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Trop sur Marie, et un « climat de légende » dans l’EMV ? 

"Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez."

DGC :
« Le personnage de la Vierge Marie occupe une place considérable dans
L’Évangile tel qu’il m’a été révélé. »
 

---> Certes, on aurait pu vraiment s'attendre à tout - comme à de merveilleux sermons du Christ, de splendides descriptions, des épisodes encore tenus cachés jusqu'à présent, et bien d'autres choses encore... - mais certainement pas à ce que la très sainte Vierge Marie, le sublime Chef d'oeuvre de Dieu, l'Immaculée Conception, Mère du Verbe Incarné, occupe une très grande place dans l'oeuvre !

---> Mais cela n'a aucun sens, voyons ! Quoi ? Une telle place pour un personnage aussi insignifiant qu'elle ?

---> En effet, qui donc, parmi les saints, a beaucoup parlé de la Vierge Marie :

Saint Bernard ?
Saint Ephrem ?
Saint Jean Chrysostome ?
Saint François d’Assise ?
Saint Simon Stock ?
Saint Dominique ?
Sainte Thérèse d’Avila ?
Saint Louis Marie Grignon de Montfort ?
Saint Alphonse de Ligori ?
Saint Séraphim de Sarov ?
Sainte Bernadette Soubirous ?
Saint Maximilien Kolbe ?
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ? Le saint Padre Pio ?
Le saint curé d’Ars ?
Saint Pie V ?
Saint Pie X ?
etc. etc.

---> Cela fait extrêmement peu, et n'est apparemment qu'une tendance très récente dans l'Eglise, certainement pas bimillénaire !

---> Et d'ailleurs, la Vierge ne tient qu'une place très secondaire dans la sainte Eglise du Christ, on le comprend, rien que par le nombre exagérément faible de ses apparitions depuis 2000 ans : environ 2400 apparitions répertoriées dans le monde.

---> Ainsi, les fidèles ont fort bien compris qu'il était inutile, voire nuisible pour leur vie spirituelle, de prier le Rosaire de la très sainte Vierge !

---> Cependant, l'Évangile précise plutôt :
« Désormais tous les âges me diront bienheureuse » (Luc 1,48)
et saint Bernard :
"De Maria nunquam satis" ( de Marie, jamais rassasié )

---> Mais quel est le véritable but de l'auteur par cette remarque, sinon de faire passer les apôtres et évangélistes pour la perfection même, de sorte que : puisque eux ne parlent que très peu de la sainte Vierge, alors il serait à la limite du scandaleux d'en parler plus qu'eux ?

---> Il faudra en informer saint Bernard.

---> DGC signe ici un flop d'anthologie.

 

 

"Un climat de légende entoure les récits de sa conception, de sa naissance et de son enfance que rapportent le volume 1.
Pour ne citer qu’un exemple, au moment de la naissance de Marie éclate un violent orage, « et sur le devant de la maison, dans le sol du jardin, il en reste en souvenir un trou noir et fumant » (I, 7, 32).
Ce que Jésus commente ainsi dans une dictée ultérieure : « Siffle, ô Satan, ta haine pendant qu’elle naît » (I, 8, 41)"

 

---> Si Satan sait utiliser en les possédant des créatures spirituelles, afin de manifester sa haine furieuse du Christ venant purifier le monde de ses oeuvres mauvaises ( Luc 4,34-36 ), ou encore s'en prendre à des créatures animal ( Luc 8,33 les porcs géraséniens ) alors au nom de quoi serait-il impossible et improbable qu'il puisse utiliser à même fin des éléments sans vie et sans âme comme la foudre ?

---> Qui peut le plus, peut également le moins.

1 ) Légende, du latin Legenda, veut dire littéralement : "Ce qui doit être lu", et désigne ainsi à l'origine un récit authentique, quoiqu'extraordinaire, magnifiant un personnage célèbre.

---> De ce point de vue, on peut donc bien parler pour cet épisode d'un récit légendaire, c'est-à-dire : "qui mérite d'être rapporté" .

