En dehors d'un simple laisser-aller, le travail de Bouflet souffre d'une négligence importante.
En tant que membre d'une société qui soutient Emmerick, il est difficile d'imaginer comment Bouflet ne sait pas qu'au sein du monde savant, et au sein de l'Église catholique, il existe un consensus presque universel et une documentation importante selon laquelle ...
Le travail de Brentano avait été considéré comme acceptable jusqu'à ce que Winfried Humpfner publie sa thèse de doctorat sur le sujet en 1923. D'autres chercheurs suivirent bientôt Humpfner.
Ses conclusions ont été confirmées par l'analyse du matériel trouvé dans les archives de Brentano.
... quelques jours après la béatification d'Emmerick. Dans l'article, le cardinal Martins a carrément déclaré que le livre n'était pas l'œuvre d'Emmerick, mais la "fantaisie artistique" de Brentano.
La suppression sélective par Bouflet des faits concernant Emmerick et Brentano est une négligence fondamentale.
À la page 100 de son livre, Bouflet utilise une seule phrase pour mentionner que Laurentin est positif à propos de Valtorta. Mais il omet de mentionner le livre de Laurentin, Debroise et Lavere "Dictionnaire des personnages de L'Evangile selon Maria Valtorta", 2012 ISBN 2706709618.
Il ne fait aucun doute que Bouflet et Laurentin se connaissent, et que Bouflet
respecte à juste titre Laurentin comme l'un des meilleurs chercheurs dans le domaine.
En fait Laurentin a écrit la préface d'un des livres de Bouflet et ils partagent un éditeur,
à savoir SALVATOR. L'analyse détaillée de plus de 200 noms de peuples anciens
mentionné dans l'ouvrage de Valtorta par Laurentin fait preuve d'une constance remarquable.
Laurentin, Debroise et Lavere déclarent qu'ils ne peuvent pas imaginer comment Valtorta aurait pu obtenir toutes ces informations.
L'analyse détaillée de Lavere des plus de 200 lieux anciens (et souvent inconnus ) mentionnés par Valtorta, a de nouveau montré une constance surprenante. Mon point de vue est que le livre de Lavere sur l'antiquité des lieux a probablement renversé Bouflet de sa chaise. Les problèmes en jeu sont compliqués, et les noms des villages éloignés mentionnés par Valtorta sont bien au-delà de la compréhension d'un historien moderne comme Bouflet, qui aurait déjà bien de la chance s'il parvenait à trouver son chemin dans les faubourgs de Rome, sans parler de la Judée antique.
C'est pourquoi, Bouflet a probablement estimé que le choix le plus sûr pour lui était d'ignorer le livre de Lavere.
Il a pris la bonne décision, sinon il aurait du manger son chapeau.
Comme pour son dernier cas de négligence, je dois mentionner que Bouflet omet de comparer les œuvres des
différentes personnes dont il parle dans son livre.
Une règle de base d'une bonne paternité est que, si un auteur traite de deux éléments, les relations entre ces deux éléments doivent également être discutées.
Ainsi, si un auteur écrit un livre sur la vie des dirigeants mondiaux pendant la Seconde Guerre mondiale, il est
négligent de ne pas discuter des relations entre Winston Churchill,
Franklin D. Roosevelt et Charles de Gaulle.
Dans une lettre du 29 mai 1949 à une religieuse appelée Mère Teresa Maria, Valtorta a écrit que quelqu'un lui avait récemment montré le livre d'Emmerick et qu'elle l'avait lu.
Valtorta a ensuite utilisé les mots "désastre" et "fraude" pour désigner ce livre. Notez que Valtorta avait déjà fini d'écrire la plupart de son propre livre en 1947, donc elle n'a vu le travail d'Emmerick qu'après avoir terminé son propre livre.
Je pourrais continuer et discuter des omissions et des échecs supplémentaires de Bouflet, mais je pense avoir déjà expliqué les principaux problèmes.
En lisant le livre de Bouflet et en remarquant sa douleur évidente face aux exagérations de ce qu'il appelle "le lobby valtortiste" en France, j'ai acquis une certaine sympathie pour son motif.
Au niveau personnel, je suis aussi bluffé par le niveau d'exagération et le laxisme auquel se livrent certains des supporters de Valtorta en France.
Il est clair que Bouflet s'est senti obligé d'écrire ce livre pour contrer l'extrême exagérations du "lobby valtortiste".
Mais tous les supporters de Valtorta en France ne sont pas dans l'exagération, et les livres de Laurentin et Lavere mentionnés ci-dessus comprennent des études très soignées.
Dans sa tentative de contrer le lobby, Bouflet s'est aventuré bien loin de ce qu'il sait (l'histoire moderne), et s'est risqué dans des territoires inconnus.
Dans ces lieux, il marche dans le noir et tombe à chaque nid-de-poule qu'il rencontre.
Donc, le livre de Bouflet ne doit pas être vu comme "tout mauvais" mais comme ce qu'il est vraiment : un livre écrit avec de bonnes intentions par un chercheur de troisième ordre qui commet bévue sur bévue, perdu dans une jungle d'informations qu'il connaît très peu.
Je suis persuadé que Bouflet n'a pas essayé d'écrire une comédie, mais par ce livre d'une certaine manière, il a réussi à le faire. En ce sens, le livre est divertissant, car toutes les quelques pages, il fait une sorte de gaffe de base qui déclenche le rire.
Donc, si vous cherchez à rire, lisez absolument le livre de Bouflet. Mais si vous recherchez une étude de haute qualité, alors vous devez chercher ailleurs.
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