"Le Fils de l’homme" : un homme comme les autres, et incapable de s'exprimer correctement ?
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" « Jésus », comme d’autres personnages du reste, connait une véritable difficulté à s’exprimer simplement à son propre sujet. L’usage du vocabulaire psychologique moderne, avec l’envahissement du « moi », favorise des affirmations chargées ou confuses.
« Jésus dit: “Vois, petit Jean, que ton Jésus et sa Mère, ont souffert profondément dans leur moi moral”. » (IX, 3, 12)
---> De qui se moque ici l’auteur, lui qui rencontre une infinie difficulté à aligner ne serait-ce qu’une seule phrase juste et fondée pour critiquer l'EMV ?
---> N’est-ce pas plutôt lui qui crée ici de toute pièce une fausse difficulté, repérant en conclusion d’un discours magistral du Christ, d’une extrême clarté et simplicité, un mot qui heurte sa petite sensibilité de « docteur es chicaneries » ?
---> Voici la citation remise dans son contexte :
EMV 601 – « J’ai souffert de voir souffrir ma Mère » :
(...) (...)
« Je n'ai pas oublié non plus les douleurs de Marie, ma Mère. Avoir dû la déchirer par la perspective de ma souffrance, avoir dû la voir pleurer. C'est pour cela que je ne lui refuse rien. Elle m'a tout donné. Moi, je lui donne tout. Elle a souffert toute la douleur. Je lui donne toute la joie.
Je voudrais que quand vous pensez à Marie, vous méditiez la longue agonie qu'elle a soufferte pendant trente-trois ans et couronnée au pied de la Croix. Elle l'a soufferte pour vous. Pour vous, les moqueries de la foule qui la considérait la mère d'un fou. Pour vous, les reproches des parents et des personnages importants. Pour vous, mon désaveu apparent : "Ma Mère et mes frères, ce sont ceux qui font la volonté de Dieu".
Et qui la faisait plus qu'elle, et une Volonté redoutable qui lui imposait la torture de voir supplicier son Fils?
Pour vous, les fatigues de me rejoindre ici et là. Pour vous, les sacrifices : depuis celui de quitter sa maisonnette et de se mêler à la foule, jusqu'à celui de quitter sa petite patrie pour le tumulte de Jérusalem. Pour vous, de devoir rester au contact de celui qui couvait dans son cœur la trahison. Pour vous, la douleur de m'entendre accuser de possession diabolique, d'hérésie. Tout, tout, pour vous.
Vous ne savez pas à quel point je l'ai aimée, ma Mère. Vous ne réfléchissez pas à quel point le cœur du Fils de Marie était sensible aux affections. Et vous croyez que ma torture a été purement physique, tout au plus vous ajoutez la torture spirituelle de l'abandon final du Père.
Non, fils. Même les passions de l'homme, je les ai éprouvées. J'ai souffert de voir souffrir ma Mère, de devoir la conduire comme une douce agnelle au supplice, de devoir la déchirer par les adieux successifs, à Nazareth avant l'évangélisation, en celui que je vous ai montré et qui précède mon imminente Passion, en celui où elle était déjà en acte avec la trahison de Judas, avant la Cène, dans l'adieu atroce sur le Calvaire.
J'ai souffert de me voir méprisé, haï, calomnié, entouré de curiosités malsaines qui ne se tournaient pas vers le bien, mais au contraire vers le mal. J'ai souffert de tous les mensonges que j'ai dû entendre ou voir agir à mes côtés. Ceux des pharisiens hypocrites qui m'appelaient Maître et me posaient des questions non parce qu'ils avaient foi en mon intelligence, mais pour me tendre des pièges, les mensonges de ceux que j'avais comblés de bienfaits et qui se firent des accusateurs au Sanhédrin ou au Prétoire, le mensonge, celui prémédité, prolongé, subtil de Judas qui m'a vendu et a continué de se faire passer pour disciple, qui m'a indiqué aux bourreaux par le signe de l'amour. J'ai souffert du mensonge de Pierre pris par une peur humaine.
