La ville d'Alexandroscène

"Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez."

Un exemple emblématique des erreurs de Mgr Béa, et de l'exactitude de l'EMV

 

Le Père Béa, dans son rapport critique du 17 octobre 1952, affirme, à propos des connaissances remarquables qu'il observe dans l'œuvre de Maria Valtorta : 

"Mais la cause devient plus énigmatique par le fait que certaines données géographiques et topographiques ne concordent absolument pas avec la situation à l’époque du Christ. La ville d’Alexandroscène tient son nom, non comme on le croyait autrefois d’Alexandre le grand, mais de l’empereur romain Sévère Alexandre (225-235) lequel fit couper la route dans la roche du "promontoire album" ; à l’époque du Christ, la ville probablement n’existait pas. »

Or Maria Valtorta parle bien de cette ville dans ces visions : 

EMV 328 EMV 329
EMV 474
EMV 534

 

---> Alors ? Est-ce que la "nouvelle" théorie de Béa annule l'ancienne, ou bien est-ce l'ancienne qui est véridique et justifie l'EMV ?

 

Plusieurs éléments viennent infirmer l'affirmation de Béa :
 

Alexandroscène désigne étymologiquement "le camp (ou la tente) d’Alexandre". Son nom est composé de deux parties :

  1. "Alexandros" (Ἀλέξανδρος) : qui fait référence à Alexandre le Grand.
  2. "Skēnē" (σκηνή) : qui signifie "tente" ou "camp" en grec ancien.

Alexandroskène est donc un terme parfaitement adapté à un site militaire de siège, mais beaucoup moins à une fondation romaine. Il faudrait donc établir l’épisode guerrier qui aurait justifié une telle dénomination. Or, Sévère Alexandre est décrit comme un empereur pacifique "peu doué dans le domaine militaire — il a même une aversion pour les combats et la violence en général". (Wikipedia)

D’autre part, si Sévère Alexandre avait fondé une ville, il aurait sans doute choisi un nom latin ou honorifique impérial (par ex. Alexandria Severiana), plutôt qu’un vieux grec militaire.

Il faudrait trouver des inscriptions grecques ou latines sur le site d’Alexandroscène, datables du IIIᵉ siècle ap. J.-C., mentionnant explicitement Sévère Alexandre, sa titulature ou un acte de fondation (ktisis), ce serait un indice fort. Ce n’est pas le cas.

Le Pèlerin de Bordeaux[3] passe vers 333 ap. J.-C., donc après Sévère Alexandre, mais il rattache la ville à Alexandre le Grand et non à un empereur romain.

Il semble donc tout à fait cohérent que l'armée romaine au temps de Jésus-Christ établisse une garnison là où Alexandre le Grand avait établi la sienne pendant le siège et, par la suite, pour la surveillance des Tyriens.

 

 

Le siège de Tyr par Alexandre le Grand et la fondation d’Alexandroscène

Alexandre, après sa victoire sur Darius III à Issos (333 av. J.-C.), veut sécuriser toute la côte orientale de la Méditerranée pour priver la flotte perse de ports d’attache. Les autres cités phéniciennes se soumettent rapidement, mais Tyr refuse de laisser Alexandre entrer. Les Tyriens espèrent résister grâce à leur isolement insulaire et à la flotte perse encore active.

Le siège dura environ sept mois au total, de janvier à juillet 332 av. J.-C. Alexandre fit construire une gigantesque chaussée (ou mole) reliant le continent à l’île, faite de pierres, troncs d’arbres et gravats. Les Tyriens contre-attaquèrent avec des navires incendiaires, brûlant les machines de siège et gênant l’avancée. Ce à quoi Alexandre répliqua en construisant des tours de siège mobiles sur la digue, équipées de catapultes pour couvrir les travaux.

Constatant la difficulté, Alexandre mobilise la flotte phénicienne des cités déjà conquises (Sidon, Arados, Byblos) et renforce ainsi sa supériorité maritime. La ville est désormais bloquée sur tous les côtés : le siège devient à la fois terrestre et naval. Après sept mois, les machines de siège percent les murailles sud. Les troupes macédoniennes pénètrent dans la ville par la brèche et par escalade, tandis que la flotte attaque le port. Le combat est acharné dans les rues étroites. Selon les sources (Arrian, Quinte-Curce, Diodore de Sicile), environ 8 000 habitants furent tués et 30 000 réduits en esclavage.

Lors du siège de Tyr, Alexandre installe un vaste camp sur la côte en face de l’île, là où commence la digue. Les Macédoniens et leurs alliés y construisent dépôts, arsenaux, ateliers pour les machines de siège, et logements pour des milliers de soldats. Ce camp fixe, fortifié et organisé, prend parfois dans les sources le nom d’Alexandroskène (Alexandrou skènè = “la tente / le camp d’Alexandre”). Après la victoire, ce camp devient, sur les hauteurs, un petit centre urbain permanent, en partie occupé par des vétérans ou des commerçants attirés par la proximité de Tyr qui fut reconstruite mais ne retrouva jamais sa splendeur.

 

Conclusion : 

Face aux arguments très peu plausibles avancés par Mgr Béa qui parlait en 1950, la thèse de l'existence de la cité d'Alexandroscène du temps de Jésus, qui devait son nom à Alexandre le Grand et non à l'empereur Sévère Alexandre, apparaît comme une lumineuse évidence. 

 

Béa a tort, et l'EMV a raison.

 

Et cela se vérifie encore et encore, à mesure qu'on examine les arguments dépassés de Béa, et la cohérence des écrits de Maria Valtorta. Il serait trop fastidieux d'examiner un à un toutes les fausses objections archéologiques de Béa qui sont très bien là où elles sont : dans un fond de tiroir ( et dans le "livre" de Maillard, enrichi de cette "trouvaille prodigieuse" ).

Examinons cependant quelques autres points de contestation, comme celui concernant la ville de Magdal Gad.

 

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