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Un dévoiement du langage de l’union mystique, dans l’EMV ?

"Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez." ( Matthieu 7,15 )

" Quoique la lutte contre l’amour possessif soit un thème récurrent, l’amour le plus spirituel – que les maîtres appellent « union mystique » – est exprimé en termes excessivement charnels. On est loin ici de la délicatesse de l’analogie que suggère dans l’Écriture le Cantique des cantiques ou le langage symbolique de Sainte Catherine de Sienne ou Saint Jean de la Croix. L’Église ne recourt à ce langage qu’avec les précautions qui sauvegardent le changement de plan nécessaire de l’image signifiante (les noces de l’époux et de l’épouse) à la réalité signifiée (l’union des volontés d’une créature – à l’intérieur du mystère de l’Église – avec le Créateur). Valtorta utilise le langage mystique des noces de manière grossière. "

 

---> Ce n'est pas Maria Valtorta qui l'invente, c'est le Christ Lui-même qui s'identifie à l’Époux, dans les Évangiles : cela n'a rien d'une simple comparaison entre une image signifiante et une réalité signifiée, c'est une réalité spirituelle absolue, quoi que l'auteur semble vouloir la qualifier de "vulgaire". L'EMV n'ajoute ni ne retranche rien à cette réalité des épousailles du Christ avec les âmes : elle lui donne toute sa vraie place.

---> L’auteur nage ici dans l’aveuglement le plus complet qu’a provoqué en lui sa « théologie de la désincarnation » : pour lui en effet, que l’on se situe pendant, ou après la Vie incarnée de notre Seigneur sur la terre, tout doit se dérouler exactement dans le même « vide des sens » que dans un monastère bénédictin, presque « en fermant les yeux », sans rien à raconter.

---> Et ainsi, puisque dans un monastère bénédictin, les candidats à la vie religieuse n’expérimentent généralement pas le Christ avec leurs sens, par conséquent, tout ce qui serait directement lié à l’Incarnation dans le récit de la Vie terrestre du Seigneur ( c’est-à-dire : tout, en fait ) est considéré par l’auteur comme éminemment « charnel » et « grossier », selon ses propres termes.

---> En réalité, il y a quand même quelque chose qui gêne beaucoup l’auteur dans le Mystère de l’Incarnation du Verbe, et c’est précisément : son Incarnation ! Car elle l’empêche de rêver à cette spiritualisation totale, cette pure absence d’expérimentation du Christ par les sens, cette dernière amenant bien trop d’affects humains à son goût. Quel dégoût doit être le sien, obligé chaque année à Pâques de se rappeler par exemple :

---> comment saint Jean commence sa fameuse épître, en faisant très explicitement référence à l’expérience des sens : « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. » ( 1 Jean 1,1 )

---> comment Thomas mit ses mains ( !!! ) dans les plaies du Seigneur, allant donc jusqu’à Le…. toucher ( ! ) après sa Résurrection, s’écriant dans le soudain réveil de sa foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » ( Jean 20,27 )

---> ou bien encore, comment Marie Magdeleine, au lieu d’expérimenter sobrement la Résurrection du Christ avec la même retenue qu’une moniale contemplative, se mit d’abord très charnellement à pleurer sans retenue, « comme une Magdeleine » qu’elle était, puis dans son émoi indescriptible accompagnant son cri « Rabbouni ! », se mit grossièrement à vouloir toucher le Christ Ressuscité de ses mains ! ( Jean 20,11-18 ) : mais quelle honte, quel exemple scabreux !

---> Peut-être n’était-elle pas rassasiée du « scandale grossier et vulgaire » qu’elle avait causé jadis, lorsqu’en larmes, elle embrassa les pieds de Jésus, les parfumant et les essuyant avec quoi… avec ses cheveux !? ( Luc 7,38 ) Mais quel spectacle vil et abject. On est vraiment bien loin ici du « langage symbolique de Sainte Catherine de Sienne ou Saint Jean de la Croix », si cher à l'auteur !

---> Voilà donc du flan qui fait flop !