Que de mensonges, et tellement révoltants pour Moi qui suis la Vérité ! Combien aussi maintenant il en est qui me concernent ! Vous dites que vous m'aimez, mais vous ne m'aimez pas. Vous avez mon Nom sur vos lèvres, et dans votre cœur vous adorez Satan et vous suivez une loi contraire à la mienne.
J'ai souffert en pensant que devant la valeur infinie de mon Sacrifice : le Sacrifice d'un Dieu, trop peu se seraient sauvés. Tous, je dis : tous ceux qui, au cours des siècles de la Terre, auraient préféré la mort à la vie éternelle, en rendant vain mon Sacrifice, m'ont été présents. Et c'est avec cette connaissance que je suis allé à la rencontre de la mort.
// Vois, petit Jean, que ton Jésus et sa Mère, ont souffert profondément dans leur moi moral. // Et longuement. Patience donc si tu dois souffrir.
"Aucun disciple n'est plus que son Maître". Je l'ai dit."
(...)
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---> Pourquoi dans leur « moi moral » ? Car tous Deux étaient doués de sensibilité humaine à un niveau parfait, capables moralement de souffrir infiniment de l’injustice.
---> Mais Jésus avait aussi un « Moi Divin » supérieur, en lequel Il se réjouissait infiniment de souffrir pour racheter le monde, et Marie l’accompagnait en son âme éclairée par les Écritures, consentant avec joie au Sacrifice rédempteur de son Fils.
--->Parlant ici à Maria Valtorta, au nom de quoi Jésus devrait-Il ignorer le langage psychologique moderne ?
---> Et encore heureux que Jésus ne prêche pas ici "l'anéantissement du moi" bouddhiste, soi-disant nécessaire à l'entrée dans le "nirvana" !
---> Cet article de DGC est frappé au coin de la nullité absolue.
" Jésus affirme ailleurs que s’il avait accepté d’être proclamé roi par ses compatriotes, il aurait dénaturé non seulement sa mission, mais aussi son « moi »: « Je me détruirais moi-même, le vrai moi-même. » (VII, 173,122)
---> Ce passage magnifique, tronqué par DGC, correspond à Jean 7, 3-4 :
« Alors les frères de Jésus lui dirent : « Ne reste pas ici, va en Judée pour que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais. On n’agit pas en secret quand on veut être un personnage public. Puisque tu fais de telles choses, il faut te manifester au monde. »
---> Et une simple remise en contexte de la citation va littéralement atomiser la critique de DGC :
EMV 478 - En route pour la fête des Tabernacles, Jésus dialogue avec Joseph et Simon d’Alphée.
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(…) (...)
Joseph ( cousin de Jésus ) reprend la parole.
"Tu laisses passer ton heure. C'est moi qui te le dis. Le peuple est las des oppresseurs étrangers et de nos chefs. C'est l'heure, je te le dis. Toute la Palestine, à l'exception de la Judée, et encore pas toute, te suit en qualité de Rabbi et plus encore. Tu es comme un étendard élevé sur une hauteur et tous te regardent. Tu es comme un aigle et tous suivent ton vol. Tu es comme un vengeur et tous attendent que tu décoches la flèche. Va, quitte la Galilée, la Décapole, la Pérée, les autres régions, et va au cœur d'Israël, dans la citadelle où tout le mal est renfermé et d'où doit venir tout le bien, et conquiers-la. Là aussi tu as des disciples, mais qui sont tièdes, parce qu'ils te connaissent peu; mais peu nombreux parce que tu n'y séjournes pas; mais incertains parce que tu n'y as pas fait les œuvres que tu as faites ailleurs. Va-t-en en Judée pour qu'eux aussi voient qui tu es par tes œuvres. Tu reproches aux juifs de ne pas t'aimer. Mais comment peux-tu prétendre de l'être, si tu leur restes caché ? Personne, qui cherche à être acclamé en public et le désire, ne fait ses œuvres en cachette, mais il les fait de façon que le public les voie. Si donc tu peux faire des prodiges sur les cœurs, sur les corps et sur les éléments, va là et fais-toi connaître au monde."