---> Et quoi d'étonnant, lorsqu'on sait de quelle incroyable naissance il s'agit ici, celle de l'Immaculée Conception ?

2 ) D'autre part : l'Evangile ne rapporte-t-il pas d'autres récits que l'on pourrait qualifier eux-aussi de "légendaires", tant ils sont extraordinaires, et méritent d'être connus ?

---> Pensons par exemple à la mort de Jésus sur la croix, qui fut accompagnée d'une éclipse de soleil - rien que ça ! - ainsi que d'un fort tremblement de terre, alors qu'au même moment, dans le Saint des saints au coeur du Temple de Jérusalem, le voile se déchirait en deux, de haut en bas ?

---> Mais peut-être que l'auteur va nous dire que cela ne serait pas suffisamment encore pour lui un "climat de légende" : peut-être que ce récit de la Passion manque encore d'une visite des extraterrestres pour mériter ce qualificatif, on ne sait pas très bien ...

3 ) De manière assez significative, l'auteur ne choisit de mentionner que le fait légendaire plutôt négatif - le fracas de l’orage - , et met en oubli les autres faits positifs qui survinrent aussitôt après : le magnifique arc-en-ciel, ainsi que la brillante étoile apparue en plein jour, et la précocité inexplicable de la pleine lune.

---> Peut-être est-ce pour chercher à mieux nous berner ? Mais qui donc pourrait le soupçonner d'une telle chose, voyons.

4 ) Il y a d'ailleurs une logique liée à la survenue de ce fameux coup de foudre, juste au moment de la naissance de Marie, si violent qu'il plaqua les hommes contre le mur.

---> En effet, lorsque Satan est irrité, mis en échec par un saint, il fait souvent savoir avec fracas son mécontentement. Ainsi, saint Jean-Marie Vianney fit personnellement les frais du succès de son apostolat à Ars, et dut supporter que le "grappin" - comme il appelait le Démon - vint faire tout un tintamarre dans le presbytère, remuant les meubles, et allant jusqu'au pied de son lit en l'appelant : "Vianney ! Vianney ! Nous t'aurons bien, toi, nous t'aurons bien ! " ( serait-ce donc là également un "climat de légende" suspect ? )

---> Il en fut de même pour le saint padre Pio, régulièrement tabassé par le Démon dans sa cellule, et pour bien d'autres saints encore.

---> Et dans l'EMV, ce n'est pas seulement lors de la Naissance de la Vierge Immaculée qu'il manifeste sa rage, mais aussi lorsque par exemple le Christ le vainc, comme on peut le lire dans ce court extrait :

EMV 46.6 - La Tentation au désert :

(…) (...)
Jésus :
« – Tais-toi. “ L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de Dieu. ” »

Le démon a un sursaut de rage. Il grince des dents et serre les poings, mais il se maîtrise et ses dents se desserrent pour ébaucher un sourire. »
(…)

« Va-t’en, Satan. Il est écrit : “ C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte. ” »

Satan saute sur ses pieds avec un cri déchirant de damné et de haine inexprimable. Sa fureur, sa colère fumante sont terribles à voir. Puis il disparaît avec un nouveau hurlement de malédiction. »
(...)

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

---> Or si Satan est à ce point furieux de sa défaite contre le Christ, il est naturel que sa rage soit également dirigée le jour de sa naissance contre l’Unique Femme qui échappe totalement à son pouvoir : la Vierge Immaculée.

5 ) Dans un récit comme celui-ci qui serait censé être "entouré par un climat de légende", il est vraiment surprenant de trouver autant d'éléments qui décrivent une vie toute simple et ordinaire, telle qu'on pourrait se la figurer en Palestine, du temps de Jésus et Marie :

- Une femme enceinte et fatiguée, Anne, appuyée au bras d'une parente;

- Un jardin potager, exposé à l'aridité du climat, et des hommes qui y travaillent.

- Anne qui se préoccupe de son mari Joachim qui n'est plus tout jeune, et sous un soleil de plomb en plein effort.

