26 ) Jésus ne serait pas vraiment tourné vers le Père, dans l’EMV ? Conclusion rectifiée du second article

DGC :
Au moment de l’agonie à Gethsémani et sur la croix, moment le plus délicat pour la théologie, le scandale de la déréliction du Messie prend des accents scabreux.
« Mon Père, n’écoute pas ma voix si elle te demande ce qui est contraire à ta volonté. Ne te souviens pas que je suis ton Fils, mais seulement ton serviteur. Que ta Volonté soit faite et non la mienne » ( coupé par DGC ) (…) La volonté du Père ! Elle ! Elle seule ! (…) Je n’ai plus de Mère. Je n’ai plus de vie. Je n’ai plus de divinité. Je n’ai plus de mission. » (IX, 21, 204-205)

---> Scabreux, oui : parfaitement scabreux d’entendre avec quelle insupportable hauteur et mépris un pauvre petit enseignant minable ose considérer les souffrances morales de Celui qui a daigné le sauver, et faire une telle charpie avec l’EMV dans le but de la défigurer. Cependant, seul un très faible esprit ayant bien peu médité l’Évangile se laissera berner par cet avis négatif de l’auteur : car la conformité de ce passage ( lu intégralement ) de l’EMV avec l’Évangile canonique est tellement évident, que tout lecteur honnête peut s’en rendre compte par lui-même.

---> En effet, là où les Évangiles forcément succincts ne rapportent l’Agonie du Christ au Gethsémani que dans ses grands traits, l’EMV nous en rapporte exactement la même chose, mais avec beaucoup plus de détails : là où les synoptiques ne font qu’évoquer en quelques mots les angoisses mortelles du Christ, l’EMV nous en donne la fidèle traduction en rapportant toutes ses Paroles, sans que cela change rien au sens profond du bref résumé qu’en font les évangélistes.

---> Avec ses seules forces humaines - car c’est seulement ainsi qu’Il doit vaincre -, Jésus est en prise avec la tentation satanique, Lui suggérant que sa Mission est un échec, que les hommes ne valent rien et sûrement pas que l’on meurt pour des ingrats comme eux : dans sa détresse absolue, il ne reste à Jésus aucun appui, sinon de consentir éperdument à la Volonté du Père, sans plus vouloir se souvenir de qui Il est Lui-même, de sa dignité de Fils de Dieu, ni de la douleur que sa Passion causera à sa Mère : autant de prises que le démon tente d’exploiter pour parvenir à Le faire flancher.

---> Il est surprenant de voir comment l’auteur évoque ce que pourtant il nie dans son article : le mystère de la déréliction du Christ. En effet, que signifie « déréliction » ? C'est l’état de la personne qui se sent abandonnée, privée de tout secours. DGC évoque la déréliction du Christ, tout en soutenant que le Père ne pouvait en aucun cas l’abandonner, ce qui est totalement contradictoire. Il est au contraire d’une cohérence parfaite que dans l’EMV, on découvre Jésus agonisant au paroxysme de l’angoisse, comme le psaume 87 l’annonçait prophétiquement. Voici quelques extraits éloquents de l’oeuvre :

EMV 602.10 :
(...) "Arrêtez-vous, attendez-moi ici pendant que je prie. Mais ne dormez pas. Je pourrais avoir besoin de vous. Et, je vous le demande par charité : priez ! Votre Maître est très accablé."
Et en effet il est déjà profondément accablé. Il paraît chargé d'un fardeau. Où est désormais le viril Jésus qui parlait aux foules, beau, fort, l'œil dominateur, souriant paisiblement, avec sa voix retentissante et pleine de charme? Il paraît déjà pris par l'angoisse. Il est comme quelqu'un qui a couru ou qui a pleuré. Sa voix est lasse et angoissée. Triste, triste, triste…Pierre répond au nom de tous: “Sois tranquille, Maître. Nous veillerons et nous prierons. Tu n'as qu'à nous appeler et nous viendrons. »

---> ... et quand l'angoisse de Jésus se fait progressivement plus irrépressible, dévastatrice, écrasante jusqu’à en être mortelle :

