"Les rencontres houleuses avec Judas laissent « Jésus » en larmes, anéanti. Seule la présence intime de Jean parvient à le soulager, au long de scènes répétées et gênantes."
 

1 ) « Oh ma Mère chérie, sur la rive étrangère,
Pour m’attirer à toi, que tu versas de pleurs ! »
( Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, dans son poème « Pourquoi je t’aime, Ô Marie » )

---> La sainte contredirait-elle ainsi l’Évangile, puisqu’il n’y est pas dit que la Vierge pleura sur les pauvres pécheurs ?

---> C’est encore une fois que DGC ignore le caractère compendieux de l’Évangile, qui ne parle que très succinctement des états d’âmes humains de Jésus et de Marie : mais s’Ils n’en avaient pas eu, alors ils n’auraient pas été de vrais hommes, or tous Deux le furent en toute vérité.

2 ) Si Marie a dû tant pleurer pour attirer à elle une âme aussi sainte et privilégiée que l’était celle de sainte Thérèse de Lisieux, alors à combien plus forte raison Jésus eût beaucoup à pleurer pour tenter d’attirer à Lui l’âme de Judas, plus noire que le charbon !

---> Ce serait le comble de la contradiction qu’il n’en ait pas été ainsi. L’EMV ne contredit donc en rien ni les Évangiles, ni la Tradition.

3 ) Encore une fois : Jésus pleurerait amèrement sur la dureté de cœur de Jérusalem refusant de se convertir ( Luc 19,41 ), et se lamenterait sur elle ( Impropères du Vendredi Saint : « Ô mon peuple, que t’ai-Je fais ? En quoi t’ai-je contristé, réponds-Moi ? » ), mais pas sur Judas l’inconvertible ?

---> Ceci est totalement contradictoire, or il n’y a aucune contradiction en Jésus.

4 ) Son Âme étant « triste à en mourir » sous le coup de la plus puissante angoisse qui puisse être en ce monde, Jésus suerait du sang à cause de sa plus grande souffrance : la perte éternel des pauvres pécheurs endurcis, mais Il ne verserait pas de larmes amères face à la perte irrémédiable de son apôtre Judas ?

---> Même réflexion que précédemment.

5 ) Ces larmes du Christ ne sont pas sans nous rappeler les souffrances morales indicibles ayant conduit saint Antoine de Padoue à un véritable anéantissement psychologique, en raison de son échec à convertir le plus cruel des tyrans de l’époque : Ezzelino de Vérone.

---> Ce grand saint n’était-il pas en cela à la parfaite image du Christ ?

6 ) Est-ce que peut-être, sainte Thérèse de Lisieux ne fut pas intimement consolée par la présence si tendre et aimante de ses chères sœurs, durant les derniers mois de sa vie marqués par les terribles douleurs de sa maladie, accompagnant sa non moins terrible épreuve contre la foi ?

---> La consolation n’est pas étrangère à Dieu, qui ne s’est pas incarné pour nous enseigner le stoïcisme, mais l’Amour, ce qui est très différent. « Consolez, consolez mon peuple, dit le Seigneur. » ( Isaïe 40,1 )

---> Pour l'auteur, c'est un flop.

 

 

"Jésus se couvre le visage de ses mains et se laisse tomber au bord du pré. Il pleure sans bruit, mais il pleure beaucoup. Ses épaules sursautent dans ses sanglots profonds. (VIII, 43, 375)"
 
 

---> Au fil de l’œuvre, spécialement au cours de la dernière année de sa Vie publique, on voit donc Jésus pleurer - et pleurer beaucoup - , ce qui met en évidence les très grandes souffrances morales qu’Il dût endurer seul, et qui Le conduisirent jusqu'à l'Agonie et la Passion.

---> S’il en était autrement, on arriverait à ces complets non-sens :

---> Le Christ aurait donc pu souffrir moralement encore davantage, lors de son passage sur la terre : or c’est rigoureusement impossible, puisqu’Il a absolument tout souffert ;

---> Et d'une certaine manière, il se pourrait donc qu'un homme quelconque sur cette terre puisse souffrir dans le passé ou à l'avenir davantage que le Christ, et en verser encore plus de larmes, ce qui est une totale absurdité : en effet, nul être humain ne peut avoir souffert davantage que le Christ a souffert pour nous.

---> « Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris » ( Isaïe 53 ) :

---> Cette prophétie d’Isaïe est effective, et non pas symbolique.