- Ce dernier, qui lui explique comment il a heureusement pu irriguer le potager grâce à la source, mais cherchant cependant avec anxiété des signes d'une pluie providentielle qui se fait désirer.

- Joachim se préoccupant de la souffrance de son épouse.

- Anne qui le rassure, lui décrivant sa joyeuse paix profonde, semblable à celle qu'elle avait éprouvée en l'épousant ; qui médite doucement la Bible, comme pour y lire l'annonce prophétique du bonheur qu'elle s'apprête à vivre.

- Un orage qui survient, faisant rentrer tout le monde et réjouissant d'abord les cultivateurs, puis les inquiétant par sa force exceptionnelle, car il va menacer les récoltes.

- Les cultivateurs qui commentent l'événement, se moquant de l'orage dans lequel ils croient voir peut-être la rage du Démon devant une grande défaite - ce qui met en évidence la mentalité de l'époque si proche du surnaturel, contrairement à celle d'aujourd'hui bien souvent prisonnière du rationaliste, et très éloignée du divin -

- Les gens qui s'extasient devant les manifestations inouïes de la nature, accompagnant la naissance de la Vierge Marie qui s'est très bien passée.

- La présentation du ravissant petit bébé nouveau-né à son papa et aux autres personnes présentes, admirant tous ce pur chef d'oeuvre de beauté juvénile, qui se trouve être le chef d'oeuvre de la création toute entière, elle qui a semblé comme s'incliner devant cet avènement, ainsi qu'elle le fera lors de la Nativité du Seigneur Lui-même, avec l'Etoile brillante guidant les Rois Mages jusqu'au berceau de l'Enfant Dieu.

---> Face à tous ces événements si ordinaires constituant le récit, DGC va être bien en peine de nous expliquer en quoi nous nageons ici en plein mythe, puisque c'est ce qu'il suggère de manière à peine voilée.

---> Voici l'intégralité de ce passage qu’il dénigre, que les vrais amoureux du Christ et de sa Mère ne jugeront certainement pas « trop long », et dont la seule lecture va balayer ses objections :

EMV 5.2 - Naissance de Marie :
En rouge entre les // : la citation de DGC )

Je vois Anne qui sort du jardin potager. Elle s'appuie au bras d'une parente, sûrement, parce qu'elle lui ressemble. Elle est très grosse et paraît fatiguée peut-être aussi du fait de la chaleur, toute pareille à celle qui m'accable.

Bien que le jardin soit ombragé, pourtant l'air est brûlant, accablant. Un air à couper au couteau comme une pâte molle et chaude; tellement il est lourd, sous un ciel impitoyablement azuré, que la poussière en suspension dans l'air assombrit légèrement. Depuis longtemps ce doit être la sécheresse, parce que la terre, là où elle n'est pas arrosée, est littéralement réduite en une très fine poussière presque blanche, d'un blanc qui tend légèrement vers le rose sale tandis qu'elle est marron rouge foncé, à cause de l'arrosage, au pied des plantes ou le long des plates-bandes où poussent des rangs de légumes et autour des rosiers, des jasmins et autres fleurs et fleurettes, qui se trouvent surtout devant et en bordure d'une belle tonnelle qui coupe en deux le verger jusqu'au commencement des champs, dont les avoines sont récoltées. Même l'herbe du pré qui marque l'extrémité de la propriété est sèche et rase. À la limite seulement, là où se trouve une haie d'aubépine sauvage déjà toute constellée des rubis de ses petits fruits, l'herbe est plus verte et épaisse, et là, à la recherche de pâture et d'ombre, il y a des brebis avec un petit berger.

Joachim est autour des rangées de légumes et d'oliviers.

Il a avec lui deux hommes pour l'aider. Mais, malgré son âge, il est alerte et travaille avec goût. Ils sont en train d'ouvrir de petites rigoles aux limites d'un champ pour donner de l'eau aux plantes assoiffées. Et l'eau se fraye un chemin en bouillonnant à travers l'herbe et la terre sèche, et forme des boucles qui pendant un moment ont l'aspect d'un cristal jaunâtre cet puis ils ne sont plus que des cercles obscurs de terre humide, autour des pieds de vigne et des oliviers lourdement chargés.

