Des gestes ambigus dans l’EMV ? (suite et fin)
" À la fin de cette même conversation où « Jésus » a recommandé à Jean, témoin privilégié de ses sentiments de tristesse : « tu diras aux hommes que le Rédempteur a pleuré », il conclut, coupant court aux éventuelles objections :
« C’est pour ceux qui ont le cœur droit qu’a été donnée cette page évangélique inconnue et tellement, tellement explicative. » (VII, 157, 22)
---> Ce que DGC présente ici de manière très inexacte comme la conclusion du discours de Jésus à Jean : « (…) Tu diras cela, Jean, à ceux qui ne voudront voir en Moi qu'un homme, et à ceux qui ne verront en Moi qu'un esprit, à ceux qui nieront que j'ai subi la tentation... et la douleur... Tu diras aux hommes que le Rédempteur a pleuré... et qu'eux, les hommes, ont été rachetés aussi par mes larmes..." ( cf la fin du passage intégralement cité ci-dessus ) est en réalité le début du commentaire que Jésus fait ensuite sur tout ce passage, y soulignant avec quelle humble discrétion saint Jean ne rapporte pas, dans l'épisode de Jésus s'enfuyant sur la montagne après avoir refusé la royauté humaine, les faveurs particulière qu'il avait reçues de son divin Maître, en raison de son obéissance le mettant au-dessus des autres, et lui valant d'être appelé très justement : "Le disciple que Jésus aimait"
---> Voici ce fameux commentaire, qui suit immédiatement le dialogue précédent entre Jésus et Jean :
EMV 464.17 – Le témoignage du Bien-Aimé
( En rouge : la citation de DGC )
Jésus dit :
// "C’est pour ceux qui ont le cœur droit qu’a été donnée cette page évangélique, inconnue mais tellement éclairante ! // Jean, en écrivant son évangile après des dizaines d’années, fait une brève allusion à cet épisode, obéissant au désir de son Maître, dont il met en lumière plus que tout autre évangéliste la nature divine, il révèle aux hommes ce détail ignoré, et il le révèle avec cette retenue virginale qui enveloppait toutes ses actions et toutes ses paroles d'une pudeur humble et réservée.
Jean, mon confident pour les faits les plus graves de ma vie, ne s'est jamais pompeusement prévalu de ces faveurs que je lui faisais. Mais, au contraire, lisez attentivement, il semble souffrir de les révéler et dire : "Je dois dire cela parce que c'est une vérité qui exalte mon Seigneur, mais je vous demande pardon de devoir montrer que je suis seul à la connaître" et c'est par des paroles concises qu'il fait allusion au détail connu de lui seul. »
(...)
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---> Effectivement, saint Jean ne nous rapporte uniquement que l'élément essentiel de ce piège diabolique tendu sous les pas du Christ et de ses disciples : Jésus, ayant refusé la royauté temporelle, avait fui tout seul, dans la montagne. ( Jean 6,15 ).
---> Nous n’apprenons pas dans son Evangile ce qu'il est dit de Jean dans l'EMV, seul à comprendre vraiment son Maître, car il était trop humble pour en parler et se mettre ainsi en valeur.
---> Seuls ceux qui ont le cœur droit pourront comprendre ici cette préférence de Jésus pour son apôtre Jean, ayant su par son extrême innocence de petit enfant échapper complètement à l'illusion ce piège sournois, tendu devant ses pas, et rejoindre héroïquement son Maître en qui il croit, pour Le consoler dans la peine, quand les autres restaient au loin, car ils n’y comprenaient rien, ou souhaitaient carrément L’abandonner.
---> Quant à la tendresse de Jésus pour son cher petit Jean, elle manifeste bien que, pour ceux qui savent retrouver la plus complète pureté de l’enfance spirituelle, Jésus est aussi tendre que l’était sa Mère, la très sainte Vierge Marie, avec son petit Enfant nouveau-né, ou qu’une poule avec ses poussins. ( Luc 13,34 )
---> Bien sûr : dans cet épisode, saint Jean a du se mouiller un peu, mais DGC quant à lui, fait un flop.
" Jésus multiplie les baisers, qui peuvent avoir, lorsqu’ils ne sont pas de simples témoignages d’affection, des effets thérapeutiques ou illuminatifs ou qui constituent de véritables gestes sacrés, pour ne pas dire sacramentels. L’extrait suivant, qui rapporte les circonstances où « Jésus » aurait envoyé ses disciples baptiser pour la première fois, mérite d’être cité intégralement. "
---> À la bonne heure ! Une fois n'est pas coutume : l'auteur se lance dans une citation intégrale. Cependant, nous ne devons pas avoir tout à fait la même notion d' "intégralité", puisque l'auteur va en réalité ne citer que l'extrême fin de ce merveilleux passage, où l'on découvre une scène si rare, correspondant à cette phrase de saint Jean (4,2) : "À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples."
---> On ne peut donc manquer cette occasion de le citer intégralement ( vraiment intégralement ), car ça tombe très bien : nous en avons justement le temps et l'intérêt.
EMV 119.1 - Les discours de la Belle Eau : "Je suis le Seigneur ton Dieu". Jésus baptise comme Jean.