---> En bref : si sur terre, Jésus fut l’Homme des douleurs, alors Il a forcément dû beaucoup pleurer, car c’est une réaction naturelle et sans aucun péché face à la souffrance, chez un individu sain d’esprit.

---> Ne pas pleurer lorsqu’on souffre beaucoup moralement est suspect, signe de maladie mentale.

---> Pour DGC, c’est un flop.

 

 

"Judas sort sans répliquer. Jésus, resté seul, s’abandonne sur un siège près de la table et la tête appuyée sur ses bras croisés sur la table, il verse des pleurs angoissés.(…)"
 
 

---> Oui, on peut s’étonner de voir autant pleurer Jésus : mais c’est qu’on est tout simplement incapable de s’imaginer la profondeur abyssale de sa souffrance provoquée par la perte de Judas, l’un de ses douze apôtres.

---> DGC pourrait - pourquoi pas - faire la même chose pour déshonorer ses propres parents ?
lister froidement tous les moments où ils connurent l’angoisse et les larmes, provoquant ainsi une accumulation suspecte et dérangeante d’émotion, les faisant ainsi passer pour des geignards et des faibles, alors même qu’ils auraient montré tout l’inverse durant leur vie.

---> Voilà bien cependant le plus miraculeux : que Jésus, au lieu de foudroyer Judas sur place comme il l’aurait mérité, ou au moins de le mépriser, se mette à pleurer sur lui, le cœur angoissé, comme une mère sur son cher enfant ! Jamais quelqu’un d’imparfait dans l’Amour n’aurait pu agir ainsi.

---> Et à contrario :
prenant conscience que c'était lui le traître, Pierre et ses compagnons ne voulurent-ils pas tuer Judas, au dire de l’œuvre ? ( EMV 602.21 ) Jean lui-même ne commit-il pas la faute de le détester, après son crime de Déicide ? ( EMV 605.10 ) Mais pas Jésus, car Lui seul savait aimer jusqu’au bout ses ennemis, ce qui est le cœur même du message évangélique ( Matt 5,44 ).

---> Il est là, le flop de l'auteur.

 

 

"Quelques minutes après, Jean entre doucement et il reste un moment sur le seuil. Il est pâle comme un mort. Puis il court vers Jésus et l’embrasse en suppliant : « ne pleure pas, Maître ! Ne pleure pas ! Je t’aime aussi pour ce malheureux… »
 
 

---> « Écoute Israël : le Seigneur ton Dieu est l’unique Seigneur ! Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit » ( Deut 6,4 ) , « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ( Lv 19,18 ).

---> Que fait ici saint Jean, sinon mettre concrètement en pratique ces deux Commandements ?

---> « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime, et je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas » :

---> voilà ce que saint Jean avait compris devoir faire, presque 2000 ans avant les apparitions de Fatima.

 

 

"Il le relève, l’embrasse, boit les pleurs de son Dieu et pleure à son tour. Jésus l’embrasse, et les deux têtes blondes, l’une près de l’autre, échangent larmes et baisers. (VIII, 28, 268-269)"
 
 

---> Ce passage est tiré de l’épisode de Judas surpris à voler, cité intégralement dans le volet précédent : sa lecture interdit tout bonnement de croire à un Jésus faible et victimal, tant Il s’y montre au contraire seigneurial et autoritaire, impérieux avec Judas.

---> Ce qui ne l’empêche nullement d’avoir un Cœur vraiment sensible et humain, et de pleurer sur Judas comme Il le fera sur Jérusalem, consolé par « le disciple qu’Il aimait », c’est-à-dire avec qui Il pouvait partager profondément toutes ses joies et ses peines spirituelles, et en qui Il trouvait la consolation dans ses souffrances.

---> Par l’accumulation de détails du même ordre, DGC cherche à susciter chez ses lecteurs un sentiment de dégoût.

---> Mais même ainsi il échoue : car tous ces détails, pêchés de ci delà au petit bonheur dans l’œuvre, et livrés ainsi en vrac en dehors de tout contexte, fait en réalité penser au Cantique des cantiques, ou bien aux poésies de la petite Thérèse.

---> Pour lui, c'est un flop.

 

[tout l’épisode se termine ainsi :] « et Jésus, embrassant le préféré, penche sa tête sur son épaule et il pleure toute sa douleur. Les ombres, qui descendent rapidement dans ce bosquet, font disparaître dans leurs ténèbres les deux qui se tiennent embrassés. » (VIII, 28, 270)
 
 

---> Il s’agit là de la fin de l’épisode susmentionné de « Judas surpris à voler », que DGC se plaît à réduire en confettis, car on a bien compris qu’il ne saurait l’apprécier à sa juste valeur.