 

 

" Le sujet vient dans les conversations les plus ordinaires, avec des accents à la limite du vulgaire, par exemple dans ce dialogue avec Philippe. « Jésus » vient de lui annoncer que sa fille ne veut plus du fiancé à qui son père la promettait. Philippe est interdit : quelle est la cause de ce refus ? « Jésus » joue sur un quiproquo que l’on pourrait lire dans L’École des femmes, avec Philippe dans le rôle d’Arnolphe, pour évoquer la consécration virginale. "

 

---> De qui DGC se moque-t-il : nous allons le comprendre immédiatement, en lisant sa "citation" de l'oeuvre, complètement truquée par ses soins.

---> Et si juste après - rien que pour rire un peu, pour accompagner l'auteur - on se moquait de la même façon de l'histoire de sainte Mariam Baouardy, qui encore âgée de treize ans, annonça à son oncle interdit – qui tiendrait ici à son tour le rôle d’Arnolphe, tiré de « L’École des femmes » de Molière - qu’elle ne voulait pas se marier, mais plutôt se consacrer toute à Dieu ? C’est ce que je vous proposerai à la fin de cet article - en tout bien tout honneur naturellement - sous la forme d’une petite pièce théâtrale hagiographique.

---> Et oui, car il se trouve que le parallèle est quasiment parfait entre les deux histoires, celle de Mariam Baouardy et celle de la vocation de la fille de Philippe dans l’EMV, à quelques variantes près.

---> Mais d’emblée, il faut se retenir de rire en entendant DGC dépeindre comme étant « à la limite du vulgaire » cette histoire si touchante, tellement humaine et spirituelle à la fois, et continuant d’arriver - espérons-le ! - de nos jours dans les familles ayant le privilège de voir naître en leur sein une ou des vocations religieuses.

---> Mais il arrive souvent comme ici, que lorsqu’on a « de la matière dans les yeux », on ne se montre pas toujours forcément … très objectif.

EMV 241 - Vocation de la fille de Philippe.
En rouge entre les // : la citation coupée à dessein par DGC, afin de rendre impossible l'explication du "mais tu plaisantes, Maître ! " de Philippe, éclairé par ce qui suit immédiatement )

(...) (...)

La barque longe la côte de Capharnaüm à Magdala.

Marie de Magdala prend pour la première fois sa pose habituelle de convertie: assise au fond de la barque aux pieds de Jésus qui, de son côté, est assis austèrement sur une des banquettes de la barque. Le visage de Marie-Madeleine est très différent de celui d'hier.

Ce n'est pas encore l'expression radieuse qu'elle a lorsqu'elle court à la rencontre de Jésus chaque fois qu'il arrive à Béthanie, mais c'est déjà un visage débarrassé des craintes et des tourments, et son regard, d'abord aussi humble qu'il avait été effronté, est maintenant serein et assuré; dans ce sérieux plein de dignité brille de temps à autre une étincelle de joie quand elle entend Jésus s'entretenir avec les apôtres ou avec sa Mère et Marthe.

Ils parlent de la bonté de Porphyrée, si simple et si aimante, ils parlent de l'accueil affectueux de Salomé et des femmes de la famille de Barthélemy et de Philippe, ce dernier dit :

«S'il n'y avait pas cette raison qu'elles sont encore bien jeunes et que leur mère ne veut pas les savoir sur les routes, elles aussi te suivraient, Maître.

- Leur âme me suit, et c'est également un saint amour...
Philippe, écoute-moi : ta fille aînée est sur le point de se fiancer, n'est-ce pas ?

- Oui, Maître. Un fiancé digne et un bon époux. N'est-ce pas, Barthélémy ?

C'est vrai. Je m'en porte garant, car je connais la famille. Je n'ai pu accepter d'être celui qui propose l'affaire, mais je l'aurais bien fait si je n'avais pas été retenu auprès du Maître, avec la pleine assurance de voir se fonder une famille sainte.

-Mais la jeune fille m'a prié de te dire de n'en rien faire.

Le fiancé ne lui plaît pas ? Elle se trompe. Mais la jeunesse est folle ! J'espère qu'elle se laissera convaincre. // Il n'y a aucune raison de repousser un excellent époux. À moins que.... Non, ce n'est pas possible ! dit Philippe.

- À moins que ? Achève, Philippe, dit Jésus pour l'encourager.

-À moins qu'elle en aime un autre. Mais c'est impossible ! Elle ne sort jamais de la maison, où elle mène une vie très retirée. C'est impossible !