( En rouge entre les // : la citation "exhaustive" de DGC )
Aujourd'hui l'assistance d'hier a presque doublé. Il y a aussi des personnes qui ne sont pas de milieu populaire, Certains sont venus à dos d'âne et prennent leur repas sous le hangar. En attendant le Maître, ils ont attaché leurs montures aux poteaux.
La journée est froide, mais sereine. Les gens parlent entre eux, et ceux qui sont les mieux informés expliquent qui Il est et pourquoi le Maître parle à cet endroit. Quelqu'un dit :
"Mais est-il plus que Jean ?"
"Non. Il est différent. J'appartenais à Jean : lui est le Précurseur et la voix de la justice. Celui-ci, c'est le Messie : c'est la voix de la sagesse et de la miséricorde."
"Comment le sais-tu ?" demandent plusieurs.
"Ce sont trois disciples attachés à Jean le Baptiste qui me l'ont dit. Si vous saviez ! Ils l'ont vu naître. Pensez : il est né de la lumière. C'était une lumière tellement forte, qu'eux qui étaient bergers, se sont sauvés hors du bercail au milieu des animaux affolés et terrorisés. Ils ont vu Bethléem tout en feu et puis du ciel sont venus ici-bas des anges. Avec leurs ailes, ils ont éteint le feu. Par terre, il y avait Lui, l'Enfant né de la lumière. Tout le feu est devenu une étoile..."
"Mais non, ce n'est pas ça."
"Oui, c'est comme ça. C'est ce que m'a dit, quand j'étais enfant un homme qui était palefrenier à Bethléem. Maintenant que le Messie est devenu homme, il s'en vante." ( On voit bien ici quelle est la genèse d'un récit apocryphe, ndt )
"Non, ce n'est pas non plus cela. L'étoile est venue plus tard. Elle est venue avec les Mages d'Orient. L'un d'eux était parent de Salomon et par conséquent du Messie, car Lui est de la race de David et David était le père de Salomon. Salomon s'éprit de la reine de Saba parce qu’elle était belle et à cause des présents qu'elle lui avait apportés. Elle en eut un fils qui est de Judée, tout en étant d'au-delà du Nil."
"Mais, qu'est-ce que tu racontes. Tu es fou ?!"
"Non. Tu veux dire que ce n'est pas vrai qu'il lui apporta, lui le parent, des aromates, comme c'est l'usage entre rois de cette lignée ?"
"Moi, je sais ce qu'il en est, dit un autre. C'est ainsi, Je sais car j'ai pour ami Isaac, l'un des bergers, Donc l'Enfant est né dans une étable de la maison de David. C'était la prophétie."
"Mais, n'est-il pas de Nazareth ?"
"Laissez-moi parler. Il est né à Bethléem parce qu'il est de la race de David, et c'était au temps de l'édit. Les bergers ont vu une lumière, la plus belle qui ait existé. Le plus jeune, parce qu’il était innocent, fut le premier à voir l'ange du Seigneur. Sa voix harmonieuse comme une harpe, disait : "Le Sauveur est né. Allez et adorez", et puis des anges, et encore des anges chantaient "Gloire à Dieu et paix aux hommes bons". Et les bergers allèrent et virent un tout petit enfant dans une mangeoire entre un bœuf et un âne, la Mère et le père. Et ils l'adorèrent et puis ils l'amenèrent dans la maison d'une brave femme. Et l'Enfant grandissait, comme tous les enfants, beau, gentil, tout amour. Et puis il vint des Mages d'au-delà de l'Euphrate et du Nil, parce qu'il avaient vu une étoile et reconnu en elle l'étoile de Balaam. Mais l'Enfant était déjà capable de marcher. Le roi Hérode ordonna l'extermination par jalousie à l'égard du futur roi. Mais l'ange du Seigneur avait annoncé le danger.
Les enfants de Bethléem moururent, mais pas Lui qui s'était enfui plus loin que Matarea. Et puis, Il revint à Nazareth pour faire le menuisier. Arrivé à son temps, après que le Baptiste, son cousin, l'eut annoncé, il a commencé sa mission et d'abord il a cherché ses bergers. Il a guéri Isaac de la paralysie, après trente années d'infirmité. Isaac est infatigable pour l'annoncer. Voilà."
"Mais les trois disciples du Baptiste m'ont dit exactement ces paroles !" dit le premier, mortifié...
"Et elles sont vraies. Ce qui ne l'est pas, c'est la description du palefrenier. Il s'en vante ? Il ferait bien de dire aux Bethléemites d'être bons. Il n'a pu prêcher ni à Bethléem ni à Jérusalem."
"Oui ! Mais penses-donc si les scribes et les pharisiens veulent de ses paroles ! Ce sont des vipères et des hyènes, comme les appelle le Baptiste."
"Moi, je voudrais guérir. Vois-tu ? J'ai une jambe gangrenée. J'ai souffert mortellement pour venir ici à dos de bourrique, mais je l'avais cherché à Sion et il n'y était plus..." dit quelqu'un.
"Ils l'ont menacé de mort..." dit un autre.
"Chiens !"
"Oui, d'où viens-tu ?"
"De Lidda."
"Longue route !"
"Moi... moi, je voudrais Lui dire mon erreur ... Je l'ai dite au Baptiste, mais je me suis sauvé, tant il m'a adressé de reproches. Je pense ne pouvoir plus être pardonné..." dit encore un autre.
