Saint Jean, les petits enfants, Lazare : la jauge des préférences du « Jésus de l'EMV » serait-elle la recherche de lui-même dans l’autre ?

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"L’un des exemples les plus saisissants de ce dévoiement du sens des événements du salut en fonction de la personnalité maladive de « Jésus » se trouve dans ce court extrait de dialogue de Lazare relevé des morts avec le Rabbi : « Maître… Pourquoi m’as-tu ressuscité ? » « Pour avoir un ami. » (VIII, 27, 244)"
 

D'accord ! Donc : si c'est bien là "un des exemples les plus saisissants de ce (prétendu) dévoiement", et vu que ce n'est en réalité qu'une einième bourde monumentale de l'auteur se contrefichant éperdument du sens réel de l'oeuvre, alors nous pouvons dors et déjà en conclure à l'absence pure et simple dans celle-ci d'un quelconque dévoiement du sens des événements du salut.

Nous prenons ici une belle leçon de sophisme de la part de l’auteur, et observons bien par quelles étapes il passe pour essayer de nous berner :

1 ) Il cite hors de son contexte un minuscule bout de dialogue, dont le lecteur sera incapable de voir la justification.

2 ) Il nous laisse croire que ce passage fait partie du récit principal de la résurrection de Lazare, alors qu’il s’agit en réalité d’un passage bien postérieur dans l'oeuvre, et impossible à bien comprendre sans son contexte.

3 ) Il nous laisse en conclure que cette micro-citation donne la principale raison pour laquelle le Christ accomplit ce grand miracle en faveur de Lazare.

Or : 1) est biaisé, 2) est faux, et 3) étant la conclusion, elle est fatalement fausse : Jésus aurait dans l’EMV une personnalité maladive manifestant un manque affectif. Il n’en est rien, mais DGC se félicite de son sophisme, qu’il va utiliser à des fins de caricature pour duper ses lecteurs.

Et maintenant, voici le démontage de ce sophisme abject :

1 ) Le contexte :

---> L'action se situe longtemps après le miracle de la résurrection de Lazare. Celui-ci se rend en de nombreux endroits pour s'y montrer vivant et témoigner du Christ, jusqu'en Syrie. Il suscite partout curiosité et appréhension, manifestant publiquement la puissance de Jésus, et il est très heureux de pouvoir rendre ce service à son Maître.

---> Le but de ce miracle étant que tout le monde puisse croire en la Divinité de Jésus, Lazare pense naïvement qu'en témoigner devant tous sera suffisant.

---> Suit ce dialogue entre lui et Jésus :

EMV 566.22 - À Éphraïm, le jour de l’arrivée de Marie avec Lazare et les femmes disciples. Le caractère de Pilate.

(...) (...)
"Viens avec Moi le long du torrent."

Lazare obéit avec sa promptitude habituelle.
Ils s'éloignent de la maison d'environ deux cent mètres. Lazare se tait attendant que Jésus parle. Et Jésus parle :

"Voilà ce que je voulais te dire. Ma Mère est très abattue : tu le vois. Envoie ici tes sœurs. Moi, en réalité, je vais pousser vers Sichem avec tous les apôtres et les femmes disciples. Mais je les enverrai ensuite en avant, à Béthanie, pendant que je m'arrêterai quelque temps à Jéricho. Je puis encore oser garder avec Moi des femmes ici en Samarie, mais pas ailleurs..."

"Maître ! Tu crains vraiment...Oh ! s'il en est ainsi, pourquoi m'as-tu ressuscité ?"
( sous-entendu : « …si finalement, cela ne résout rien de tes difficultés, et que l’on te menace toujours ? », ndt )

"Pour avoir un ami."

"Oh !!! Si c'est pour cela, alors, me voici. Toute douleur n'est rien pour moi, si je puis te réconforter par mon amitié."

"Je le sais. Et pour cela, je me sers de toi et je me servirai de toi comme du plus parfait ami."
(...)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

---> Lazare croyait naïvement qu'il n'y aurait désormais plus d’opposition à la foi au Christ, et que Jésus n’aurait donc plus rien à craindre, dès lors que son éclatant miracle serait connu.

---> Et puisque finalement il n'en est pas ainsi, alors : pourquoi donc Jésus l’a-t-Il ressuscité ? « Pour avoir un ami », répond Jésus.

---> Et effectivement : d’un ami digne de confiance tel que Lazare, Il en aura besoin et ne se privera pas de ses services, jusqu’après sa Passion, lorsque Lazare recueillera chez lui à Béthanie les apôtres dispersés, et encore après, lorsqu'il deviendra le premier évêque de Marseille, ayant débarqué dans cette lointaine région de Gaule avec ses deux sœurs accompagnées des saintes femmes Marie Salomé, Marie Jacobé et Sarah.

---> La résurrection de Lazare n’est donc pas inutile, elle sert au contraire à la réalisation de la Divine Volonté, même si son but principal n'est pas immédiatement atteint, apparemment.