EMV 602.15 :
(…) Puis il recommence à prier et à méditer. Elle doit être bien triste sa méditation, angoissée plutôt que triste car, pour y échapper, il se lève, va en avant et en arrière en murmurant des paroles que je ne saisis pas, levant son visage, le rabaissant, faisant des gestes, passant sur ses yeux, sur ses joues, sur ses cheveux, ses mains avec des mouvements machinaux et agités, comme ceux de quelqu'un qui est dans une grande angoisse. Ce n'est rien de le dire. Le décrire est impossible. Le voir, c'est partager son angoisse. Il fait des gestes vers Jérusalem. Puis il recommence à élever les bras vers le ciel comme pour demander de l'aide. Il enlève son manteau comme s'il avait chaud. Il le regarde… Mais que voit-il? Ses yeux ne regardent pas autre chose que sa torture et tout sert à cette torture pour l'augmenter, même le manteau tissé par sa Mère. »

---> Puisque fidèlement à son habitude, l’auteur a cherché à nous berner par un vulgaire tronçonnage déformant de l’épisode, déjouons maintenant son petit stratagème en citant, sinon l’intégralité de l’Agonie telle qu’elle est décrite dans l’EMV - ce que personne ne devrait cependant manquer de lire ( EMV 602 ) - , du moins tout le passage concerné :

EMV 602.16 – La troisième prière du Christ au Gethsémani
( en rouge entre les // : la citation de DGC )

(…) (...)

Son angoisse est si oppressante que, pour la vaincre, il crie le nom de Pierre et de Jean. Il dit :

“ Ils vont venir. Ils sont bien fidèles, eux ! ”

Mais “ eux ” ne viennent pas. Il appelle de nouveau. L’air terrorisé comme s’il voyait je ne sais quoi, il s’enfuit à grands pas vers l’endroit où se trouvent Pierre et les deux frères. Et il les trouve plus commodément et plus pesamment endormis autour de quelques braises prêtes à s’éteindre, qui ne produisent plus qu’une petite lueur rouge dans la cendre grise.

« Pierre ! Je vous ai appelés à trois reprises ! Que faites-vous donc ? Vous dormez encore ? Vous ne sentez pas à quel point je souffre ? Priez ! Qu’aucun de vous ne se laisse dominer par la chair. Si l’esprit est prompt, la chair est faible. Aidez-moi… »

Les trois hommes s’éveillent lentement. Quand enfin ils y arrivent, ils s’excusent, les yeux ébahis. Ils commencent par s’asseoir, puis ils se mettent debout.

« Mais enfin ! murmure Pierre, ça ne nous est jamais arrivé ! Ce doit vraiment être ce vin. Il était fort. Et aussi ce froid. Nous nous sommes habillés pour ne pas le sentir (en effet ils s’étaient couverts de leurs manteaux, tête comprise), donc nous n’avons plus vu le feu, nous n’avons plus eu froid, et le sommeil est venu. Tu dis nous avoir appelés ? Je n’avais pourtant pas l’impression de dormir si profondément… Allons, Jean, cherchons des branches, remuons-nous. Cela va passer. Sois tranquille, Maître, dorénavant nous resterons debout… »

Il jette une poignée de feuilles sèches sur la braise et souffle pour ranimer la flamme. Il l’alimente avec les rameaux fournis par Jean, pendant que Jacques apporte une grosse branche de genévrier ou d’une plante du même genre qu’il a coupée dans un buisson peu éloigné. Il la pose par dessus le reste.

Une flamme vive s’élève joyeusement, éclairant le pauvre visage de Jésus, un visage d’une tristesse telle qu’on ne peut le regarder sans pleurer. Toute lumière a disparu de ce visage d’une lassitude extrême. Il dit :

« J’éprouve une angoisse mortelle ! Oui, mon âme est triste à en mourir. Mes amis !… Mes amis ! Mes amis !… »

Il n’a pas besoin de le dire, il suffit de le regarder : il a l’air d’un agonisant, dans l’abandon le plus angoissé et le plus désolé. Chacune de ses paroles paraît être un sanglot…

Mais les trois hommes sont trop appesantis par le sommeil. Ils semblent presque ivres tant ils marchent en titubant, les yeux mi-clos… Jésus les regarde… Il ne leur fait aucun reproche qui puisse les humilier. Il secoue la tête, soupire et retourne là où il était.