"Qu'as-tu donc fait ?"
"Beaucoup de mal. Je le Lui dirai. Qu'en dites-vous ? Me maudira-t-il ?"
"Non. Je l'ai entendu parler à Bethsaïda. Je m'y trouvais par hasard, Quelles paroles !!! Il parlait d'une pécheresse. Ah ! j'aurais presque voulu être elle pour les mériter !..."dit un vieillard imposant.
"Le voilà qui vient " crient plusieurs voix.
"Miséricorde ! J'ai honte !" dit le coupable et il va s'enfuir.
"Où fuis-tu, mon fils ? As-tu le cœur si noir pour haïr la Lumière au point de devoir la fuir ? As-tu tellement péché que tu aies peur de Moi : le Pardon ? Mais quel péché peux-tu avoir commis ? Même si tu avais tué Dieu, tu ne devrais pas craindre, si tu as en toi un vrai repentir. Ne pleure pas ! Ou plutôt, viens, pleurons ensemble." Jésus qui, en levant la main a arrêté sa fuite, le serre maintenant contre Lui.* Puis il se tourne vers ceux qui attendent et leur dit : "Un moment seulement, pour soulager ce cœur, et puis je viens à vous."
Il s'éloigne de la maison, se heurtant, en, tournant au coin, à la femme voilée qui est à son poste d'écoute. Jésus la regarde un moment fixement, puis il fait encore une dizaine de pas et s'arrête. "Qu'as-tu fait, fils ?"
L'homme tombe à genoux. C'est un homme d'une cinquantaine d'années. Un visage brûlé par les passions et dévasté par un tourment secret. Il tend les bras et crie :
"Pour dépenser avec les femmes tout l’héritage paternel, j'ai tué ma mère et mon frère... Je n'ai plus eu de paix... Ma nourriture... du sang ! Mon sommeil... un cauchemar ...Mon plaisir ... Ah ! sur le sein des femmes, dans leur cri luxurieux, je sentais le cadavre glacé de ma mère morte, et le râle de mon frère empoisonné. Maudites les femmes de plaisir : aspics, méduses, murènes insatiables, ruine, ruine, ma ruine !"
"Ne maudis pas. Moi je ne te maudis pas..."
"Tu ne me maudis pas ?"
"Non. Je pleure et je prends sur Moi ton péché !... Comme il est lourd ! Il me brise les membres, mais je le serre étroitement, pour le consumer à ta place... et à toi, je donne le pardon. Oui. Je te remets ton grand péché."
Il étend les mains sur la tête de l'homme qui sanglote et le prie :
"Père, pour lui aussi mon sang sera versé. En attendant voici mes larmes et ma prière. Père, pardonne car il s'est repenti. Ton Fils, au jugement duquel tout est remis le veut !..."
Il reste encore quelques minutes ainsi, puis il se penche, relève l'homme et lui dit :
"La faute est remise, À toi, maintenant d'expier par une vie de pénitence ce qui reste de ton délit."
"Est-ce que Dieu m'a pardonné ? Et ma mère ? et mon frère ?"
"Ce que Dieu pardonne, tous le pardonnent. Va et ne pèche jamais plus."
L'homme pleure plus fort et Lui baise la main, Jésus le laisse à ses larmes. Il revient à la maison. La femme voilée semble vouloir aller à sa rencontre, mais ensuite, elle baisse la tête et ne bouge pas. Jésus passe devant elle sans la regarder.
Il a gagné sa place, Il parle :
"Une âme est revenue au Seigneur Bénie soit sa toute puissance qui arrache à l'enlacement du démon les âmes qu'Il a créées et les remet sur le chemin du Ciel Pourquoi cette âme s'était-elle perdue, Parce qu'elle avait perdu de vue la Loi.
Il est dit dans le Livre que le Seigneur se manifesta sur le Sinaï dans toute sa terrible puissance pour dire aussi par elle : "Je suis Dieu. Voici ma volonté. Voilà les foudres toutes prêtes pour ceux qui seront rebelles au vouloir de Dieu". Et avant de parler, Il prescrivit que personne du peuple ne montât pour contempler Celui qui est, et que même les prêtres se purifiassent avant de s'approcher de la limite fixée par Dieu, pour n'être pas frappés. Cela, parce que c'était le temps de la justice et de l'épreuve. Les Cieux étaient fermés comme par la pierre sur le mystère du Ciel et sur le courroux de Dieu, et seules les flèches de la justice tombaient du Ciel sur les fils coupables. Mais maintenant, non. Maintenant le Juste est venu accomplir toute justice. Il est arrivé le temps où, sans foudre et sans limites, la Parole Divine parle à l'homme, pour donner à l'homme la Grâce et la Vie.
La première parole du Père et Seigneur est celle-ci : "Je suis le Seigneur ton Dieu".