"Je vous l'ai dit : ce n'est pas mon heure. Mon temps n'est pas encore venu. Il vous semble toujours que ce soit le bon moment, mais il n'en est pas ainsi. Je dois prendre le temps qui est le mien : pas avant, pas après. Avant, ce serait inutile. Je me ferais effacer du monde et des cœurs avant d'avoir achevé mon œuvre et le travail déjà fait ne donnerait pas de fruit, parce qu'il ne serait pas achevé ni aidé par Dieu, qui veut que je l'accomplisse sans négliger une seule parole ou une seule action. Je dois obéir à mon Père, et je ne ferai jamais ce que vous espérez, car cela servirait à nuire au dessein de mon Père.
Je vous comprends et vous excuse. Je n'ai pas de rancœur pour vous. Je n'éprouve pas de lassitude, d'ennui pour votre cécité... Vous ne savez pas, mais Moi, je sais. Vous ne savez pas, vous voyez la surface du visage du monde. Moi, je vois la profondeur. Le monde vous montre encore bon visage. Il ne vous hait pas, non qu'il vous aime, mais parce que vous ne méritez pas sa haine. Vous êtes trop peu de chose. Mais il me hait Moi, parce que je suis un danger pour le monde : un danger pour la fausseté, pour la cupidité, pour la violence qu'est le monde.
- Je suis la Lumière, et la lumière illumine. Le monde n'aime pas la lumière car elle manifeste les actions du monde. Le monde ne m'aime pas, il ne peut pas m'aimer car il sait que je suis venu pour le vaincre dans le cœur des hommes et dans le roi ténébreux qui le domine et le dévoie. Le monde ne veut pas se convaincre que je suis son Médecin et son Remède et, comme un fou, il voudrait m'abattre pour n'être pas guéri. Le monde encore ne veut pas se persuader que je suis le Maître parce que ce que je dis est contraire à ce qu'il dit. Et alors il cherche à étouffer la Voix qui parle au monde afin de l'instruire à Dieu, de lui montrer la vraie nature de ses actions qui sont mauvaises.
Entre le Monde et Moi, il y a un abîme, et pas par ma faute. Je suis venu pour donner au monde la Lumière, le Chemin, la Vérité, la Vie. Mais le monde ne veut pas m'accueillir et pour lui ma lumière devient ténèbres parce qu'elle sera la cause de la condamnation de ceux qui n'ont pas voulu de Moi. Dans le Christ se trouve toute la Lumière pour ceux d'entre les hommes qui veulent l'accueillir, mais dans le Christ aussi se trouvent toutes les ténèbres pour ceux qui me haïssent et me repoussent. C'est pour cela qu'au commencement de mes jours mortels, j'ai été prophétiquement indiqué comme "un signe de contradiction" parce que, selon la manière dont je serai accueilli, ce sera salut ou condamnation, mort ou vie, lumière ou ténèbres. Mais ceux qui m'accueillent, en vérité, en vérité je vous dis qu'ils deviendront des fils de la Lumière, c'est-à-dire de Dieu, car ils sont nés à Dieu pour avoir accueilli Dieu.
- Par conséquent, si je suis venu pour faire des hommes des fils de Dieu, comment puis-je faire de Moi un roi comme, par amour ou par haine, par simplicité ou par malice, beaucoup en Israël vous voulez faire ? Vous ne comprenez pas que // je me détruirais Moi-même, le vrai Moi-même, // c'est-à-dire le Messie, non pas le Jésus de Marie et Joseph de Nazareth. Je détruirais le Roi des rois, le Rédempteur, celui qui est né d'une Vierge, appelé Emmanuel, appelé l'Admirable, le Conseiller, le Fort, le Père du siècle futur, le Prince de la Paix, Dieu, Celui dont l'empire et la paix n'auront pas de limites, en s'assoyant sur le trône de David à cause de la descendance humaine, mais ayant le monde pour escabeau de ses pieds, pour escabeau de ses pieds tous ses ennemis et le Père à ses côtés, comme il est dit au livre des Psaumes, par droit surhumain d'origine divine ?