---> Mais ce passage si édifiant est en tout point conforme aux Évangiles (cf le volet 10), nous le comprenons après l'avoir lu honnêtement et en entier.

---> Tout ce qui intéresse désormais Judas, c’est de faire le mal : et bien, Jésus et Jean, quant à eux, restent fidèles à l’Amour.

---> Á chacun donc, sa manière de se montrer « fidèle ». Que DGC en soit choqué, telle n’est pas notre affaire.

---> Nous le laisserons donc à son flop.

 

La douleur pour Judas se prolonge après la résurrection, à l’étonnement de l’apôtre Jean dont il est rapporté ce dialogue avec le Ressuscité :

« Mais tu souffres, Seigneur !?! Oh ! Je ne croyais pas que tu puisses souffrir désormais ! Tu souffres encore pour Judas ! Oublie-le Seigneur ! ».
« C’est ainsi... Judas a été et il est la douleur la plus grande dans la mer de mes douleurs. C'est la douleur qui reste… Les autres douleurs ont pris fin avec la fin du sacrifice.
Mais celle-là reste. Je l'ai aimé. Je me suis consumé moi-même dans mon effort pour le sauver... J'ai pu ouvrir les portes des limbes et en tirer les justes, j'ai pu ouvrir les portes du purgatoire et en tirer ceux qui se purifiaient. Mais le lieu d'horreur était fermé sur lui. Pour lui ma mort a été inutile. » (X, 20, 171) 15
 
 

---> « Si nous sommes infidèles, Lui demeure fidèle, car Il ne peut se renier lui-même. » ( 2 Tim 2,13 ) Jamais Dieu n’oublie celui qu’Il a aimé. Voilà ce que Jean interprète comme de la souffrance en Jésus Ressuscité, alors même que dans l’Éternité, le Christ est glorieux et bienheureux, dans une totale impassibilité.

---> Mais qui ne connaît cette pensée de Blaise Pascal : « Jésus sera à l’agonie jusqu’à la fin du monde ; il ne faut pas dormir, pendant ce temps-là » ?

---> DGC devrait connaître l’exemple de l’EMI de Nathalie Saracco, qui lors d’un grave accident de voiture, rencontra le Sacré Cœur de Jésus, lui apparaissant « dans un concentré d’absolue souffrance » devant le péché des hommes d’aujourd’hui - spécialement le meurtre des enfants à naître -, selon ses propres termes.

---> DGC semble découvrir ici que Jésus porte les stigmates de sa Passion, même après sa Résurrection : ce qui justifie ce qui précède.

---> La souffrance de Dieu : voilà donc un Mystère dont l’auteur semble se fermer lui-même la porte, demandant à ce que des chérubins au glaive de feu lui en barrent l'accès à jamais, alors que Jésus voulait le lui ouvrir tout grand.

---> Pour l’auteur, c’est un flop.

 

La spiritualité victimale ainsi inaugurée ne connaît pas de limites, même pas dans la gloire. Il faut donc que Marie et les apôtres y soient associés, comme « Jésus » le leur déclare : « nous sommes les victimes » (VIII, 32, 290).
Tout le contexte modifie le sens de ce mot qui, bien compris, appartient légitimement à la réalité de la rédemption.

 

---> DGC n’a pas honte d’invoquer ici le contexte, alors qu’il le rejette systématiquement, méticuleusement tout au long de ses articles, afin que le texte de l’œuvre puisse perdre tout son sens.

---> La « spiritualité victimale », si vraiment elle existait dans l’œuvre, ne consisterait pas à se présenter comme la Victime parfaite, innocente, agréée par Dieu en sacrifice pour les péchés – ce que fait ici Jésus - , mais plutôt à se plaindre amèrement soi-même et désirer être plaint, dans le regret d’être la victime.

---> Or cela n’arrive jamais dans l’oeuvre : jamais on n’y voit Jésus s’attrister sur Lui-même, mais seulement sur autrui, lorsque ses efforts de Sauveur sont rejetés.

---> Ce que DGC appelle donc très improprement « spiritualité victimale » désigne en fait la réalité humaine des sentiments parfaits du Christ, de sa Mère, de saint Jean, capables de bien réellement souffrir, ce qui s’oppose à la « théologie de la désincarnation » qu’il prêche en prétendant la justifier en se référant à la sobriété des Évangiles.

