---> Il s'agit d’un jeune homme vivant dans la bonté, la justice, l'amour de Dieu et du prochain, ne courant pas après les femmes, mais servant généreusement sa mère veuve, qui manque de se faire assassiner, accusé par trois méchants luxurieux du crime qu'ils venaient eux-mêmes de commettre, et cela pour s'emparer et jouir de sa mère ( !!! ) ;
---> et de Jésus, ne pouvant davantage se montrer le Sauveur de ce jeune homme en ces circonstances, l’arrachant à une mort certaine et injuste, et châtiant durement ses bourreaux menteurs.
---> Il serait donc très logique de penser : "Sûrement, ce jeune homme se tiendra désormais à l'écart, désabusé, et cessera de faire du bien aux autres : il se méfiera, jamais il ne pardonnera ... Qui pourrait se relever indemne d'une telle aventure ?"
---> Eh bien, pensez-vous donc ! le voilà au contraire qui se préoccupe de ses bourreaux, qui plaide pour eux, demandant leur grâce à Jésus, même pour le pire d’entre eux …
---> Ce qui lui confère une fois de plus une dimension absolument christique, préfigurant la Miséricorde du Crucifié pardonnant à ses bourreaux, et leur offrant le salut par la foi en Lui, après sa Résurrection d’entre les morts.
---> Comment ne pas comprendre l’admiration et le bonheur sans limite que suscite ici Abel dans le Cœur du Christ, reconnaissant en ce jeune homme si pur sa très fidèle image, et s’enflammant d'amour à la vue d’une telle perfection spirituelle, tellement rarissime sur la terre parmi ses créatures humaines ?
---> Nous passons donc, grâce à Jésus et à la bonté et la pureté d’Abel : du drame le plus absolu, à la célébration de l’amour des ennemis, du triomphe du mal, au plus complet triomphe du Bien.
---> Pour mieux nous en persuader, lisons ce récit poignant des retrouvailles entre le disciple et le Maître, quelques temps après le châtiment des coupables par la lèpre :
EMV 475.5 La pitié d’Abel de Bethléem pour ses ennemis.
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(…) (...)
À un croisement de routes, un groupe de disciples aperçoit le Maître et se serre autour de Lui. Parmi eux se trouve Abel de Bethléem, qui se jette tout de suite aux pieds de Jésus en disant :
"Maître, j'ai tant prié le Très-Haut pour qu'il me fît te rencontrer. Je ne l'espérais plus. Mais Il m'a exaucé. Toi, maintenant, exauce ton disciple."
"Que veux-tu, Abel ? Viens là, au bord du champ. Ici, il y a trop de gens, et nous dérangeons."
Ils se rendent en masse à l'endroit que Jésus indique et là Abel dit ce qu'il veut.
"Maître, tu m'as sauvé de la mort et de la calomnie et tu as fait de moi un de tes disciples. Tu m'aimes donc beaucoup ?"
"Comment peux-tu le demander ?"
"Je le demande pour être certain que tu exauces ma prière. Quand tu m'as sauvé, tu as infligé à mes ennemis un horrible châtiment. Tu l'as infligé, il est certainement juste. Mais, oh ! Seigneur ! il est bien horrible ! J'ai cherché ces trois. Chaque fois que je venais chez ma mère, je les cherchais, sur les montagnes, dans les cavernes, dans ma ville. Et je ne les trouvais jamais."
"Pourquoi les as-tu cherchés ?"
"Pour leur parler de Toi, Seigneur. Pour que, croyant en Toi, ils t'invoquent et obtiennent le pardon et la guérison. C'est seulement pendant l'été que je les ai trouvés, et pas ensemble. L'un d'eux, celui qui me haïssait à cause de ma mère, s'est séparé des autres qui sont allés plus haut, vers les monts plus élevés de Jiphtaël. Ils m'ont dit où il est... Et de ceux-ci j'ai eu la trace par des bergers de Bethléem qui t'ont donné l'hospitalité ce soir-là. Les bergers, avec leurs troupeaux, vont de tous côtés, et ils savent tant de choses. Ils savaient que c'était à la montagne de la Belle Source que se trouvaient les deux lépreux que je cherchais. J'y suis allé. Oh !..." L'horreur se peint sur le visage du jeune homme, encore tout jeune.
"Continue."
