"La visionnaire note à la fin de l’un de ces moments qu’ils « se sourient comme deux amoureux » (III, 59, 335)."

 

---> Et effectivement, il n’y a pas tellement sur terre de regard plus tendre que ceux qu’échangent deux amoureux, mais ce n’est là qu’une comparaison que prend Maria Valtorta pour décrire le sourire échangé par Jésus et Marie, qui est au-delà du descriptible, on le comprend bien.

---> Et donc, avant de prendre les vessies de DGC pour des lanternes, revenons simplement au texte intégral de l'œuvre : son vrai sens va ainsi nous apparaître sans difficulté.

EMV 198.1 - Jésus rencontre sa mère, à Béthanie. Yabeç (Jabé) change son nom en Marziam.

en rouge entre les // : la citation de DGC )

(...) (...)
Par la route ombragée qui unit le mont des Oliviers à Béthanie - et je pourrais dire que la montagne avec ses verts contreforts arrive jusqu'à la campagne de Béthanie - Jésus, avec les siens, marche rapidement jusqu'à la ville de Lazare.

(…) (…)
Et voici que s'avance, sur le sentier qui mène à la maison de Simon, la Mère.
Jésus laisse la main de Yabeç et repousse doucement les amis pour se hâter vers elle, Les paroles connues ébranlent l'air, se détachant comme un solo d'amour sur le bourdonnement de la foule :

"Fils !" ; "Maman !"

Ils se donnent un baiser et dans le baiser de Marie il y a l'angoisse de celle qui a craint pendant si longtemps et maintenant, dans la délivrance de la terreur qui l'a possédée, sent la fatigue de l'effort qu'elle a fait à la mesure du danger qu'il a couru...
Jésus la caresse, Lui qui comprend, et il dit :

"En plus de mon ange, j'avais le tien, Mère, pour veiller sur Moi. Il ne pouvait m'arriver rien de mal."

"Que louange en soit donnée au Seigneur. Mais j'ai tant souffert !"

"Je voulais venir plus rapidement, mais j'ai dû emprunter une autre route pour t'obéir. Et cela a été un bien, parce que ton ordre, ma Mère, comme toujours a donné de belles fleurs."

"Ton obéissance, Fils !"

"Ton sage commandement, Mère..."

// Ils se sourient comme deux amoureux. // Mais est-il possible que cette Femme soit la Mère de cet Homme ? Où sont les seize années de différence ? La fraîcheur et la grâce du visage et du corps virginal font de Marie la sœur de son Fils qui est dans la plénitude de son splendide développement humain.

"Tu ne me demandes pas pourquoi cette belle floraison ?" demande Jésus toujours souriant.

"Je sais que mon Jésus ne me cache rien."

"Chère Maman !"
Il lui donne encore un baiser...

Les gens qui se sont tenus à quelques mètres paraissent ne pas observer la scène. Mais je parie qu'il n'y en a pas un de tous ces yeux, qui semblent regarder ailleurs, qui ne jette un coup d’œil sur cette douce scène.

– Celui qui regarde plus que tous, c'est Yabeç (le futur Margziam, ndt). Jésus l'a abandonné quand il a couru embrasser sa Mère et l'enfant est resté seul parce que dans l'empressement des questions et des réponses on n'a plus prêté attention au pauvre enfant... Il regarde, regarde, puis incline la tête, lutte contre le chagrin... mais à la fin il n'y tient pas et fond en larmes en disant :

"Maman ! Maman !"

Tous, Jésus et Marie les premiers, se retournent et tous cherchent à y remédier ou se demandent quel est cet enfant.
Marie d'Alphée accourt, et Pierre accourt aussi - ils étaient ensemble - en disant tous deux :

"Pourquoi pleures-tu ?"

Mais avant que dans son grand chagrin Yabeç puisse retrouver son souffle pour parler, Marie est accourue et l'a pris dans ses bras en disant :

"Oui, mon petit enfant, la Maman ! Ne pleure plus et excuse-moi si je ne t'ai pas vu plus tôt. Voici, mes amis, mon petit enfant..."

On se rend compte que Jésus, tout en faisant quelques mètres, lui a dit :

"C'est un petit orphelin que j'ai pris avec Moi."

Le reste, Marie l'a deviné. L'enfant pleure encore, mais moins désolé et comme Marie le tient dans ses bras et l'embrasse, il finit par sourire, avec son visage encore tout baigné de larmes.

"Viens que je t'essuie toutes ces larmes. Tu ne dois plus pleurer ! Embrasse-moi..."

Yabeç... ne demandait que cela et après tant de caresses d'hommes barbus, il est heureux de baiser la douce joue de Marie. »

(...)
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1 ) Tous autant que nous sommes, nous voudrions avoir assisté de nos yeux à cette douce scène, c’est dire à quel point elle nous a profondément choqués.

2 ) Si DGC se choque d’entendre comparer le regard échangé par Jésus et Marie à celui de deux amoureux, tel n’est pas notre cas : car Marie était bien devenue l’épouse de l’Esprit-Saint, et Celui-ci était dans le Fils regardant sa Mère. Quoi de plus naturel que Marie reconnaisse en Lui l’Époux, elle qui était la figure parfaite de l’Église que le Verbe Incarné était venu épouser ?