2 ) Le but principal de ce grand miracle :

---> C'était bien de retirer aux pharisiens haineux toute possibilité de justifier leur manque de foi, puisqu’en ressuscitant un homme très connu d’eux, Jésus voulait les toucher en tout premier, comme le montre l’ensemble du récit dans l’EMV :

541. Les juifs viennent en visite chez Lazare.
542. Les juifs chez Lazare.
543. Marthe envoie un serviteur prévenir le Maître.
544. Délire et mort de Lazare.
545. Le serviteur de Béthanie apporte à Jésus le message de Marthe. Jésus prédit à Simon-Pierre que Rome deviendra chrétienne.
546. Le jour des funérailles de Lazare.
547. Jésus décide de se rendre à Béthanie.
548. La résurrection de Lazare.

549. Séance au Sanhédrin et audience de Pilate.
549.1 : La nouvelle s'est répandue partout et suscite partout un grand étonnement.
549.2 : Hérode, Hérodiade, Ponce Pilate … sont apeurés.
549.3 : Joseph d'Arimathie confirme la nouvelle de la résurrection.
549.4 : Pilate a fait venir Claudia avec le désir de reprendre les choses en main et de tout changer.
549.5 : Le Sanhédrin se réunit d'urgence.
549.6 : Un grand désarroi y règne.
549.7 : Le débat devient houleux entre partisans et adversaires de Jésus.
549.8 : Gamaliel prend parti pour Jésus et fustige ses collègues.

---> Saint Jean le mentionne lui-aussi dans son Evangile, en évoquant la présence des pharisiens (Jean 11,19).

---> Si vraiment Jésus avait désiré avoir plein d'amis autour de Lui, de manière à combler un manque affectif, pourquoi n’aurait-Il ressuscité que Lazare, et pas également : Moïse, Élie, et tous les prophètes du passé ?

---> « Avoir un ami » était donc un but second pour Jésus : Il en avait déjà de nombreux.

3 ) Conclusion :

---> Jésus n’est en rien une « personnalité maladive en manque d’affection » dans l'oeuvre, mais l'Ami par excellence, le Dieu-fait-Homme préparant sa Passion et sachant tout par avance, notamment comment l'amitié de Lazare Lui sera utile, ce qui n’a strictement rien à voir.

---> Cette même question évoquée ici par DGC est d’ailleurs répétée une nouvelle fois un peu plus loin dans l’œuvre, par un Lazare au fond de la détresse, car Jésus vient de lui annoncer sa mort en croix dans cinq jours.

---> Découvrons ce passage poignant, dans son intégralité :

EMV 587.1 - L'adieu à Lazare

En rouge, la question de Lazare et la réponse de Jésus )

(...) (...)

– Jésus est à Béthanie. C'est le soir, un soir tranquille d'avril. Par les larges fenêtres de la salle du banquet on voit le jardin de Lazare tout en fleurs et, au-delà, le verger qui semble une nuée de pétales légers. Un parfum de verdure nouvelle, du doux-amer des fleurs des arbres à fruits, de roses et d'autres fleurs se mélange, en entrant avec le tranquille vent du soir qui fait onduler légèrement les rideaux tendus sur les portes et trembler les lumières du lampadaire du milieu de la pièce, à un vif parfum de tubéreuse, de muguet, de jasmin, mélangés à l'essence rare, qui reste encore du baume dont Marie de Magdala a parfumé son Jésus dont les cheveux sont restés plus sombres par suite de l'onction.

Dans la salle se trouvent encore Simon, Pierre, Matthieu et Barthélemy. Les autres manquent comme s'ils étaient déjà sortis pour leurs occupations.

Jésus s'est levé de table et observe un rouleau de parchemin que Lazare Lui a montré. Marie de Magdala circule dans la salle... on dirait un papillon attiré par la lumière. Elle ne sait que tourner autour de son Jésus. Marthe surveille les serviteurs qui enlèvent les splendides nappes précieuses étendues sur la table.

Jésus pose le rouleau sur une haute crédence à incrustations d'ivoire qui ressortent du bois noir et brillant, et il dit :

"Lazare, viens dehors. J'ai besoin de te parler."

"Tout de suite, Seigneur" et Lazare se lève de son siège près de la fenêtre et suit Jésus dans le jardin où la dernière lumière du jour se mêle aux premiers rayons d'un splendide clair de lune.

Jésus marche en se dirigeant au-delà du jardin, là où se trouve le tombeau qui fut celui de Lazare et qui maintenant présente un grand encadrement de roses toutes en fleurs sur la bouche vide. En haut, sur la roche légèrement inclinée, est gravé : "Lazare, viens dehors !" Jésus s'arrête là. La maison ne se voit plus, cachée qu'elle est par des arbres et des haies. Il y a un silence absolu et une absolue solitude.

"Lazare, mon ami" demande Jésus en restant debout en face de son ami, et en le fixant avec une ombre de sourire sur son visage amaigri et pâle plus qu'à l'ordinaire. "Lazare, mon ami, sais-tu qui je suis ?"

"Toi ? Mais tu es Jésus de Nazareth, mon doux Jésus, mon saint Jésus, mon puissant Jésus !"

"Cela pour toi. Mais pour le monde, qui suis-je ?"