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---> Jésus était bien évidemment né pour être le Roi des juifs : mais en devenant un roi humain pour des visées purement humaines, Il aurait détruit le vrai sens de sa Mission, qui visait une Royauté Eternelle, divine, celle de son vrai Moi divino-humain.
---> Céder à la pression de son entourage et devenir un roi de la terre n'aurait été qu'une parodie de sa Mission, une destruction de son vrai Moi : car sa Mission et Lui n'était qu'une seule et même chose.
---> Pourquoi donc s'étonner que Jésus sache s'exprimer aussi clairement ?
---> Pour l'auteur, c'est un flop.
" Annonçant sa passion, « Jésus » déclare obscurément:
« Je vous sauverai, après m’être formé moi-même par la volonté de Dieu, je vous sauverai, en faisant sortir mon véritable moi-même du tabernacle de mon corps pour consommer le grand sacrifice d’un Dieu qui s’immole pour le salut de l’homme. » (VII, 182,180)
---> Décidément : encore un magnifique passage qui va réduire la pauvre objection de DGC en poussière : mais il est certain que le combat entre lui le Christ est complètement déséquilibré.
---> Il s’agit de l’épisode correspondant à Jean 7, 25-30 :
« Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. »
On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. »
Et voici le passage correspondant dans l’EMV 487.3 :
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(…) (...)
Jésus approche lentement. Il passe devant Gamaliel, qui ne lève même pas la tête, et puis il va à sa place de la veille. Les gens, maintenant un mélange d'Israélites, de prosélytes et de gentils, comprennent qu'il va parler et ils murmurent :
"Voilà qu'il parle en public, et ils ne Lui disent rien."
"Peut-être que les Princes et les Chefs ont reconnu en Lui le Christ. Hier, Gamaliel, après le départ du Galiléen, a parlé longuement avec des Anciens."
"Est-ce possible ? Comment ont-ils fait pour le reconnaître tout d'un coup, alors qu'il y a peu de temps, ils le considéraient comme méritant la mort ?"
"Peut-être Gamaliel possédait-il des preuves..."
"Et quelles preuves ? Quelles preuves voulez-vous qu'il ait en faveur de cet homme ?" réplique quelqu'un.
"Tais-toi, chacal. Tu n'es que le dernier des copistes. Qui t'a questionné ?"
Et ils se moquent de lui. Il s'en va.
Mais d'autres surviennent, qui n'appartiennent pas au Temple, mais qui sont certainement des juifs incrédules :
"Les preuves, nous les avons, nous. Nous savons d'où il vient, Lui. Mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il vient. Nous n'en connaîtrons pas l'origine. Mais de Lui !!! C'est le fils d'un menuisier de Nazareth, et tout son village peut apporter ici son témoignage contre nous, si nous mentons..."
À ce moment on entend la voix d'un gentil qui dit :
"Maître, parle-nous un peu, aujourd'hui.
On a dit que tu affirmes que tous les hommes sont venus d'un seul Dieu, le tien. Au point que tu les appelles fils du Père. Des poètes stoïques de chez nous ont eu aussi cette même idée. Ils ont dit : "Nous sommes de la race de Dieu". Tes compatriotes nous disent plus impurs que des bêtes. Comment concilies-tu les deux tendances ?"
La question est posée conformément aux coutumes des discussions philosophiques, du moins je le crois. Et Jésus va répondre, quand s'élève avec plus de force la discussion entre les juifs incrédules et ceux qui croient, et une voix perçante répète :
"Lui est un homme ordinaire. Le Christ ne sera pas comme cela. Tout sera exceptionnel en Lui : forme, nature, origine..."