Il n'est pas un instant du jour où cette parole ne résonne et ne soit manifestée par la voix et le doigt de Dieu. Où ? Partout... Tout ne cesse de le dire. Depuis l'herbe jusqu'à l'étoile, de l'eau au feu, de la laine à la nourriture, de la lumière aux ténèbres, de la santé à la maladie, de la richesse à la pauvreté. Tout le dit : "Je suis le Seigneur. C'est par Moi que tu as ceci. Une de mes pensées te le donne, une autre te l'enlève. Il n'est pas d'armée puissante ni de défense qui puisse te faire échapper à ma volonté". Elle crie dans la voix du vent, elle chante dans le murmure de l'eau, elle se répand dans le parfum des fleurs. Elle se grave sur le sommet des monts. Elle murmure, elle parle, elle appelle, elle crie dans les consciences : "Je suis le Seigneur ton Dieu".
Ne l'oubliez jamais ! Ne fermez pas vos yeux, vos oreilles, n'étranglez pas votre conscience pour ne pas l'entendre, cette parole. Elle n'en existe pas moins. Le moment vient où sur le mur de la salle du festin, ou sur les flots déchaînés de la mer, sur les lèvres rieuses de l'enfant ou sur la pâleur du vieillard qui va mourir, sur la rose parfumée ou dans le tombeau fétide, elle arrive, écrite par le doigt de feu de Dieu. Il vient un moment où, dans l'ivresse du vin et des plaisirs, dans le tourbillon des affaires, dans le repos de la nuit, dans une promenade solitaire, elle élève la voix et dit : "Je suis le Seigneur ton Dieu" et cette chair que tu baises avidement, cette nourriture que tu avales goulûment, et cet or que ton avarice accumule, et ce lit où tu restes paresseusement, et le silence, et la solitude et le sommeil, rien ne peut la faire taire.
"Je suis le Seigneur ton Dieu", le Compagnon qui ne t'abandonne pas, l'Hôte que tu ne peux chasser. Es-tu bon ? Voici que l'hôte et compagnon est le bon Ami. Es-tu pervers et coupable ? Voilà que l'hôte et compagnon devient le Roi irrité et ne donne pas la paix. Mais Il ne quitte pas, ne quitte pas, ne quitte pas. Il n'est permis qu'aux damnés de se séparer de Dieu. Mais la séparation est le tourment inapaisable et éternel.
"Je suis le Seigneur ton Dieu" et j’ajoute "qui t'a tiré de la terre d'Égypte, de la maison de l'esclavage". Oh ! combien en vérité maintenant, je le dit avec justesse ! De quelle Égypte, de quelle Égypte te tire-t-Il pour t'amener à la terre promise qui n'est pas ce lieu-ci, mais le Ciel ! L'éternel Royaume du Seigneur où il n'y aura plus de faim ni de soif, de froid ni de mort, mais où tout ruissellera de joie et de paix, et où tout esprit sera rassasié de paix et de joie.
C'est à la vraie servitude que maintenant Il vous arrache. Voici le Libérateur. C'est Moi. Je viens briser vos chaînes. Tout dominateur humain peut connaître la mort, et par sa mort les peuples esclaves recouvrer leur liberté. Mais Satan ne meurt pas. Il est éternel. C'est le dominateur qui vous a mis dans les fers pour vous traîner où il le veut. Le péché est en vous et le péché est la chaîne par laquelle Satan vous tient. Je viens briser la chaîne. C'est au nom du Père que je viens et c'est aussi mon désir. C'est pour que s'accomplisse la promesse qui n'a pas été comprise : "Je t'ai tiré de l'Égypte et de l'esclavage".
C'est maintenant qu'elle a son accomplissement spirituel. Le Seigneur votre Dieu vous enlève à la terre de l'idole qui séduisit les Premiers Parents, Il vous arrache à l'esclavage de la faute, Il vous revêt de la Grâce, Il vous admet à son Royaume. En vérité je vous dis que ceux qui viendront à Moi pourront, dans la douceur de la voix paternelle, entendre le Très-Haut dire en leur cœur bienheureux: "Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'attire à Moi libre et heureux".
Venez, Tournez vers le Seigneur votre cœur et votre visage, votre prière et votre volonté. L'heure de la Grâce est venue."
Jésus a terminé. Il passe en bénissant et en caressant une petite vieille et une enfant toute brune et toute rieuse.
"Guéris-moi, Maître. J'ai si mal !" dit le malade qui a la gangrène.
"L'âme d'abord. L'âme d'abord. Fais pénitence..."
"Donne-moi le baptême comme Jean. Je ne puis aller à lui. Je suis malade."
"Viens."
Jésus descend vers le fleuve qui est au-delà de deux prés très grands et d'un bois qui le cache. Il se déchausse, et de même l'homme qui s'est traîné là avec ses béquilles. Ils descendent à la rive et Jésus, faisant une coupe de ses deux mains réunies, répand l'eau sur la tête de l'homme qui est dans l'eau jusqu'à mi-jambe.
"Maintenant, enlève les bandes" commande Jésus pendant qu'il remonte sur le sentier.
L'homme obéit. La jambe est guérie. La foule crie de stupeur.
"Moi aussi !"
"Moi aussi."
"Moi aussi, le baptême de tes mains !" crient-ils, nombreux.
Jésus, qui est déjà à mi-chemin, se retourne :
"Demain. Maintenant partez et soyez bons. La paix soit avec vous."
Tout se termine et Jésus revient à la maison dans la cuisine déjà sombre bien que ce ne soient encore que les premières heures de l'après-midi.
Les disciples s'empressent autour de Lui. Et Pierre demande :
"Cet homme que tu as emmené derrière la maison, qu'est-ce qu'il avait ?"