"Ils m'ont reconnu. Moi, je ne pouvais reconnaître mes concitoyens en ces deux monstres… Ils m'ont appelé... et ils m'ont prié, comme si j'étais un dieu... Le serviteur surtout m'a fait pitié, à cause de son pur repentir. Il ne veut que ton pardon. Seigneur... Aser veut aussi la guérison. Il a une vieille mère, Seigneur, une vieille mère qui meurt de chagrin dans la ville..."
"Et l'autre ? Pourquoi s'est-il séparé ?"
"Parce que c'est un démon. Principal coupable, déjà adultère quand il est devenu homicide, il a poussé Aser, corrompu le serviteur de Joël, qui est un peu sot et facilement influençable, il continue à être un démon. De sa bouche sort la haine et le blasphème, de son cœur la haine et la cruauté. Je l'ai vu lui aussi... Je voulais le rendre bon. Il s'est rué sur moi comme un vautour et ce n'est qu'à ma fuite, rapide et résistante pour moi parce que je suis jeune et sain, que j'ai dû mon salut. Mais je ne désespère pas de le sauver. Je retournerai... Une fois, deux fois, autant qu'il faudra avec des secours, avec amour. Je me ferai aimer. Lui croit que je vais pour me moquer de son malheur. Moi, j'y vais pour le réédifier. S'il peut arriver à m'aimer, il n'écoutera; s'il m'écoute, il finira par croire en Toi. C'est ce que je veux. Les autres, oh ! cela a été facile car par eux-mêmes ils ont médité et compris. Et le serviteur est devenu le simple maître de l'autre parce qu'il a tant de foi, un si grand désir de pardon. Viens, Seigneur ! Je leur ai promis de te conduire à eux quand je t'aurais rencontré."
"Abel, leur crime était grand : plusieurs crimes en un. Bien court est le temps qu'ils ont expié..."
"Grand a été leur tourment et leur repentir. Viens."
"Abel, eux te voulaient mort."
"N'importe, Seigneur. Je veux pour eux la vie."
"Quelle vie ?"
"Celle que tu donnes, celle de l'esprit, le pardon, La rédemption."
"Abel. c'étaient tes Caïns et ils t'ont haï comme on ne le peut davantage. Ils voulaient t'enlever tout : la vie, l'honneur et ta mère..."
"Ils ont été mes bienfaiteurs, puisque c'est grâce à eux que je t'ai eu, Toi. Moi, je les aime pour ce don qu'ils m'ont fait, et je te demande qu'ils soient où moi je suis : à ta suite. Je veux leur salut comme le mien, plus que le mien, car plus grand est leur péché."
"Quelle offrande ferais-tu à Dieu en échange de leur salut, s'il te le demandait ?"
Abel réfléchit un moment... puis il dit avec assurance :
"Même moi-même, ma vie. Je perdrais une poignée de boue, pour posséder le Ciel. Une perte heureuse. Un profit grand, infini : Dieu, le Ciel. Et deux pécheurs sauvés : les premiers-nés du troupeau que j'espère te conduire et t'offrir, ô Seigneur."
// Jésus fait un geste qu'il ne fait jamais ainsi en public. Il se penche car il est beaucoup plus grand qu'Abel et, prenant la tête d'Abel dans ses mains, il dépose un baiser sur la bouche en disant : "Qu'il en soit ainsi", je crois du moins que c'est ce que signifie son "Marana Tha". //
Et il ajoute :
"Pour tes sentiments, qu'il te soit fait selon ce que demandent tes paroles. Viens avec Moi, tu me conduiras. Jean, viens avec Moi. Et vous, allez en avant, par la route de Mageddo à Engannim. Vous m'attendrez là, si vous ne m'avez pas encore rencontré."
"Et nous prêcherons Toi et ta doctrine" dit l'Iscariote.
"Non. Vous m'attendrez, simplement, en vous comportant comme de justes et humbles pèlerins et rien de plus. En étant entre vous comme des frères. Et vous passerez, en allant, chez les paysans de Yokhanan pour leur donner ce que vous avez, et leur dire que le Maître, s'il le peut, passera par Jezréel à l'aurore d'après-demain. Allez. La paix soit avec vous." (...)
