L'âme de Marie préexistait-elle de toute éternité, selon Maria Valtorta ? 

1 2 3 4 5  

"Ce dernier passage surprend (DGC, ndt) : la connaissance surhumaine de Marie ne lui vient pas seulement du charisme particulier de science que la fin du texte énonce, mais d’un charisme qui consiste en une remémoration de choses vues au moment de sa création, comme âme séparée, destinée à être « unie à une chair » "

 

---> Bien loin donc de s’émerveiller de cette sublime page de mariologie, l’auteur veut y trouver une faille pour la démolir, et il croit y parvenir en y lisant ceci :
« Elle ne faisait que revoir tout ce que son esprit avait vu dans la splendeur du ciel de Dieu, à l’instant où elle avait été créée pour être unie à la chair conçue sur la terre. » ( EMV 10.8 )

---> C'est bien pourtant de nouveau ici l'expression claire et précise que son âme ne préexistait pas de toute éternité à son corps, selon Jésus dans l’EMV, comme DGC va en créer un peu plus loin la polémique.

---> Pour l'auteur, il faut bien avouer que c'est un flop.
 

 

"L’expression employée, typique d’une doctrine néo-platoniste refusée par l’Église, désigne bien une création antérieure à la conception biologique et non concomitante à elle, dans un état de connaissance supérieure."

 

---> Sauf que déjà à deux reprises, nous venons de voir comment Jésus est on ne peut plus clair dans l'EMV sur la création dans le temps de l'âme immortelle - et non pas éternelle - de Marie, au même instant que la création de son corps : l'invocation d'une doctrine néo-platoniste est donc ici une pure calomnie de la part de l'auteur.

1 ) DGC est prêt à tous les amalgames, à tous les sophismes, et se juge capable de disséquer les modalités divines de la création de l’âme, ce qui est extraordinairement prétentieux de sa part.

---> S’il est vrai que les néoplatoniciens soutenaient que Dieu était dans le « supra-rationnel », et qu’ils cherchaient activement à l’atteindre de façon illusoire, par des extases impliquant une modification de leur état de conscience, l’auteur semble en conclure ici que toute expérience mystique de l’âme est forcément une recherche d’extase de type néoplatonicienne, et tout particulièrement celle de l’âme de Marie au moment de sa création.

---> Mais rien n’est plus faux, et c’est la Genèse qui le dément formellement dès son premier chapitre :

---> En effet, personne ne fut plus familiers de Dieu qu’Adam et Ève au jardin d'Eden avant la chute, d’après saint Séraphim de Sarov dans ses entretiens spirituels inspirés, et plus encore, d’après le récit de la Création dans la Genèse, Dieu commençant à parler aux hommes dès leurs premiers instants (Gn 1,28 , 2,16), et rythmant leur existence par d’incessantes visions et dialogues avec Lui, venant les voir en se promenant avec eux dans le jardin d’Éden à la brise du jour ( Genèse 3,8 ).

---> Ainsi, penser que Dieu se soit manifesté directement à leur âme dès sa création, même de manière extrêmement fulgurante et partielle, n’a rien d’une opinion hérétique néoplatonicienne rejetée par l’Église, bien au contraire.

2 ) Ces manifestations divines décrites dans la Genèse ne constituaient en aucune façon pour nos premiers parents des extases néoplatoniciennes, puisque c’était un pur Don de Dieu reçu dans l’obéissance, non recherché.

---> Et de même : que l’âme puisse avoir un court instant de vision de Dieu à l’instant même de sa création par Lui, n’a strictement rien à voir avec du néoplatonisme, pour les mêmes raisons :

---> l’âme en effet ne peut alors rechercher d’elle-même cette vision, mais ne fait que la subir, dans une obéissance totale et une mesure particulière à chaque âme, puisque seule celle de Marie fut créée déjà rachetée de la faute originelle, donc en pleine capacité de profiter pleinement de ce court instant de connaissance de Dieu.

---> Marie seule fut capable de s’en souvenir aussi clairement, à la différence des âmes pécheresse blessées.

3 ) Et puisque nos premiers parents, eux-aussi parfaits en leur âme au moment de sa création - quoi qu’elle ne fut pas rachetée d’avance - vécurent sans interruption jusqu’à leur chute une vie pleinement unitive avec Dieu, alors il est normal que cette vie unitive ait commencée pour eux dès que leur âme sortit des mains de Dieu, et que cela ait entraîné pour eux l’acquisition d’une science initiale que seuls peut-être de très grands saints de l’Église catholique purent eux aussi recevoir.