"Besoin de purification."
"Il n'est pourtant pas revenu et n'a pas demandé le baptême."
"Il est allé où je l'ai envoyé."
"Où ?"
"À l'expiation, Pierre."
"En prison ?"
"Non, à la pénitence pour le reste de sa vie."
"Alors ce n'est pas avec l'eau qu'on purifie ?"
"Les larmes aussi, c'est de l'eau."
"C'est vrai. Maintenant que tu as fait un miracle, qui sait combien viendront !… Ils étaient déjà le double aujourd'hui..."
"Oui. Si je devais tout faire, je ne le pourrais pas. // C'est vous qui baptiserez. D'abord un à la fois, puis vous serez à deux, à trois, à plusieurs. Et Moi je prêcherai et je guérirai les malades et les coupables."
"Nous, baptiser ? Oh ! moi, je n'en suis pas digne ! Enlève-moi, Seigneur, cette mission ! C'est moi qui ai besoin d'être baptisé !"
Pierre est à genoux et supplie.
Mais Jésus se penche et dit :
"C'est justement toi qui baptiseras, le premier. Dès demain."
"Non, Seigneur ! Comment ferai-je si je suis plus noir que cette cheminée ?"
Jésus sourit de l'humble sincérité de l'apôtre qui est à genoux contre ses genoux, sur lesquels il tient jointes ses deux grosses mains de pêcheur. Ensuite, il le baise au front à la limite des cheveux grisonnants qui se hérissent plutôt qu'ils ne frisent : "Voilà. Je te baptise d'un baiser. Es-tu content ?"
"Je ferais tout de suite un autre péché pour avoir un autre baiser !"
"Pour ça, non. On ne se moque pas de Dieu en abusant de ses dons."
"Et à moi, tu ne donnes pas un baiser ? J'ai bien encore quelque péché." dit l'Iscariote.
Jésus le regarde fixement. Son regard si mobile passe de la lumière joyeuse qui l'éclairait pendant qu'il parlait à Pierre, à une ombre sévère, je dirais de lassitude, et il dit : "Oui... à toi aussi. Viens. Je ne suis injuste avec personne. Sois bon, Judas. Si tu voulais !... Tu es jeune. Toute une vie devant toi pour monter sans cesse jusqu'à la perfection de la sainteté..." et il le baise.
"À ton tour, maintenant, Simon, mon ami.
Et toi, Matthieu, ma victoire.
Et toi, sage Barthélemy.
Et toi, fidèle Philippe.
Et toi, Thomas, à la joyeuse volonté.
Viens. André à l'activité silencieuse.
Et toi, Jacques de la première rencontre.
Et maintenant toi, (Jean) joie de ton Maître.
Et toi. Jude, compagnon d'enfance et de jeunesse.
Et toi, Jacques, qui me rappelle le Juste dans ton physique et par ton cœur.
Voilà. tous, tous...
Mais rappelez-vous que si mon amour est multiple, il demande aussi votre bonne volonté. Un pas de plus en avant dans votre vie de mes disciples vous le ferez à partir de demain. Mais pensez que chaque pas en avant est un honneur, une obligation." //
"Maître... dit Pierre, un jour tu as dit à Jean, Jacques, André et moi, que tu nous aurais enseigné à prier. Je pense que si nous priions comme tu pries, nous pourrions être capables et dignes du travail que tu nous demandes."
"Je t'ai aussi répondu, alors : "Quand vous serez suffisamment formés, je vous apprendrai la prière sublime. Pour vous laisser ma prière. Mais elle aussi ne sera rien du tout si elle n'est dite qu'avec les lèvres. Pour l'heure, élevez-vous, avec l'âme et la volonté, vers Dieu. La prière est un don que Dieu concède à l'homme et que l'homme donne à Dieu"
"Et comment ? Nous ne sommes pas encore dignes de prier ? Israël tout entier prie..." dit l'Iscariote.
"Oui, Judas, mais tu vois, d'après ses œuvres comment prie Israël, Je ne veux pas faire de vous des traîtres. Qui ne prie qu'extérieurement sans dispositions intérieures, s'oppose au bien, c'est un traître."
"Et les miracles, demande toujours Judas, quand est-ce que tu nous les feras faire ?"
"Nous, des miracles, nous ? Miséricorde éternelle ! Nous buvons pourtant de l'eau pure ! Nous, des miracles ? Mais, garçon, tu divagues ?" Pierre est scandalisé, effrayé, hors de lui-même.
"Il nous l'a dit, en Judée. N'est-il pas vrai, peut-être ?"
"Oui, que c'est vrai. Je l'ai dit et vous en ferez. Mais tant que vous serez trop charnels, vous n'aurez pas de miracles."
"Nous ferons des jeûnes." dit l’Iscariote.
"Inutile. Par la chair, j'entends les passions dépravées, la triple faim et, dans le sillage de cette perfide trinité, la cohorte de ses vices... Pareils aux enfants d'une déshonorante bigamie, l'orgueil de l'esprit engendre, avec la convoitise de la chair et de la domination, tous les maux qui se trouvent dans l'homme et dans le monde."
"Nous, pour Toi, nous avons quitté tout ce que nous avions." réplique Judas.
"Mais pas vous-mêmes."