( Après quoi, Jésus se mettra en route avec Abel pour aller à la rencontre des lépreux, et leur donner la guérison en fonction de leur foi en Lui, ndt )
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Bilan :
---> Ce Baiser donné par Jésus à Abel veut dire en d’autres termes : « Je consens à exhausser ta prière en faveur de tes ennemis, qu’il soit fait selon ton désir, ô mon parfait disciple, mon autre Moi-même qui a tout compris à mon Cœur brûlant d’Amour, et qui en a hérité dès ici-bas.»
---> On voit donc très mal comment Abel ne serait pas pleinement consentant à ce Baiser, qui est bien au contraire la très douce récompense de son amour sans limite pour ses ennemis, qui le configure entièrement au Christ.
---> À la brutalité humaine sans nom, froide et meurtrière, se protégeant derrière le mensonge, Jésus avait dû opposer la toute puissance vengeresse de sa Divinité, tel la foudre tombant avec fracas sur les coupables.
---> Et à l'opposé : à l’innocent parvenu au paroxysme de l’amour des ennemis, c’est son baiser qu’Il accorde, mettant définitivement fin par celui-ci au cycle de la violence, et ouvrant les portes au pardon pour les misérables coupables devenus lépreux.
---> L’extrême force de la Colère divine en acte de répression, appelait nécessairement ensuite l’extrême force de l’Amour en acte de tendresse : Jésus et Abel sont ici à l'image du Père aimant le Fils dans le très chaste embrassement de l'Esprit-Saint.
---> Contrairement donc à ce que voudrait nous faire croire ici DGC, ce n’est certainement pas n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment, que Jésus embrasse ainsi sur la bouche : c’est Abel, et seulement Abel, pour des raisons extrêmement précises et circonstanciées, qui nous sont parfaitement connues.
---> Ce n'est certainement pas n'importe quel séminariste de la communauté saint Martin, pour des motifs libidineux.
---> Il n’est donc pas permis à DGC, ni à n’importe qui d’autre, de s’imaginer être à la place d'Abel, considérant ce baiser du Christ comme un dû à exiger de Lui, ou bien au contraire afin de pouvoir trouver ce geste scandaleux, comme si Jésus le distribuait à tort et à travers, et forçait qui que ce soit à l'accepter :
---> pur fantasme que cela, et très sotte comparaison avec les gestes clairement inappropriés donnés de force par don Jean François Guérin.
---> De même, Jésus n’aurait pas reçu tendrement sur sa Poitrine n’importe qui : mais seulement saint Jean, le disciple qu'Il aimait, et ceux qui en étaient vraiment dignes, comme les petits enfants.
---> Jésus connaît déjà parfaitement les bonnes intentions d'Abel, mais il veut les entendre de sa bouche.
---> Abel tient ici le même rôle que précédemment la Vierge Marie, intercédant auprès de son Divin Fils pour obtenir à Pierre la permission d'adopter avec sa femme Porphyrée le petit Margziam - qui avant s'appelait "Jabé", petit-fils d’un paysan de Doras, un maître cruel - , qui deviendra en son temps saint Martial, apôtre des terres barbares, et martyr.
---> Dieu en effet aime passer par l’intercession d’un saint, avant d’exercer sa Miséricorde envers les pécheurs : cela ne se dément pas au cours des siècles, et l'histoire d'Abel en est un bel exemple.
---> Jésus veut voir jusqu’où ira Abel dans l’amour de ses ennemis : et Il ne résiste apparemment à ses prières que pour mieux lui donner l’occasion de révéler au grand jour tout l’héroïsme de son cœur, en se déclarant même prêt à offrir sa vie en sacrifice pour que ses anciens bourreaux soient sauvés et guéris – ce qui est très loin de n’être que de vains mots, et qui est tout simplement christique -.
---> Sa ressemblance avec Jésus crucifié et ressuscité est à ce point parfaite, sa compréhension du Cœur de son Maître tellement achevée dans l’amour des ennemis, que Jésus n'a plus aucune raison de retenir son geste : Il embrasse sur la bouche - tel le charbon ardent touchant les lèvres d'Isaïe ( Is 6,7 ) - celui qui n’a plus désormais à être purifié d’aucun manque d’amour, et qui Lui est complètement uni, un avec Dieu, Père, Fils et Saint Esprit.