3 ) Il ne s’agit ici encore une fois que d’une comparaison pour décrire la vision – et non d’une identification - disant avec quelle intensité d’amour réciproque nos deux Ennamourés se regardaient après cette longue absence. En aucun cas, Jésus et Marie ne sont dépeints ici comme deux amoureux humains classiques, avec toute l’ambiguité que cela impliquerait : le lecteur est censé pouvoir le comprendre facilement de lui-même.

4 ) Pour une scène de replis sur leur petit amour mutuel, c’est plutôt raté : on voit au contraire comment Jésus et Marie savent se décentrer d’eux-mêmes pour s’occuper des pleurs du petit Yabec, et lui prodiguer tout l’amour de leurs cœurs, aussi vrai que le prochain est leur constant soucis commun à tous Deux.

---> Quel beau flop de DGC !

 

 

"Maria Valtorta parle même à leur sujet de « couple parfait » (VII, 172, 109)."

 

---> Là encore, le sous-entendu défavorable ne résiste pas à la lecture du splendide passage duquel il est tiré :

EMV 477.3 - Un dialogue entre Jésus et sa mère dans les bois de Mathatias. Les souffrances morales de Jésus et de Marie.

En rouge entre les // : la citation de DGC )

(…) (...)
"Que de travail, Maman ! J'avais encore ceux de l'hiver dernier..."

"Les hommes, quand ils sont loin de leurs femmes, doivent tout renouveler, afin de ne rien avoir à réparer pour être impeccables. Mais, je n'ai rien gaspillé. Le manteau que j'ai, c'est le tien que j'ai .raccourci et reteint. Pour moi, il va encore bien, mais pour Toi, il n'allait plus. Tu es Jésus..."

Dire ce qu'il y a dans cette phrase, c'est impossible. "Tu es Jésus". Une phrase simple, mais tout l'amour de la Mère, de la disciple, de l'ancienne Israélite pour le Messie Promis et de l'israélite du temps béni qui possède Jésus, se trouve dans ces quelques mots. Si la Mère s'était prosternée en adorant son Fils comme Dieu, ce n'était encore qu'une forme bornée dans sa manifestation respectueuse. Mais en ces mots, il y a davantage qu'une adoration des genoux qui se ploient, de l'échine qui se penche, du front qui touche le sol : il y a là tout l'être de Marie, sa chair, son sang, son âme, son cœur, son esprit, son amour qui adore totalement parfaitement le Dieu-Homme.

Je n'ai jamais rien vu de plus grand, de plus absolu, que ces adorations de Marie pour le Verbe de Dieu qui est son Fils, mais dont elle se rappelle toujours qu'il est Dieu. Aucune des créatures, guéries ou converties par Jésus, que je vois adorer leur Sauveur, pas même les plus ardentes, pas même celles qui sans le remarquer sont théâtrales dans l'impétuosité de leur amour, n'a quelque chose qui ressemble à cela. Elles aiment totalement, mais toujours en créatures auxquelles il manque quelque chose pour être parfaites. Marie aime, j'ose le dire, divinement. Elle aime plus qu'une créature. Oh ! Elle est vraiment la fille de Dieu exempte de faute ! C'est pour cela qu'elle peut aimer ainsi !... Et je pense à ce qu'a perdu l'homme avec le Péché d'origine... Je pense à ce que nous a volé Satan en entraînant les Premiers Parents. Il nous a enlevé ce pouvoir d'aimer Dieu comme l'a aimé Marie... Il nous a enlevé le pouvoir d'aimer comme il faut.

- Pendant que je fais ces réflexions en regardant //le Couple parfait //, Jésus, qui a fini son repas, a glissé pour s'asseoir sur l'herbe aux pieds de sa Mère en mettant sa tête sur les genoux de Marie comme un enfant las et attristé aussi qui se réfugie auprès de la seule qui puisse le conforter. Et Marie caresse ses cheveux, effleure le front lisse de son Jésus. Elle semble vouloir mettre en fuite toutes les lassitudes et toutes les peines qui affectent son Fils, grâce à cette caresse. Jésus ferme les yeux, et Marie arrête sa caresse gardant la main sur les cheveux de Jésus, regardant devant elle, pensive, sans bouger. Elle croit peut-être que Jésus s'est endormi. Il est si las...

(...)
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1 ) Marie est donc merveilleusement décrite ici comme la parfaite adoratrice du Dieu-fait-Homme, et non comme son épouse humaine.

---> Faut-il avoir à ce point l’esprit bouché, pour ne pas saisir que la perfection du Couple Jésus-Marie ne réside pas dans l’union conjugale, mais dans le fait que rien, pas le moindre iatus, ne vient troubler leur unité dans l’Amour, qui dépasse tout ce qui se peut imaginer humainement ?

2 ) Jésus et Marie sont bien ce que l’Écriture annonçait depuis si longtemps : le Nouvel Adam et la Nouvelle Ève, le Couple parfait, inséparable, uni dans l'oeuvre de salut du genre humain tout entier, car eux-seuls sauront vaincre le péché jusqu’en ses racines, Jésus en tant qu’unique Sauveur par sa Croix, et Marie en tant que Corédemptrice auprès de son Fils Sauveur, qui a voulu avoir besoin d’elle.