- Philippe, il y a des amants qui pénètrent même dans les maisons les mieux fermées : qui savent parler, malgré toutes les barrières et surveillances, à celles qu'ils aiment ; il y en a qui renversent tous les obstacles, qu'ils soient de veuvage, de jeunesse bien gardée ou... d'autre sorte encore, et qui prennent celles qu'ils veulent. Et il y a aussi des amants qu'on ne peut refuser parce qu'il est impossible de résister à leur toute puissante volonté, et parce qu'ils sont assez séduisants pour vaincre toute résistance, fût-elle celle du démon. Ta fille aime l'un d'eux, et c'est le plus puissant. //

Mais qui ? Quelqu'un de la cour d'Hérode ?

- Ce n'est pas une puissance !

Quelqu'un... de la maison du Proconsul, un patricien romain ? Je ne le permettrai à aucun prix. Le sang pur d'Israël n'entrera pas en contact avec un sang impur. // Je tuerais plutôt ma fille ! Ne souris pas, Maître ! Je souffre ! //

- C'est parce que te voilà comme un cheval emballé ! Tu vois des ombres là où il n'y a que lumière. Mais sois tranquille: le Proconsul n'est qu'un serviteur, de même que ses amis patriciens, et César lui-même.

// - Tu veux rire, Maître ! Tu as voulu me faire peur. Personne n'est plus grand que César, il n'y a pas de plus grand maître que lui.

- Il y a moi, Philippe.

Toi ? Tu veux épouser ma fille ???

- Non, son âme. Je suis l'amant qui pénètre dans les maisons les mieux fermées et dans les cœurs les mieux verrouillés par une multitude de clés. Je suis celui qui sait parler malgré toutes les barrières et surveillances. Je suis celui qui abat tous les obstacles et je prends ce que je veux prendre : les purs et les pécheurs, les vierges et les veuves, ceux que le vice n'enchaîne pas et ceux qui en sont esclaves. Et je leur donne à tous une âme unique et nouvelle, régénérée, béatifiée, éternellement jeune. Ce sont mes fiançailles. Et personne ne peut refuser de me donner mes douces proies, // ni le père, ni la mère, ni les enfants et pas même Satan. Que je parle à l'âme d'une fillette comme ta fille ou à celle d'un pécheur plongé dans le péché et ligoté par Satan par sept chaînes, l'âme vient à moi. Et rien ni personne ne me l'arrache plus. Et aucune richesse, puissance, joie du monde ne procure la joie parfaite qui est le lot de ceux qui s'unissent à ma pauvreté, à ma mortification. Dépourvus de tout pauvre bien, revêtus de tous les biens célestes, ils sont joyeux de la paix d'appartenir à Dieu, et à Dieu seul... Ce sont eux, les maîtres de la terre et du Ciel : de la première parce qu'ils la dominent, du second parce qu'ils le conquièrent.

Mais cela n'a jamais existé dans notre Loi ! s'exclame Barthélemy.

- Dépouille-toi du vieil homme, Nathanaël ! Quand je t'ai vu pour la première fois, je t'ai salué en te qualifiant de parfait israélite, sans fraude. Mais tu appartiens maintenant au Christ, pas à Israël. Sois donc au Christ sans fraude ni réticence. Revêts-toi de cette nouvelle mentalité, sans quoi tu ne pourras jamais comprendre toutes ces beautés de la Rédemption que je suis venu apporter à l'humanité tout entière.»

Philippe intervient :

«Tu dis que ma fille a été appelée par toi ? Et qu'est-ce qu'elle va faire, maintenant ? Je n'y fais pas obstacle, loin de là. Mais je veux savoir, ne serait-ce que pour l'aider, en quoi consiste son appel...

- À apporter les lys consacrés par un amour virginal dans le jardin du Christ. Il y en aura tellement au cours des siècles à venir ! Tellement ! Des parterres parfumés par l'encens pour contrebalancer les sentines des vices. Des âmes de prière pour contrebalancer les blasphémateurs et les athées. Elles viendront en aide à tous ceux qu'accablent les malheurs humains et feront la joie de Dieu.»
 