---> Comme le Père et le Fils spirent ensemble le Saint-Esprit qui est leur éternel Baiser, fruit de leur très chaste Etreinte d’Amour infini, ce baiser entre Jésus et Abel est un geste théologique, d’âme à âme, d’une chaste et céleste pureté, sans aucune ambiguïté possible, couronnement de cette si belle confession d'Abel : d’autant plus qu’il revêt un caractère éminemment exceptionnel, dû à cette circonstance tellement rare et excellente :
---> qui peut dire en effet avoir déjà vécu pareille épreuve, en réagissant comme le fait ici Abel, et devenant ainsi la pure image de Dieu Lui-même ?
---> Comment ne pas penser ici à la Communion au Corps et au Sang du Christ, où les lèvres du communiant non seulement touchent, mais mangent intégralement le Christ ?
On doit se poser plusieurs questions :
Est-ce que l’abbé Jean-François Guérin venait personnellement de sauver les victimes de ses gestes inappropriés des mains de leurs ennemis mortels ?
---> Réponse : Non, pas vraiment !
Est-ce que les séminaristes qu’il embrassait de force étaient consentants ?
---> Réponse : pas vraiment non plus, c’est plutôt évident !
Est-ce que l’abbé Guérin les embrassait de force, car il aurait voulu exhausser les prières qu’ils lui adressaient en faveur de leurs ennemis ?
---> Réponse : non, toujours pas, décidément !
Est-ce que ces baisers forcés étaient donnés par l’abbé Guérin comme un signe que les séminaristes ainsi « gratifiés » était arrivés au sommet de la ressemblance avec le Christ ?
---> Réponse : Non, rien à voir : c’était plutôt - on le devine facilement - par une coupable attirance homosexuelle de l’abbé pour ces jeunes hommes. Pas la peine de nous faire un dessin.
Est-ce que les baisers forcés de l’abbé Guérin ont laissés dans l’âme des victimes le souvenir impérissable de la plus douce béatitude céleste ?
---> Réponse : non, pas du tout. Les victimes ont été au contraire sérieusement blessées dans leur affectivité par ce geste gravement déplacé, à tendance clairement homosexuelle, et n’ayant aucune raison d’être.
Est-ce que ces baisers forcés avaient avant toute chose une dimension théologique, comme celui du Seigneur Jésus à Abel ?
---> Réponse : Aucunement, ils avaient avant tout une dimension peccamineuse, fortement répréhensible, et ne signifiaient rien sur le plan théologique.
Conclusion :
---> Il n’y a strictement aucun point de comparaison entre les méfaits homosexuels de l’abbé Guérin, et ce Baiser du Christ à son disciple Abel qui est une anticipation du Paradis, n’étant pas reçu d’un homme mais de Dieu Lui-même, avec un plein consentement mutuel et une entière chasteté, en signe d'exhaussement d'une prière parfaite.
---> DGC serait-il lui-même une ancienne victime de l’abbé Guérin ? Nous en serions franchement désolés pour lui, ainsi que pour toutes les autres victimes, mais cela ne justifierait en rien qu’il plaque ainsi sa douloureuse expérience personnelle sur ce qui fait partie de la Vie très sainte de notre Seigneur Jésus, et qui rayonne de Lumière et d'Amour pour le monde entier.
---> Prétendre que l’abbé Guérin aurait pu se justifier de ses actes coupables en invoquant l'EMV ne tient absolument pas debout : en effet, l’abbé connaissait-il cette œuvre inspirée ? rien n’est moins sûr ;
---> Mais de toute façon, avec ou sans l'EMV : rien ne l’aurait empêché de passer quand même à l’acte, avec n’importe quel prétexte bidon. Quand on veut satisfaire ses passions mauvaises, on trouve toujours en effet toutes sortes de faux prétextes capillotractés pour s’en justifier.
---> Et à ce train-là, il faudrait aussi cesser de lire la Passion du Christ à Pâques, pour que cela ne donne pas l’idée à certains pervers de s’exhiber tout nus devant les foules, sous le prétexte que le Seigneur aurait été publiquement dépouillé de ses vêtements !
---> Pour DGC, c'est donc un flop, et pas un des moindres : c’est surement l’un des arguments sur lequel DGC comptait le plus pour réussir à fonder son illusion.
---> C’est tout son article qui est ici dévoilé pour ce qu’il est : une simple farce.
