurer ? demande Judas.

– Toute mère pleure, et la mienne pleurera plus que toute autre.

– Mais pourquoi ? J’ai fait quelquefois pleurer ma mère parce que je ne suis pas toujours un bon fils. Mais toi ! Tu ne feras jamais souffrir ta Mère.

– Non. En effet je ne la fais pas souffrir en tant que Fils, mais en tant que Rédempteur. Il y en aura deux qui feront verser à ma Mère des pleurs sans fin : moi pour sauver l’humanité, et l’humanité par son continuel péché. Tout homme qui a vécu, vit ou vivra coûte des larmes à Marie.

– Mais pourquoi ? demande Jacques, fils de Zébédée, étonné.

– Parce que tout homme me coûte des tortures pour le racheter.

– Mais comment peux-tu dire cela de ceux qui sont morts ou pas encore nés ? Les vivants, les scribes, les pharisiens, les sadducéens, te feront souffrir par leurs accusations, leurs jalousies, leurs méchancetés, mais rien de plus, affirme, sûr de lui, Barthélemy.

– Jean-Baptiste aussi a été tué… et ce n’est pas le seul prophète qu’Israël ait tué, et le seul prêtre de la Volonté éternelle, tué parce qu’il était mal vu de ceux qui désobéissent à Dieu.

– Mais toi, tu es plus qu’un prophète et plus que Jean-Baptiste lui-même, ton Précurseur. Tu es le Verbe de Dieu. La main d’Israël ne se lèvera pas sur toi, dit Jude.

– Tu crois cela, mon frère ? Tu te trompes, lui répond Jésus.

– Non. C’est impossible ! Cela ne peut pas arriver ! Dieu ne le permettra pas ! Ce serait avilir pour toujours son Christ ! »

Jude est si agité qu’il se lève.

Jésus l’imite et regarde fixement son visage pâle, ses yeux sincères.

« Et pourtant il en sera ainsi » dit-il en abaissant son bras droit, qu’il tenait levé comme pour jurer.

Tous se lèvent et se serrent encore davantage autour de lui, formant une couronne de visages affligés, mais plus encore incrédules, et des murmures circulent dans le groupe :

« Certainement… si ça devait se passer… Jude aurait raison.

– Ce qui est arrivé à Jean-Baptiste, c’est mal. Mais cela a exalté l’homme, héroïque jusqu’à la fin. Si cela arrivait au Christ, il en serait diminué.

– Le Christ peut être persécuté, mais pas avili.

– L’onction de Dieu est sur lui.

– Qui pourrait croire encore, s’il te voyait à la merci des hommes ?

– Nous ne le permettrons pas. »

Le seul à se taire, c’est Jacques, fils d’Alphée. Son frère ( Jude ndt ) s’en prend à lui :

« Tu ne dis rien? Tu ne réagis pas ? Tu n’entends pas ? Défends le Christ contre lui-même ! »

Jacques, pour toute réponse, porte les mains à son visage et il s’écarte un peu en pleurant.

« Quel simplet ! Déclare son frère.

– Peut-être moins que tu ne le penses » lui répond Hermastée, avant de poursuivre : « Hier, en expliquant la prophétie, le Maître a parlé d’un corps décomposé qui se recompose et d’un corps qui ressuscite tout seul. Je pense que quelqu’un ne peut ressusciter à moins de mourir avant.

– Mais il peut être mort de mort naturelle, de vieillesse. Et c’est déjà beaucoup pour le Christ ! » réplique Jude.

Plusieurs lui donnent raison.

« Oui, mais alors ce ne serait pas un signe donné à cette génération qui est beaucoup plus vieille que lui, relève Simon le Zélote.

– Oui ! Mais il n’est pas dit qu’il parle de lui-même », réplique Jude, entêté dans son amour et dans son respect.

Isaac témoigne avec assurance :

« Personne, à moins d’être le Fils de Dieu, ne peut se ressusciter lui-même, de même que personne, s’il n’est pas le Fils de Dieu, ne peut être né comme il est né. C’est ce que je dis, moi qui ai vu la gloire de sa naissance »

Jésus, les bras croisés, les a écoutés parler en les regardant à tour de rôle. Puis il fait signe qu’il va parler :