Il reprend sa prière, debout, les bras en croix, puis à genoux comme avant, le visage penché sur les petites fleurs. Il réfléchit. Il se tait… Puis il se met à gémir et à sangloter fortement, presque prosterné tant il s’est appuyé sur ses talons. Il appelle le Père avec toujours plus d’angoisse…

« Ah ! cette coupe est trop amère ! Je ne peux pas ! Je ne peux pas. C’est au-dessus de mes forces. J’ai pu tout faire, mais pas cela… Père, éloigne-la de ton Fils ! Pitié pour moi !… Qu’ai-je fait pour la mériter ? »

Puis il se reprend et dit :

// « Cependant, Père, n’écoute pas ma voix si ce qu’elle te demande est contraire à ta volonté. Ne te souviens pas que je suis ton Fils, mais seulement ton serviteur.// Que ta volonté soit faite et non la mienne. »

Après être resté ainsi quelque temps, il pousse un cri étouffé et lève un visage bouleversé, un instant à peine, avant de tomber sur le sol, le visage réellement contre terre, et il reste ainsi. Il n’est plus qu’une loque d’homme sur qui pèse tout le péché du monde, sur qui s’abat toute la justice du Père, sur qui descendent les ténèbres, la cendre, le fiel, cette redoutable, redoutable, absolument redoutable misère qu’est l’abandon de Dieu, pendant que Satan nous torture Quand il devient impossible de sentir qu’un lien nous relie à Dieu, c’est l’asphyxie de l’âme, c’est être enseveli vivant dans cette prison qu’est le monde, c’est être enchaîné, bâillonné, lapidé par nos propres prières qui retombent sur nous, hérissées de pointes et brûlantes de feu, c’est se heurter contre un Ciel fermé où ne pénètrent pas la voix et les regards de notre angoisse, c’est être “ orphelin de Dieu ”, c’est la folie, l’agonie, le doute de s’être jusqu’alors trompé, c’est la conviction d’être chassé par Dieu, d’être damné. C’est l’enfer !…

Ah ! je le sais ! et je ne puis, je ne puis voir la douleur de mon Christ, et savoir qu’elle est un million de fois plus atroce que celle qui m’a consumée l’an passé et qui, quand elle me revient à l’esprit, me bouleverse encore…
Jésus gémit, au milieu des râles et des soupirs d’une véritable agonie :

« Rien !… Rien !… Va-t’en !… // La volonté du Père et elle seule ! // Ta volonté, Père. La tienne, non pas la mienne… C’est inutile. Je n’ai qu’un Seigneur : le Dieu très saint. Une loi : l’obéissance. Un amour : la rédemption… Non. // Je n’ai plus de Mère. Je n’ai plus de vie. Je n’ai plus de divinité. Je n’ai plus de mission. // C’est en vain que tu me tentes, démon, en invoquant ma Mère, ma vie, ma divinité, ma mission. J’ai pour mère l’humanité, que j’aime jusqu’à mourir pour elle.

La vie, je la rends à celui qui me l’a donnée et me la reprend, au Maître suprême de tout vivant. La divinité, je l’affirme en montrant qu’elle est capable de cette expiation. La mission, je l’accomplis par ma mort. Je n’ai plus rien, excepté faire la volonté du Seigneur mon Dieu. Va-t’en, Satan ! Je l’ai dit deux fois, et je le répète : “ Père, si cela est possible, que cette coupe s’éloigne de moi. Pourtant, que ta volonté soit faite, et non la mienne. ” Va-t’en, Satan. C’est à Dieu que j’appartiens. »

Puis il ne parle plus que pour dire entre ses halètements :

« Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! »

Il l’appelle à chaque battement de son cœur, dont on pourrait croire que le sang déborde. L’étoffe tendue sur les épaules s’en imbibe et s’assombrit malgré le grand clair de lune qui l’enveloppe tout entier.

Voilà soudain qu’une vive clarté se forme au-dessus de sa tête, à environ un mètre de lui, si vive que même le Prostré la voit filtrer à travers les ondulations de ses cheveux, déjà alourdis par le sang, et malgré le voile dont il se couvre les yeux. Il lève la tête… La lune éclaire son pauvre visage, et une lumière angélique resplendit, semblable au diamant blanc-azur de l’étoile Vénus.