---> Pour crever cette einième baudruche sous la forme habituelle pour l'auteur d’une citation totalement décontextualisée, il suffit simplement de continuer à lire ce fabuleux récit, qui nous amène maintenant à considérer Jésus, accompagné de Jean et d’Abel le jeune héros de l’épisode précédent, se rendant dans la vallée des lépreux à la recherche des trois bourreaux d’Abel, afin de leur proposer sa Miséricorde - c’est-à-dire de les guérir - puisque la victime leur pardonne généreusement.
---> Une tentative de dialogue qui échoue avec trois lépreux païens donne lieu à un magnifique enseignement de Jésus sur l’extrême diversité des âmes, comparées par Jésus à autant de térébinthes tous très différents au sein d'une forêt, et la nécessité pour un maître spirituel à bien connaître cette science des âmes, afin de pouvoir s’adapter à chacune d’entre elles.
---> Mais la clef de tout : "c’est l’Amour que le maître spirituel voue aux âmes", enseigne Jésus.
---> Jean et Abel, vivement impressionnés par la Sagesse de leur Maître, se sentent découragés, car s’estimant incapables de pouvoir mettre un jour en pratique ce qu’Il dit.
---> D’un geste plein d’une paternelle tendresse, Jésus les rassure sur leur capacité à pratiquer ce qu’Il leur enseigne, car Jean et Abel font éminemment parti du petit nombre de ceux qui ont compris l’Amour, ce qui est l’unique chose nécessaire : ce qui veut dire que toute cette finesse dont il était question dans la science des âmes leur sera connue, sans qu’ils aient besoin de se tracasser et de craindre d’être incapables : ils savent aimer, et cela suffit.
Lisons-le à présent dans l’œuvre :
EMV 476 - Leçon sur la manière de soigner les âmes, et pardon accordé aux deux pécheurs devenus lépreux.
( En rouge entre les // : la citation de DGC )
(...) (...)
Le massif escarpé de Jiphtaël domine au nord en fermant l'horizon. Mais là où commencent les pentes éboulées de ce groupe de montagnes, et surplombent presque à pic, la route des caravanes qui de Ptolémaïs va vers Sephoris et Nazareth, il y a de nombreuses cavernes entre les blocs de roches qui débordent de la montagne, suspendus sur les abîmes, établis pour servir de toits et de bases à ces antres.
Comme toujours, près des routes les plus importantes, isolés, mais en même temps assez proches pour être vus et secourus par les voyageurs, se tiennent des lépreux. Une petite colonie de lépreux qui jettent leurs cris d'avertissement et d'appel en voyant Jésus passer avec Jean et Abel. Abel lève son visage vers eux en disant :
"Celui-ci est Celui dont je vous ai parlé. Je le conduit aux deux que vous savez. N'avez-vous rien à demander au Fils de David ?"
"Ce que nous demandons à tout le monde : du pain, de l'eau, pour nous rassasier pendant que passent les pèlerins. Après, en hiver, c'est la faim..."
"Je n'ai pas de nourriture aujourd'hui, mais j'ai avec moi le Salut..."
Mais la suggestion de recourir au Salut n'est pas accueillie. Les lépreux quittent la pente, tournent le dos et font le tour de l'éperon de la montagne pour voir si d'autres pèlerins arrivent par l'autre route.
"Je crois que ce sont des marins gentils (= païens) ou tout à fait idolâtres. Ils sont venus depuis peu, chassés de Ptolémaïs. Ils venaient d'Afrique. Je ne sais pas comment ils sont tombés malades. Je sais que, partis sains de leurs pays, et après avoir fait un long parcours autour des côtes africaines pour charger de l'ivoire, et aussi je crois, des perles pour les vendre aux marchands latins, ils sont arrivés ici malades. Les magistrats du port les ont isolés et ils ont même brûlé leur bateau. Les uns sont allés vers les routes de la Syro-Phénicie, les autres ici. Ces derniers sont les plus malades, car ils ne marchent quasi plus. Mais ils ont l'âme encore plus malade. J'ai essayé de leur donner un peu de foi... Ils ne demandent que de la nourriture..."
"Dans les conversions, il faut avoir de la constance. Ce qui ne réussit pas en une année, réussit en deux ou davantage. Il faut insister pour leur parler de Dieu, même s'ils ressemblent aux rochers qui les abritent."
"Je fais mal alors de penser à leur nourriture ?... Je m'étais mis à leur apporter toujours de la nourriture avant le sabbat car, pendant le sabbat, les hébreux ne voyagent pas et personne ne pense à eux..."