"Nous devons mourir, alors ? Pour être avec Toi, nous le ferons, moi, du moins..."
"Non. Je ne demande pas votre mort matérielle. Je demande que meurent en vous les tendances animales et sataniques, et elles ne meurent pas tant que la chair garde ses désirs, tant que le mensonge, l'orgueil, la colère, la fierté, la gourmandise, l'avarice, la paresse demeurent en vous. "
"Nous sommes tellement hommes à côté de Toi tellement saint !" murmure Barthélemy.
"Et il a toujours été aussi saint. Nous pouvons le dire." affirme le cousin Jacques.
"Lui sait comme nous sommes..., dit Jean. Nous ne devons pas être abattus pour cela. Mais Lui dire seulement : donne-nous, jour après jour, la force de te servir. Si nous disions : "Nous sommes sans péché" nous serions trompés et trompeurs. De qui donc ? De nous-mêmes qui savons ce que nous sommes, même si nous ne voulons pas le dire ? De Dieu que l'on ne trompe pas ? Mais si nous disons : "Nous sommes faibles et pécheurs. Viens à notre aide avec ta force et ton pardon" Dieu, alors, ne nous décevra pas, et dans sa bonté et sa justice, Il nous pardonnera et nous purifiera de l'iniquité de nos pauvres cœurs."
"Tu es bienheureux, Jean, puisque la Vérité parle par tes lèvres qui ont le parfum de l'innocence et ne donnent de baiser qu'à l'adorable Amour."
Ce disant, Jésus se lève et attire sur son cœur le préféré qui a parlé de son coin obscur.
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** Encore un geste de tendresse oublié par DGC ! Horreur, malheur ! Il faut incontinent l'en prévenir ! :)
---> Mais peut-être que l'auteur n'a pas juger bon de le citer, car il sentait que cela tournerait trop facilement en sa défaveur : en effet, combien de saints - à commencer par saint Paul ( Rom 12,15 )- ont pleuré avec ceux qui pleuraient, et ont serré dans leurs bras ceux qui avaient besoin de ce réconfort.
---> "C'est vrai. Maintenant que tu as fait un miracle, qui sait combien viendront !… Ils étaient déjà le double aujourd'hui..." "Oui. Si je devais tout faire, je ne le pourrais pas" :
---> Ce court échange entre Pierre et Jésus donne la clef de cet épisode : Jésus passait son temps à guérir les malades qui venaient à Lui en très grand nombre. Et s'Il s'était mis aussi à baptiser Lui-même les foules, il n'aurait pas suffit d'un seul Christ pour continuer tout ce ministère ! La tâche étant bien trop vaste, Jésus délégua celle de baptiser à ses disciples, conformément à Jean 4,2 : "À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples."
" En une matière aussi grave que le baptême – pensons à la ferveur apocalyptique du baptiste au Jourdain – on est frappé par la désinvolture des personnages, qui confine au ridicule – à moins de faire naître une inquiétude. Le spirituel, tel que l’entend Maria Valtorta, ne passe-t-il que par des gestes de tendresse et d’intimité humains ? Dans ce cas, pourquoi cette coutume, au lieu d’être établie comme règle dans l’Eglise, en est-elle fermement rejetée ? N’y a-t-il pas un danger, à diffuser cet ouvrage en en défendant un impossible caractère sacré, que des fidèles trouvent normale l’attitude intrusive ou impudique d’un directeur spirituel ? "
1 ) Désinvolture ?
---> L'auteur est frappé d’égarement à cause de son orgueil, et ne sait même plus lire correctement un texte. Une petite « leçon pour les nuls » s’impose donc ici pour lui :
---> C’est ici en réalité tout l’inverse de la désinvolture, puisqu’il s’agit au contraire de la crainte excessive de Pierre et des apôtres qui, se sentant indignes de baptiser eux-mêmes, tremblent de devoir accomplir ce geste si incroyablement solennel, déterminant pour le salut des hommes…
---> Ce sur quoi, Jésus les rassure tendrement, et chasse leur crainte - et non sans un brin d’humour, pour tempérer le sérieux dont Il ne se départit jamais : « Voilà. Je te baptise d'un baiser. Es-tu content ?
---> Les apôtres iront donc baptiser, non parce que le baptême ne serait finalement pas grand chose, ni non plus parce qu'ils en seraient dignes, mais parce que ce sera leur mission de continuateurs du Christ, idée qui leur fait encore peur.
---> Or, des enfants qui ont peur ont besoin d'un baiser de leur papa pour les rassurer, ce que l'auteur qualifie de geste "ridicule", et on lui en laisse l'entière responsabilité.
---> De même, les chrétiens ne vont pas communier parce qu'ils en sont dignes, mais parce qu'ils en ont besoin. Et s'ils se sont confessés, ils n'ont pas besoin d'avoir peur de communier !
---> Cela n'a tellement rien à voir avec de la désinvolture, que les craintes de Pierre ressurgissent dès que Judas demande à Jésus de leur donner le pouvoir d'accomplir des miracles, comme Il l'avait promis.
---> Et Jésus, qui ne fait jamais rien à la légère, diffère encore de leur donner ce pouvoir : "Oui, que c'est vrai. Je l'ai dit et vous en ferez. Mais tant que vous serez trop charnels, vous n'aurez pas de miracles.", ce qui est encore une fois tout l'opposé de la désinvolture.