La vue du sang qui transsude des pores laisse deviner l’horreur de l’agonie de Jésus. Ses cils, ses cheveux, sa moustache, sa barbe en sont couverts. Le sang coule des tempes, le sang sort des veines du cou, les mains dégouttent du sang. Il tend les mains vers la lumière angélique, et quand ses larges manches glissent vers les coudes, je vois que les avant-bras du Christ suent du sang. Sur sa face, seules les larmes tracent deux lignes nettes sur le masque rouge.
(...)
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---> Contre quoi lutte le Christ, pour qu’un ange céleste descende Le consoler, tout comme après la tentation au désert ? Bien évidemment, contre l’emprise de Satan, voulant à tout prix Le faire dévier de sa Mission.

---> Qu’est-ce qui pouvait provoquer une quelconque angoisse dans le seul Cœur sans souillure – avec aussi celui de sa Mère Immaculée - ? C’était Satan, uniquement cet Ange déchu, à l’emprise duquel le Père abandonna l’Humanité de son Fils Incarné, afin qu’Il connaisse pour notre rachat le paroxysme de la lutte et de la souffrance.

Conclusion :
---> La seule chose que DGC tient ici pour « scabreuse » est la mise en évidence dans l’EMV de cette lutte à mort qui opposa dans l’Agonie le Prince de la Paix et le prince des ténèbres. Pour lui et sa « christologie », cette lutte n’exista pas, ce qu’on pourrait trouver tout bonnement comique, si seulement le sujet n’était pas aussi grave.

---> Aucune dichotomie dans le Christ, puisque Jésus souffrant est la même Personne Humano-Divine que Celui qui fut glorifié par son Père sur le mont Thabor. Ce n’est pas parce que Jésus se met à souffrir dans son Humanité de cet abandon Paternel que tout soudainement, cela crée deux Personnes distinctes, un Christ qui ne serait qu’Homme et qui souffrirait loin de son Père, et l’autre qui jouirait en tant que Dieu de l’union hypostatique avec le Père, dans une perpétuelle impassibilité.

---> Mais bien qu'il n’y ait qu’un seul et unique Christ, c’est le fait qu’Il possède pleinement deux Natures qui nous Le rend insaisissable par notre seul entendement humain. On ne peut en effet pas bien comprendre comment Il a pu être à ce point torturé, abandonné du Père au pouvoir de Satan, alors que son Humanité restait cependant toujours unie à sa Divinité, dans l’extrême fine pointe de son Âme.

---> Ainsi, le Christ ne se changea pas soudainement en deux Personnes distinctes, son Humanité souffrante d’un côté, sa Divinité impassible de l’autre, mais son Humanité fut seulement rendue capable de pleinement souffrir, ce qui nécessitait qu’elle soit abandonnée par le Père : l’exact opposé de la Transfiguration sur le mont Thabor.

---> De même que seul Dieu est capable de comprendre le Mystère de la Sainte Trinité qu’Il est Lui-même, Il est seul capable de comprendre le Mystère de la kénose du Christ, c’est-à-dire l’abandon de l’Humanité du Christ par le Père, alors qu’Il était toujours un avec Lui.

---> Ce nouveau flop dégécien nous a permis de montrer toute la profondeur de la christologie dans l’EMV, conforme à la foi catholique : en effet, c’est une victoire contre Satan que Jésus remporte dans sa Passion, ce qui implique forcément une lutte douloureuse directement avec l’ange déchu, ne pouvant avoir lieu que dans l’abandon du Verbe Incarné par son Père, sans lequel Il n’aurait pu souffrir ni être tenté en aucune façon.

---> Tout ceci n’est pas une invention personnelle, mais la théologie catholique appuyée sur les saintes Écritures :

Psaume 87 :
« Seigneur mon Dieu, je crie le jour,Je gémis la nuit devant Toi, que ma prière vienne jusqu’à Toi, prête l'oreille à mes sanglots.
Car mon âme est rassasiée de maux et ma vie est au bord des enfers, déjà compté comme descendu dans la fosse, je suis un homme fini.
Libre parmi les morts, comme un tué gisant dans la tombe, ceux dont Tu n’as plus souvenir, et qui de ta main sont retranchés.
Tu m’as mis au tréfonds de la fosse, dans les ténèbres, au sein des abîmes, sur moi pèse Ta colère, Tu déverses toutes tes houles.
Tu éloignes de moi mes compagnons, Tu fais de moi une horreur pour eux, je suis enfermé sans issue, mon œil est usé par le malheur.
Je t'appelle, Seigneur, tout le jour, je tends les mains vers Toi, pour les morts fais-Tu des merveilles, les ombres se lèvent-elles pour Te louer ?
Parle-t-on de ton amour dans la tombe, de Ta fidélité au lieu de perdition ? Connait-on dans la ténèbre Tes merveilles, Ta justice au pays de l'oubli ?
Et moi je crie vers Toi, Seigneur, le matin ma prière Te préviens, pourquoi Seigneur, me repousser, cacher loin de moi Ta Face ?
Malheureux et mourant dès mon enfance, j’ai enduré tes effrois, je suis à bout, sur moi ont passées tes colères, tes épouvantes m’ont réduit à rien.
Elles me cernent comme l’eau tout le jour, se referment sur moi toutes ensemble. Tu éloignes de moi amis et proches, je n’ai de compagnon que la ténèbre. »