"Tu as bien fait. Tu l'as dit. Ce sont des païens, par conséquent plus soucieux de la chair et du sang que de l'âme. L'affectueux souci que tu as de leur faim, éveille leur affection envers l'inconnu qui pense à eux. Et quand ils t'aimeront, ils t'écouteront même si tu parles d'autre chose que de la nourriture. L'amour dispose toujours à suivre celui que l'on a appris à aimer. Ils te suivront un jour sur les chemins de l'esprit.
Les œuvres de miséricorde corporelle aplanissent le chemin pour celles spirituelles, et elles le rendent tellement libre et aplani que l'entrée de Dieu en un homme, préparé de cette manière à la divine rencontre, arrive à l'insu de l'individu lui-même. Il trouve Dieu en lui-même, et il ne sait pas par où Il est entré. Par où ! Parfois derrière un sourire, derrière une parole de pitié, derrière un pain a commencé l'ouverture de la porte d'un cœur fermé à la Grâce et a commencé le chemin de Dieu pour entrer dans ce cœur.
Les âmes ! C'est ce qu'il y a de plus varié. Aucune matière, et elles sont si nombreuses les matières qui existent sur la Terre, n'est aussi variée dans ses aspects que le sont les âmes dans leurs tendances et leurs réactions.
Voyez-vous ce térébinthe puissant ? Il est au milieu de tout un bois d'arbres qui lui ressemblent, étant de la même espèce. Combien il y en a-t-il ? Des centaines et des centaines, mille peut-être, peut-être davantage. Ils couvrent ce flanc abrupt de la montagne, écrasant de leur parfum âpre et salutaire de résine toutes les autres odeurs de la vallée et de la montagne. Mais regardez. Il y en a mille et plus et il n'y en a pas un qui pour la grosseur, la hauteur, la puissance, l'inclinaison, la disposition, soit pareil à un autre, si on observe bien. L'un est droit comme une lame, d'autres tournés vers le nord, le midi, l'orient ou l'occident. L'un a poussé en pleine terre, un autre sur une saillie dont on ne sait comment elle peut le porter et comment lui peut tenir ainsi suspendu dans le vide, formant presque un pont avec l'autre versant, élevé au-dessus de ce torrent, maintenant à sec mais si tourbillonnant aux époques de pluie. L'un est tordu comme si un homme cruel l'avait accablé alors qu'il était un arbuste encore tendre, un autre est sans défauts. L'un est couvert de feuilles presque jusqu'à la base, un autre en a tout juste une houppette à la cime. L'un n'a des branches qu'à droite, un autre est feuillu tout en bas et brûlé à son sommet, calciné par la foudre. Tel autre qui est mort revit dans un surgeon obstiné, unique, qui a poussé presque à la racine, recueillant le reste de sève qui ne montait plus au sommet. Et celui-là que je vous ai montré pour commencer, beau comme il ne pourrait l'être davantage, a-t-il une branche, une ramille, une feuille - que dis-je en parlant d'une seule feuille sur les milliers qu'il porte - qui soit semblable à une autre ? Il semble que les feuilles soient semblables, mais elles ne le sont pas. Regardez cette branche, la plus basse. Observez-en l'extrémité, seulement l'extrémité de la branche. Combien peut-il s'y trouver de feuilles ? Peut-être deux cents aiguillettes vertes et fines. Et pourtant, regardez. Y en a-t-il une semblable à une autre pour la couleur, la robustesse, la fraîcheur, la flexibilité, l'allure, l'âge ? II n'y en a pas.
Ainsi pour les âmes. Aussi nombreuses qu'elles soient, aussi grande est leur différence de tendances et de réactions.
Et n'est pas un bon maître ni un bon médecin des âmes celui qui ne sait pas les connaître et les travailler selon leurs diverses tendances et réactions. Ce n'est pas un travail facile, mes amis. Il faut une étude continue, l'habitude de la méditation qui éclaire plus qu'une longue lecture de textes fixés. Le livre que doit étudier un maître et un médecin des âmes, ce sont les âmes elles-mêmes. Autant de feuilles que d'âmes, et dans chaque feuille, beaucoup de sentiments et de passions passées, présentes et embryonnaires. Il faut pour cela une étude continue, attentive, méditative, une patience constante, du courage pour savoir soigner les plaies les plus putrides, pour les panser sans montrer un dégoût qui humilie celui qui en est affligé, et sans une fausse pitié qui, pour ne pas mortifier en découvrant la pourriture et ne pas purifier, par crainte de faire souffrir la partie corrompue, la laisse se gangrener en corrompant l'être tout entier; de la prudence en même temps pour ne pas exacerber par des manières trop rudes les blessures des cœurs et pour ne pas s'infecter à leur contact, en voulant montrer qu'on ne craint pas de s'infecter en entrant en relation avec les pécheurs.