"Tu es le Messie d'Israël."

"Et puis ?"

"Tu es le Promis, l'Attendu... Mais pourquoi me demandes-tu cela ? Doutes-tu de ma foi ?"

"Non, Lazare. Mais je veux te confier une vérité. Personne ne la sait, sauf ma Mère et l'un des miens. Ma Mère parce qu'elle n'ignore rien. Un autre parce qu'il participe à cette chose. Aux autres je l'ai dite, pendant ces trois années qu'ils sont avec Moi, maintes et maintes fois. Mais leur amour leur a fait l'effet du népenthès[1] et fait obstacle à la vérité annoncée. Ils n'ont pas pu tout comprendre... Et il vaut mieux qu'ils n'aient pas compris, autrement, pour empêcher un crime, ils en auraient commis un autre. Inutile, car ce qui doit arriver arrivera, malgré tout meurtre. Mais à toi, je veux la dire."

"Penses-tu que je t'aime moins qu'eux ? De quel crime parles-tu ? Quel crime doit arriver ? Parle, au nom de Dieu !" Lazare est agité.

"Je parle, oui. Je ne doute pas de ton amour. J'en doute si peu que c'est à toi que je confie mes volontés..."

"Oh ! mon Jésus ! Mais cela on le fait quand on est près de mourir ! Moi, je l'ai fait quand j'ai compris que tu ne viendrais pas et que je devais mourir."

"Et Moi, je dois mourir."

"Non !" Lazare pousse un profond gémissement.

"Ne crie pas. Que personne n'entende. J'ai besoin de parler à toi seul.
Lazare, mon ami, sais-tu ce qui arrive en ce moment où tu es près de Moi, dans l'amitié fidèle que tu m'as donnée dès le premier moment, et qui n'a jamais été troublée par aucun motif ? Un homme, avec d'autres hommes, est en train de débattre le prix de l'Agneau. Tu sais quel nom a cet Agneau ? Il s'appelle : Jésus de Nazareth."

"Non ! Tu as des ennemis, c'est vrai. Mais personne ne peut te vendre ! Qui ? Qui est-ce ?"

"C'est un des miens. Ce ne pouvait être que quelqu'un de ceux que j'ai le plus fortement déçus et qui, las d'attendre, veut se débarrasser de Celui qui désormais n'est plus qu'un danger personnel. Il croit se refaire une réputation, d'après ce qu'il pense, auprès des grands du monde. Au contraire, il sera méprisé par le monde des bons et par celui des criminels. Il est arrivé à se lasser ainsi de Moi, de l'attente de ce que par tous les moyens il a essayé d'atteindre : la grandeur humaine, qu'il a poursuivie d'abord au Temple, qu'il a cru atteindre avec le Roi d'Israël, et que maintenant il cherche de nouveau, au Temple et auprès des romains...

Il espère... Mais Rome, si elle sait récompenser ses serviteurs fidèles... sait piétiner sous son mépris les vils délateurs. Il est las de Moi, de l'attente, du fardeau qu'il a d'être bon. Pour celui qui est mauvais, être bon, devoir feindre de l'être, c'est un fardeau accablant. Il peut être supporté pendant quelque temps... et puis... et puis on ne peut plus... et on s'en débarrasse pour redevenir libre. Libre ? C'est ce que croient les mauvais. C'est ce qu'il croit. Mais ce n'est pas la liberté. Appartenir à Dieu, c'est la liberté. Être contre Dieu, c'est une prison avec des fers et des chaînes, des fardeaux et des coups de fouet, qu'aucun galérien à la rame, qu'aucun esclave aux constructions, ne supporte sous le fouet du garde-chiourme."

"Qui est-ce ? Dis-le-moi. Qui est-ce ?"

"C'est inutile."

"Si, c'est utile... Ah !... Ce ne peut être que lui : l'homme qui a toujours été une tache dans ton groupe, l'homme qu'il n'y a pas longtemps a offensé ma sœur. C'est Judas de Kériot !"

"Non. C'est Satan. Dieu a pris chair en Moi : Jésus. Satan a pris chair en lui : Judas de Kériot. Un jour... très lointain... ici, dans ton jardin, j'ai consolé des pleurs et j'ai excusé un esprit tombé dans la boue. J'ai dit que la possession c'est la contagion de Satan qui inocule ses sucs dans l'être et le dénature. J'ai dit que c'est le mariage d'un esprit avec Satan et avec l'animalité. Mais la possession est encore peu de chose par rapport à l'incarnation. Je serai possédé par mes saints, et eux seront possédés par Moi. Mais c'est seulement en Jésus Christ qu'est Dieu tel qu'il est au Ciel, car je suis le Dieu fait Chair. Il n'y a qu'une Incarnation divine. De même aussi dans un seul sera Satan, Lucifer, comme il est dans son royaume, car c'est seulement dans l'assassin du Fils de Dieu que Satan s'est incarné. Lui, pendant que je te parle, est devant le Sanhédrin. Il s'occupe de mon meurtre et s'y emploie. Mais ce n'est pas lui : c'est Satan.