---> Pour lui, c’est un flop.

 

 

"Consentir à cela, c’est consoler « Jésus ». Ainsi la relation à Judas donne-t-elle l’occasion de mettre en scène ce que « Jésus » attend de ses vrais disciples :

"Jésus l'embrasse en disant : "Paix, mon apôtre. Ils sont si nombreux ceux qui se disent mes amis, vous n'êtes pas les seuls. Elles t'affligent, elles vous affligent mes paroles. Mais dans quels cœurs dois-je verser mes angoisses et chercher du réconfort sinon dans ceux de mes apôtres bien-aimés et de mes disciples éprouvés ? Je cherche en vous une partie de l'union que j'ai quittée pour unir les hommes : l'union avec mon Père dans le ciel; et une goutte de l'amour que j'ai quitté pour l'amour des hommes : l'amour de ma Mère. Je le cherche pour me soutenir. Oh ! L'onde amère, le poids inhumain envahissent et font pression sur mon cœur, sur le fils de l'homme !... Ma Passion, mon heure, se fait toujours plus pleine... Aidez-moi à la supporter, à l'accomplir... Car elle est si douloureuse !" (VII, 214, 381)

 

---> Jésus ne cherche donc pas ici à se victimiser, c’est-à-dire à ce qu’on trouve injuste son sort, afin qu’on demande pour Lui à son Père de Lui faire humainement justice.

---> Il cherche seulement du soutient auprès de ses disciples, consistant à Lui faire sentir leur amour, leur compassion, afin d’alléger un peu son fardeau de Rédempteur, à la manière dont le fera Simon de Cyrène en l’aidant à porter la Croix.

---> C’est la spiritualité de l’Amour ! Celle où le Christ n’est pas laissé seul, car chacune et chacun, à sa mesure, peut Le soulager dans sa Passion rédemptrice.

---> flop de DGC.

 

 

"S'il est de foi que « toute la vie du Christ est mystère de rédemption », ce n’est pas seulement sous l’angle de la douleur. Si Maria Valtorta exacerbe ce point de vue, comparons avec les Evangiles, si sobres sur le retentissement dans l’âme du Christ du mystère du mal. Les tentatives de reconstitution psychologique sont vouées à l’échec – et les plus morbides, suspectes."

 

---> Jamais les Évangiles n’ont eu pour vocation de décrire en détail toute la Vie du Christ instants après instants, même seulement les trois années de sa Vie publique, car ils sont avant tout les serviteurs de la liturgie de l’Église, celle de la sainte Messe.

---> Qu’ils n’évoquent que brièvement les souffrances du Christ correspond donc à leur nécessité d’être sobres et concis, compendieux, en omettant donc nécessairement bien des choses, comme le rappelle saint Jean en toute fin de son Évangile.

---> Et c'est pourtant bien saint Paul qui affirme : « Car je n'ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » ( 1 Cor 2,2 )

---> Ne serait-ce pas là selon DGC « exacerber le point de vue de la douleur », de la part de l’apôtre ?

---> Saint François d’Assise ne dément pas saint Paul, dans cette admonition : « Ce dont nous pouvons tirer gloire, c'est de nos faiblesses, c'est de notre part quotidienne à la sainte Croix de notre Seigneur Jésus Christ. » (Admonitions 5).

---> Que dit Thomas a Kempis dans le 12e chapitre du second livre de l’Imitation de Jésus-Christ ? ( il faudrait en citer l’intégralité ) :
« Toute la vie de Jésus-Christ n'a été qu'une croix et un long martyre, et vous cherchez le repos et la joie ! Vous vous trompez, n'en doutez pas; vous vous trompez lamentablement si vous cherchez autre chose que les afflictions à souffrir; car toute cette vie mortelle est pleine de misères et environnée de croix. Et plus un homme aura fait de progrès dans les voies spirituelles, plus ses croix souvent seront pesantes, parce que l'amour lui rend son exil plus douloureux. »

---> Et sainte Thérèse de Lisieux qui connaissait par cœur l’Imitation, n’hésitera pas à écrire à sa sœur Céline dans la lettre 89 du 26/04/1889 :
« (…) Ne croyons pas pouvoir aimer sans souffrir, sans souffrir beaucoup… Notre pauvre nature est là ! Et elle n’y est pas pour rien !... C’est notre richesse, notre gagne pain !... Elle est si précieuse que Jésus est venu sur la terre exprès pour la posséder ( la souffrance ). (…) »

---> N’est-ce pas là - selon DGC - : « exacerber » au plus haut degré le point de vue de la souffrance, qu’elle soit physique ou morale ?