Jésus se tourne dans cette direction et il dit à haute voix :
"Vous me connaissez donc et vous savez d'où je viens ? En êtes-vous bien sûrs ? Et même ce peu que vous savez ne vous dit rien ? Il ne vous confirme pas les prophéties ? Mais vous ne connaissez pas tout de Moi. En vérité, en vérité je vous dis que je ne suis pas venu de Moi-même, et d'où vous croyez que je suis venu. C'est la Vérité elle-même, que vous ne connaissez pas, qui m'a envoyé."
Un cri d'indignation s'élève du côté des ennemis.
"La Vérité elle-même. Mais vous ne connaissez pas ses œuvres, vous ne connaissez pas ses chemins, les chemins par lesquels je suis venu. La Haine ne peut connaître les voies et les œuvres de l'Amour. Les Ténèbres ne peuvent supporter la vue de la Lumière. Mais Moi je connais Celui qui m'a envoyé parce que je suis sien, je fais partie de Lui, et je suis un Tout avec Lui. Et Il m'a envoyé, pour que j'accomplisse ce que veut sa Pensée."
Un tumulte se produit. Les ennemis se précipitent pour mettre la main sur Lui, s'emparer de Lui, le frapper. Les apôtres, les disciples, le peuple, les gentils, les prosélytes, réagissent pour le défendre. D'autres assaillants accourent au secours des premiers et peut-être réussiraient, mais Gamaliel, qui jusqu'à ce moment paraissait étranger à tout, quitte son tapis et vient vers Jésus, poussé sous le portique par ceux qui veulent le défendre.
Il crie :
"Laissez-le tranquille. Je veux entendre ce qu'il dit."
Plus que le détachement des légionnaires qui accourent de l'Antonia pour apaiser le tumulte, agit la voix de Gamaliel. Le tumulte tombe comme un tourbillon qui se brise, et les cris s'apaisent pour devenir un simple bourdonnement. Les légionnaires, par prudence, restent près de l'enceinte extérieure, mais sont désormais inutiles.
- "Parle, ordonne Gamaliel à Jésus. Réponds à ceux qui t'accusent."
Le ton est impérieux mais pas méprisant.
Jésus s'avance vers la cour. Tranquille, il recommence à parler. Gamaliel reste où il est, et ses disciples s'affairent à lui apporter son tapis et son siège pour qu'il soit plus à l'aise, mais il reste debout, les bras croisés, la tête penchée, les yeux fermés, tout concentré pour écouter.
"Vous m'avez accusé sans raison, comme si j'avais blasphémé au lieu de dire la vérité. Moi, ce n'est pas pour me défendre mais pour vous donner la Lumière, afin que vous puissiez connaître la Vérité, que je parle. Et ce n'est pas pour Moi-même que je parle, mais je parle pour vous rappeler les paroles auxquelles vous croyez et sur lesquelles vous jurez. Elles témoignent de Moi.
Vous, je le sais, vous ne voyez en Moi qu'un homme qui vous ressemble, qui vous est inférieur. Et il vous paraît impossible qu'un homme puisse être le Messie. Vous pensez du moins qu'il devrait être un ange, ce Messie, d'une origine tellement mystérieuse qu'il ne pourrait être roi qu'à cause de l'autorité que le mystère de son origine suscite.
Mais quand donc dans l'histoire de notre peuple, dans les livres qui renferment cette histoire - et qui seront des livres éternels autant que le monde car c'est à eux que les docteurs de tous les pays et de tous les temps s'adresseront pour fortifier leur science et leurs recherches sur le passé à l'aide des lumières de la vérité - quand donc est-il dit dans ces livres que Dieu ait parlé à un de ses anges pour lui dire : "Tu seras dorénavant pour Moi un Fils, parce que Je t'ai engendré ?" ( cf. Hébreux 1,5 ,ndt )
Je vois Gamaliel qui se fait donner une petite table et des parchemins et qui s'assoit pour écrire...
- "Les anges, créatures spirituelles, servantes du Très-Haut et ses messagères, ont été créées par Lui comme l'homme, comme les animaux, comme tout ce qui fut créé. Mais elles n'ont pas été engendrées par Lui. Car Dieu engendre uniquement un autre Lui-même, car le Parfait ne peut engendrer qu'un Parfait, un autre Être semblable à Lui-même, pour ne pas avilir sa perfection par la génération d'une créature inférieure à Lui-même.