À travers la tonnelle ombragée sous laquelle des abeilles d'or bourdonnent, avides du suc des grains blonds du raisin, lentement Anne se dirige vers Joachim qui l'apercevant se hâte d'aller à sa rencontre.

"Tu es venue jusqu'ici ?"

"La maison est chaude comme un four."

"Et tu en souffres."

"L'unique souffrance de mes derniers moments de grossesse. C'est la souffrance de tous : hommes et bêtes. Ne reste pas trop à la chaleur, Joachim."

"L'eau qu'on espère depuis si longtemps et qui depuis trois jours semblait être proche, n'est pas encore venue, et la campagne brûle. Heureusement qu'il y a pour nous la source au débit si abondant. J'ai ouvert des canaux d'arrosage : faible soulagement pour les plantes dont les feuilles sont fanées et couvertes de poussière, mais ce n'est que pour les empêcher de mourir. S'il pouvait pleuvoir !..." Joachim, avec l'angoisse de tous les cultivateurs, scrute le ciel, pendant qu'Anne s'évente avec un éventail qui semble fait d'une feuille sèche de palmier entrelacée de fils multicolores qui la tiennent rigide.

La parente dit :

"Là-bas, au-delà du Grand Hermon, surgissent des nuages rapides. Le vent vient du nord, il rafraîchira et peut-être donnera de l'eau."

"Cela fait trois jours qu'il se lève et qu'il tombe au lever de la lune. Ce sera encore la même chose."

Joachim est découragé.

"Retournons à la maison, dit Anne. Ici aussi on a du mal à respirer, et puis je pense qu'il vaut mieux revenir..."

Elle semble encore plus olivâtre à cause d'une pâleur qui a envahi son visage.

"Tu souffres ?"

– Non. Mais j’éprouve cette grande paix que j’ai ressentie au Temple quand la grâce de la maternité m’a été accordée et de nouveau quand j’ai su que j’allais être mère. Cela ressemble à une extase, une douce somnolence du corps alors que l’esprit jubile et entre dans une paix à laquelle rien n’est humainement comparable. Je t’ai aimé, Joachim, et lorsque je suis entrée dans ta maison et que je me suis dit : “ Je suis l’épouse d’un juste ”, j’ai éprouvé cette paix, et encore toutes les fois que ton amour prévenant prenait soin de ton Anne. Mais cette paix-ci est différente. Tu vois, je crois que cette paix ressemble à celle qui, à la manière de l’huile que l’on étend et qui apaise les douleurs, devait envahir l’âme de Jacob, notre père, après son songe des anges. Si je m’y plonge, elle ne cesse d’augmenter à mesure que je la savoure… C’est comme si je m’élevais dans l’azur du ciel…

Et, j’ignore pourquoi, depuis que cette joie paisible est en moi, un cantique naît en mon cœur, celui du vieux Tobie. Il me semble qu’il a été écrit pour cette heure… pour cette joie… pour la terre d’Israël qui la reçoit… pour Jérusalem pécheresse et désormais pardonnée… mais – ne riez pas des délires d’une mère – quand je dis : “ Remercie dignement le Seigneur et bénis le Roi des siècles pour qu’en toi son Temple soit rebâti dans la joie ”, je pense que celui qui rebâtira à Jérusalem le Temple du vrai Dieu sera cet être sur le point de naître…

Et je pense encore que ce n’est plus de la Cité sainte, mais de mon enfant que le destin a prophétisé quand le cantique dit : “ Tu brilleras d’une vive lumière, tous les peuples de la terre se prosterneront devant toi, les nations viendront vers toi et t’apporteront des présents, ils adoreront en toi le Seigneur et considèreront ta terre comme sainte parce que, en toi, elles invoqueront le saint Nom. ” “ Alors tu exulteras et tu te réjouiras sur les fils des justes, car ils seront tous rassemblés et ils béniront le Seigneur des siècles. Bienheureux ceux qui t’aiment ! Heureux ceux qui se réjouiront de ta paix ! ” »

A ces mots, Anne change de couleur et resplendit comme un être éclairé par la lune puis par un grand feu et vice-versa. De douces larmes coulent sur ses joues, mais elle ne s’en rend même pas compte et sourit, tout à sa joie. Tout en parlant, elle se dirige vers la maison entre son époux et sa parente, qui l’écoutent en silence, gagnés par l’émotion.