Maintenant écoute, Lazare, ami fidèle. Je te fais certaines requêtes. Tu ne m'as jamais rien refusé. Ton amour a été si grand que, sans enfreindre le respect, il a été toujours actif à mes côtés par mille aides, par tant d'aides prévoyantes et de sages conseils que j'ai toujours reçus, parce que je voyais dans ton cœur un vrai désir de mon bien."

"Oh ! mon Seigneur ! Mais c'était ma joie de m'occuper de Toi ! Que ferai-je maintenant si je n'ai plus à m'occuper de mon Maître et Seigneur ? C'est trop peu, trop peu que tu m'as permis de faire ! Ma dette envers Toi, qui as rendu Marie à mon amour et à l'honneur, et qui m'as rendu la vie est telle que... Oh ! pourquoi m'as-tu rappelé de la mort pour me faire vivre cette heure ? Désormais toute l'horreur de la mort et toute l'angoisse de l'esprit, porté à la peur par Satan au moment de me présenter au Juge Éternel, je l'avais surmontée, et c'était l'obscurité... Qu'as-tu, Jésus ? Pourquoi frémis-tu et deviens-tu plus pâle encore que tu n'étais ? Ton visage est plus pâle que cette rose de neige qui languit sous la lune. Oh ! Maître ! Il semble que le sang et la vie t'abandonnent..."

"Je suis en fait comme quelqu'un qui meurt, les veines ouvertes. Jérusalem toute entière, et par là je veux dire "tous mes ennemis parmi les puissants d'Israël", attache à Moi ses bouches avides et aspire ma vie et mon sang. Ils veulent faire taire la Voix qui pendant trois ans les a tourmentés, tout en les aimant... parce que toutes mes paroles, même si c'étaient des paroles d'amour, étaient une secousse qui invitait leurs âmes à se réveiller, et ils ne voulaient pas entendre cette âme qui était la leur et qu'ils avaient liée par la triple sensualité. Et non seulement les grands... Mais Jérusalem toute entière va s'acharner sur l'Innocent et vouloir sa mort... et avec Jérusalem, la Judée... et avec la Judée, la Pérée, l'Idumée, la Décapole, la Galilée, la Syro-Phénicie... Israël tout entier s'est rassemblé à Sion pour le "Passage" du Christ de la vie à la mort... Lazare, toi qui es mort et qui es ressuscité, dis-moi : qu'est-ce que la mort ? Qu'as-tu éprouvé ? De quoi te souviens-tu ?"

"La mort ?... Je ne me rappelle pas exactement ce que ce fut. À la grande souffrance succéda une grande langueur... Il me semblait ne plus souffrir et d'avoir seulement un profond sommeil... La lumière et le bruit devenaient de plus en plus faibles et lointains... Mes sœurs et Maximin disent que je donnais les signes d'une âpre souffrance... Mais moi, je ne m'en souviens pas..."

"Oui. La pitié du Père émousse pour les mourants le sensorium intellectuel de sorte qu'ils souffrent uniquement dans la chair qui elle doit être purifiée par ce prépurgatoire qu'est l'agonie. Mais Moi... Et de la mort que te rappelles-tu ?"

"Rien, Maître. J'ai un espace obscur dans l'esprit, un espace vide. J'ai, dans le cours de ma vie, une interruption que je ne sais comment remplir. Je n'ai pas de souvenirs. Si je regardais au fond de ce trou noir qui m'a gardé pendant quatre jours, bien que ce soit la nuit et que j'y serais comme une ombre, je sentirais sans le voir le froid humide monter de ses viscères et me souffler en face. C'est déjà une sensation. Mais si je pense à ces quatre jours, je n'ai rien. Rien. C'est le mot."

"Oui. Ceux qui reviennent ne peuvent parler... Le mystère se dévoile graduellement pour celui qui y entre. Mais Moi, Lazare, je sais ce que je souffrirai. Je sais que je souffrirai en pleine conscience. Il n'y aura aucun adoucissement de boissons ou de langueur pour que mon agonie devienne moins atroce. Je me sentirai mourir. Déjà je le sens... Déjà je meurs, Lazare. Comme quelqu'un qui souffre d'une maladie incurable, j'ai continué de mourir pendant ces trente-trois ans. Et la mort s'est toujours plus accélérée à mesure que le temps me rapprochait de cette heure. Tout d'abord, la mort c'était de savoir que j'étais né pour être le Rédempteur. Puis, ce fut la mort de Celui qui se voit combattu, accusé, ridiculisé, persécuté, entravé... Quelle fatigue ! Puis... la mort d'avoir à mes côtés de plus en plus près, jusqu'à l'avoir enlacé à Moi comme une pieuvre au naufragé, celui qui devait être pour Moi le traître. Quelle nausée ! Maintenant je meurs déchiré de devoir dire "adieu" aux amis les plus chers, et à ma Mère..."

"Oh ! Maître ! Tu pleures ? ! Je sais que tu as pleuré aussi devant mon tombeau parce que tu m'aimais. Mais maintenant... Tu pleures de nouveau. Tu es tout glacé. Tu as les mains déjà froides comme un cadavre. Tu souffres... Tu souffres trop !..."