---> Marie a donc connu la même grâce de « primo-connaissance » de Dieu qu’Adam et Ève, et peut-être même une plus grande, mais sans en déchoir ensuite comme ils le firent.

4 ) Se posant en très curieux « expert du temps », DGC conclut de cette citation de l’EMV qu’au lieu d'un simple éclair, une éternité séparerait les deux évènements que sont la création de l’âme de Marie, et l’union de celle-ci avec son corps de chair.

---> Or rien n’est plus contraire à ce que le texte original ( EMV 10.8 ) suggère pourtant de manière évidente : c’est seulement un lapin qu’il fait sortir soudainement de son chapeau, on ne sait trop comment.

5 ) Et maintenant qu’il l’en a fait sortir, que l'auteur se confronte donc avec ce que dit saint Thomas d’Aquin sur la création de l’âme et son union avec le corps.

---> En effet, pour ce grand saint, Docteur angélique de l’Église, l’âme n’est pas créée par Dieu et unie au corps dès le premier instant de la vie de l’œuf – qui est cependant pleinement un être humain en devenir dès ce moment, et qu’il est donc criminel de tuer – mais elle n’est créée et unie à lui que quelques semaines après la fécondation.

---> Et l’EMV est d’accord avec lui sur ce point.

6 ) De ce qui précède, nous en concluons que le corps humain, vivant tabernacle de l’âme, existe quelques temps en autonomie avant de devenir pleinement une personne humaine par son union avec l’âme.

C’est d’ailleurs très facilement concevable, puisque :

---> Le corps et l’âme ne sont pas de même substance, et donc leur union est avant tout un authentique miracle de Dieu, plus que quelque chose de foncièrement naturel,

---> Le corps et l’âme connaîtront une seconde séparation provisoire, après la mort corporelle.

Conclusion : il n’y a donc rien de particulièrement étonnant à ce qu’ils traversent également une très courte existence autonome avant leur union, en l’espace d’un éclair.

7 ) Et donc : que l’âme puisse être créée dans l’état d’avoir une courte et fulgurante vision de Dieu au moment de sa création, juste avant d’être unie avec le corps, ne pose aucun problème ni pour l’intelligence, ni pour la foi, et est à mille lieu d’être une vision néoplatonicienne de l’existence humaine.

---> L’âme, sortant directement des mains de Dieu sans aucune intervention des parents, et étant purement spirituelle tout comme Dieu son Créateur, il est logique qu’elle puisse avoir un court instant privilégié avec Lui, qui soit pour elle le rappel de sa destinée céleste.

---> D'autant plus que personne n’étant en mesure d’assister à sa création, notre connaissance exacte de ce sujet dépend étroitement de ce que Dieu veut bien nous en révéler, comme ici dans l’EMV, où encore une fois il ne se trouve aucune contradiction avec la foi catholique.

---> Marie est bien humaine, mais cependant la Reine des Anges : et autrement, on voit mal comment l'archange saint Gabriel serait venu se prosterner humblement devant elle, en l’honorant du titre de « Comblée de grâce », ce qui en grec ( « kékaritoméné » ) a la signification : « depuis toujours, jusqu’à toujours ».

---> Comment donc l’âme de la Reine des saints Anges du Ciel aurait pu ne pas être éveillée à la connaissance de Dieu dès son premier instant, par une vision privilégiée qui la fit également la Reine des prophètes ? L’inverse serait tout bonnement inconcevable.

---> Nouveau flop pour DGC.

 

 

"Cette mémoire d’une expérience antécédente à la vie consciente est
confirmée par le passage suivant, qui ajoute une nouveauté : « l’esprit de Marie » pendant le temps de sa vie terrestre « était au ciel », comme un parallèle du Verbe subsistant auprès du Père et recevant de lui la vision béatifique."

 

1 ) « Être au Ciel par l’esprit» est donc bien pour DGC le propre du Christ vivant auprès du Père, et non aussi celui du chrétien aimant Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces, de toute son âme et de tout son esprit.