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---> Donc, rien de ce qui est charnel ne peut plus arracher à Jésus les « douces proies » qu’Il s’ait conquises, car son Amour étant purement spirituel, Il les conduit à une joie parfaite que rien de ce qui est terrestre ne peut donner : nous sommes ici aux extrêmes antipodes de ce que décrivait DGC avec un air de dégoût hautain, comme étant « charnel » et « grossier ».

---> Jésus crée un quiproquo dans un but pédagogique, se mettant ici au niveau de Philippe afin de l’aider à quitter son point de vue encore tout à fait charnel, pour s’élever à un point de vue infiniment plus spirituel.

---> Jésus amène la vérité en douceur, mais en toute clarté : Il laisse donc Philippe comprendre son dessein par étapes, à son rythme, sans forcer son intelligence.

---> En effet Philippe, dans sa pensée encore charnelle, n’envisage pas encore une seule seconde que, sinon un autre homme, il puisse exister un concurrent capable d'écarter le fiancé qu’il destinait à sa fille. Il soupçonne donc que cet inconnu puisse être de la cour d’Hérode ou de la maison du proconsul : c’est-à-dire un simple homme, capable de procréer avec elle - comme finalement, il l'espère, en tant que patriarche de la famille -.

---> Il a une mainmise très charnelle sur sa fille : quel père en effet sait bien que son enfant n’est pas sortie de sa chambre, sinon un père dont l'autorité ne saurait être discutée ?

---> Et c’est bien évidemment son espérance encore toute charnelle de voir se prolonger sa descendance par le mariage humain de sa fille, qui lui empêche de voir encore qu’un amour infiniment plus spirituel puisse contrecarrer ses plans.

---> Jésus est à l’exact opposé de Philippe : Il est infiniment au-dessus du charnel, puisque l’image qu’Il prend des « amants qui pénètrent même dans les maisons les plus fermées ; qui savent parler, malgré toutes les barrières et toutes les surveillances, à celles qu’ils aiment ; qui abattent tous les obstacles de veuvage, ou de jeunesse bien gardée, ou… encore d’autre sorte ( Il veut parler ici de l’opposition de Philippe son père, ndt )et qui prennent celles qu’ils veulent », fait référence non seulement :

au psaume 44, 10 et 15-17 : « Parmi tes bien-aimées sont des filles de roi ; à ta droite, la préférée, sous les ors d'Ophir » ; « on la conduit, toute parée, vers le roi. Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège, on les conduit parmi les chants de fête : elles entrent au palais du roi. À la place de tes pères, te viendront des fils, tu en feras des princes sur toute la terre. »,

mais aussi au premier chapitre du Cantique des cantiques : « Délice, l’odeur de tes parfums ; ton nom, un parfum qui s’épanche : ainsi t’aiment les jeunes filles ! » ( Cant 1,3 ) , où bien évidemment, ce n’est pas d’un amant séducteur polygame dont il est question, mais de Dieu Lui-même, l’Amant et l’Époux des âmes, comme aussi dans la parabole évangélique des vierges sages et folles ( Matt 25,1-13 ).

---> « Et il y a aussi des amants qu’on ne peut refuser parce qu’ils sont irrésistibles dans leur volonté, parce qu’ils sont séduisants pour vaincre toute résistance, fut-ce celle du démon. C’est l’un d’eux qu’aime ta fille, et le plus puissant. »

---> Effectivement, nul ne saurait rivaliser avec Celui qui est désigné dans l'Évangile comme : « l’Époux » ! ( Jean 3,29 ; Matt 9,15 ; Matt 25,1-13 ), à l’Amour duquel il serait vain de résister, sauf pour son propre malheur. « Voici l’Époux qui vient, Il arrive au milieu de la nuit. Heureux l’homme qu’Il trouvera éveillé, malheureux celui qu’Il trouvera livré à la paresse. Veille dans la prière, ne te laisse pas appesantir par le sommeil, pour ne pas être livré à la mort, et voir devant toi se fermer les Portes du Royaume. Mais écris toi, debout et pleinement éveillé : Saint, saint, saint es-tu, Seigneur mon Dieu ! Par la prière de la Mère de Dieu, aie pitié de nous. » ( Vigiles nocturnes orientales )

 