---> L’angle de la douleur explique toute la Vie du Christ, « Homme de douleur, familier de la souffrance » ( Isaïe 53 ). Le nier serait tomber fatalement dans l’extrême opposé du jansénisme, et c’est la grande mode de nos jours. C’est tout le propos de l’Imitation de Jésus Christ de nous ramener sur la voie de la Croix, c’est-à-dire de la souffrance, acceptée par amour.

---> Il n’y avait qu’une seule façon d’expier les péchés des hommes : par la souffrance. Or le Christ offrit toute sa Vie en expiation, depuis sa Conception virginale en Marie, jusqu’à sa Mort sur la Croix. Tout cela est magnifiquement bien développé dans l’œuvre de Jean-François Louis Chardon, théologien mystique dominicain, l'un des maîtres du renouveau spirituel et intellectuel français du XVIIe siècle.

---> Ce n’est pas parce que la réalité de la souffrance du Christ durant toute sa Vie terrestre échappe à la plupart des hommes d’aujourd’hui, qu’elle en est moins réelle. Et elle est beaucoup plus évidente dans les récits de Maria Valtorta que dans les récits évangéliques, où elle n’est bien souvent que suggérée succinctement.

---> Les grands mystiques comme saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ont tous eu l’intuition profonde que le Christ avait bien plus souffert que ce qui en était décrit dans les Évangiles.

---> Mais surtout, il n’y a strictement rien de morbide ni d’exacerbé dans la vision que donne l’œuvre sur la souffrance du Christ, qui y est au contraire montrée comme assumée dans la joie absolue de faire la Volonté de Dieu, comme Jésus en témoigne dans ce passage de l’œuvre :

EMV 354 - Le discours sur le Pain du Ciel, dans la synagogue de Capharnaüm, et la défection de nombreux disciples.

(…) (…)

« En vérité je te dis, ô Judas, que je souffre et souffrirai comme tout homme, et plus que tout homme. Mais je puis être heureux malgré cela, de la sainte et spirituelle félicité de ceux qui ont obtenu la libération des tristesses de la Terre parce qu'ils ont embrassé la volonté de Dieu comme leur unique épouse. Je le puis parce que j'ai dépassé le concept humain de la félicité, l'inquiétude de la félicité, telle que les hommes se la représentent. Je ne poursuis pas ce qui, selon l'homme, constitue la félicité; mais je mets ma joie justement en ce qui est à l'opposé de ce que l'homme poursuit comme tel. Les choses que l'homme fuit et méprise, parce qu'il les considère comme un fardeau et une douleur, représentent pour Moi la chose la plus douce. » ( Je cite tout l’épisode juste à la fin de ce volet )

 

 

"Valtorta ne trahit-elle pas ici l’immaturité pathologique de sa propre psychologie ?"

 

---> Un psychiatre, qui avait eu le loisir d’examiner consciencieusement la voyante, récusait ainsi l’opinion affirmant que Maria Valtorta souffrirait d’une pathologie mentale : « C’est celui qui pense que Maria Valtorta est une folle qui est lui-même un fou ! ».

---> Verdict sans appel, en défaveur de ses détracteurs.

---> C’est bien ce que l’on découvre tout au long de son autobiographie écrite dans l’obéissance : un chef d’œuvre d’équilibre et de force mentale et spirituelle, que très peu d’âmes peuvent se vanter de partager, en dehors des saints. Ce récit suffirait à lui seul à la faire canoniser, sans même s’intéresser à ses visions.

---> Non seulement il n’y a rien d’une immaturité pathologique sur le plan psychologique à pleurer comme le fait Jésus dans l’EMV, et à chercher l’amour de ses amis fidèles pour en être consolé,

---> mais c’est l’un des signes visibles que Jésus est par excellence Celui qui ne se défend pas en prenant les armes, comme l'aurait fait un roi de la terre, mais non pas le Roi de l'Amour.

---> Les insinuations sans aucune psychologie de DGC sont un pur néant, en plus d’être une scandaleuse négation de la vérité : c’est un flop.
 

 

"Elle-même, dans de nombreux apartés, témoigne de la douleur qui accompagne les visions, ou des visions qui soulagent ses souffrances, et qui font d’elle le modèle des âmes appelées à souffrir, à réparer et à consoler Jésus."