 

"Si la remarque gêne ( uniquement DGC ), le fait gêne(rait soi-disant) aussi les personnages, si bien que les protagonistes doivent se cacher pour se retrouver (= nouveau honteux trucage du sens du texte par notre illusionniste, comme nous allons le constater). Ainsi, Marie vient au-devant de « Jésus » à la dérobée pour ne pas provoquer la jalousie d’une Mère sans enfant :

« Jésus court vers Marie et la reçoit sur son cœur au détour du sentier. Marie, après le premier baiser, explique, encore tout essoufflée : « Élise vient derrière… J’ai couru pour te donner le baiser… car, ne pas te baiser, Fils, je ne le pouvais pas… et je ne voulais pas le faire devant elle… Passage coupé : "Elle est bien changée…( grâce aux bons soins charitables de Marie, ndt ) Mais son cœur souffre toujours devant les joies des autres qui lui sont toujours refusées." »

 

Le passage qui suit est supprimé par DGC, afin de pouvoir dévoyer tout le sens de sa citation
en le coupant du contexte :

"La voilà qui vient."

Élise fait vivement les derniers pas et s'agenouille pour baiser le vêtement de Jésus. Ce n'est plus la femme tragique de Bet-Çur, ( l’extrême charité de Marie pour elle a su depuis l’apaiser, ndt ) mais une vieille femme, austère, marquée par la souffrance et par la trace qu'elle a laissée sur son visage et dans son regard.

"Béni sois-tu, Maître, maintenant et toujours, pour m'avoir rendu ce que j'avais perdu."

"Toujours plus de paix pour toi, Élise. Je suis content de te trouver ici. Lève-toi."

"Moi aussi, je suis contente. J'ai tant de choses à te dire et à te demander, Seigneur."

"Nous en aurons tout le temps car je vais rester ici quelques jours. Viens que je te fasse connaître tes condisciples."

"Oh ! Tu as donc déjà compris ce que je voulais te dire ?! Que je veux renaître à une vie nouvelle : la tienne ; me refaire une famille : la tienne ; retrouver des fils : les tiens. Comme tu l'as dit en parlant de Noémi dans ma maison, à Bet-Çur. Moi, je suis une nouvelle Noémi, par ta grâce, mon Seigneur. Que tu en sois béni. Je ne suis plus amère et stérile. Je serai encore mère. Et, si Marie le permet, encore un peu ta mère et en plus la mère des fils de ta doctrine."

"Oui, tu le seras. Marie n'en sera pas jalouse, et Moi, je t'aimerai de façon à ne pas te faire regretter d'être venue. Allons maintenant vers ceux qui veulent te dire qu'ils t'aiment comme des frères."

Et Jésus la prend par la main pour la conduire vers sa nouvelle famille.
Le voyage, dans l'attente de la Pentecôte, est terminé.
(III, 86, 532)

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1 ) Dans ce passage, Jésus et Marie mettent leurs retrouvailles au second plan, afin de se dévouer entièrement à Élise qui est une grande blessée de la vie, et dont les plaies sont encore vives et douloureuses. Ainsi, pour ne pas la faire souffrir inutilement, Ils pensent charitablement à lui cacher le bonheur intense qu'ils éprouvent de se revoir.

---> Veuve récente d'Abraham de Samuel, cette judéenne est guérie par Jésus d’une mélancolie mortelle qui s'empare d'elle après la mort, coup sur coup, de ses deux fils, Daniel et Lévi. Le deuxième a été amené en vain au bord du Jourdain dans l’espoir que Jésus (absent) le guérisse. "l'an passé ses fils aussi sont morts. Un malaise subit pour le premier et on n'a jamais compris de quoi il était mort. Le second a décliné lentement et rien n'arrêtait le mal… Quand nous sommes revenus au mois d'Adar, il était mort depuis deux lunes. (3.70 - p.424)".

2 ) Le contre-sens dans lequel DGC nous entraine est évident :

---> il ne s’agit absolument pas d’une quelconque gêne des personnages face au regard d’autrui, mais de l’extrême délicatesse de Marie envers Élise, dont elle est jusqu’au bout la bienfaitrice, puisque non contente d’avoir pris soin d’elle, tel un bon samaritain versant l’huile et le vin sur ses plaies, elle pousse la délicatesse d’âme jusqu’à ne pas vouloir user de ses prérogatives de Mère qui est d’embrasser tendrement son Fils en public, afin d’éviter à Élise de se rappeler sa souffrance toujours vive de ne plus avoir de famille.

---> Pour DGC, c'est un flop.

 

 

"Marie assiste constamment son fils dans sa mission, mais ce n’est pas toujours désintéressé. Le dialogue suivant intervient dans le contexte d’une altercation entre Judas et « Jésus ».

