Qui est Alexis Maillard ?
"Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez."
Un mystérieux youtuber
Il y a maintenant quelques années, je suis tombé sur toute une série de vidéos Tik-Tok qui dénigraient impitoyablement et sans aucune objectivité les visions données par le Christ à Maria Valtorta. Elles étaient l'oeuvre d'un ancien musulman devenu faux catholique, tellement empêtré dans ses erreurs théologiques, qu'il se trouvait naturellement incapable de discerner la rectitude de l'oeuvre, et de l'apprécier à sa juste valeur. Projetant sur elle ses propres hérésies, il refusait tout dialogue constructif. Le style autistique de ces vidéos, ainsi que leur flagrant manque de sérieux, leur avait valu un score historique d'environ 150 vues chacune au maximum, et aucun soutient en commentaire. J'avais endossé la tâche ingrate de patiemment lui répondre.
Trois caractéristiques de ces courtes vidéos
... depuis toutes supprimées, l'auteur en ayant probablement eu honte :
1 ) Tout d'abord : une voix particulière, et comme souvent lorsque vous vous concentrez sur un enregistrement, j'en ai gardé un souvenir très précis.
2 ) Malgré la rare virulence de ses attaques sans fin, l'auteur assurait aimer certains passages de l'EMV, et appelait de ses voeux une édition de l'EMV expurgée des passages présentant selon lui des problèmes d'ordre théologique ou moral.
3 ) Il avait une autre cible favorite : les écrits de sainte Brigitte de Suède, dont il se faisait fort de dénoncer les erreurs.
Un visage et une voix
Récemment, j'ai découvert son visage grâce à une interview sur cette vidéo Youtube. Sa voix est très caractéristique : et il se trouve que c'est exactement celle que j'avais dû écouter patiemment sur Tik-Tok il y a un ou deux ans, pour répondre à des objections si peu convaincantes.
Alexis Maillard serait donc cet auteur de Tik-Tok bas de gamme, épinglants outrageusement l'EMV.
Et c'est d'autant plus probable que :
- Monsieur Maillard ne se cache pas lui non plus "d'aimer certains passages de l'EMV"- Lui aussi voudrait en faire une édition expurgée
- Lui aussi se fait fort de pouvoir trouver des erreurs dans les écrits de sainte Brigitte de Suède.
- Et pour finir : il prépare une publication commune de la Bible, du coran et de la Thora.
Cela fait vraiment beaucoup de concordances : même voix, mêmes combats ... même personnage ? Tout porte à le penser.
Complète déserrance théologique
Mais que monsieur Maillard soit ou non un ancien musulman n'a qu'une importance assez relative, laissons-lui le bénéfice du doute. J'ai d'ailleurs des amis chrétiens qui ont été dans ce cas, et leur conversion n'en a que plus de prix.
Non : ce qui frappe chez Alexis Maillard, c'est sa propension à s'accaparer toutes les hérésies qui traînent autour de lui, et à ne plus en démordre ensuite.
C'est ainsi qu'il s'est mis à penser ... quoi donc ??
Mais que Dieu ne pourrait pas engendrer un Autre Lui-même qui soit Dieu, pardi ! Parce que sinon, cela ferait deux Dieux !
Or que dit la foi catholique ?
" (...) Il est Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu (...) ", ce que nie donc Maillard.
" (...) Mais le Père, ineffable par essence, a engendré le Verbe ineffablement de sa substance, mais Il n'a pas engendré autre chose que ce qu'Il est Lui-même : Dieu a engendré Dieu, la Lumière a engendré la Lumière (...)" ( Crédo de saint Bruno ) , ce que nie Maillard, qui reconnait que le Père engendre le Fils, mais pas que Dieu engendre Dieu.
" (...) De même le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu. Et pourtant il n'y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu. (...)" ( Crédo de saint Athanase ), ce que nie Maillard, pour qui seule la Trinité peut être appelée "Dieu", et non pas chacune des trois Hypostases prise à part des deux Autres.