"Je suis l'Homme, Lazare. Je ne suis pas seulement le Dieu. De l'homme j'ai la sensibilité et les affections. Et mon âme éprouve de l'angoisse quand je pense à ma Mère... Et même, je te le dis, elle est devenue tellement monstrueuse ma torture de subir le voisinage du Traître, la haine satanique de tout un monde, la surdité de ceux qui, sans haïr, ne savent pas aimer activement, car aimer activement c'est d'arriver à être tel que l'aimé le veut et l'enseigne, et au contraire, ici !... Oui, beaucoup m'aiment. Mais ils sont restés "eux". Ils n'ont pas pris un autre "moi" par amour pour Moi. Sais-tu qui, parmi mes plus intimes, a su changer sa nature pour devenir du Christ, comme le Christ le veut ? Une seule : ta sœur Marie. Elle est partie d'une animalité complète et pervertie pour atteindre une spiritualité angélique. Et cela par l'unique force de l'amour."

"Tu l'as rachetée."

"Je les ai tous rachetés par la parole. Mais elle seule s'est changée totalement par activité d'amour. Mais je disais : elle est tellement monstrueuse la souffrance qui me vient de toutes ces choses que je ne soupire qu'après le complet accomplissement. Mes forces plient... La croix sera moins lourde que cette torture de l'esprit et du sentiment..."

"La croix ? ! Non ! Oh ! non ! C'est trop atroce ! C'est trop infamant ! Non !" Lazare, qui a tenu depuis un moment les mains glacées de Jésus dans les siennes, debout en face de son Maître, les laisse et il s'affaisse sur le siège de pierre qui est près de lui. Il cache son visage dans ses mains et il pleure désespérément.

Jésus s'approche de lui, met la main sur ses épaules que secouent des sanglots, et il dit :

"Et quoi ? C'est Moi qui meurs qui dois te consoler toi qui vis ? Ami, j'ai besoin de force et d'aide. Et je te le demande. Je n'ai que toi qui puisses me le donner. Les autres, il est bon qu'ils ne sachent pas, car s'ils savaient... Il coulerait du sang. Et je ne veux pas que les agneaux deviennent des loups, même par amour pour l'Innocent. Ma Mère... oh ! comme j'ai le cœur transpercé de parler d'elle !... Ma Mère est déjà tellement angoissée ! Elle aussi est une mourante épuisée... Voilà trente-trois ans qu'elle meurt, elle aussi, et maintenant elle n'est qu'une plaie comme la victime d'un atroce supplice. Je te jure que cela a été un combat entre mon esprit et mon cœur, entre l'amour et la raison, pour décider s'il était juste de l'éloigner, de la renvoyer dans sa maison où elle ne cesse de rêver à l'Amour qui l'a rendu Mère, goûte la saveur de son baiser de feu, tressaille dans l'extase de ce souvenir, et avec les yeux de l'âme ne cesse de voir souffler l'air frappé et remué par la lueur angélique.

En Galilée la nouvelle de la Mort arrivera quasi au moment où je pourrai lui dire : "Mère, je suis le Victorieux !" Mais je ne puis pas, non, je ne puis pas faire cela. Le pauvre Jésus, chargé des péchés du monde, a besoin d'un réconfort, et ma Mère me le donnera. Le monde encore plus pauvre a besoin de deux Victimes. Parce que l'Homme a péché avec la femme; et la Femme doit racheter, comme l'Homme rachète. Mais tant que l'heure ne sera pas sonnée, je donne à ma Mère un sourire assuré... Elle tremble... je le sais. Elle sent que la Torture s'approche. Je le sais. Et elle la repousse par dégoût naturel et par un saint amour, comme Moi je repousse la Mort parce que je suis un "vivant" qui doit mourir.

Mais malheur si elle savait que d'ici cinq jours... Elle n'arriverait pas vivante à cette heure, et je la veux vivante pour tirer de ses lèvres la force comme j'ai tiré la vie de son sein. Et Dieu la veut sur mon Calvaire pour mêler l'eau de ses larmes virginales au vin du Sang divin et célébrer la première Messe. Sais-tu ce que sera la Messe ? Tu ne sais pas. Tu ne peux pas savoir. Ce sera ma mort appliquée perpétuellement au genre humain vivant ou souffrant. Ne pleure pas, Lazare. Elle est forte. Elle ne pleure pas. Elle a pleuré pendant toute sa vie de Mère. Maintenant elle ne pleure plus. Elle a crucifié le sourire sur son visage... As-tu vu quel visage elle a pris ces derniers temps ? Elle a crucifié le sourire sur son visage pour me réconforter. Je te demande d'imiter ma Mère.