Psaume 21 :

« Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
loin de me sauver, les paroles que je rugis !
Le jour, j’appelle : point de réponse ; la nuit, point de silence pour moi.
(…) Et moi, ver, non point homme, honte du genre humain, rebut du peuple, tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : « Il s’est remis au Seigneur, qu’Il le libère ! Qu’Il le délivre, puisqu’il est son ami ! »

2 Corinthiens, 5 :
« Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » ( 2 Cor. 5 )

Isaïe 53 :

« Il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. »

---> Ce qui fait dire au padre Pio dans son commentaire de l’Agonie, que le Gethsémani fut un tel abîme de souffrances pour le Christ, qu’il aurait suffi à lui seul pour racheter le monde entier.

DGC :
« Dans sa faiblesse, il murmure le nom que d’abord il a seulement dit du fond du cœur : Maman! Maman! » (IX, 29, 290)
« Et puis un cri puissant, impensable en ce corps épuisé, se dégage, déchire l’air, le « grand cri » dont parlent les Évangiles et qui est la première partie du mot « Maman »… Et plus rien… » (IX, 29, 296).
L’omniprésence de la Mère de Jésus à ses côtés se prolonge jusque dans le dernier souffle du Crucifié.

---> C’est d’une cohérence absolue, car :

1 ) Alors qu’Adam se détourna d’Ève, rejetant sur elle la faute devant Dieu, juste après leur chute dans le péché ( Gen 3,12 ), le Nouvel Adam quant à lui, racheta l’humanité par l’acte exactement contraire, à savoir un pur mouvement d’Amour envers la Nouvelle Ève avec laquelle Il était un, au moment même de consommer par son Sacrifice le rachat de l’humanité entière.

2 ) C’était bien l’Humanité du Christ qui mourait sur la Croix : il était donc plus que normal qu’à ce moment ultime, Il appelle celle par qui son Incarnation fut rendue possible, celle dont le rôle de Mère la liait inextricablement par des liens d’Amour à son Humanité offerte en sacrifice parfait, celle qui souffrait à ses côtés d’une manière non sanglante, mais totalement comparable à la sienne, la Corédemptrice du genre humain.

---> Nous avons déjà répondu, dans les volets 5 et 6, que Marie était toute unie à Dieu, donc au Christ, et que l'invoquer comme le fit Jésus, et après Lui saint Louis-Marie Grignon de Montfort et tant d’autres saints, c’était invoquer Dieu Lui-même, avec Qui elle n’était qu’un seul et même Cœur, tant et si bien que saint Maximilien Kolbe ira jusqu’à la nommer : « La quasi incarnation de l’Esprit-Saint. »

---> C’est dire si l’invocation de Marie ne pouvait être en aucun cas pour Jésus comme pour nous une « prise de distance » d'avec le Père, une manière de l’oublier.

---> Et ici, bien avant saint Bernard, le Christ nous prêche, au sein même de son épreuve :

« En la suivant, on ne dévie pas.
En la priant, on ne désespère pas.
En pensant à elle, on ne se trompe pas.
Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas.
Si elle te protège, tu ne craindras pas.
Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but.
Marie est cette noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier,
dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers.
Elle illumine le monde et échauffe les âmes.
Elle enflamme les vertus et consume les vices.
Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.
« Ô toi qui te vois ballotté au milieu des tempêtes, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer.
Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie.
Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie Marie.
Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie.
Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir,
pense à Marie.
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton coeur et pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublie pas les exemples de sa vie. » ( saint Bernard )

---> Cependant, il apparaît donc que pour l’auteur, la mort de Jésus sur la croix aurait dû avant tout être une « question d’hommes », et que la pauvre Maman aurait dû aller se faire voir chez les grecs, plutôt que de se tenir ainsi au pied du calvaire, assistant jusqu’au bout le fruit béni de ses entrailles qu’on lui arrachait dans d’horribles tortures.