Si donc Dieu ne peut engendrer les anges, ni non plus les élever à la dignité d'être ses fils, quel sera le Fils auquel Il dit : "Tu es mon Fils. Aujourd'hui Je t'ai engendré ?" Et de quelle nature sera-t-il si, en l'engendrant, Il dit à ses anges en le montrant : "Et que l'adorent tous les anges de Dieu" ?" Et comment sera ce Fils, pour mériter de s'entendre dire par le Père, par Celui par la grâce duquel les hommes peuvent le nommer avec un cœur qui s'anéantit dans l'adoration : "Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds" ? ( ibid. , ndt )
Ce Fils ne pourra être que Dieu comme le Père, dont Il partage les attributs et la puissance, et avec qui II jouit de la Charité qui les réjouit dans les ineffables et inconnaissables amours de la Perfection pour Elle-même.
Mais si Dieu n'a pas jugé convenable d'élever un ange au rang de Fils, aurait-Il jamais pu dire d'un homme ce qu'il a dit de Celui qui ici vous parle — et plusieurs d'entre vous qui me combattez, étiez présent quand Il l'a dit — là-bas, au gué de Béthabara à la fin des deux années qui ont précédé celle-ci ? Vous l'avez entendu et avez tremblé. Car la voix de Dieu ne peut se confondre avec nulle autre, et sans une grâce spéciale de Lui, elle terrasse celui qui l'entend et ébranle son cœur.
Qu'est donc l'Homme qui vous parle ? Serait-il né de la semence et du vouloir de l'homme comme vous tous ? Et le Très-Haut pourrait-Il avoir placé son Esprit pour habiter une chair, privée de la grâce comme l'est celle des hommes nés d'un vouloir charnel ? Et le Très-Haut pourrait-Il, pour payer la grande Faute, être satisfait du sacrifice d'un homme ?
Réfléchissez. Il n'a pas choisi un ange pour être Messie et Rédempteur, pourrait-Il alors choisir un homme pour l'être ? Et le Rédempteur pouvait-il être seulement Fils du Père sans assumer la Nature humaine, mais avec des moyens et des pouvoirs qui surpassent les raisonnements humains ? Et le Premier-né de Dieu pouvait-il avoir des parents, s'il est le Premier-né éternel ?
Ne se bouleverse-t-elle pas la pensée orgueilleuse devant ces interrogations qui montent vers les royaumes de la Vérité, toujours plus proches d'elle, et qui ne trouvent une réponse que dans un cœur humble et plein de foi ?
Qui doit être le Christ ? Un ange ? Plus qu'un ange. Un homme ? Plus qu'un homme. Un Dieu ? Oui, un Dieu. Mais avec une chair qui Lui est unie, pour pouvoir accomplir l'expiation de la chair coupable. Toute chose doit être rachetée par la matière avec laquelle elle a péché. Dieu aurait dû par conséquent envoyer un ange pour expier les fautes des anges tombés, et qui expiât pour Lucifer et pour ses disciples angéliques.
Car, vous le savez, Lucifer aussi a péché. Mais Dieu n'envoie pas un esprit angélique pour racheter les anges ténébreux. Ils n'ont pas adoré le Fils de Dieu, et Dieu ne pardonne pas le péché contre son Verbe engendré par son Amour. Pourtant Dieu aime l'homme et Il envoie l'Homme, l'Unique parfait, pour racheter l'homme et obtenir la paix avec Dieu. Et il est juste que seul un Homme-Dieu puisse accomplir la rédemption de l'homme et apaiser Dieu.
- Le Père et le Fils se sont aimés et compris. Le Père a dit : "Je veux". Et le Fils a dit : "Je veux". Et puis le Fils a dit : "Donne-moi". Et le Père a dit : "Prends", et le Verbe eut une chair dont la formation est mystérieuse, et cette chair s'appela Jésus Christ, Messie, Celui qui doit racheter les hommes, les amener au Royaume, vaincre le démon, briser l'esclavage.