---> Si c’était vraiment de la « désinvolture » d’agir ainsi, alors : est-ce que cela en serait aussi de la part de la très sainte Vierge Marie, distribuant des baisers à chacune des petites voyantes, lors de l’apparition de l’Île-Bouchard ? La sainte Vierge aurait-elle donc le droit d'être une très tendre Mère avec les quatre petites voyantes, alors que le Christ n'aurait certainement pas le droit de se montrer un très tendre Père à l'égard de ses apôtres ?
---> Affirmant cela, c'est l'auteur lui seul qui se couvre de ridicule !
---> Si c'est de la désinvolture, alors en est-ce donc aussi quand la petite Thérèse de Lisieux, avec un fin trait d'humour non dissimulé, compare sa consécration religieuse à un sacrement de mariage avec le Christ, allant dans ses manuscrits jusqu'à publier un faire-part, comme pour tous les mariages normaux ici-bas ?
---> Manquerait-elle elle-aussi au respect dû aux sacrements, contrairement à l'exemple plein d'une solennelle gravité, donné par le Précurseur du Christ ?
---> Jean le Baptiste prêchait un baptême de repentir, et non d’amour unitif avec Dieu : « Jean le Baptiste ne mangeait ni ne buvait, alors que les pharisiens traitaient le Christ de glouton et d’ivrogne » ( Luc 7,33 ). Jamais on n’aurait rencontré le Précurseur du Christ à des noces, comme on y trouva Jésus, invité avec sa mère et ses disciples ( Jean 2 ), en raison du fait que lui n’était pas le Prophète de la Miséricorde, tout empreint de douceur, comme Jésus l’était.
2 ) Un baiser à caractère sacramentel ?
---> Pas davantage : DGC ne comprend pas le délicieux brin d’humour tempérant le sérieux de Jésus, et qui transparaît dans ce passage où le Christ compare son simple geste d’amour paternel visant à rassurer et à redonner confiance, avec un « baptême » pris au sens figuré, mais non pas sans une certaine raison cependant, quant à l’effet de ce baiser : car être certain d’être tendrement aimé par Dieu Lui-même donne le courage et l’audace pour tous les dépassements de soi.
---> Or, n’en est-il pas ainsi du Baptême et de l’Eucharistie ? Si vraiment le Dieu Incarné, Source de tous les Sacrements, nous embrasse de ses propres lèvres, ne sentons-nous pas nous pousser des ailes comme les apôtres, afin d’accomplir quelque mission que Jésus puisse nous confier ?
---> Si le Christ, pour pallier au fait de son absence visible, poussa l’inventivité de son Amour jusqu’à nous rejoindre dans l’Eucharistie sous des apparences comestibles afin d’être près de nous, en nous, et de nous combler ainsi de son tendre Amour malgré notre exil loin de Lui, l’Époux de nos âmes, comment aurait-Il pu se priver d’embrasser paternellement ses disciples, alors qu’Il le pouvait alors sans aucun obstacle, étant bien visiblement près d’eux, en chair et en os ?
---> Qui peut le plus peut aussi le moins, c’est absolument évident : sauf pour l’auteur.
3 ) Attitude intrusive ou impudique ?
---> Si tel est le cas, alors : que DGC pense à contacter au plus vite les hautes autorités ecclésiastiques, afin de faire définitivement interdire un livre aussi subversif que les manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, où l'on apprend comment un évêque ( !!! ) combla de caresses une jeune fille ( !!! ) ( Thérèse, qui pleurait de ne pouvoir entrer aussitôt au Carmel ), qui en fut visiblement tellement traumatisée qu’elle ne put s’empêcher par la suite de "multiplier les scènes d’embrassades avec ses grandes sœurs", et cela au sein même de la clôture monastique du Carmel ! ( cf les derniers entretiens ).
---> Mais il n’y a rien à y faire : chassez l’abbé Guérin de l’esprit de DGC, et il revient aussitôt au galop ! Les baisers forcés, intrusifs et impudiques du fondateur de la communauté de saint Martin ont à ce point traumatisé ( personnellement ? ) l’auteur, que désormais : alors même qu’on voit pourtant Jésus embrasser les petits enfants ( Marc 10,16 ), ou bien encore recevoir le baiser de Judas ( Luc 22,47 ) – ce qui indique une certaine habitude dans ce geste du traître, perverti par ce dernier en cette occasion – , toute marque d’une chaste tendresse de la part de Jésus envers ses disciples sera interprétée comme un viol, comme une dérive homosexuelle ou sectaire, ou que sais-je…
---> Les seuls qui auraient traité cette scène tellement candide et innocente d’ « intrusive et impudique » sont les mêmes qui traitèrent saint Jean Baptiste de « possédé » en raison de sa grande ascèse ( Luc 7,33 ) ! Nous arrivons grâce à DGC aux confins de l’absurde, vu l’évidence du caractère tellement innocent et bon enfant de cette scène si touchante, où Jésus manifeste avec tant de douceur ce qu’Il est : un vrai Père pour ses fils, au sens très fort du terme.
