De l'antisémitisme dans l'oeuvre de Maria Valtorta ? Réponse au père Auzenet, citant l'article de Sandra Miesel

Monsieur Auzenet, permettez-moi à présent de vous répondre sur une de vos accusations particulièrement scabreuse.

Avec une confiance aveugle dans sa valeur, vous citez l'article à charge de Mme Sandra Miesel, où elle se fait fort de dénoncer un soi-disant antisémitisme qu'elle aurait découvert de manière récurrente dans l'oeuvre de Maria Valtorta. Se voyant comme une sorte de Judith des temps modernes, cette dame spécialiste en science fiction - un domaine qu'elle n'aurait jamais du quitter - croit trancher la tête de l'Holopherne infernal, et délivrer ainsi le peuple de son paternel - qu'elle honore - du grave danger menaçant son intégrité.

Premièrement : Il est tout de même très étonnant que, face à une foule d'éminents lecteurs, dont plusieurs ont été proclamés saints ou bienheureux, Mme Miesel soit la seule et unique obscure lectrice à y avoir découvert quelque chose qu'aucun autre n'a relevé : même le Saint Office, pourtant farouchement opposé à cette oeuvre sublime du Ciel, n'a pas pu inventer contre elle une telle objection qui aurait pourtant été pour lui du pain béni.

Deuxièmement : comment une oeuvre, à ce point uniquement attachée à nous faire découvrir la Personne du Seigneur Jésus-Christ, qui est la fine fleur du judaïsme, le Messie annoncé et attendu depuis la nuit des temps par la nation hébraïque dont Il est issu, et qui fait rayonner aux yeux de toutes les nations la gloire de son peuple Israël, comment accuser une telle oeuvre d'antisémitisme sans tomber soi-même dans la plus grande incongruité qui puisse être, frisant le délire complet ?

En effet : comment à la fois promouvoir ce que les juifs ont produit de meilleurs pour le monde entier, mais tout en montrant de l'antisémitisme ? L'une des deux attitudes exclue pourtant l'autre, et Maria Valtorta a pleinement part à la première.

Dans l'assaut des piques assassines qui constitue le plaidoyer vengeur de cette soi-disant "nouvelle Judith", un détail est tellement important, qu'il devrait impérativement figurer en note de bas de page : c'est que tout y est faux, mal renseigné, mal présenté, menant à une conclusion autant absurde qu'elle est scandalisée sans aucun motif réel.

Un sourire condescendant sur le visage, vous penserez surement, monsieur Auzenet, qu'au contraire cet article que vous citez est fort bien documenté et impossible à contredire - n'est-il pas d'ailleurs sur votre site ? - Or c'est tout l'inverse, et fera prochainement l'objet d'une réponse plus approfondie : ce n'est en réalité qu'une planche pourrie, ou encore une maison bâtie sur du sable.

Son argumentaire qui n'a rien de nouveau, mais synthétise en peu de mots tous les non-arguments classiques des contradicteurs, et s'appuie sur le dernier ouvrage de Joachim Bouflet, que Mme Miesel cite comme s'il était acquis que ce soit une source fiable, sans chercher à en rien prouver. Or cet ouvrage de M.Bouflet, simple réchauffé d'un de ses articles des années 2000, fait sourire à chaque page les spécialistes de pointe en archéologie de la Terre Sainte, tant il est erroné, rendu depuis longtemps obsolète par les très nombreuses découvertes scientifiques que son auteur ignore totalement.

Car parler de sujets qu'il ne connaît pas ne dérange pas du tout Joachim Bouflet, qui n'a pas besoin de se renseigner pour savoir. Parler lui suffit pour acquérir le sentiment d'avoir raison, même si de manière évidente il a tort. L'oeuvre ne contient aucune incohérence, aucun anachronisme, et du reste : est fort bien écrite, comme même l'intelligence artificielle le confirme.

Mais c'est la dernière partie de l'article concernant le soi-disant antisémitisme de l'oeuvre de MV qui se révèle la plus pathétique des quatre :

Mme Miesel y est réduite à nous découvrir enfin la cause de sa si profonde indignation : et c'est principalement le fait que les romains, qui étaient tout de même - un petit peu - des soldats envahisseurs, si on se souvient un tant soit peu de l'histoire, étaient cordialement détestés par beaucoup de juifs, et le leur rendaient tout aussi cordialement, sans prendre garde à châtier leur langage pour le moins fleuri à leur égard.

De même Pilate, voyant venir à lui une foule hargneuse de scribes et pharisiens faux et hypocrites, trainant un pauvre prisonnier condamné d'avance, et dont l'innocence ne faisait pourtant aucun doute à ses yeux, avait des motifs assez naturels d'éprouver pour cette troupe de criminels un dégoût ostensible, et il représentait suffisamment l'autorité pour pouvoir oser l'exprimer par des mots assez peu amènes.

Tout cela, qui n'est qu'une fidèle description d'une triste réalité déjà présente dans les Evangiles et prédite par les prophètes, celle du péché des hommes qui préférèrent tuer le Dieu Incarné plutôt que d'accueillir humblement son règne d'Amour, ne constitue pas une once d'antisémitisme, mais ne fait que correspondre à la vision évangélique reçue par Maria Valtorta.

Non, les pharisiens n'étaient pas un groupe de braves gens, pas plus que les foules qui hurlaient pour que leur Dieu soit crucifié. Et il n'y aurait aucune raison de les décrire autrement.

Conclusion :

Si madame Miesel, qui se dit pourtant catholique, est à ce point choquée par la description détaillée de ce que les quatre Evangiles nous racontent déjà, si elle trouve à ce point choquant que l'on puisse lire pareille chose pendant que d'ultra lointains descendants des premiers juifs étaient malheureusement assassinés et brulés dans les camps de la mort, alors il faudrait aussi qu'elle s'insurge contre la célébration de la fête chrétienne de Pâques, durant laquelle chaque année, l'Eglise catholique rappelle tous ces faits de la Passion, puisque selon elle, ils sont particulièrement insultants !

Mais désormais nous le savons : la science de l'Evangile et la science-fiction dont Mme Sandra Miesel est une spécialiste, décidément : cela fait deux.

"Pas plus d'antisémitisme dans l'oeuvre de Maria Valtorta que d'arêtes dans une dinde ! ", aurait pu dire l'ange du purgatoire de la lettre de mon moulin "Le curé de Cucugnan" d'Alphonse Daudet. Et il aurait eu bien raison.

Monsieur Auzenet : j'ai le regret de vous dire que votre objection a fait flop.

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