« je t’aiderai, mon Fils, peut-être renaît-il en lui la volonté ? » « Non, Maman. Mais nous devons faire comme si… le ciel peut tout, Maman ! » (…) « me laisses-tu prier avec toi, Jésus ? Nous prierons ensemble et ce sera autant d’heures pour te posséder pour moi seule. » (VIII, 36, 325)"

 
 

---> DGC insinue, mais mal. En effet, - et c’est bien le sujet de ce court extrait - si Marie assiste constamment Jésus dans sa mission, c’est bien rarement de près : la plupart du temps, elle le fait à distance, par sa prière, d’où ses nombreuses retrouvailles émues avec Lui au fil de l’oeuvre.

---> Et voilà justement qu’aujourd’hui, l’occasion lui est donné d’assister son Fils tout en pouvant jouir de sa Présence auprès d’elle : ce qui donne naturellement une grande consolation à son Cœur si souvent privé d’une telle joie !

---> Comment ne pas penser ici à l'histoire de sainte Scholastique, sœur de saint Benoît, qui pria un soir le ciel de faire tomber une pluie diluvienne afin de retenir son frère près d'elle, en l'empêchant de se rendre au monastère pour assister à l'office divin, ce qui lui permit de rester toute une nuit en sa compagnie ?

---> Sainte Scholastique n’agit pas ainsi par égoïsme, mais parce qu’elle savait que le lendemain elle allait rendre son âme à Dieu, et que ce serait donc l’ultime échange entre eux.

---> La Sainte Vierge, quant à elle, ne pouvait pas ignorer que les heures en compagnie de son cher Fils lui étaient désormais comptées, car Il s'approchait à grands pas de sa douloureuse Passion, et tous Deux en étaient bien conscients.

---> Comment le Christ n’aurait-Il pas voulu consoler d’avance sa Mère dans la mesure du possible par sa Présence, elle qui savait tout ce qui allait Lui arriver depuis sa Naissance (Luc 2, 34-35) et même avant (Isaïe 53) ? Le contraire collerait plutôt mal avec le Jésus si aimant, doux et humble de cœur que nous connaissons, qui n’était pas venu pour faire souffrir, mais pour souffrir Lui-même à notre place.

---> et encore un flop.

 

 

"Marie, qui accompagne le groupe des apôtres, conseille, exhorte, enseigne les disciples."
 
 
 

---> C’est absolument faux et abject : Marie ne se manifeste jamais dans l'oeuvre comme l’enseignante suppléante du Christ, et dans aucun passage de l’œuvre on ne la verra se substituer au Maître, en se mettant en avant de quelque manière que ce soit.

---> Au contraire dans l’EMV, parmi tous les humbles, personne ne l’est plus que Marie.

---> Ce qui ne l’empêchera pas d’obéir à Jésus dès qu’il faudra l’aider efficacement dans sa tâche de Rédempteur, tout comme sait le faire une discrète maîtresse des novices : elle aura par exemple un rôle de premier plan dans le retour à Dieu de Marie Magdeleine, car une femme pécheresse n’a rien besoin davantage que de l’aide d’une femme sainte.

---> Marie, la Mère de Jésus, sut se montrer à la hauteur de son vrai rôle, qui était d’être la Mère de l’Église naissante. Il n’y a en cela aucun motif de condamnation, bien au contraire.

---> Le mensonge dégécien fait flop.
 

 

"A l’occasion, elle juge même une décision de son fils à l’encontre de Pierre : « Mon Jésus se trompe. » (III, 60, 344)"

 

---> Quel flop ! Ici, dans sa micro-citation, DGC se trompe tout simplement de personnage : c’est en effet Salomé, et non la sainte Vierge, qui parle ainsi, mais au fond peu importe à l'auteur, tant que cela serve à discréditer l’œuvre, on n’en est plus à ça près. Lisons :

EMV 199.2 - Chez les lépreux de Siloan et de Ben Hinnom. Pierre obtient Marziam grâce à Marie.

(…) (...)
"Oh ! chéri ! (le petit Margziam, ndt) Mais viens que je t'embrasse ! Regarde, Salomé, comme il est bien !" s'exclame Marie d'Alphée.

"C'est vrai ! Maintenant il n'a plus qu'à devenir plus robuste. Mais moi, j'y penserai. Viens que je t'embrasse, moi aussi" répond Salomé.

"Mais Jésus le confie aux bergers..." objecte Thomas.
( Salomé : )

"Jamais de la vie ! En cela mon Jésus se trompe. Que voulez-vous et que savez-vous faire, vous, les hommes ? Vous disputer - car soit dit en passant, vous êtes plutôt querelleurs... comme les chevreaux qui s'aiment, mais qui se donnent des coups de cornes - manger, parler, avoir mille besoins et prétendre que le Maître ne pense qu'à vous... autrement, vous boudez... Les enfants ont besoin des mères. N'est-ce pas…, comment t'appelles-tu ?"

"Margziam."

"Ah ! bon ! Mais ma Marie bénie pouvait te donner un nom plus facile !
C'est presque le sien !" s'exclame Salomé."

(...)

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---> Il s’agit donc bien ici d’une remarque de Salomé, et non de Marie, même si cette dernière va intercéder en ce sens auprès de son Fils.

---> Salomé parle ici en l'absence de Jésus, et avec sa manière imparfaite de juger, pouvant se retrouver chez Pierre comme en bien d'autres disciples du Christ.