" Le dernier terme laisse pantois ( "douces proies", ndt ) Il s’agit, bien sûr, d’une image, mais si lourdement amenée qu’elle ne parvient pas à dissiper l’impression que laisse ce personnage qui se révèle non seulement séducteur, mais prédateur. Les personnages féminins recherchent cette proximité avec « Jésus », qui se traduit de manière fort concrète par exemple dans cette scène comparable à un moment de fiançailles sublimées : « C’est toi qui viens, mon Dieu, pour prendre ta pauvre servante et en faire ton épouse ». "

 

---> C'est pourtant par le terme « proies » que certaines grandes saintes mystiques se désignent elles-mêmes, pour parler de leur ravissement dans l’Amour du Christ :

---> Sainte Élisabeth de la Trinité, dans sa célèbre prière d’abandon, où elle se compare bien à « une proie » pour la sainte Trinité, en ces termes : « Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler dans votre lumière l’abîme de vos grandeurs. »

---> Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, dans son acte d’offrande, s’offre en « victime d’holocauste à l’Amour Miséricordieux », or la victime de l’Amour en est par définition … la proie !

---> Et cette spiritualité s’inspire directement de celle de sainte Thérèse d'Avila, qui parle dans « Le château intérieur » des moments où elle se sent comme « capturée » par l’Amour de Dieu ( donc : comme une proie ),

---> et de saint Jean de la Croix, utilisant par exemple dans son poème "La Nuit obscure" des métaphores d'amour et de chasse pour décrire la quête de l'âme pour l'union divine, décrivant par exemple comment l'âme est attirée par Dieu dans une sorte de chasse amoureuse, où Dieu agit comme le chasseur divin qui poursuit l'âme : qui se trouve ainsi être "sa proie".

---> Oui, il y a bien quelque chose de lourd - voire de très lourd - mais ce n’est certainement pas la manière dont Jésus amène l’image des âmes comme étant ses « douces proies » : DGC ferait bien de reprendre plutôt à son propre compte cette accusation d'extrême lourdeur, tellement inappropriée pour parler de l’Oeuvre, lui qui méconnait tout ce qui touche au langage de l'authentique mystique catholique.

---> On aura compris que jamais le Christ n’échappera à cette suspicion de l’auteur d’être un prédateur séducteur, resservie à n’importe quel prétexte, alors même que les propos du Christ dans l’EMV sont exactement ceux de la Bible.

---> La cause n’est pas à chercher dans l’oeuvre, mais dans la conscience de l’auteur, marquée au fer rouge par le souvenir des gestes d’abus, commis par le fondateur de la communauté saint Martin ( l’abbé Guérin ) sur certains de ses séminaristes.

---> Mais DGC va-t-il donc proposer d’interdire la diffusion de la Bible et de la plupart des écrits spirituels des saints, qu’il est toujours possible pour un déséquilibré mental d’interpréter d’une manière déviante, purement charnelle, afin de mieux se protéger des inévitables futurs abus semblables de la part de déséquilibrés pervers narcissiques ?

---> « C’est toi qui viens, mon Dieu, pour prendre ta pauvre servante et en faire ton épouse ». Ces fiançailles sublimées, tellement décriées par l’auteur, sont pourtant en tout point comparables à celles de la petite Thérèse de Lisieux avec Jésus, comme elle le décrit de manière si touchante et non sans un brin d’humour, dans son autobiographie, en ces termes :

«Lettre d’Invitation aux Noces de soeur Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face »
8-20 septembre 1890
J.M.J.T.

Le Dieu tout-puissant, créateur du Ciel et de la terre, souverain dominateur du monde, et la très glorieuse Vierge Marie, Reine et princesse de la cour céleste, s'abaissent à vous faire part du mariage de leur fils Jésus Roi des Rois et Seigneur des Seigneurs, avec Mademoiselle Thérèse Martin maintenant dame et princesse des royaumes apportés en dot par son époux, savoir : L'enfance de Jésus et sa Passion, ses titres de noblesse étant de L'Enfant Jésus et de la Ste Face.