Vaincre le démon ! Un ange ne le pouvait pas, ne peut pas, accomplir ce que le Fils de l'homme peut accomplir. Et pour cela, voilà que Dieu appelle pour la grande œuvre non pas les anges, mais l'Homme. Voici l'Homme de l'origine duquel vous êtes incertains, ou négateurs, ou pensifs.
Voici l'Homme. L'Homme que Dieu accepte. L'Homme qui représente tous ses frères. L'Homme comme vous pour la ressemblance, l'Homme supérieur et différent de vous pour la provenance, qui non d'homme, mais de Dieu engendré et consacré pour son ministère, se tient devant l'autel élevé, afin d'être Prêtre et Victime pour les péchés du monde, Pontife éternel et suprême, Souverain Prêtre selon l'ordre de Melchisédech.
Ne tremblez pas ! Je ne tends pas les mains vers la tiare pontificale. Un autre diadème m'attend. Ne tremblez pas ! Je ne vous enlèverai pas le Rational. Un autre est déjà prêt pour Moi. Mais tremblez seulement que pour vous ne serve pas le Sacrifice de l'Homme et la Miséricorde du Christ. Je vous ai tant aimés, je vous aime tant que j'ai obtenu du Père de m'anéantir Moi-même. Je vous ai tant aimés, je vous aime tant que j'ai demandé de consumer toute la Douleur du monde pour vous donner le salut éternel.
- Pourquoi ne voulez-vous pas me croire ? Ne pouvez-vous croire encore ?
N'est-il pas dit du Christ : "Tu es Prêtre éternellement selon l'ordre de Melchisédech" ? Mais quand a commencé le sacerdoce ? Peut-être au temps d'Abraham ? Non. Et vous le savez. Le Roi de Justice et de Paix qui apparaît pour m'annoncer, par une figure prophétique, à l'aurore de notre peuple, ne vous avertit-il pas qu'il y a un sacerdoce plus parfait, qui vient directement de Dieu, de même que Melchisédech dont personne n'a jamais pu donner l'origine et que l'on appelle "le prêtre" et qui demeurera prêtre éternellement ?
Ne croyez-vous plus aux paroles inspirées ? Et si vous y croyez, comment donc, Ô docteurs, ne savez-vous pas donner une explication acceptable aux paroles qui disent, et elles parlent de Moi : "Tu es prêtre éternellement selon l'ordre de Melchisédech" ?
Il y a donc un autre sacerdoce, en outre, avant celui d'Aaron. Et de ce sacerdoce il est dit "tu es", non pas "tu as été", non pas "tu seras". Tu es prêtre pour l'éternité. Voilà alors que cette phrase annonce que l'éternel Prêtre ne sera pas de la souche connue d'Aaron, ne sera d'aucune souche sacerdotale, mais sera d'une provenance nouvelle, mystérieuse comme Melchisédech. Il appartient à cette provenance. Et si la Puissance de Dieu l'envoie, c'est le signe qu'il veut rénover le Sacerdoce et le Rite pour qu'il devienne utile à l'Humanité.
Connaissez-vous mon origine ? Non. Connaissez-vous mes œuvres ? Non. Voyez-vous leurs fruits ? Non. Vous ne connaissez rien de Moi. Vous voyez donc qu'en cela aussi, je suis le "Christ" dont l'Origine, la Nature et la Mission doivent être inconnues jusqu'au moment où il plaira à Dieu de les révéler aux hommes. Bienheureux ceux qui sauront, qui savent croire avant que la Révélation terrible de Dieu ne les écrase de son poids contre le sol et ne les y cloue et ne les brise sous la fulgurante, puissante vérité tonnée par les Cieux, criée par la Terre : "Lui était le Christ de Dieu".
Vous dites : "Lui est de Nazareth. Son père, c'était Joseph. Sa Mère, c'est Marie". Non, je n'ai pas de père qui m'ait engendré comme homme. Je n'ai pas de mère qui m'ait engendré comme Dieu. Et pourtant j'ai une chair et je l'ai assumée par l'œuvre mystérieuse de l'Esprit, et je suis venu parmi vous en passant par un tabernacle saint.