Je ne pouvais plus garder pour Moi seul mon secret. J'ai regardé autour de Moi pour chercher un ami sincère et sûr. J'ai rencontré ton regard loyal. J'ai dit : "À Lazare". Moi, quand tu avais un poids sur le cœur, j'ai respecté ton secret et je l'ai défendu contre la curiosité même naturelle du cœur. Je te demande le même respect pour le mien. Plus tard... après ma mort, tu en parleras. Tu parleras de cette conversation. Pour que l'on sache que Jésus est allé consciemment à la mort, et à des tortures connues et que l'on sache aussi qu'il n'avait rien ignoré ni pour les personnes ni pour son destin. Pour que l'on sache que pendant qu'il pouvait encore se sauver il ne l'a pas voulu, parce que son amour infini pour les hommes ne brûlait que de consommer son sacrifice pour eux."

"Oh ! Sauve-toi, Maître ! Sauve-toi ! Je peux te faire fuir, cette nuit même. Une fois aussi tu as fui en Égypte ! Fuis aussi maintenant. Viens, partons. Nous prenons avec nous Marie et mes sœurs, et nous partons. Aucune de mes richesses ne me retient, tu le sais. Ma richesse et celle de Marie et de Marthe, c'est Toi. Partons."

"Lazare, alors j'ai fui car ce n'était pas l'heure. Maintenant c'est l'heure. Et je reste."

"Et alors je viens avec Toi. Je ne te quitte pas."

"Non. Tu restes ici. Puisqu'il est permis quand la demeure n'est pas plus loin que le chemin du sabbat de consommer l'agneau dans sa maison, voilà que comme toujours, tu consommeras ici ton agneau. Pourtant, laisse venir tes sœurs... À cause de Maman... Ah ! que te cachaient, ô Martyr, les roses de l'amour divin ! L'abîme ! L'abîme ! Et de là, maintenant s'élèvent et s'élancent les flammes de la Haine pour te mordre le cœur ! Tes sœurs, oui. Elles sont courageuses et actives... et Maman sera un être qui agonise, penché sur ma dépouille. Jean ne suffit pas. C'est l'amour, Jean, mais il manque encore de maturité. Oh ! il mûrira pour devenir un homme dans le déchirement de ces prochains jours. Mais la Femme a besoin des femmes sur ses terribles blessures. Me les donnes-tu ?"

"Mais je t'ai toujours tout donné, absolument tout, avec joie, et je souffrais seulement que tu me demandes si peu !..."

"Tu le vois. De personne d'autre je n'ai accepté autant que de mes amis de Béthanie. Cela a été une des accusations que l'injuste m'a faite plus d'une fois. Mais je trouvais ici, parmi vous, assez pour consoler l'Homme de toutes ses amertumes d'homme. À Nazareth, c'était le Dieu qui se consolait auprès de l'Unique délice de Dieu. Ici, c'était l'Homme. Et avant de monter vers la mort, je te remercie, ami fidèle, affectueux, gentil, empressé, réservé, docte, discret et généreux. Je te remercie de tout. Mon Père, plus tard, t'en récompensera..."

"J'ai tout eu déjà avec ton amour et avec la rédemption de Marie."

"Oh ! non. Tu dois encore avoir beaucoup. Et tu l'auras.
Écoute. Ne te désespère pas ainsi. Donne-moi ton intelligence pour que je puisse te dire ce que je te demande encore. Tu resteras ici à attendre..."

"Non. Cela, non. Pourquoi Marie et Marthe, et pas moi ?"

"Parce que je ne veux pas que tu te corrompes comme tous les hommes se corrompront. Jérusalem, dans les jours qui viennent, sera corrompue comme l'est l'air autour d'une charogne en décomposition, qui éclate à l'improviste par un imprudent coup de talon d'un passant. Infectée et répandant l'infection. Ses miasmes rendront fous même les moins cruels, et jusqu'à mes disciples. Ils s'enfuiront. Et où iront-ils dans leur désarroi ? Chez Lazare. Que de fois, en ces trois années, ils sont venus pour chercher du pain, un lit, protection, un abri, et le Maître !... Maintenant ils vont revenir. Comme des brebis débandées par le loup qui s'est emparé du berger, ils courront à un bercail. Ras semble-les. Rends-leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux. Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans un plus grand péché en désespérant de mon pardon."

"Tous fuiront ?"

"Tous, sauf Jean."

"Maître, tu ne me demanderas pas d'accueillir Judas ? Fais-moi mourir torturé, mais cela, ne me le demande pas. Plusieurs fois ma main a frémi sur mon épée anxieuse de tuer l'opprobre de la famille, et je ne l'ai pas fait parce que je ne suis pas un violent. Je fus seulement tenté de le faire. Mais je te jure que si je revois Judas je l'égorge comme un bouc émissaire."

"Tu ne le verras jamais plus. Je te le jure."

"Il fuira ? N'importe. J'ai dit : "Si je le vois". Maintenant je dis : "Je le rejoindrai, fût-ce aux confins du monde, et je le tuerai".

"Tu ne dois pas le désirer."

"Je le ferai."

"Tu ne le feras pas car où il sera, tu ne pourras aller."

"Au sein du Sanhédrin ? Dans le Saint ? Là aussi je le rejoindrai et je le tuerai."

"Il ne sera pas là."

"Chez Hérode ? Je serai tué, mais auparavant je le tuerai."

"Il sera chez Satan, et toi, tu ne seras jamais chez Satan. Mais abandonne tout de suite cette pensée homicide, car autrement je te quitte."