DGC :
Par comparaison, l’enseignement traditionnel sur les sept paroles du Christ en croix met en évidence la place de Marie près du Rédempteur, mais nous le montre surtout face à son Père céleste (1re et 7e parole), s’unissant à tous ceux qui éprouvent subjectivement dans la souffrance l’abandon de Dieu (4e parole).
Il nous faudra aborder dans un autre travail le problème de la relation de Jésus à sa mère. ( cf réfutation de ce travail : volets 5 à 9 )

---> C’est vrai que l’enseignement traditionnel de l’Église ne lie jamais de manière trop visible la Passion du Christ et la présence maternelle de Marie, tout juste tolérée (!) . Jamais l’Église n’aurait l’idée saugrenue de se tourner résolument vers Marie, de passer par elle pour entrer dans le Mystère de la Croix.

---> Si tel était le cas, alors elle recommanderait instamment à tous de se tourner vers Marie par la prière du Rosaire, en offrant au Père par la médiation de Marie les Mystères douloureux de la Vie du Christ ! Et la très sainte Vierge serait proclamée à l’heure actuelle la « Reine du très saint Rosaire » :

---> Or chacun sait que ce n'est pas le cas (!!!)

---> Encore une fois, DGC cherche à opposer ce qui est pourtant indivisible, à savoir l’Amour du Christ qui le tourne tout autant vers son Père du Ciel que vers sa Mère terrestre.

---> Ce n’est pas parce que les Évangélistes, saint Paul, et les apôtres dans leurs épîtres ne parlent que très peu de Marie – en particulier lors les sept dernières Paroles du Christ, qui sont bien évidemment elles aussi un résumé - , que l’Église a craint ensuite de surestimer l’importance du rôle de Marie, au pied de la croix.

---> Il n’y a qu’à lire le Stabbat Mater de saint Bonaventure, ou encore les stances du Vendredi saint qui semblent tout droit sortir de l’EMV, pour s’en persuader. Doit-on rappeler à l’auteur que l’exégèse catholique n’est pas déterminée par le « Sola Scriptura » protestant ?

Mais il y a mieux encore :

---> Ici, en une phrase à peine croyable, DGC nous livre sa vision de « l’accomplissement des Écritures » : pour lui, textuellement, le psaume 21 trouverait son plein accomplissement non pas dans la Passion du Christ, mais en ceux qui geignent dans leur coin sous le coup de la souffrance, se lamentant par ce cri exagéré :

« Bouuuuuuuuh !!! Mon Dieuuuuuuu, bouuuuuuuh !!! Pouuuuuurquoi m’as-tu abandonnééé – éééé – éééé – ééééé !!! Bouuuuuh !!! »

( alors que cela n'exprimerait que leur ressenti, et non la réalité ).

---> Et Jésus quant à Lui, n’accomplirait rien du tout – selon l’auteur - , mais se bornerait à « s’associer » ( sic ! ) par ce cri à ceux qui se laissent ainsi berner par le ressenti de leur souffrance, en répétant après eux cette parole sans fondement !

---> Et DGC appelle cela « l’enseignement traditionnel de l’Église »… Or c’est une pure hérésie, niant que le Christ accomplisse bien réellement tout ce qui fut écrit de Lui, de façon prophétique et non mensongère, dans la Bible.

---> Pour DGC, le Christ ne ferait que « s'unir à tous ceux qui sont dans l'erreur de leur ressenti », pensant à tort être « abandonnés par Dieu », comme ils le diraient faussement dans les psaumes, purs reflets de leurs états d’âme et non pas authentiques prophéties ! Cela se passe de commentaire.

---> Le flop dégécien s’avère ici multiple et retentissant. Ce qui ne va pas empêcher l'auteur de conclure, car peu lui importe, semble-t-il.

Conclusion de l'article de DGC, corrigé par apvs :

---> « Avec cette œuvre, on n’a rien ajouté à la révélation », affirme Jésus avec raison dans la conclusion de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé (X, 38, 304).