 

 

"Concluant alors un discours pour le persuader de changer d’avis, elle déclare : « Ah ! Mais tu souris maintenant ! Alors tu vas faire plaisir à ta maman. Merci mon Jésus. »"


 

---> Saluons la performance de l'auteur : ici au moins, il a réussi à ne pas se tromper sur les personnages.

---> Par contre, il s'est cependant une nouvelle fois trompé : il pensait que son œuvre d’illusion arriverait ici à son but, or cela ne va pas être le cas. En effet, le contexte explique on ne peut mieux ce dialogue, fait d’une très douce intimité entre la Mère et le Fils, qui dénote leur complicité sans faille, et à son grand dam, nous allons maintenant le citer.

Contexte :

EMV 199.1 - Marie s’est beaucoup impliqué dans les soins donné à Margziam, le jeune orphelin recueilli par la troupe apostolique.

(…)
"Viens que je t'habille" dit Marie à l'enfant qui pour l'instant n'a qu'une petite tunique à manches courtes.

Je crois que c'est la chemise ou ce qui en ce temps-là en tenait lieu. À cause de la finesse du lin, je comprends qu'elle faisait partie du trousseau de Lazare enfant. Marie enlève le linge de bain où Marziam était enveloppé et lui passe le sous-vêtement froncé au cou et aux poignets, et le vêtement de dessus rouge, de laine, au large décolleté et aux larges manches. Le lin brillant ressort très blanc au cou et aux manches de l'étoffe rouge et mate. La main de Marie a pourvu, pendant la nuit, à mettre aux mesures la longueur du vêtement et des manches, et maintenant tout va bien surtout quand Marie lui ceint la taille avec la soyeuse bande de la ceinture qui se termine avec un pompon de laine blanche et rouge. L'enfant ne semble plus le pauvre petit qu'il était il y a quelques jours.

"Maintenant va jouer sans te salir pendant que je me prépare" dit Marie en le caressant.

Et il sort, en sautant content, pour chercher ses grands amis."

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---> Et maintenant, lisons la suite, qui illustre à la perfection la nécessité de passer par Marie pour obtenir tout de Jésus, comme le décrit si bien saint Louis-Marie Grignon de Montfort dans son traité de la vraie dévotion mariale :

EMV 199.9

(… Marie parle ici de Judas )
"Oui, Fils. Mais mon amour ne servira pas non plus. Il sera seulement une souffrance pour moi, et pour lui une faute. Oh ! pourquoi est-il entré ? Il trouble tout le monde, offense Pierre qui est digne de tout respect."

"Oui, Pierre est très bon. Pour lui, je ferais n'importe quoi parce qu'il le mérite."

"S'il t'entendait, il dirait avec son bon sourire franc : "Ah ! Seigneur, ce n'est pas vrai !" Et il aurait raison."

"Pourquoi, Mère ?" mais Jésus sourit déjà car il a compris.

"Parce que tu ne lui fais pas plaisir en lui donnant un fils. Il m'a dit toutes ses espérances, tous ses désirs... et tous tes refus."

"Et il ne t'a pas dit la raison qui les justifie ?"

"Si. Il me l'a dite, et il a ajouté : "C'est vrai... mais je suis un homme, un pauvre homme. Jésus s'obstine à voir en moi un grand homme. Mais je sais que je suis très mesquin et, à cause de cela... il pourrait me donner un enfant. Je me suis marié pour cela... je vais mourir sans en avoir". Pierre me montrait l'enfant qui, heureux du beau vêtement que Pierre lui avait acheté, l'avait embrassé en disant : "Père aimé" et il m'a dit : "Tu vois, quand ce petit être qu’il y a dix jours je ne connaissais pas encore, me parle ainsi, je me sens devenir plus moelleux que le beurre et plus doux que le miel et je pleure, car... chaque jour qui passe éloigne de moi cet enfant..."

Marie se tait, observant Jésus, étudiant sa physionomie, attendant une parole. ..Mais Jésus a mis son coude sur son genou, sa tête appuyée sur sa main et il regarde l'étendue verte du verger.

Marie Lui prend la main et la caresse et dit :

"Simon a ce grand désir... Pendant que j'allais avec lui, il n'a pas arrêté de m'en parler, et avec des raisons si justes que... je n'ai rien pu dire pour le faire taire. C'étaient les mêmes raisons que nous pensons nous toutes, femmes et mères. L'enfant n'est pas robuste. S'il avait été comme Toi... Oh ! Alors il aurait pu aller sans peur à la rencontre de la vie de disciple. Mais, comme il est chétif !... Très intelligent, très bon... mais rien de plus. Quand un tourtereau est délicat il ne peut prendre son vol tout de suite, comme font ceux qui sont forts. Les bergers sont bons... mais ce sont toujours des hommes. Les enfants ont besoin des femmes. Pourquoi ne le laisses-tu pas à Simon ?

Tant que tu lui refuses un enfant vraiment né de lui, je comprends le motif. Un petit, pour nous, c'est comme une ancre. Et Simon, destiné à un si grand rôle, ne peut avoir d'ancres qui le retiennent.