"Oh ! oh !... Mais... Oui, pour Toi... Oh ! Maître ! Maître ! Maître !"

"Oui, ton Maître... Tu accueilleras les disciples, tu les réconforteras. Tu les ramèneras vers la paix. Je suis la Paix. Et même ensuite... Ensuite tu les aideras. Béthanie sera toujours Béthanie tant que la Haine ne fouillera pas en ce foyer d'amour croyant en disperser les flammes, et au contraire elle les répandra sur le monde pour l'allumer tout entier.
Je te bénis, Lazare, pour tout ce que tu as fait et pour ce que tu feras..."

"Rien, rien. Tu m'as tiré de la mort et tu ne me permets pas de te défendre. Qu'ai-je fait alors ?"

"Tu m'as donné tes maisons. Tu vois ? C'était écrit. Le premier logement à Sion dans une terre qui t'appartient. Le dernier encore dans l'une d'elles. C'était mon destin d'être ton Hôte. Mais de la mort, tu ne pourrais pas me défendre. Je t'ai demandé au commencement de cette conversation : "Sais-tu qui je suis ?" Maintenant je réponds : "Je suis le Rédempteur". Le Rédempteur doit consommer le sacrifice jusqu'à la dernière immolation.

Du reste, crois-le : Celui qui montera sur la croix et qui sera exposé aux regards et au mépris du monde, ne sera pas un vivant mais un mort. Je suis déjà un mort, tué par l'absence d'amour davantage et avant de l'être par la torture. Et encore une chose, ami. Demain, à l'aurore, je vais à Jérusalem, et tu entendras dire que Sion a acclamé comme un triomphateur son Roi plein de douceur, qui y entrera monté sur un ânon. Que ce triomphe ne t'illusionne pas et ne te fasse pas juger que la Sagesse qui te parle n'a pas été sage dans cette paisible soirée. Plus rapide que l'astre qui raie le ciel et disparaît à travers des espaces inconnus, disparaîtra la faveur du peuple, et dans cinq soirs, à cette même heure, je commencerai la torture avec un baiser trompeur qui ouvrira les bouches, occupées demain à clamer des hosannas, en un chœur d'atroces blasphèmes et de cris féroces de condamnation.

Oui, tu vas l'avoir finalement, ô cité de Sion, ô peuple d'Israël, l'Agneau pascal ! Tu vas l'avoir dans ce prochain rite. Le voici. C'est la Victime préparée depuis des siècles. L'amour l'a engendrée, en préparant comme couche nuptiale un sein où il n'y avait pas de tache. Et l'Amour la consume. Voilà. C'est la Victime consciente. Non comme l'agneau qui, pendant que le boucher affile son couteau pour regorger, broute encore l'herbe du pré, ou ignorant heurte de son museau rosé contre le sein maternel. Mais Moi, je suis l'Agneau qui conscient dit : "Adieu !" à sa vie, à sa Mère, à ses amis, et va vers le sacrificateur en disant : "Me voici !" Je suis la Nourriture de l'homme. Satan a mis une faim qui n'est jamais rassasiée, qui ne peut se rassasier. Il n'y a qu'un aliment qui le rassasie car il calme cette faim. Et cet aliment, le voici. Homme, voici ton pain, voici ton vin.

Consomme ta Pâque, Ô Humanité ! Traverse ta mer rouge des flammes sataniques. Teinte de mon Sang, tu passeras, race de l'homme, préservée du feu infernal. Tu peux passer. Les Cieux, pressés par mon désir, entrouvrent déjà les portes éternelles. Regardez, ô esprits des morts ! Regardez, Ô hommes vivants ! Regardez, Ô âmes qui prendrez un corps dans l'avenir ! Regardez, anges du Paradis ! Regardez, démons de l'Enfer ! Regarde, ô Père, regarde, ô Paraclet ! La Victime sourit, elle ne pleure plus...

Tout est dit. Adieu, ami. Toi aussi, je ne te verrai plus avant de mourir. Donnons-nous le baiser d'adieu. Et ne doute pas. Ils te diront : "C'était un fou ! C'était un démon ! Un menteur ! Il est mort alors qu'il disait qu'il était la Vie". À eux, et spécialement à toi-même, réponds : "Il était et il est la Vérité et la Vie. Il est le Vainqueur de la mort. Je le sais. Il ne peut être mort pour toujours. Je l'attends. Et elle ne sera pas consumée toute l'huile de la lampe [5] que l'ami tient toute prête pour faire de la lumière au monde invité aux noces du Triomphateur que Lui, l'Époux, reviendra. Et la lumière, cette fois, ne pourra jamais plus être éteinte. Crois-le, Lazare. Obéis à mon désir. Tu entends ce rossignol comme il chante après s'être tu à cause de tes sanglots ? Fais comme lui. Ton âme, après les inévitables pleurs sur la Victime, qu'elle chante avec assurance l'hymne de ta foi. Sois béni, par le Père, par le Fils, par le Saint-Esprit."