---> Sauf que l’auteur est ici en totale contradiction avec l’enseignement biblique, ou bien il ne le connaît tout simplement pas. « Vous êtes morts, et votre vie est désormais cachée avec le Christ, en Dieu » (Colossiens 3,3), déclare saint Paul à tous ceux qui sont renés du baptême en Christ, leur enjoignant de « rechercher les choses d'en-haut, non celles de la terre » ;

---> Ce que DGC conteste, car pour lui : si notre vie est « désormais cachée avec le Christ, en Dieu » - c’est-à-dire au ciel - , cela voudrait forcément dire que les baptisés partageraient avec le Christ la vision béatifique dès cette terre. CQFD : saint Paul dirait là quelque-chose d’impossible et de faux.

---> Cependant, on n’attendait pas forcément de la part de notre petit professeur qu’il puisse donner des leçons à saint Paul, qui est la Bouche même du Christ.

2 ) Pour tenir de tels propos, DGC a dû également oublier d’étudier ce que disent les papes de Marie, et tout particulièrement le vénérable Pie XII, le 1er novembre 1950, lorsqu’il définie solennellement le dogme de l'assomption de la très sainte Vierge Marie en ces termes :

«C'est pourquoi l'auguste Mère de Dieu, unie de toute éternité à Jésus Christ, d'une manière mystérieuse, par "un même et unique décret" de prédestination, immaculée dans sa conception, Vierge très pure dans sa divine maternité, généreuse associée du Divin Rédempteur qui remporta un complet triomphe du péché et de ses suites, a enfin obtenu comme suprême couronnement de ses privilèges d'être gardée intacte de la corruption du sépulcre, en sorte que, comme son Fils, déjà auparavant, après sa victoire sur la mort, elle fut élevée dans son corps et dans son âme, à la gloire suprême du ciel où reine, elle resplendirait à la droite de son Fils, Roi immortel des siècles» (const. Ap. Munificentissimus deus, aas, 42 (1950), 768-769)

3 ) Il a dû enfin oublier d’étudier les écrits mystiques catholiques, et il n’y a pourtant qu’à lire ceux de la petite Thérèse de Lisieux, pour y découvrir que la sainte a bien eu conscience de commencer dès ici-bas « son ciel », sa vie avec Dieu, selon la parole de saint Paul :

« … Vous pourrez dire de moi : « Ce n’est pas en ce monde qu’elle vivait, mais au ciel, là où est son trésor » » ( Derniers entretiens, 12 août, 6 )

« Après tout, cela m’est bien égal de vivre ou de mourir. Je ne vois pas bien ce que j’aurai de plus après la mort que je n’aie déjà en cette vie. Je verrai le Bon Dieu, c’est vrai ! mais pour être avec Lui, j’y suis déjà tout à fait sur la terre. » ( Ibid. 15 mai, 7 )

« L’absence de Maman ne me faisait pas de peine le jour de ma première communion : le Ciel n’était-il pas dans mon âme, et Maman n’y avait-elle pas pris place depuis longtemps ? Ainsi en recevant la visite de Jésus, je recevais aussi celle de ma Mère chérie qui me bénissait se réjouissant de mon bonheur » (Ms A, 35rv).

« Jésus, ton ineffable image est l'astre qui guide mes pas Ah ! tu le sais, ton doux Visage est pour moi le Ciel ici-bas. » ( poème sur la Divine Face )

« Mon Frère, vous voyez que si je quitte déjà le champ de bataille, ce n’est pas avec le désir égoïste de me reposer, la pensée de la béatitude éternelle fait à peine tressaillir mon coeur, depuis longtemps la souffrance est devenue mon Ciel ici-bas et j’ai vraiment du mal à concevoir comment je pourrai m’acclimater dans un Pays où la joie règne sans aucun mélange de tristesse. Il faudra que Jésus transforme mon âme et lui donne la capacité de jouir, autrement je ne pourrai supporter les délices éternelles. »
( lettre à un prêtre missionnaire ).

---> De même, qui ouvrira les « Exercices spirituels » de sainte Gertrude d’Helfta constatera par lui-même combien cette grande mystique – et tant d’autres ! - vivait avec son esprit continuellement au ciel, tout comme dans une mesure incomparablement plus grande la sainte Mère de Dieu.

---> Et où donc pouvait être l’esprit de Celle qui était devenue l’Épouse de l’Esprit-Saint ? Dans les choux, peut-être ? Soyons sérieux.

---> Pour DGC, c’est encore un flop.

 

 

Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions

Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.