« Le Fils de l’homme sera livré aux mains des hommes parce qu’il est le Fils de Dieu, et parce qu’il est aussi le Rédempteur de l’homme. Or il n’y a pas de rédemption sans souffrance. Ma souffrance atteindra le corps, la chair et le sang, pour réparer les péchés de la chair et du sang. Elle sera morale pour réparer les péchés de l’âme et des passions. Elle sera spirituelle pour réparer les fautes de l’esprit. Elle sera complète. Aussi, à l’heure fixée, je serai pris dans Jérusalem, et après avoir beaucoup souffert de la part des anciens et des grands-prêtres, des scribes et des pharisiens, je serai condamné à une mort infamante. Et Dieu laissera faire parce qu’il doit en être ainsi, car je suis l’Agneau qui expie pour les péchés du monde entier. Et dans une mer d’angoisse, que partagera ma Mère et quelques autres personnes, je mourrai sur le gibet. Trois jours après, par ma seule volonté divine, je ressusciterai pour une vie éternelle et glorieuse comme Homme et je serai de nouveau Dieu au Ciel avec le Père et l’Esprit. Mais auparavant je devrai souffrir toutes sortes d’opprobres et avoir le cœur transpercé par le Mensonge et la Haine. »

Un chœur de cris horrifiés s’élève dans l’air tiède et parfumé du printemps.

Pierre, le visage effrayé, et horrifié lui aussi, saisit Jésus par le bras et l’emmène un peu à part en lui disant doucement à l’oreille :

« Oh, Seigneur ! Ne dis pas ça, ce n’est pas bien. Tu vois ? Ils sont scandalisés. Tu baisses dans leur estime. Pour aucune raison tu ne dois le permettre ; d’ailleurs, pareille chose ne t’arrivera jamais. Pourquoi donc l’envisager comme vraie ? Tu dois monter toujours davantage dans l’estime des hommes si tu veux t’affirmer, et tu dois terminer, peut-être, par un dernier miracle comme celui de réduire en cendres tes ennemis. Mais ne jamais t’humilier en te rendant pareil à un malfaiteur que l’on punit. »

Pierre ressemble à un maître ou à un père affligé, plein d’un amour angoissé, qui réprimande son fils qui a dit une sottise.

Jésus, qui s’était un peu penché pour écouter le murmure de Pierre, se redresse, l’air sévère, des éclairs dans les yeux – et des éclairs de courroux – et il crie fort pour que tous entendent et que la leçon serve à tous :

« Eloigne-toi de moi, toi qui en ce moment es un satan qui me conseille de manquer à l’obéissance envers mon Père ! Car c’est pour cela que je suis venu ! Pas pour les honneurs ! En me conseillant l’orgueil, la désobéissance, la dureté sans charité, tu tentes de m’amener au mal. Va ! Tu es pour moi objet de scandale ! Ne comprends-tu pas que la grandeur réside non dans les honneurs, mais dans le sacrifice et que ce n’est rien de paraître un ver aux yeux des hommes si Dieu nous considère comme un ange ? Toi, pauvre homme, tu ne comprends pas ce qui est grandeur pour Dieu et raison de Dieu et tu vois, juges, entends, parles avec ce qui est de l’homme. »

Le malheureux Pierre reste anéanti sous ce reproche sévère ; il s’écarte, humilié, et il pleure… et ce ne sont pas les larmes de joie de quelques jours auparavant, mais les larmes de désolation d’un impulsif qui comprend qu’il a péché et qu’il a fait souffrir celui qu’il aime.

Jésus le laisse pleurer. Il se déchausse, relève sa tunique et passe à gué le ruisseau. Les autres l’imitent en silence. Personne n’ose dire mot. En dernier se trouve un Pierre pitoyable qu’Isaac et Simon le Zélote essaient en vain de consoler.

André se retourne plusieurs fois pour le regarder, puis il murmure quelque chose à Jean, qui est tout attristé. Mais Jean secoue la tête en signe de refus. Alors André se décide. Il court en avant, rejoint Jésus, l’appelle doucement avec une crainte visible :

// « Maître ! Maître !… »

Jésus le laisse appeler plusieurs fois. Finalement, il se retourne, l’air sévère et demande :

« Que veux-tu ?

 Maître, mon frère est tout abattu… il pleure…

– Il l’a bien mérité. //

– C’est vrai, Seigneur. Mais lui, c’est encore un homme… Il ne peut pas toujours bien parler.

– Effectivement, aujourd’hui il a très mal parlé » répond Jésus.

Mais il est déjà moins sévère et un éclair souriant lui adoucit les yeux.

André s’enhardit et prolonge sa plaidoirie en faveur de son frère :

« Mais tu es juste et tu sais que c’est son amour pour toi qui l’a poussé à l’erreur…

– L’amour doit être lumière et non pas ténèbres. Pierre a préféré les ténèbres et s’en est enveloppé l’esprit comme dans des bandes.

– C’est vrai, Seigneur. Mais on peut enlever les bandes quand on veut. Ce n’est pas comme si on avait l’esprit ténébreux. Les bandes, c’est l’extérieur. L’esprit, c’est l’intérieur, le noyau vivant… L’intérieur de mon frère est bon.

– Dans ce cas, qu’il enlève les bandes qu’il s’est mises.