« pour me réconforter de mes souffrances complexes et me faire oublier les méchancetés des hommes, mon Jésus m’accorde cette suave contemplation. » (IV, 97, 57)
 
 

---> Quoi de plus abject que de se moquer ainsi de quelqu’un comme la voyante, qui dans l’ordre de la souffrance, fut pourvue bien au-delà de ce que le commun des mortels accepteraient normalement de supporter sans révolte ?

---> Maria Valtorta ne fut pas mise au-dessus de la nature, par les privilèges qu’elle reçut : elle continua à souffrir terriblement d’environ dix maladies mortelles en phase terminale – c’est-à-dire qu’elle agonisa – pendant 17 ans après le commencement des visions, alors que les médecins ne lui avaient donné que 3 mois encore à vivre ( ! ).

---> Les souffrances atroces qu’elle enduraient ainsi jour après jour, et qui s’ajoutaient aux peines morales qu’elle souffrait notamment de la part de sa mère, Maria Valtorta sut aller jusqu’à les chérir, afin d’en faire une offrande pour le salut du monde entier, en ces temps terribles de la seconde guerre mondiale.

---> Cette attitude peut très justement être qualifiée d’héroïque. Comme avant elle la bienheureuse Anne Catherine Emmerich, elle eut l’occasion de souffrir volontairement à la place d’une personne, qui fut alors guérie de sa maladie.

---> Or Dieu se plaît à consoler ceux qui souffrent - ceux qui sont dans les jouissances n’en ont pas besoin - .

---> Et comme les visions arrivaient miraculeusement dans le désordre ( pour au moins le tiers d’entre elles ), Jésus, afin de consoler en certaines occasions particulièrement douloureuses sa petite secrétaire souffrante, put choisir de lui faire part alors de telle très douce vision, choisie par Lui.

---> Car oui, c'est assez évident : il y avait bien une délicieuse consolation à contempler la sainte Vierge en train de filer la laine dans sa chambre, ou le très saint Enfant Jésus jouant avec ses petits compagnons de Nazareth, ou encore le Sauveur dans toute la splendeur de sa beauté divine, majestueuse et aimante.

---> Cependant, comme les petits bergers de Fatima devant le spectacle de l’enfer, Maria Valtorta eût beaucoup à souffrir en voyant la Passion du Christ, les tortures de la sainte Vierge, la vie et le suicide de Judas…

---> La petite Thérèse eut elle-aussi une abondance de consolations de la part de ses sœurs, ce qui l’aida à supporter jusqu’au bout sa maladie sans tomber dans le désespoir - encore qu’elle fut souvent concernée par ce genre d’épreuve - . Et oui, car Dieu n’est ni cruel, ni désincarné, Il sait comprendre la douleur, et la soulager comme il Lui plaît, afin de proportionner la croix à nos forces limitées.

---> Flop dégécien.
 

 

"Cette spiritualité de la réparation/consolation, qu’adoptent les plus fervents des disciples du roman, déclare s’enraciner explicitement dans la première génération apostolique. Il s’agit plutôt d’une forme tardive de spiritualité, qui a sa grandeur quand elle est communion à la Passion du Christ pour l’Eglise (selon le mot de saint Paul), à condition qu’elle ne se confonde pas avec une certaine immaturité du sentiment religieux ou du sentiment tout court."

 

---> Pleurer, chercher l’amitié des siens, serait un acte immature d’un point de vue sentimental, et immature sur le plan du sentiment religieux : telle est la conclusion à laquelle voudrait nous amener DGC, fort de son exposé de sa « théologie de la désincarnation », interdisant au Christ de se comporter en tout comme un Homme véritable, avec des passions vraiment humaines, avec des besoins d’amitié vraiment humain, en plus d’être réellement Dieu.

---> Selon l’auteur : le Christ serait prié d’être Dieu, et uniquement Dieu, sans rien d’humain.

---> En comparaison, citons ce qu’en dit Samuel, lors d’un échange houleux avec Judas qui niait que le Christ puisse vraiment souffrir :

( Judas )
« Jésus est le Fils de Dieu ! » « Son union avec Dieu élimine en Lui ces choses de l'homme. »

( Samuel )
« Mais ce n'est pas un fantôme ! C'est une vraie Chair ! La chair souffre si elle est torturée. C'est un homme véritable ! La pensée de l'homme souffre s'il est offensé et si on fait de lui un objet de mépris."

Conclusion :

---> On peut donc parler très justement de carence profonde et d’immaturité théologique, chez DGC.