Monsieur Louis Martin, propriétaire et maître des Seigneuries de la souffrance et de l'humiliation, et Madame Martin, princesse et dame d'honneur de la cour céleste, veulent bien vous faire part du mariage de leur fille Thérèse avec Jésus le Verbe de Dieuseconde personne de la Ste Trinité qui, par l'opération du St Esprit, se faisant homme est né de la Vierge Marie.
N'ayant pu vous inviter à assister à la bénédiction nuptiale qui leur a été donnée sur la montagne du Carmel (la cour céleste seule y étant admise), vous êtes néanmoins priés de vous rendre au retour de noces qui aura lieu demain jour de l'Éternité, auquel Jésus fils de Dieu viendra sur les nuées du Ciel pour juger les vivants et les morts (l'heure étant encore incertaine vous êtes invités à vous tenir prêts et à veiller).

---> Pour DGC, c'est un bon gros flop.



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---> DGC amène sa citation suivante comme s'il y avait unité de personne avec la précédente, montrant ainsi la confusion qu’il opère entre deux jeunes filles, pourtant bien distinctes.

---> N’ayant qu’un intérêt très lointain pour cette œuvre, il devient clair qu’il n’a pas vraiment pris le temps de la lire en profondeur, sinon il aurait facilement pu éviter ce genre d'erreur grossière.

---> Il s’agit donc bien ici d’une autre jeune fille, mais quel est le contexte, et qui est-elle donc ? Non seulement l’auteur n’en a pas grand-chose à faire, mais il serait bien incapable de le dire ! Faisons-le pour lui.

Contexte :

---> À l’heure des adieux, Jésus a réuni dans la maison de Lazare une quinzaine de femmes disciples, et après les avoir exhortées toutes ensembles pour renforcer leur unité, en vue de leur future mission au service de l’Église naissante, Il a voulu ensuite les recevoir une à une comme un Père, pour les entendre individuellement et recueillir leurs désirs, leurs confidences ultimes, pour celles qui en éprouveraient le besoin, en toute liberté.

---> Qui est cette jeune fille qui est venue à son tour Lui confier ses voeux et va ensuite lui baiser les pieds ? Qu’a-t-elle demandé à Jésus lors de cet entretien privé ?

---> Elle s’appelle Annalia (Anna Léa).

---> C'est une judéenne d'Ophel, un quartier populaire de Jérusalem. "Une jeune brunette, élancée". Elle a à peine seize ans, quand elle se fiance à Samuel, mais la phtisie est sur le point de l'emporter. L'apôtre Jean, informé de la détresse de sa mère Élise, intercède pour sa guérison auprès de Jésus et l'obtient.

---> Cette expérience de la mort, engage Annalia dans un chemin de conversion : elle souhaite un don absolu à son sauveur. Elle partage ce vœu de virginité totale avec son fiancé puis le présente à la Vierge Marie, et par elle, à Jésus.

---> Pressentant le destin du Messie et pensant ne pas pouvoir le supporter, elle lui demande une grâce : mourir avant lui.

---> "Annalia, c'est beaucoup ce que tu demandes, et c'est beaucoup ce que tu donnes... Ma fille, tu as compris Dieu et la perfection à laquelle la créature peut s'élever pour ressembler au Très Pur et pour plaire au Très Pur" (Tome 3, chapitre 16).

---> Son fiancé ne poursuit pas dans son intention : il rompt avec Annalia et devient un ennemi de Jésus. Annalia renouvelle son vœu de virginité absolue au désespoir de sa mère qui finit pourtant par se résigner (Tome 5, chapitre 58).

---> Elle est bientôt rejointe par d'autres vocations : Marianne et sa sœur, les deux filles de Philippe l’apôtre; puis Myriam, la fille ressuscitée de Jaïre (Tome 5, chapitre 60), et enfin Sara, une parente (Tome 8, chapitre 44).

---> Son vœu est exaucé : elle voit le triomphe de Jésus entrant à Jérusalem le dimanche des rameaux et meurt immédiatement après (Tome 9, chapitre 9). Jésus console la mère éplorée : "Elle est morte par la joie d'aimer" (Tome 9, chapitre 11).

---> Et c’est juste après avoir été exhaussée en privé par Jésus, lui accordant son vœu ultime de Le précéder dans la mort comme une pure offrande vierge, offerte à Dieu avec l’Agneau Rédempteur, que survient cette scène si touchante, pleine d’un très chaste amour reconnaissant que la vierge victime donne au Grand Prêtre, étant Lui-même la Parfaite Victime divine.

---> Pour DGC, c'est un vrai bon gros flop.

 

 

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