– Il le fera à coup sûr, Seigneur ! Il y est déjà occupé. Retourne-toi et regarde comme il est défiguré par des larmes que tu ne consoles pas. Pourquoi es-tu si sévère à son égard ?

– C’est parce qu’il a le devoir d’être “ le premier ”, comme je lui ai fait l’honneur de le nommer. Qui reçoit beaucoup doit donner beaucoup…

– Oh, Seigneur ! C’est vrai, oui. Mais ne te souviens-tu pas de Marie, sœur de Lazare ? De Jean d’En-Dor ? D’Aglaé ? De la Belle de Chorazeïn ? De Lévi ? A eux tu as tout donné… or ils ne t’avaient présenté que l’intention de se racheter… Seigneur !… Tu m’as écouté pour la Belle de Chorazeïn et pour Aglaé… Ne m’écouterais-tu pas pour ton et mon Simon qui a péché par amour pour toi ? »

Jésus baisse les yeux sur le doux André qui se montre audacieux et pressant en faveur de son frère, comme il le fut, silencieusement, pour Aglaé et la Belle de Chorazeïn, et son visage resplendit de lumière :

« Va appeler ton frère, dit-il, et amène-le ici.

– Oh ! Merci, mon Seigneur ! J’y vais… »

Et il s’éloigne, en courant, rapide comme l’hirondelle en plein vol.

« Viens, Simon. Le Maître n’est plus en colère contre toi. Viens, il veut te le dire.

– Non, non. Moi, j’ai honte… Il y a trop peu de temps qu’il m’a fait des reproches… Il veut me voir pour m’en faire encore…

– Comme tu le connais mal ! Allons, viens ! Tu crois que je pourrais te conduire à lui pour te faire encore souffrir ? Si je n’étais pas certain que c’est une joie qui t’attend, je n’insisterais pas. Viens.

– Mais que vais-je lui dire ? » demande Pierre en se mettant en route comme à regret, freiné par ses sentiments humains, mais encouragé par son âme qui ne peut se passer de la bienveillance de Jésus et de son amour. « Que vais-je lui dire ? » continue-t-il à demander.

– Mais rien ! Montre-lui ton visage, et cela suffira » dit André pour encourager son frère.

Tous les disciples, à mesure que les deux frères les dépassent, les regardent et sourient, comprenant ce qui arrive.

Ils rejoignent Jésus. Mais Pierre s’arrête au dernier moment. André n’hésite pas : il le pousse énergiquement en avant comme il le fait à sa barque pour la conduire au large. Jésus s’arrête… Pierre lève la tête ; Jésus baisse les yeux… Ils se regardent… Deux grosses larmes roulent sur les joues toutes rougies de Pierre…

// « Viens ici, grand enfant irréfléchi, que je te serve de père en essuyant ces larmes » dit Jésus. //

Levant la main sur laquelle on voit encore la marque du coup de pierre de Giscala, il essuie de ses doigts ces deux larmes.

« Oh, Seigneur ! Tu m’as pardonné ? » demande Pierre, tout tremblant, en prenant la main de Jésus dans les siennes et en le regardant avec des yeux de chien fidèle qui veut se faire pardonner par son maître fâché.

– Je ne t’ai jamais condamné…

– Mais tout à l’heure…

– Je t’ai aimé. C’est amour de ne pas permettre qu’en toi prennent racine des déviations de sentiment et de sagesse. Tu dois être le premier en tout, Simon-Pierre.

– Alors… alors tu m’aimes encore ? Tu me veux encore avec toi ? Ce n’est pas que je veuille la première place, tu sais ? Il me suffit même d’avoir la dernière, mais être avec toi, à ton service… et mourir à ton service, Seigneur, mon Dieu ! »

// Jésus lui passe le bras autour des épaules et le serre tout contre lui. Alors Simon, qui n’a pas lâché l’autre main de Jésus, la couvre de baisers… heureux. Et il murmure :

« Combien j’ai souffert !… Merci, Jésus. //

– Remercie ton frère, plutôt. Et sache à l’avenir porter ton fardeau avec justice et héroïsme.

– Attendons les autres. Où sont-ils ? »

Ils se sont arrêtés là où ils étaient quand Pierre a rejoint Jésus, pour laisser au Maître la liberté de parler à son apôtre humilié. Jésus leur fait signe d’avancer. Avec eux se trouvent quelques paysans qui avaient délaissé leur travail dans les champs pour venir interroger les disciples.

Jésus a toujours la main sur l’épaule de Pierre et dit :

« Par ce qui est arrivé, vous avez compris que c’est une affaire exigeante que d’être à mon service. C’est à lui que j’ai adressé ce reproche, mais il était pour tous, parce que les mêmes pensées étaient dans la plupart de vos cœurs, soit formées soit en germe. De cette façon je les ai brisées, et celui qui les cultive encore montre qu’il ne comprend pas ma doctrine, ma mission, ma Personne.