---> Cela devient encore plus évident à la lecture de cet extrait de l’œuvre, où l’on découvre un Jésus toujours heureux et serein malgré ses épreuves, et quelle fausse interprétation en tire Judas du fond de jalousie, s’opposant ainsi à Samuel :

EMV 565 - Samuel est troublé par Judas, qui ne comprend pas la nature de la souffrance salvifique.

(…) (…)
« Qui monte par le sentier ? »

Samuel se lève pour voir. Il s'écrie : "Judas !"

"Oui, c'est moi. On m'a dit que le Maître est passé par ici, et au contraire, c'est toi que je trouve. Je retourne alors sur mes pas pour te laisser à tes pensées"

Et il rit de son petit rire qui est plus lugubre que la plainte d'une chouette, tant il manque de sincérité.

"J'y suis Moi aussi. On me demande au village ?" dit Jésus en apparaissant derrière Samuel.

"Oh ! Toi ! Alors tu étais en bonne compagnie, Samuel ! Et Toi aussi, Maître..."

"Oui, elle est toujours bonne la compagnie de quelqu'un qui embrasse la justice. Tu me cherchais pour rester avec Moi, alors. Viens. Il y a de la place pour toi, comme pour Jean s'il était avec toi."

"Il est en bas, occupé avec d'autres pèlerins."

"Alors il faudra que j'aille, s'il y a des pèlerins."

"Non, ils restent toute la journée de demain. Jean est en train de les installer dans nos lits pour leur séjour. Il est heureux de le faire. D'ailleurs tout le rend heureux. Vous vous ressemblez vraiment, et je ne sais pas comment vous faites pour être heureux toujours et pour toutes les choses les plus... affligeantes."

"C'est cette question que j'allais poser quand tu es arrivé !" s'écrie Samuel.

"Ah ! oui ! Toi aussi, alors, tu ne te sens pas heureux, et tu t'étonnes que d'autres dans des conditions encore plus... difficiles que les nôtres, puissent l'être."

"Je ne suis pas malheureux, je ne parle pas pour moi, mais je me demande de quelle source vient la sérénité du Maître, qui n'ignore pas son avenir, et qui pourtant ne se trouble de rien."

"Mais d'une source céleste ! C'est naturel ! Lui est Dieu ! Tu en doutes peut-être ? Un Dieu peut-Il souffrir ? Il est au-dessus de la douleur. L'amour du Père est pour Lui comme... comme un vin enivrant. Et un vin enivrant est pour Lui la conviction que ses actions... sont le salut du monde. Et puis... Lui peut-il avoir les réactions physiques que nous, humbles hommes, avons ? Cela est contraire au bon sens. Si Adam innocent ne connaissait de douleurs d'aucune espèce, et ne les aurait jamais connues s'il était resté innocent, Jésus le... Super-innocent, la créature... je ne sais comment la nommer : incréée puisqu'elle est Dieu, ou créée puisqu'elle a des parents... oh ! que de "pourquoi" insolubles pour ceux de l'avenir, mon Maître ! Si Adam fut exempt de la douleur à cause de son innocence, peut-on peut-être s'imaginer que Jésus ait à souffrir ?"

Jésus reste la tête inclinée. Il s'est assis de nouveau sur l'herbe. Ses cheveux voilent son visage. Je ne vois donc pas son expression.

Samuel, debout, en face de Judas lui aussi debout, réplique :

"Mais s'il doit être le Rédempteur, il doit réellement souffrir. Tu ne te rappelles pas David et Isaïe ?"

"Je me les rappelle ! Je me les rappelle ! Mais eux, tout en voyant la figure du Rédempteur, ne voyaient pas le secours immatériel que le Rédempteur aurait eu pour être... disons : torturé, sans ressentir de douleur."

"Et quel secours ? Une créature pourra aimer la douleur, ou la subir avec résignation, selon sa perfection de justice. Mais elle la sentira toujours. Autrement... si elle ne la sentait pas... ce ne serait pas de la douleur."

"Jésus est Fils de Dieu."

"Mais ce n'est pas un fantôme ! C'est une vraie Chair ! La chair souffre si elle est torturée. C'est un homme véritable ! La pensée de l'homme souffre s'il est offensé et si on fait de lui un objet de mépris."

"Son union avec Dieu élimine en Lui ces choses de l'homme."