---> Le spirituel, dans l’œuvre de Maria Valtorta, ne passe certainement pas uniquement par des gestes de tendresse et d’intimité humains : c’est DGC qui isole volontairement ces derniers, pour en faire le recensement, afin de mieux ensuite s’en scandaliser d’une manière on ne peut plus stupide, sans même faire la moindre analyse du contexte.
---> Sans cesse, du début à la fin, cette œuvre monumentale relate tout ce qui est si incomparablement spirituel dans les Paroles et les actes du Christ, c’est même ce qui en fait le principal intérêt et motive le lecteur à la lire avec passion : le nier est aussi stupide que de ne pas voir un éléphant dans un couloir ! Mais quelle importance pour DGC : avec lui, "plus c’est gros, et plus ça passe".
---> La confusion de DGC devient totale, lorsqu’il se prend une nouvelle fois pour l’exemple même de ce que devait être le Christ sur la terre qui devrait, selon lui, ne servir de Modèle qu’à la vocation de « père spirituel bénédictin » : or nous avons déjà évoqué précédemment le fait que Jésus est le parfait Modèle pour toutes les nobles vocations humaines, y compris celle de père, de mère, d’époux ( même vécu très chastement, comme Marie et Joseph ), de prêtre bien sûr, de guide spirituel, d’exorciste, de missionnaire, de docteur, de martyr, etc…
---> Par exemple, Jésus ne répond pas aux pharisiens : « Tant que le directeur spirituel est avec eux, ses compagnons ne peuvent pas jeûner », mais bien plutôt : « Tant que l’Époux est avec eux, les compagnons de l’Époux ne peuvent pas jeûner, mais viendra un jour où Il leur sera enlevé, et alors : ils jeûneront » ( Matt 9,15 )
---> Or un père spirituel classique n'est pas l'Epoux !!! On n'entre pas en religion pour des "noces mystiques" avec son père spirituel ! Ce n'est pourtant pas bien difficile à comprendre.
---> Et non, voir le Christ, ce n’est pas voir DGC ( et réciproquement ). Car « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m’est un frère, une sœur, une mère » ( Matt 12,50 ) et on peut rajouter aussi : « un ami » ( Jean 15,15 ).
---> Or si une mère n’embrassait jamais ses petits enfants, quel genre de mère dégénérée serait-ce donc là ? De même, un ami n’ayant jamais aucun geste concret de tendresse pour son ami, quel genre d’ « ami » serait-ce là ?
---> L’élitisme puritain et frigide de DGC éclate ici au grand jour : pour lui, l’Incarnation du Christ ne serait pas là pour servir d’Exemple suprême à tous les hommes, mais seulement au tout petit nombre des religieux choisis par le Christ pour diriger les âmes, et c’est tout : le reste de l'humanité ne serait guère plus semble-t-il qu'un troupeau de moutons bêlants, qu'il s'agirait de diriger avec fermeté.
---> Oui mais voilà : Jésus est précisément l'Agneau de Dieu, en même temps qu'Il est le Pasteur, sans mépris pour le reste du troupeau dont Il est le Modèle.
---> Or le Christ, davantage qu’un simple « directeur spirituel », est également ici, dans ce passage : l’Ami qui rassure et réconforte, le Père qui encourage et éduque tendrement, l’Époux qui peut se permettre - comme ici - tout ce qui ne blesse pas sa chasteté absolue.
---> Encore une fois : Jésus avait des passions humaines parfaites, sans péché, et il était donc normal qu’Il s’en serve dans la très juste mesure où on Le voit le faire au fil de l’œuvre : autrement, son Incarnation en aurait été amputée d’autant, et Il aurait été d’autant moins Homme, ce qui serait absurde. Jamais homme n’a été davantage Homme que Jésus : Il ne s’est pas incarné, pour dénoncer ensuite le fruit de son Incarnation - ses passions humaines - comme étant mauvaises.
---> « Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimé » ( Jean 15,12 ), nous commande Jésus : ainsi, les directeurs spirituels religieux trouveront en Lui le Modèle parfait de leur si utile et belle vocation, mais sans pour autant imiter tous ses gestes de tendresse, car ces personnes, bien que consacrées, sont toujours concernées par le péché, et leur rôle n’est pas de fonder une famille : ils ont un évident devoir de réserve, afin de ne pas empiéter sur l’amour que l’on doit au Christ.
---> Personne ne peut prétendre ( comme DGC ) résumer à lui tout seul ce qu'est le Christ, et le prêtre n’agit « in Personna Christi » fort heureusement que lorsqu’il consacre et dispense les sacrements : autrement, il faudrait passer son temps à l’adorer, or on n'adore pas le pauvre homme pécheur qu'il ne cesse d'être, malgré son sacerdoce.
Conclusion :
---> Dans le dossier des « gestes ambigus » de l’EMV, il n'y a en réalité : strictement rien.
---> C'est bien peu de chose ( rien ), par rapport à ce que nous assurait DGC !
---> Pour lui, c'est un flop retentissant.
Dans le prochain volet, nous allons voir l'auteur :
---> s'attaquer sans motif à la vocation d'une jeune fille, désirant renoncer au mariage pour se consacrer à l'Amour du Christ
---> et de même, à celle d'une autre vierge consacrée, pour l'innocent motif qu'elle baiserait les pieds de Jésus, ce qui constituerait « un acte inacceptable de sensualité » !