Mais pourtant tu dois convenir que lui doit être le "père" de tous les enfants que tu lui laisseras. Comment peut-il être père s'il n'a pas été à l'école d'un petit ? Un père doit être doux. Simon est bon, mais pas doux. C'est un impulsif et un intransigeant. Il n'y a qu'un enfant qui puisse lui enseigner l'art subtil de la compassion pour les faibles... Considère le sort de Simon... C'est bien ton successeur ! Oh ! je dois pourtant la dire, cette atroce parole ! Mais pour toute la souffrance qu'il m'en coûte pour la dire, écoute-moi. Jamais je ne te conseillerais une chose qui ne serait pas bonne. Marziam... Tu veux en faire un parfait disciple... mais, c'est encore un enfant. Toi... tu t'en iras avant que lui ne soit homme. À qui alors le donner plutôt qu'à Simon pour compléter sa formation ?

Enfin, le pauvre Simon, tu sais quelles tribulations il a subies, même à cause de Toi de la part de sa belle-mère ; et pourtant il n'a pas repris la plus petite parcelle de son passé, de sa liberté depuis un an, pour que le laisse en paix sa belle-mère que même Toi n'as pu changer. Et sa pauvre créature d'épouse ? Oh ! Elle a un tel désir d'aimer et d’être aimée. La mère ? oh ! … Le mari ? un cher autoritaire …Jamais une affection qui lui soit donnée sans trop exiger...

Pauvre femme !... Laisse-lui l'enfant. Écoute, Fils. Pour le moment, nous l'emmenons avec nous. Je viendrai, moi aussi en Judée. Tu m'y conduiras avec Toi chez une de mes compagnes du Temple et presque une parente parce qu'elle descend de David. Elle réside à Bet-Çur. Je la reverrai volontiers si elle vit encore. Ensuite, au retour en Galilée, nous le donnerons à Porphyrée. Quand nous serons dans les environs de Bethsaïda, Pierre le prendra. Quand nous viendrons ici, au loin, l’enfant restera avec elle. // Ah ! mais tu souris maintenant ! Alors tu vas faire plaisir à ta Maman. Merci, mon Jésus." //

"Oui, qu'il soit fait comme tu veux."

Jésus se lève et appelle à haute voix :

"Simon de Jonas, viens ici."

(… Jésus apprend ensuite à Pierre qu’il lui accorde finalement l’adoption de Margziam, le futur saint Martial. )

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---> On va peut-être aussi devoir reprocher à Marie son remerciement à son Fils, se plaignant du manque de reconnaissance des dix lépreux guéris qui n’étaient pas venu Le remercier, excepté un samaritain ?

1 ) Exactement comme à Cana, on voit Jésus accorder un bienfait à la prière de Marie sa Mère : ici c’est à Pierre, là-bas c'était aux convives de la noce. Mais dans les deux cas, c’est le même vin de l’allégresse, celui de l’Amour. Combien Pierre a eu raison de faire passer sa demande par Marie !

2 ) Jésus veut détacher son Pierre des affections humaines en vue de son futur pontificat : cet argument n’est certainement pas infondé, et d’ailleurs, loin de le contester, Marie le justifie ! Et quelques chapitres après, on entendra Jésus reprendre sévèrement son apôtre à ce sujet.

3 ) Si Jésus change ainsi d’avis, c'est que cette adoption est dans la pleine continuité logique avec les liens filiaux qui se sont progressivement tissés entre Pierre et le petit orphelin qui l'appelle déjà "père" - comme nous le verrons ultérieurement en détail dans l'oeuvre - liens d'amour que Jésus voit d'un oeil favorable.

---> Pierre aurait très bien pu se passer de cette adoption - qui en réalité impliquait surtout sa femme Porphyrée - mais puisqu’il sut en faire le douloureux "sacrifice d'Abraham", Jésus s’en contenta, et acquiesça à sa demande, loin de se montrer inexorable.

4 ) Et on apprend un peu plus loin que c'est aussi pour récompenser Pierre de sa patience à supporter Judas qu'Il lui accorde cette faveur :

EMV 203.4 - La prière du Notre Père.

(...) (...)
( Pierre, à Jésus ) "Ah ! Je le supporterai ( Judas, ndt ), à cause de Toi ... Mais quel travail !..."

"Je t'ai pour cela donné la récompense : l'enfant. Et maintenant je t'apprends à prier...
(...)

5 ) Ce ne sera pas la seule fois que Marie obtiendra en changement d'avis de son Fils. Sur le même modèle, un peu plus loin dans l'oeuvre, nous lisons cette demande de Marie en faveur de Judas :

EMV 262.7 - Judas demande l’aide de Marie.

(...) (...)
Oh ! si je pouvais te rendre Judas spirituellement guéri ! Te donner une âme, c'est te donner un trésor, et qui donne des trésors n'est pas pauvre. Fils !...
Je vais dire à Judas que oui, tu le permets ? Tu l'as dit : "Il viendra un temps où tu diras : 'Comme il est difficile d'être la Mère du Rédempteur' ". Je l'ai déjà dit une fois... pour Aglaé... Mais qu'est- ce jamais qu'une fois ? L'humanité est si nombreuse ! Et tu es le Rédempteur de tous. Fils !... Fils !... Comme j'ai tenu dans mes bras le bébé pour que tu lui donnes ta bénédiction, laisse-moi prendre Judas dans mes bras pour l'amener à ta bénédiction..."