// Et je vous sauverai, après m'être formé Moi-même par la volonté de Dieu, je vous sauverai, en faisant sortir mon véritable Moi-même du Tabernacle de mon Corps pour consommer le grand Sacrifice d'un Dieu qui s'immole pour le salut de l'homme. //
- Père, mon Père ! Je te l'ai dit au commencement des jours : "Me voici pour faire ta Volonté". Je te l'ai dit à l'heure de grâce avant de te quitter pour me revêtir de la chair pour pouvoir souffrir : "Me voici pour faire ta Volonté". Je te le dis encore une fois pour sanctifier ceux pour lesquels je suis venu : "Me voici pour faire ta Volonté". Et je te le dirai encore, toujours, jusqu'à ce que ta Volonté soit accomplie..."
Jésus, qui a levé les bras vers le ciel pour prier, les abaisse maintenant, les croise sur sa poitrine et incline la tête, ferme les yeux et s'abîme dans une prière secrète. »
(...)
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---> Et je vous sauverai, après m'être formé Moi-même par la volonté de Dieu : car ce n'est aucun Maître qui forma Jésus, mais Lui-même qui forma son Humanité, en la faisant obéir à la Volonté du Père qui voulait qu'elle passe par la souffrance de la Passion, afin de la glorifier.
---> Je vous sauverai, en faisant sortir mon véritable Moi-même du Tabernacle de mon Corps pour consommer le grand Sacrifice d'un Dieu qui s'immole pour le salut de l'homme : Le Corps du Seigneur était bien ce « Temple que vous pouvez détruire, et que Moi, en trois jours, Je rebâtirai » ( Jean 2,19 ) , un « Temple » pour son Âme unie à sa Divinité, c’est-à-dire un tabernacle pour son "véritable Lui-même".
---> Ici, le Seigneur parle à des gens qui sont persuadés de Le connaître parce qu’ils savent qui est son père et sa mère, ainsi que son village d’origine, son métier : bref, ils ont une fausse image de Lui, purement humaine. Le vrai Jésus n’est pas celui qu’ils croient être, mais Celui qui est avant tous les temps, avant même que fut Abraham : Jésus est Celui qui EST. Voilà son « vrai Lui-même ».
---> Et après sa mort sur la Croix, sans son Corps qui gisait au tombeau mais avec son Âme humaine unie à sa Divinité, Jésus descendit jusqu’aux enfers, pour y libérer tous ceux qui y étaient retenu captifs depuis les siècles. « Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance, et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel, car Dieu l’a proclamé grand prêtre de l’ordre de Melkisédek. » ( Hébreux 5 )
---> Qui ne verrait combien ce passage correspond à l'épître de saint Paul aux hébreux, spécialement le chapitre 9 :
" Le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création, il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive.
" S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair, le sang du Christ fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant.
" Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisque sa mort a permis le rachat des transgressions commises sous le premier Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis.
(...)
" Car le Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, figure du sanctuaire véritable ; il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu. Il n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand prêtre qui, tous les ans, entrait dans le sanctuaire en offrant un sang qui n’était pas le sien ; car alors, le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion depuis la fondation du monde.
" Mais en fait, c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice.
" Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés, ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude ; il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent."
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---> Pour l'auteur, les flops s'enchaînent à une allure vertigineuse.
---> Vous pensez avoir tout découvert des attaques sans cause de DGC ? Détrompez-vous : d’autres perles vous attendent encore, et non des moindres.
---> DGC ne va-t-il pas aller à la pêche au docétisme, dans le volet suivant ? ( hérésie des premiers siècles de l'Église, qui niait la réalité de l'Incarnation et n'attribuait à Jésus-Christ qu'une apparence humaine )
---> Est-ce que cette fois-ci, la pêche sera bonne pour lui ? C'est ce que nous allons examiner attentivement.