Ils se hâtent, car les nuages, poussés par un vent violent, courent et s’accumulent dans le ciel ; la plaine s’assombrit et frissonne, annonçant l’orage. A peine sont-ils arrivés au seuil de la maison qu’un premier éclair bleuâtre déchire le ciel ; le grondement d’un premier coup de tonnerre rappelle le roulement d’une grosse caisse qui se mêle aux arpèges des premières gouttes sur les feuilles brûlées.

Tout le monde rentre et Anne se retire pendant que, sur le seuil, Joachim, rejoint par ses serviteurs, parle de cette eau tant attendue, qui est bénédiction pour la terre desséchée. Mais la joie fait place à la crainte parce qu’un orage d’une violence inouïe survient, accompagné d’éclairs et de nuages chargés de grêle.

« Si le nuage éclate, le raisin et les olives seront broyés comme sous la meule. Pauvres de nous ! »

Mais une autre angoisse saisit ensuite Joachim, cette fois pour son épouse pour qui le moment est venu de mettre son enfant au monde. Sa parente a beau l’assurer qu’Anne ne souffre pas du tout, il reste anxieux. Chaque fois que sa parente ou quelque autre femme – au nombre desquelles la mère d’Alphée – sortent de la chambre d’Anne pour y retourner avec de l’eau chaude, des bassins et des linges séchés au feu, qui crépite joyeusement sur le foyer central d’une grande cuisine, Joachim leur demande des nouvelles ; mais quoi qu’elles disent pour le rassurer, il ne se tranquillise pas. Même le fait qu’Anne ne crie pas le préoccupe : « Je suis un homme, dit-il, et je n’ai jamais assisté à un accouchement. Mais je me souviens avoir entendu dire que l’absence de douleurs est mauvais signe… »

Le jour baisse plus tôt que d’habitude à cause de la tempête, qui est d’une violence extraordinaire : torrents d’eau, vent, éclairs, il y a de tout, hormis la grêle qui est allée s’abattre ailleurs.

Un des serviteurs remarque cette violence et déclare :

« On dirait que Satan est sorti de la Géhenne avec ses démons. Regarde ces nuages noirs ! Sens l’odeur de soufre de l’air, écoute ces sifflements sinistres, ces cris de lamentation et de malédiction. Si c’est bien lui, il est furieux ce soir ! »

L’autre serviteur rit et répond :

« Une grande proie lui aura échappé, ou bien Michel l’aura frappé d’un nouveau coup de foudre de Dieu et il en a les cornes et la queue coupées et brûlées. »

Une femme passe en courant et s’écrie :

« Joachim ! Il va naître ! Tout a été facile et heureux ! », et elle disparaît avec une petite amphore dans les mains.

// L’orage tombe brusquement, après un dernier coup de foudre si violent qu’il jette les trois hommes contre les murs ; et sur le devant de la maison, il laisse en souvenir un trou noir et fumant dans le sol du jardin. // Cependant un vagissement traverse la porte d’Anne, pareil à la plainte d’une tourterelle qui, pour la première fois, ne piaille plus mais roucoule.

Au même moment, un immense arc-en-ciel se déploie en demi-cercle sur toute la voûte céleste. Il sort ou du moins paraît sortir du sommet de l’Hermon qui, sous la caresse du soleil, semble d’une couleur d’albâtre d’un blanc rosé des plus délicats. Il s’élève au plus haut d’un ciel de septembre très clair, traverse des étendues vierges de toute impureté, survole les collines de Galilée et la plaine qui apparaît au sud entre deux figuiers, puis encore un autre mont, et paraît poser son extrémité au bout de l’horizon, là où une chaîne de montagnes abruptes bouche la vue.