Et toutes ces vertus nécessaires au maître et médecin des âmes, où trouvent-elles leur lumière pour voir et comprendre, leur patience parfois héroïque, pour persévérer, malgré les froideurs, parfois les offenses, leur courage pour soigner sagement, leur prudence pour ne pas nuire au malade et à eux-mêmes ? Dans l'amour, toujours dans l'amour. C'est lui qui donne la lumière pour tout, qui donne la sagesse, le courage et la prudence. Il préserve des curiosités qui peuvent prendre les fautes qui ont été guéries. Quand quelqu'un est tout amour, il ne peut entrer en lui un autre désir et une autre science qui n'est pas celle de l'amour.
Voyez-vous ? Les médecins disent que quand quelqu'un a failli mourir d'une maladie, il ne la contracte jamais plus que difficilement car désormais son sang l'a reçue et l'a vaincue. L'idée n'est pas parfaite mais elle n'est pas non plus complètement erronée ( Jésus évoque ici l'idée des vaccins ! ndt ). Mais l'amour, qui est santé au lieu d'être maladie, fait ce que disent les médecins, et pour toutes les passions qui ne sont pas bonnes. Celui qui aime fortement Dieu et ses frères ne fait rien qui puisse causer de la douleur à Dieu et à ses frères, pour cela même en approchant des malades de l'esprit, et en ayant connaissance des choses que jusque là l'amour avait tenues cachées, il ne se corrompt pas, car il reste fidèle à l'amour et le péché n'entre pas.
Que voulez-vous que soient les sens pour quelqu'un qui a vaincu les sens par la charité ? Les richesses, pour celui qui trouve tout son trésor dans l'amour de Dieu et des âmes ? La gourmandise, l'avarice, l'incrédulité, la paresse, l'orgueil, pour celui qui ne désire que Dieu, pour celui qui se donne lui-même, jusqu'à lui-même pour servir Dieu, pour celui qui dans sa Foi trouve tout son bien, pour celui qu'aiguillonne la flamme toujours active de la charité et qui travaille inlassablement pour procurer de la joie à Dieu, pour celui qui connaît Dieu - l'aimer, c'est le connaître - et ne peut plus s'enorgueillir parce qu'il sait ce qu'il est par rapport à Dieu.
Un jour vous serez prêtres de mon Église. Vous serez donc les médecins et les maîtres de l'esprit. Rappelez-vous ces paroles que je vous dis. Ce ne sera pas le nom que vous porterez, ni votre habit, ni les fonctions que vous exercerez, qui vous feront prêtres, c'est-à-dire ministres du Christ, maîtres et médecins des âmes, mais ce sera l'amour que vous posséderez qui vous fera tels. Il vous donnera tout ce qu'il faut pour l'être, et les âmes, toutes différentes entre elles, arriveront à une unique ressemblance: celle du Père, si vous savez les travailler avec l'amour."
"Oh ! quelle belle leçon, Maître !" dit Jean.
"Mais nous, arriverons-nous jamais à être ainsi ?" ajoute Abel.
// Jésus regarde l'un et l'autre, puis il passe un bras au cou des deux et les attire à Lui, l'un à droite, l'autre à gauche, et il dépose un baiser sur les cheveux en disant :
"Vous y arriverez car vous avez compris l'amour." //
Et pour être disciple du Christ, et accomplir son enseignement : il suffit d'aimer, d'avoir compris l'amour. Car il est le seul guide, la seule étoile qui conduise à la perfection, l'amour enseigne tout ce qu'il faut savoir : pas d'autre science qui soit nécessaire, que nos deux jeunes héros soient pleinement rassurés, et avec eux, la multitude des futurs prêtres !