"Maman... Maman il ne te mérite pas..."

"Mon Jésus, quand tu hésitais à donner Marziam à Pierre, je t'ai dit que cela l'aurait épanoui. Tu ne peux pas dire que Pierre n'est pas devenu un autre homme, depuis ce moment... Laisse-moi faire avec Judas."

"Qu'il en soit comme tu veux ! Et que tu sois bénie pour ton intention d'amour envers Moi et envers Judas ! Maintenant prions ensemble, Maman. C'est si doux de prier avec toi !..."

(...)

6 ) L'adoption de Margziam accordée à Pierre par Jésus :

---> Cette scène est tellement touchante : il s'agit d'une famille où l'on s'aime, et où le père (Jésus) n'hésite pas, quand Il en est prié par la mère (Marie), à revenir sur telle ou telle de ses décisions, car son but est avant tout que ses enfants soient heureux, et non pas d'affermir sur leurs dos son autorité intraitable. Quoi qu’il en soit, Pierre aura à porter sa croix, et cependant avec autorité, humour et magnanimité, tel le roi Assuérus prié par la reine Esther, Jésus consent par amour à lui accorder le désir de son cœur.

7 ) Pour illustrer ce fait, comment ne pas se rappeler de cette célèbre icône de la Vierge à l’Enfant, où l’on voit à notre grand étonnement la main de l’Enfant Jésus monter devant la bouche de sa Mère afin de l’empêcher de parler, alors qu’elle au contraire, lui redescend le bras doucement de sa main pour se dégager de lui ?
Cette sainte image raconte comment Jésus, voulant châtier des moines relâchés, permit que des pirates se mettent en route vers leur monastère contenant la fameuse icône de la Vierge à l’Enfant, comment la Vierge de l’icône voulut prévenir miraculeusement les moines de vive voix ; comment l'Enfant-Jésus voulut sur l’icône lui mettre la main devant la bouche, et comment Marie continua à les prévenir, rabaissant la main de son Fils : l’image resta ensuite figée dans cette délicieuse attitude de lutte apparente entre la Mère et l'Enfant.

8 ) D'autres illustrations bien connues achèveront de rendre caduque l'argumentation de l'auteur. À Valencienne, le 31 août 1008, Marie apparaît à Bertholin, un pieux ermite pénitent et lui dit : "Va trouver mon peuple de Valenciennes. Annonce-lui que j'ai désarmé le bras de mon Fils. La nuit qui précédera la fête de la Nativité, mon peuple saura que j'ai entendu son cri de détresse. Que mes serviteurs se rendent sur les remparts de la ville, ils s'y verront des merveilles" ( le miracle du saint Cordon, qui préserva la ville de la peste ).

---> Que veut dire ici la sainte Vierge, sinon qu'elle a fait changer d'avis son Divin Fils par son intercession ? Exactement comme ici, dans ce passage de l'EMV.

9 ) Même chose pour ce dernier exemple, choisi entre beaucoup d'autres : le 27 mars 1860, à Arnaud-Guilhem, Notre Dame de Picheloup déclare à Félicie Cavé : (...) "L'archevêque de Toulouse qui siégera alors pourra s'il le veut arrêter tous ces maux ( la guerre, la peste, la famine ) en faisant bâtir la chapelle que je demande su'on m'élève à Arnaud-Guilhem parce que les pécheurs se convertiront et que mon Fils sera désarmé. (...)"

---> On voit bien encore une fois le pouvoir que possède Marie de détourner la justice de son Fils, en Lui faisant renoncer au châtiments temporels. Combien plus pouvait-elle sur la terre Le persuader de permettre l'adoption de Margziam par son apôtre Pierre !

---> Enfin, je préviens une critique absurde mais récurrente, concernant la manière dont Jésus annonce à Pierre qu’il lui donne finalement gain de cause, et qui n’est pas dénuée d’une réjouissante pointe d’humour au grand damne des censeurs en tout genre qui accusent même ici Jésus de mentir à Pierre :

EMV 199.9 ( suite )

(…)
Jésus se lève et appelle à haute voix :

"Simon de Jonas, viens ici."

Pierre sursaute et monte en vitesse l'escalier :

"Que veux-tu, Maître ?"

"Viens ici, usurpateur et corrupteur !"

"Moi ? Pourquoi ? Qu'ai-je fait Seigneur ?"

"Tu as corrompu ma Mère. C'est pour cela que tu voulais être seul. Qu'est-ce que je dois te faire ?".

Mais Jésus sourit et Pierre se rassure.

"Oh ! dit-il, tu m'as réellement fait peur ! Mais maintenant tu ris... Que veux-tu de moi, Maître ? Ma vie ? Je n'ai plus qu'elle puisque tu m'as tout pris... mais, si tu la veux, je te la donne."

"Je ne veux pas t'enlever, mais te donner. Cependant n'abuse pas de ta victoire et ne donne pas le secret à d'autres, homme rempli de fourberie qui triomphes du Maître avec l'arme de la parole maternelle. Tu auras l'enfant mais..."

Jésus ne peut plus parler car Pierre qui était à genoux se redresse vivement et baise Jésus avec une telle impétuosité qu'il Lui coupe la parole.