« Quel spectacle inouï !

– Regardez, regardez !

– Il semble encercler toute la terre d’Israël, mais voyez, voilà une étoile alors que le soleil n’est pas encore disparu. Et quelle étoile ! Elle brille comme un énorme diamant !

 Et là, c’est la pleine lune alors qu’il manque encore trois jours pour y arriver. Mais, regardez, quelle splendeur ! »

Les femmes surviennent, toutes joyeuses, tenant un poupon rose dans des linges blancs. C’est Marie, la Mère de Jésus ! Une Marie toute petite qui pourrait dormir dans les bras d’un enfant, une Marie pas plus longue que le bras, une petite tête d’ivoire teinté de rose pâle et des lèvres rouges qui déjà ne pleurent plus, mais tentent instinctivement de téter, si petites qu’on ne voit pas comment elles pourront saisir l’extrémité du sein, un petit bout de nez entre deux bonnes joues bien rondes ; et quand on la chatouille pour lui faire ouvrir les yeux, deux morceaux de ciel apparaissent, deux points bleus et innocents qui regardent sans voir, entre de fins cils d’un blond presque rose à force d’être blond. Sur sa petite tête ronde, les cheveux eux-mêmes ont la teinte rose-blond de certains miels ambrés. (…)

Pour oreilles, deux petites coquilles roses et transparentes, parfaites. Et comme mains… qu’est-ce que ces deux petites choses qui s’agitent en l’air puis vont à la bouche ? Fermées, comme en ce moment, elles ressemblent à deux boutons d’églantine qui ont fendu les sépales verts et présentent leur soie de rose pâle ; ouvertes, comme maintenant, on dirait deux joyaux d’ivoire ou d’albâtre à peine rosés, avec cinq ongles grenat clair. Comment feront donc ces mains pour essuyer tant de larmes ?

Quant aux pieds… où sont-ils ? Pour l’instant, ce ne sont que deux petits petons cachés dans les langes. Mais voilà que la parente s’assied et les découvre… Oh, les petits pieds ! Ils ont quatre centimètres de long, leur plante est une coquille couleur de corail, le dessus en est une autre couleur de neige veinée de bleu, les orteils sont des chefs-d’œuvre de sculpture lilliputienne, couronnés eux aussi de petites écailles grenat clair. Comment trouvera-t-on des sandalettes quand ces pieds de poupée feront leurs premiers pas ? Comment se tenir debout sur de si petits pieds ? Et comment permettront-ils de faire un chemin si rude et de soutenir une telle douleur sous une croix ?

Mais aujourd’hui, on l’ignore encore, et on rit, on sourit en regardant s’agiter et gigoter de belles jambettes bien tournées, des cuisses minuscules potelées au point de faire des fossettes et des replis, un petit ventre, une nuque renversée en arrière, un petit thorax parfait. Sous la soie blanche, on voit le mouvement de la respiration et si, comme l’heureux père le fait maintenant, on y pose la bouche pour faire un bisou, on entend sûrement y battre un petit cœur…, le plus beau que la terre ait porté au cours des siècles, l’unique cœur humain immaculé.

Et le dos ? On la retourne, et on peut voir la courbure de ses reins, puis ses épaules potelées et sa nuque rose ; elle a déjà de la force car voilà que la petite tête se lève sur l’arc des minuscules vertèbres : on dirait la tête d’un oiseau qui scrute le monde nouveau qu’il découvre ; elle pousse un petit cri pour protester qu’on la montre ainsi aux yeux de plusieurs personnes, elle, la toute-pure et chaste, elle qu’aucun homme ne verra plus jamais nue, la toute vierge, sainte et immaculée.