" (...) Car de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chaque personne prise à part est Dieu et Seigneur, ainsi la religion catholique nous défend de dire qu'il y a trois Dieux ou trois Seigneurs. Le Père n'a été fait par personne, ni créé, ni engendré. Le Fils est du Père seul, non pas fait, ni créé, mais engendré. L'Esprit-Saint est du Père et du Fils, non pas fait, ni créé, ni engendré, mais procédant des deux. Il n'y a donc qu'un Père, et non trois Pères, un Fils, et non trois Fils, un Esprit-Saint, et non trois Esprit-Saints. Et dans cette Trinité rien n'est avant ou après, rien n'est plus grand ou moins grand, mais en tout les trois personnes sont réciproquement coéternelles et coégales. En sorte que de toute manière, comme on l'a dit plus haut, il nous faut vénérer l'unité dans la Trinité et la Trinité dans l'unité. (...)" ( idem ), ce que nie Maillard, qui ne veut considérer uniquement que l'unité dans la Trinité, mais non pas la Trinité dans l'unité.
Conséquences
Si quelqu'un ( Alexis Maillard, bénéficiant du soutient de Jean Staune et autres acolytes ) dit que Dieu ne peut pas engendrer un autre Lui-même qui soit Dieu Lui-aussi ( sic ! ), tombe-t-il alors sous le coup d'un anathème divulgué par l'un des Conciles catholiques ?
ChatGPT répond :
Oui, une telle affirmation — selon laquelle Dieu ne peut pas engendrer un autre Lui-même qui soit Dieu Lui-aussi — tombe sous le coup de plusieurs condamnations dogmatiques formulées par les Conciles œcuméniques de l’Église catholique, notamment en ce qui concerne la génération éternelle du Fils par le Père dans la Trinité.
Voici les principales références conciliaires qui montrent que cette affirmation est contraire à la foi catholique et peut donc être tenue pour anathème :
1. Concile de Nicée I (325)
Ce concile a défini la consubstantialité (homoousios) du Fils avec le Père, contre l’arianisme.
« Nous croyons [...] en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, engendré du Père, unique engendré, c’est-à-dire de la substance du Père, Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père. »
(Symbole de Nicée, 325)
Donc : nier que Dieu peut engendrer un autre Lui-même (le Fils) qui soit aussi Dieu, revient à nier cette génération divine, ce qui est précisément la thèse arienne condamnée.
2. Concile de Constantinople I (381)
Il réaffirme et complète la doctrine trinitaire contre les ariens et les pneumatomaques :
« Nous croyons en un seul Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père. »
3. Concile de Latran IV (1215), sous Innocent III
Il énonce clairement que le Fils est éternellement engendré par le Père, non pas comme une créature, mais comme Dieu de Dieu.
« Le Père n’est de personne, le Fils est du seul Père, et le Saint-Esprit également de l’un et de l’autre ; non pas faits ni créés, mais engendrés et procédant. »
4. Concile de Florence (1439), Décret pour les Jacobites
Définit la procession du Fils et de l’Esprit en insistant sur la nature trinitaire :
« Le Père est principe sans principe ; le Fils est engendré du Père ; le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Ils sont consubstantiels, coéternels, omnipotents. »
Conséquence théologique
Dire que Dieu ne peut pas engendrer un autre Lui-même qui soit Dieu, c’est :
nier la toute-puissance divine,
nier la génération éternelle du Fils,
nier la Trinité,
rejeter les définitions dogmatiques de plusieurs Conciles œcuméniques.
Une telle position est donc formellement hérétique, et anathématisée notamment par les Conciles de Nicée et Constantinople, qui condamnent les hérétiques niant que le Fils est vrai Dieu, engendré du vrai Dieu.
En résumé :
Oui, celui qui affirme que Dieu ne peut pas engendrer un autre Lui-même qui soit Dieu tombe sous le coup d’un anathème, car il contredit directement la doctrine trinitaire définie par les premiers Conciles œcuméniques, et notamment celle de la génération éternelle du Fils consubstantiel au Père.
Mais il y a bien d'autres bizarreries dont Alexis Maillard a fait sa marque de fabrique, comme nous le verrons.