"Remercie-la, elle, pas Moi. Mais cependant rappelle-toi que cela doit t'aider et ne pas être pour toi un obstacle..."

"Seigneur, tu n'auras pas à regretter ton don... Oh ! Marie ! Que tu sois toujours bénie, sainte et bonne..."

Et Pierre, qui est retombé à genoux, pleure réellement en baisant la main de Marie...
(...)
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Réponse aux censeurs :

1 ) "Le rire est le propre de l'homme", dit Rabelais citant Aristote.

---> Si Jésus n’en avait pas Lui aussi fait usage avec sobriété, bien séance et à propos comme ici, Il n'aurait pas été totalement humain, ce qui est une absolue invraisemblance, car le Verbe s'est fait Homme en tout point semblable aux hommes, excepté le péché.

---> Nier que le Christ ait pu manier l'humour à la perfection - avec cependant l'extrême mesure que nous Lui connaissons dans l'EMV -, c'est donner sa foi à ce méchant moine du "Nom de la Rose", empoisonnant sur la tranche dans sa folie le livre du traité d'Aristote, pour que personne ne puisse survivre à sa consultation et témoigner à son tour qu'en vérité : "le rire est le propre de l'homme", selon Aristote.

2 ) Ce dialogue du Christ avec Pierre ne contient aucun mensonge.

---> Jésus joue seulement sur l'ambiguïté du mot "corrompre", afin de taquiner gentiment son apôtre, et le sourire qu'Il lui adresse ne laisse aucune place au doute. En effet, ce verbe "corrompre", qui au sens fort serait parfaitement inacceptable pour désigner la Pure Incorruptible, très Sainte et toute Immaculée Vierge Marie, au sens figuré, peut parler avec humour des rapports qui existe au sein d'une famille où l'on s'aime mutuellement tendrement, et où, par boutade, le père peut faire mine d'accuser son fiston d'avoir "corrompu" sa mère, c'est-à-dire tout simplement de s'en être fait une alliée pour obtenir ce qu'il désirait auprès de l'autorité paternelle, lui ayant premièrement refusé sa demande.

---> En cela, ce passage est un modèle d'illustration de la vraie dévotion à Marie, telle que la décrite saint Louis Marie Grignon de Montfort.

3 ) Pour qu'il y ait mensonge, il aurait fallu l'intention délibérée de la part de Jésus de faire croire à quelque chose de faux : or cette intention est absente.

---> Lorsque quelqu'un - comme ici Jésus - dit quelque chose de bien trop énorme pour pouvoir être tenu pour la vérité, il est alors très clair que personne ne peut raisonnablement prendre ce qu'il dit au sens propre, et que ce n'est alors qu'une boutade. Ici : "Tu as corrompu ma Mère".

---> Ce n'est même pas le fameux "mensonge festif" que dénonce saint Thomas d'Aquin dans sa somme théologique, car même festif, ce dernier n'est rien d'autre qu'un mensonge semblable aux autres, c'est-à-dire avec l'intention d'y faire croire, même soi-disant pour rire.

Exemple de mensonge festif :

---> "Les enfants, désolé mais votre mère et moi, nous divorçons".

---> Ici, le père ment délibérément à ses enfants - sans que ceux-ci aient un quelconque moyen de savoir que c'est faux - juste pour s'amuser à les voir réagir, et à les détromper ensuite : "Mais non, c'était pour rire ! "Mais cela n'a rien de justifiable, puisqu'il y a eu une véritable intention de tromper, et avec des conséquences mauvaises, assumées par le menteur : certainement dans un premier temps le désarrois, la colère, l'incompréhension des pauvres enfants affolés.

---> Alors que dans ce passage de l'EMV, il n'y a qu'une joie intense, provoquée par une saine plaisanterie qui atteint son but charitable. Pierre comprend immédiatement qu'il est exaucé, ayant décelé l'ambiguïté du mot "corrompre" et ayant remarqué le sourire de son Maître, chassant toute équivoque.

4 ) Que fait ici Jésus, s'Il ne ment pas ?

---> Jésus allie la sincère complicité humaine qu'il a nouée avec son Pierre depuis sa rencontre avec lui, avec sa suprême autorité royale et paternelle dont Il ne se départit pas, sous prétexte de faire plaisir à son apôtre.

---> Il ne lui dit pas par exemple : "Allez, c'est bon Pierre, tu as gagné... Je t'accorde tout ce que tu veux, et de toute façon Marie est de ton côté, je ne fais pas le poids, et puis tu avais bien raison etc... ", en se couchant comme une mauviette.

---> Bien au contraire : Jésus sait conserver toute son autorité, mais sans la rendre inexorable et inflexible, comme le ferait tel ou tel père de famille uniquement préoccupé de faire courber les échines à son bon vouloir, par une autorité dénuée d'amour.

---> Non : dans la famille apostolique dont notre Seigneur est le Chef, on s'aime toutes voiles dehors, et le Père qu'il est pour ses apôtres n'a d'autre joie que de rendre ses enfants le plus heureux possible, sans que cela les dispense de porter leur croix.

---> L'auteur fait donc un "full flop" ( en français : un flop complet ).
 

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