---> Les deux premiers exemples que nous avons analysés le montrent à l’évidence : la création de l’âme de Marie n’est pas antécédente à celle de son corps, mais seulement vue par Dieu telle qu’elle sera, comme en gestation dans l’Éternel Pensée du Père, et l’enseignement sur l’incarnation de Satan en Judas n’est en rien nouveau, et découle, non d’une vision très manichéenne de l’univers spirituel, mais simplement des Paroles de Jésus Lui-même telles que l’Évangile nous les rapporte.

---> Le troisième exemple, celui des affirmations doctrinales explicites ou suggérées sur l’Incarnation du Verbe témoignent, sans aucune maladresse d’expression, d’une extraordinaire perception de l’union de Dieu et de l’homme, en tout point conforme à la foi catholique. En plein harmonie avec l’équilibre des formulations théologiques conquis de haute lutte pour préserver l’intégralité du donné révélé, les expressions formulées par les personnages et Jésus lui-même, ne pouvant avoir été inventées par Maria Valtorta tant elles sont conformes aux Évangiles et à la Tradition, sont toujours entièrement fidèles à la Vérité évangélique.

---> Les deux mystères de la consubstantialité du Verbe au Père (et de leur commun vouloir, de leur commune opération) et de l’union de la nature divine et de la nature humaine dans le Christ, avec leur coopération, sont parfaitement compris et exprimés selon la foi de l’Église dans l’œuvre de Maria Valtorta.

---> Tout cela est une évidence, même pour le plus pointilleux des lecteurs. Le travail de longue haleine de la juste formulation du mystère de la foi, porté par des saints comme Léon le Grand ou des confesseurs de la foi comme Maxime le Confesseur, payé du prix de la vie de nombreux martyrs, est certainement un point délicat, mais tellement central que l’Église cherche encore à y introduire chaque génération de catéchumènes et d’enfants avec précision de termes et nuances. La consubstantialité des personnes divines, par exemple, va précisément être réaffirmée dans la nouvelle traduction française du Credo que tous les fidèles récitent le dimanche par la réintégration du terme technique « consubstantiel », substitué au plus ambigu « de même nature » de la récente traduction liturgique. Dans la catéchèse, la prédication, l’enseignement familial, le témoignage auprès de personnes athées ou d’autres religions, les chrétiens expérimentent l’importance d’un langage précis qui exprime la foi formée par l’Écriture et les Apôtres ;

---> À fortiori est-on en droit de l’attendre d’une œuvre qui prétend enseigner les enseignants : or non seulement elle y parvient, mais elle y excelle ! Ce qui est le signe indubitable d’une œuvre inspirée d’en haut, qui autrement fourmillerait d’erreurs doctrinales : or elle en est vierge.

---> L’Église apporte un soin infini à l’expression de la foi, et Jésus le confime dans l’EMV : « En vérité je vous dis qu’il serait beaucoup plus utile pour vous de mettre au feu tant de science inutile poussiéreuse et malsaine pour faire place à mes livres. » (X, 38, 298)

---> La science spirituelle et doctrinale de Maria Valtorta est sans égal. Et sans rien inventer de nouveau, elle vivifie et redonne tout leur sens aux formulations de la foi, sans qu’il soit possible d’expliquer humainement l’origine d’une telle richesse spirituelle, comme par exemple par l’inspiration d’autres livres.

---> Là où elle apporte des précisions à l’Évangile, ou encore des épisodes et paraboles inconnus jusqu’alors, les formules sont en tout point dignes de l’inspiration du Ciel.

---> Il est par ailleurs remarquable que l’œuvre ait été rédigée d’une seule traite et sans aucune rature et qu’elle n’ait pas connu la moindre imperfection de ses thèses.

---> Rien à voir avec le Coran, dont l’origine très difficilement vérifiable est entourée des thèses les plus farfelues, et dont le contenu n’a aucun sens, ni pour l’intelligence, ni pour le cœur. Là où l’apologétique musulmane affabule et invente pour donner une fausse crédibilité au coran, les faits sont là, têtus, indubitables, en faveur de l’origine divine de l’EMV.