Recouvrez, recouvrez ce bouton de lys qui ne s’ouvrira jamais sur terre, mais qui produira une Fleur plus belle encore qu’elle, tout en restant bourgeon. Ce n’est qu’au Ciel que le lys du Dieu trine ouvrira tous ses pétales car il n’existe plus, là-haut, aucune poussière de faute susceptible de profaner involontairement cette pureté. Car il faudra accueillir là-haut, à la vue du Ciel entier, le Dieu trine qui, dans quelques années à peine, habitera en elle, Père, Fils et Epoux.

La voilà de nouveau enveloppée de linges et dans les bras de son père de la terre, à qui elle ressemble. Pas maintenant. Pour le moment, elle n’est qu’une ébauche d’être humain. Je veux dire qu’elle lui ressemblera une fois devenue femme. Elle n’a rien de sa mère. De son père, elle tient la couleur de la peau et des yeux, et sûrement aussi des cheveux qui, s’ils sont blancs aujourd’hui, devraient être blonds, comme l’indiquent les sourcils. Elle a les traits de son père, en plus parfait et plus fin puisqu’elle est femme, et cette femme-là. Elle en a encore le sourire, le regard, les gestes et la taille. En pensant à Jésus, comme je le vois, je trouve qu’Anne a donné sa taille à son petit-fils ainsi que son teint plus ivoire foncé. En revanche, si Marie n’a pas la prestance d’Anne – un grand palmier souple –, elle a la grâce de son père.

Les femmes, qui parlent encore de l’orage et du prodige de la lune, de l’étoile, de l’immense arc-en-ciel, entrent avec Joachim dans la chambre de l’heureuse mère et lui rendent son bébé.

Anne sourit à ses pensées :

« C’est l’étoile, dit-elle. Son signe est dans le ciel. Marie, arc-en-ciel de paix ! Marie, mon étoile ! Marie, lune pure ! Marie, notre perle !

– Tu l’appelles Marie ?

– Oui. Marie, étoile, perle, lumière, paix…

– Mais ce nom veut aussi dire amertume… Tu n’as pas peur que cela lui porte malheur ?

– Dieu est avec elle. Elle est à lui avant même d’exister. Il la conduira sur ses sentiers et toute amertume se changera en miel paradisiaque. Maintenant, tu es chez ta maman… dans peu de temps, tu seras toute à Dieu. »

Et la vision s’achève sur le premier sommeil d’Anne mère et de Marie son enfant.

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---> Voilà donc le fameux « climat de légende » ( c'est-à-dire de mythe, dans le langage de DGC ) : un coup de foudre accompagné du tonnerre, laissant dans le sol une trace de brûlure, un arc-en-ciel, la pleine lune, une étoile dans le ciel.

---> C’est sûr que rien ne peut se comparer à cela, excepté les légendes du peuple chinois ou les mythologies grecques ou romaines. C’est sûr que par cet inconcevable événement d'ordre naturel, on se sent littéralement propulsé en plein cœur du « Seigneur des anneaux », au-dessus de nous volent les nazguls et au loin, l’œil de Sauron nous cherche et nous effraie, partout les trolls et les orques patrouillent en bandes, et les elfes s’unissent aux hommes, aux nains et aux magiciens pour les combattre. Pensez-donc : il y a eu un coup de foudre accompagné de tonnerre !

---> Beaucoup plus récemment en décembre 2023, la foudre s’est abattue sur une statue de saint Pierre, anéantissant son auréole et la clef qu’il tenait dans sa main, juste le jour précédent la promulgation du plus que très controversé « Fiducia Supplicans », dans l’ancien diocèse argentin de François. Chacun peut se forger une conviction quant à la nécessité ou non d’y voir un signe du Ciel, sans y voir pour autant « un climat de légende », qui d’ailleurs n’a été artificiellement produit par personne.

---> Il est clair que DGC tente ici de comparer l'oeuvre à un quelconque récit apocryphe, où nous pourrions lire qu’il suffisait à l’Enfant Jésus de souffler sur des oiseaux en terre glaise pour leur donner la vie.

---> Or il ne se trouve dans l’EMV aucun élément merveilleux propre à confirmer cette accusation.

 

 

 

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