Je suis venu pour être le Chemin, la Vérité et la Vie. Je vous donne la Vérité par ce que j’enseigne. Je vous aplanis le chemin par mon sacrifice, je vous le trace, je vous l’indique. Mais la Vie, c’est par ma mort que je vous la donne. Et souvenez-vous que quiconque répond à mon appel et se met dans mes rangs pour coopérer à la rédemption du monde doit être prêt à mourir pour donner la Vie aux autres. Ainsi quiconque veut marcher à ma suite doit être prêt à renoncer à lui-même, à renier ce qu’il était avec ses passions, ses tendances, ses habitudes, ses traditions, ses pensées, et à me suivre avec son nouvel être.

Que chacun prenne sa croix comme moi je la prendrai. Qu’il la prenne, même si elle lui semble trop infamante. Qu’il laisse le poids de sa croix écraser son être humain pour libérer son être spirituel, à qui la croix ne fait pas horreur, mais au contraire est un point d’appui et un objet de vénération, car l’âme sait et se souvient. Et qu’il me suive avec sa croix. Est-ce qu’au bout du chemin une mort ignominieuse l’attendra comme elle m’attend ? Peu importe. Qu’il ne s’en afflige pas, mais au contraire qu’il se réjouisse, car l’ignominie de la terre se changera en une grande gloire au Ciel, alors que ce sera un déshonneur d’être lâche en face des héroïsmes spirituels.

Vous ne cessez de dire que vous voulez me suivre jusqu’à la mort. Suivez-moi donc, et je vous mènerai au Royaume par un chemin âpre mais saint et glorieux, au terme duquel vous conquerrez la vie qui ne change pas pour l’éternité. Ce sera “ vivre ”. Suivre, au contraire, les voies du monde et de la chair, c’est “ mourir ”. De cette façon quiconque veut sauver sa vie sur la terre la perdra, tandis que celui qui perdra sa vie sur la terre à cause de moi et par amour pour mon Evangile la sauvera. Mais réfléchissez : à quoi servirait-il à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son âme ?

Et encore gardez-vous bien, maintenant et à l’avenir, d’avoir honte de mes paroles et de mes actions. Cela aussi serait “ mourir ”. En effet, quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération sotte, adultère et pécheresse dont j’ai parlé, et la flattera dans l’espoir d’en tirer protection et avantages en me reniant, moi et ma doctrine, et en jetant dans les gueules immondes des porcs et des chiens les perles qu’il aura reçues, pour obtenir en récompense des excréments en guise de paiement, celui-là sera jugé par le Fils de l’homme quand il viendra dans la gloire de son Père et avec les anges et les saints pour juger le monde. C’est lui alors qui rougira de tous ces adultères et fornicateurs, de ces lâches et de ces usuriers et il les chassera de son Royaume, parce qu’il n’y a pas place dans la Jérusalem céleste pour les débauchés, les cruels, les blasphémateurs et les voleurs. Et, en vérité, je vous dis que certains de mes disciples ici présents ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu se fonder le Royaume de Dieu, avec son Roi qui aura reçu la couronne et l’onction. »

Ils reprennent leur marche en parlant avec animation pendant que le soleil descend lentement dans le ciel…
(...)
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---> Lent à la colère, Jésus en revient très vite, surtout à la prière d'André, frère de saint Pierre, qui intercède en sa faveur :
– Effectivement, aujourd’hui il a très mal parlé » répond Jésus.
Mais il est déjà moins sévère et un éclair souriant lui adoucit les yeux.
André s’enhardit et prolonge sa plaidoirie en faveur de son frère :

---> Est-ce qu'un gourou aime sa victime, comme ici Jésus aime son Pierre, jusqu'au sein même de sa juste colère contre lui ?

---> C'est à dessein, pour essayer de masquer cela, que DGC coupe soigneusement ce dialogue entre Jésus et Pierre :

« Oh, Seigneur ! Tu m’as pardonné ? » demande Pierre, tout tremblant, en prenant la main de Jésus dans les siennes et en le regardant avec des yeux de chien fidèle qui veut se faire pardonner par son maître fâché.
– Je ne t’ai jamais condamné…
– Mais tout à l’heure…
– Je t’ai aimé. C’est amour de ne pas permettre qu’en toi prennent racine des déviations de sentiment et de sagesse. Tu dois être le premier en tout, Simon-Pierre.
– Alors… alors tu m’aimes encore ? Tu me veux encore avec toi ? Ce n’est pas que je veuille la première place, tu sais ? Il me suffit même d’avoir la dernière, mais être avec toi, à ton service… et mourir à ton service, Seigneur, mon Dieu ! »

---> Pour l'auteur, quel flop !

 

 

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