---> Sans que cette œuvre devienne comparable aux saintes Écritures - puisque ce n’est qu’une révélation privée – cependant, tout comme pour la révélation biblique, elle a impliqué une pleine coopération avec l’intelligence humaine : c’est très souvent Maria Valtorta qui parle, qui décrit la scène, qui donne parfois son propre avis, qui réagit, qui écoute, qui aime, tout comme le firent Daniel ou Ezechiel : l’œuvre n'est certainement pas rédigée sur un mode automatique.

---> Si par contre un saint Augustin, après des années d’effort théologique, rédige ses Rétractations, nous donnant ainsi un témoignage grandiose de rigueur scientifique et d’humilité en corrigeant ce qu’il estimait, dans ses formules et ses images, malhabile, approximatif ou faux, c’est que son œuvre à lui était le fruit, non pas comme Maria Valtorta d’une vision qui le dirigeait pas à pas, mais de ses propres recherches personnelles, et parfois hasardeuses, car c’est le lot de la plupart des théologiens, même des plus grands, des plus saints et accrédités d’entre eux.

---> Le cas des visions de Maria Valtorta, étant la relation fidèle et précise d’un ensemble de visions concernant la Vie du Christ - pour une très large part non décrite par les quatre Évangiles canoniques, qui ne transmettent que l’essentiel de ce qu’il faut croire – n’a donc rien à voir avec le cas de saint Augustin et de son œuvre théologique.

---> Maria Valtorta n’est pas d’abord une théologienne : elle n’a aucune formation biblique, théologique ou autre susceptible de l’aider, rien d’humain ne peut expliquer ses écrits, qui s’avèrent à postériori miraculeusement exacts en tout point, après de méticuleux examens scientifiques et théologiques, réalisés par les plus grands experts en la matière.

---> La théologie est science sacrée non seulement par son objet, la divinité, mais aussi parce qu’elle est la voie royale par laquelle l’esprit humain peut connaître par la foi celui qui le crée, qui l’appelle, et peut se donner à lui dans l’amour sans crainte d’erreur ou d’illusion : et c’est bien pour cette raison qu’il faudrait permettre, mais aussi encourager vivement à tous la lecture de l’EMV, en la diffusant autour de nous, comme un moyen privilégier d’évangélisation !

---> En effet, il n’est pas indifférent qu’on fonde sa vie spirituelle et son adoration sur une source ou une autre : « adorer en esprit et en vérité » réclame une ascèse personnelle de l’intelligence et du cœur, et l’Église, par la voix de ses pasteurs, est en devoir de protéger ceux qui veulent s’avancer sur les chemins de la sainteté. Elle est donc fondée à évaluer la valeur théologique des écrits qui prétendent prolonger ou éclairer la révélation qui sauve.

---> Cela fut fait à de nombreuses reprises pour l’EMV, et la foule des éminents admirateurs et promoteurs de cette Œuvre – pour certains canonisés ou béatifiés comme don Allegra – domine par le nombre et surtout par la valeur du témoignage la triste et minable bande de ceux qui n’arrivent même pas à la conspuer, s’étant montrés incapables d’y déceler la moindre erreur, que ce soit les membres du décadent « Saint Office » de l'époque, ou encore don Guillaume Chevallier, Joachim Boufflet, René Gounon, menés par le bien peu sérieux père Auzenay.

---> Étant donné le peu de cas que certains font des avis favorables ecclésiales plusieurs fois réitérées, et tout spécialement par la voix des papes comme Pie XII et plus récemment Benoît XVI, on peut se demander s’il ne serait pas souhaitable que l’Église dénonce une bonne fois pour toutes les tractations visant à diffamer honteusement cette oeuvre extraordinaire, véritable mine d'or pur, providentiellement révélée à Maria Valtorta, et qu'elle encourage positivement les fidèles à en lire sans crainte le contenu, avec entière liberté d’y prêter foi à titre personnel, répondant ainsi aux vœux de Pie XII qui déclarait à don Migliorini et don Berti qu'il recevait en audience : « Publiez cette œuvre, laissez à chacun la liberté de croire sans y être contraint d’avance par un quelconque préavis : ceux qui liront comprendront. »

---> Cette parole du vicaire du Christ, confirmée plus tard par Benoît XVI qui leva toute objection vis-à-vis de l'oeuvre, restera valable pour toujours, et fait office dès à présent de Nihil Obstat.

Guillaume Chevallier, prêtre,
fort heureusement contredit et corrigé dans un soucis de vérité, par son grand frère dans la foi : apvs +

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