( … )
( Suit dans l’œuvre, la rencontre entre Jésus et les trois coupables devenus lépreux, dont la lecture ne saurait être trop recommandée, tant elle ne manque pas de sel, ndt )
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Bilan :
---> La comparaison que DGC semble bien vouloir ici imposer entre ce chaste et paternel baiser de Jésus dans les cheveux de ses deux fidèles disciples doutant d'eux-mêmes, en signe de son saint encouragement pour leur future mission, et d'autre part, les baisers forcés à connotation homosexuelle et peccamineuse de l’abbé Jean-François Guérin, à l'égard de certains séminaristes de la communauté saint Martin, dont il fut le fondateur, est totalement grotesque, et relève de la plus pure hypocrisie.
---> Mais puisque lui, en tant que prêtre, ne s’autorise pas ce geste avec les membres plus jeunes de sa communauté, pourquoi donc le Christ, le Modèle suprême, aurait-Il pu se l’autoriser, Lui ? Cet argument, qui semble imparable à l'auteur, a été pourtant réfuté plus haut.
---> La « logique » de DGC s’avère en réalité dépourvue de toute logique : car son point de vue est très gravement biaisé.
---> Car subtilement, c’est lui qui en vient en fait à se poser en "référence suprême" de ce que le Christ devrait être ou ne pas être, devrait faire ou non, de sorte que le Christ, dans l’idéal, ne devrait être rien de plus qu'une sorte de "photocopie" de DGC, et DGC, une photocopie du Christ : or il n’en est rien, puisque le Christ a toutes les vocations humaines, et leur sert de Modèle à toutes, à l’inverse de DGC qui n’est à la rigueur qu'un modèle bien imparfait de prêtre diocésain, et c'est tout.
---> De plus, tout comme dans le cas précédent, il ne s’agit pas ici pour Jésus d’embrasser tendrement n’importe qui dans les cheveux, mais bien seulement ici Abel et Jean, les deux héros de l’Amour qu’ils ont su si bien comprendre par la pureté de leurs cœurs. C’est donc une très vulgaire erreur de s’imaginer forcément à la place de l’un d’entre eux : "qui s’élève sera abaissé". Personne ne s’octroie le titre de disciple le plus intime du Christ, son préféré : c’est Lui qui accorde ce titre à qui en est vraiment digne, se rendant semblable aux petits enfants.
---> Si DGC ne s’autorise jamais aucun geste tendre avec ses condisciples, ce ne fut pas du tout le cas de sainte Thérèse de Lisieux, qui s’autorisa très souvent, et jusque très peu de temps avant sa mort d’amour, des gestes d’une rare tendresse avec ses sœurs, notamment avec sa grande sœur Pauline, devenue mère Agnès, la prieure du monastère - et qui là encore, n'était donc pas n'importe quelle soeur pour Thérèse -.
---> Lors de sa rencontre avec l’évêque, avant son entrée au Carmel, celui-ci la combla de caresses, sans que cela soit retenu ni par elle, ni par l’Église, comme des « gestes ambigus », preuve que le contexte fait tout en la matière, permettant de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais.
---> Or, qui étaient Jean et Abel pour Jésus, sinon de véritables frères ? En effet : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » ( Matt 12,50 )
---> Pouvoir échanger un chaste baiser fraternel, en guise d’encouragement dans le bien, serait donc exclusivement réservé à sainte Thérèse de Lisieux et à ses sœurs ? Ou bien, est-ce que cela peut aussi éventuellement s’appliquer au Christ et à ses véritables frères, qu’Il était spécialement venu rejoindre en s’incarnant ?
---> Pour DGC, ce volet s'achève donc sur un flop.
... et il va tenter encore de nous le prouver, sans plus de résultat néanmoins, en pointant du doigt :
1 ) Les liens étroits - pourtant bien connus des Évangiles - unissant d’une manière privilégiée Jésus et Jean, son apôtre bien-aimé,
2 ) Une autre scène de tendre encouragement de Jésus pour ses apôtres, lors du baptême, et que DGC va confondre avec un pseudo "baptême de tendresse" imitant le sacrement du même nom, et s’en scandaliser ;
3 ) La vocation d’une jeune fille à une vie consacrée au Christ.
---> Depuis les scandales survenus de la part du fondateur de sa communauté, toute tendresse est suspecte par principe pour DGC, que ce soit au sein de l’Église ou dans la Vie terrestre du Christ, et notre « grand docteur » ne va pas se priver de nous le faire savoir.
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