Jésus lève la tête et parle :

"En vérité je te dis, ô Judas, que je souffre et souffrirai comme tout homme, et plus que tout homme. Mais je puis être heureux malgré cela, de la sainte et spirituelle félicité de ceux qui ont obtenu la libération des tristesses de la Terre parce qu'ils ont embrassé la volonté de Dieu comme leur unique épouse. Je le puis parce que j'ai dépassé le concept humain de la félicité, l'inquiétude de la félicité, telle que les hommes se la représentent. Je ne poursuis pas ce qui, selon l'homme, constitue la félicité; mais je mets ma joie justement en ce qui est à l'opposé de ce que l'homme poursuit comme tel. Les choses que l'homme fuit et méprise, parce qu'il les considère comme un fardeau et une douleur, représentent pour Moi la chose la plus douce. Je ne regarde pas l'heure. Je regarde les conséquences que l'heure peut créer dans l'éternité. Mon épisode cesse, mais son fruit dure. Ma douleur a une fin, mais les valeurs de cette douleur n'ont pas de fin. Et qu'en ferais-je d'une heure de ce que l'on appelle "être heureux" sur la Terre, une heure atteinte après une poursuite de plusieurs années, de plusieurs lustres, quand ensuite cette heure ne pourrait venir avec Moi dans l'Éternité en tant que joie, quand j'aurais dû en jouir pour Moi seul, sans en faire part à ceux que j'aime ?"

"Mais si tu triomphais, à nous qui te suivons, nous reviendrait une partie de ta félicité !" s'écrie Judas.

"Vous ? Et qu'êtes vous en comparaison des multitudes passées, présentes, à venir, auxquelles ma douleur donnera la joie ? Je vois bien au-delà de la félicité terrestre. Je plonge mon regard au-delà dans le surnaturel. Je vois ma douleur se changer en joie éternelle pour une multitude de créatures. Et j'embrasse la douleur comme la plus grande force pour atteindre la félicité parfaite, qui est celle d'aimer le prochain jusqu'à souffrir pour lui donner la joie. Jusqu'à mourir pour lui."

"Je ne comprends pas cette félicité" proclame Judas.

"Tu n'es pas encore sage, autrement tu la comprendrais."

"Et Jean l'est ? Il est plus ignorant que moi !"

"Humainement, oui. Mais il possède la science de l'amour."

"C'est bien. Mais je ne crois pas que l'amour empêche les bâtons d'être des bâtons et les pierres d'être des pierres et de faire souffrir les chairs qu'ils frappent. Tu dis toujours que t'est chère la douleur, parce qu'elle est pour Toi amour. Mais quand réellement tu seras pris et torturé, si toutefois cela est possible, je ne sais pas si tu auras encore cette pensée. Pense à cela pendant que tu peux fuir la douleur. Elle sera terrible, tu sais ? Si les hommes peuvent te prendre... oh ! ils n'auront pas d'égards pour Toi !"

Jésus le regarde. Il est très pâle. Ses yeux bien ouverts semblent voir, au-delà du visage de Judas, toutes les tortures qui l'attendent, et pourtant dans leur tristesse ils restent pleins de douceur et surtout sereins : deux yeux limpides d'un innocent en paix. Il répond :

"Je le sais. Je sais même ce que tu ne sais pas. Mais j'espère dans la miséricorde de Dieu. Lui, qui est miséricordieux pour les pécheurs, usera de miséricorde envers Moi aussi. Je ne Lui demande pas de ne pas souffrir, mais de savoir souffrir.

Et maintenant allons. Samuel, précède-nous un peu et avertis Jean que nous serons bientôt au village."

Samuel s'incline et s'en va vite.

Jésus commence à descendre. Le sentier est si étroit qu'ils doivent avancer l'un derrière l'autre (…)

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---> Pouvait-on imaginer un Jésus moins « victimal » et davantage serein, que Celui qui parle ici ?

En conclusion :

---> Nous pouvons constater que l’article de DGC, à défaut d’une étude attentive et honnête de l’oeuvre, est un véritable fiasco.

---> L’EMV nous décrit un Jésus et un Judas en tout point conformes à ce que les Évangiles et la Tradition catholique nous en révèlent depuis toujours, sans aucune erreur théologique, et sans tomber dans le piège de la « théologie de la désincarnation » prônée par l’auteur.

---> Pour DGC, c’est de nouveau un flop complet.

---> Dans le prochain volet, DGC va tâcher de démontrer que la lutte contre l'amour possessif tiendrait une place suspecte dans l'oeuvre : et nous allons voir ce qu'il en est réellement, c'est-à-dire rien.

 

 

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