( Maria Valtorta )

Combien j'ai souffert ! Pendant toute la nuit depuis 23h de jeudi 1er Mars jusqu'à 5h du matin du vendredi. J'ai vu Jésus dans une angoisse de peu inférieure à celle du Gethsémani, en particulier quand il parle de sa Mère, du traître, et quand il montre son horreur de la mort. J'ai obéi au commandement de Jésus d'écrire sur un carnet à part, pour en faire une Passion plus détaillée [6]. Vous avez vu mon visage ce matin... faible image de la souffrance que j'ai endurée... et je n'en dis pas davantage car il y a des pudeurs insurmontables.

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---> Si Jésus avait "satisfait son petit manque affectif" en ressuscitant Lazare, pourquoi donc le réconforterait-il Lui-même, après lui avoir appris par quelles affreuses tortures il devait très bientôt être arraché à lui ? Car alors, Jésus devrait être au trente-sixième dessous, effondré de devoir quitter son "Lazarou-net chéri" !

---> S’Il s’agrippait par lâcheté à l'amitié de Lazare, comment pourrait-Il consentir héroïquement à perdre aussitôt cette amitié si chèrement acquise au prix d’un tel miracle, et surtout : à travers de si horribles et injustes souffrances ?

---> Jésus dira dans les "cahiers" :

"Je ne détruis pas votre richesse affective. Je la prends de la terre pour la transplanter au Ciel. Là seront reconstruits pour l'éternité les saints liens de famille, les amitiés pures, toutes les formes d'affection honnête et bénie que Moi, Fils de Dieu fait homme, j'ai voulu pour moi-même et que je sais être très chères. Mais si elles sont chères, très chères, elles ne sont pas plus chères que Dieu et que la vie éternelle."
(30 juin 1943)

---> Bref, encore une fois, tout le procédé caricatural de DGC s’effondre en un flop.

 

"Distingués du monde, flattés, Les disciples sont invités à un engagement total à l’égard du maître, et les lecteurs qui s’assimilent à eux, à l’égard de l’œuvre de Valtorta qui leur fait connaître son véritable visage.
«Purifiés par une sélection naturelle, fortifiés par un breuvage surnaturel, vous, les meilleurs, vous deviendrez mes héros. Les héros du Christ. » ( II, 63, 354)"
( extrait du discours sur "le sel de la terre et la lumière du monde", EMV 98.7 )

 

---> "Distingués du monde" : Étonnant ! … Et donc pour DGC, le Christ ne distingue pas ses disciples du monde, lorsqu’Il leur dit dans l’Évangile : " Vous n'êtes pas du monde, comme Moi Je ne suis pas du monde" ? ( saint Jean 17) Peut-être que DGC s’est trompé, et a cru lire ceci : « Vous appartenez au monde, comme Moi J'appartiens au monde» ?

---> Certes, l’erreur est humaine, mais là çà devient tout de même un peu énorme !

---> « Vous êtes le sel de la terre. ( ... ) Vous êtes la lumière du monde. » (Matthieu 5,13) Le Christ ne prononce pas précisément ces Paroles pour dévaloriser ses disciples : c’est plutôt un peu l’inverse ! Et cela n’est pas non plus les flatter, mais bien plutôt les charger d'une très grande responsabilité.

---> Or ce qui est inouïe, c’est que pour appuyer son propos accusatoire, DGC cite précisément le passage de l’EMV relatant le discours sur "le sel de la terre et la Lumière du monde" ( EMV 98.7 ) en « version complète », et qui n’est pas davantage une vulgaire flatterie que ne l'est Matthieu 5.

---> Soit donc il ne l’a pas fait exprès, et il faut alors tout lui expliquer comme à quelqu'un de simplet, soit - et c’est beaucoup plus probable - il continue d'essayer de nous berner en caricaturant l’œuvre, voulant ainsi la faire passer pour une dérive sectaire.

--->"Flattés","un engagement total": il faudrait vraiment que DGC se demande si, en répondant lui-même à la vocation de prêtre, il ne s’est pas donné au Christ dans « un engagement total », et si le Seigneur ne l'aurait attiré que par de vulgaires flatteries, ou au contraire par ses Paroles valorisantes et responsabilisantes ?

---> Pourquoi alors l'auteur approuve-t-il ici dans les Évangiles, ce qu’il condamne là-bas, dans l’EMV ?

---> Quoi de plus naturel pour un grand Chef d'armée que de galvaniser le courage de ses généraux - tout comme le Christ : ses évêques, promis à d'éclatantes victoires par la conversion du monde entier à la vraie Foi en Lui, le Dieu-fait-Homme ? -

---> Est-ce que les apôtres ne sont pas tout de même devenus les douze colonnes de l'Église, c'est à dire un peu « les meilleurs » quand même, les modèles du troupeau, ceux qui jugeront aux côtés du Christ toutes les nations de la terre ? (Matthieu 19,28)

---> Reconnaître la parfaite conformité de l'EMV avec les Evangiles canoniques, voilà ce que l’auteur semble craindre plus encore qu’une rage de dent.

---> Quoi qu'il en soit, c'est pour lui un nouveau flop.

 

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