Maria Valtorta, un auteur omniprésent et "plus que sacré" ?
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Avec une extraordinaire sincérité et une humilité sans aucune feinte, Maria bla bla bla bla bla de DGC…. raconte les tentations qui l’assaillent au sujet de son œuvre :
Satan « me suggéra de faire avec les paroles dictées une œuvre personnelle et de la publier en m’en attribuant le mérite et en en tirant des bénéfices. (…) Je préfère encore le mépris pour Maria Valtorta à l’idolâtrie pour ma personne. Cette dernière me donne un ennui indescriptible. Il me semble qu’on me dépouille sur une place publique, que l’on m’extorque mon précieux secret… que sais-je ? J’en souffre, voilà. Le mépris me fait moins mal s’il s’adresse à Maria Valtorta. Pourvu qu’il ne lèse pas les “dictées” et ne les fasse pas prendre pour une plaisanterie et une folie… » (II, 101, 597-598)
« Oh je suis bien sûre de n’être pas une illusionnée ni une pécheresse (...) » (II, 101, 603) ("(...) au sujet des dictées et des visions, naturellement" : précision supprimée ! ).
---> Cette dernière citation, séparée par moi de façon déplorable de tout son contexte, pourrait laisser un instant croire à de l’orgueil mal placé de la part de la voyante : pour remédier à ce qui ne vient en réalité que de ma propre négligence – mais sans aucune malveillance soyez-en persuadés ! - , moi don Guillaume Chevallier, je voudrais vous citer à nouveau dans son intégralité le passage correspondant, qui éclaire tout :
Lundi 19 mars 1945, dans « les cahiers de 1945-50 », anciennement avant EMV 134
( en rouge entre les // : les citations de DGC )
Ce n'est pas la première fois, vous le savez, que Satan me donne des ennuis, en me tentant sur ceci ou cela. Et maintenant qu'il ne tente plus la chair, il tente l'esprit. C'est depuis un an que de temps à autre il me donne des ennuis.
- La première fois, ce fut quand il me tenta dans les journées redoutables pour moi, en avril 1944, quand il me promit de m'aider si je l'adorais.
- La seconde, quand il m'assaillit par cette pénétrante, violente et longue tentation du 4 juillet 1944, en me tentant à singer le langage du Maître pour anéantir ceux qui m'avaient offensée.
- La troisième // quand il me suggéra de faire avec les paroles dictées une œuvre personnelle et de la publier en m'en attribuant le mérite et en en tirant des bénéfices. //
- La quatrième quand, en février de cette année (il me semble qu'on était déjà en février) il m'apparut (c'était la première fois que je le voyais, car les autres fois, je sentais seulement sa présence) me terrorisant par son aspect et sa haine.
- La cinquième, ce fut hier soir.
Ce sont là les grandes manifestations de Satan. Mais depuis, j'ai mis à son compte, à lui, toutes les autres choses plus petites qui me viennent des autres qui veulent me porter à l'orgueil, à la complaisance en moi-même, ou bien à la simulation, ou encore à la persuasion que je ne suis qu'une malade et que tout est le fruit de troubles psychiques. Même les obstacles qui viennent de parents, des autorités et des camionneurs, je les attribue tous à Satan. Il fait ce qu'il peut, de son mieux, pour me causer des ennuis et m'amener à l'inquiétude, à la révolte, à la persuasion que la prière est inutile et que tout est mensonge.
Mais, je vous avoue qu'hier soir, il m'a beaucoup troublée. Ce n'est pas la première fois qu'il fait naître en moi la peur d'être trompée et d'en devoir un jour rendre compte à Dieu et même aux hommes ( cad : la peur d’être une illusionnée et rien de plus qu’une pécheresse, ndt ) Vous savez que c'est là ma terreur... Jésus et vous me réconfortez toujours et elle renaît, toujours, Pourtant c'étaient des pensées qui étaient "à moi", excitées par Satan mais qui venaient de moi.
Hier soir, ç'a été une menace explicite, directe. Il m'a dit :
"Vas-y, vas-y ! Je t'attends au bon moment. Au dernier moment. Alors je te persuaderai tellement que tu as toujours menti à Dieu, aux hommes et à toi même, et que tu es une menteuse que tu tomberas dans une vraie terreur, dans le désespoir d'être damnée. Et tu le diras avec de telles paroles que les personnes qui t'entoureront croiront à une rétractation finale pour aller vers Dieu chargée d'un péché moins lourd. Toi, et ceux qui seront avec toi, vous resterez dans cette persuasion. Et c'est ainsi que tu mourras... et les autres en resteront profondément troublés... Je t'attends, oui... Et toi aussi, attends-moi. Je ne fais pas de promesses sans les tenir. En ce moment tu me donnes un ennui sans mesure. Mais alors ce sera moi qui te le donnerai. Je me vengerai de tout ce que tu me fais... Je me vengerai, comme moi seul sais le faire."
Et sur ce, il s'en est allé, me laissant bien mal...
La douce Maman est venue ensuite, douce et affectueuse avec son habit blanc pour me sourire et me caresser. Mon Jésus m'a souri de son plus joyeux sourire. Mais, ils m'ont à peine quittée, que je suis retombée dans le marasme... Et cela dure.
Quand cette pensée m'arrive avec cette force, je me sens tentée de dire : "Je n'écris plus une seule parole, en dépit de toute pression." après, je réfléchis et je me dis : "C'est justement cela que veut Satan" et je laisse tomber cette suggestion.
C'est le temps de la passion, n'est-ce pas ? Il y en a qui par l'effet de l'idolâtrie si profondément ancrée au cœur de l'homme, même quand il est bon, adorent le porte-parole, oubliant qu'il n'est qu'un instrument et que Dieu seul est adorable. Il en est d'autres qui me méprisent.
Les uns et les autres attendent également bien qu'avec des buts différents qu'il se produise en moi des faits merveilleux, surtout en ce temps de la Passion. Peut-être vous-même les attendez comme une chose qui serait naturelle dans mon cas. Pour vous, c'est une attente qui se justifie. Pour les autres, c’est mépris ou idolâtrie.
// Je vous assure que je préfère encore le mépris pour Maria Valtorta, à l'idolâtrie pour ma personne. Cette dernière me donne un ennui indescriptible. Il me semble qu'on me dépouille sur une place publique, que l'on m'extorque mon précieux secret... que sais-je ? J'en souffre, voilà. Le mépris me fait moins mal s'il s'adresse à Maria Valtorta, pourvu qu'il ne lèse pas les "dictées" et ne les fasse pas prendre pour une plaisanterie et une folie... //
Mais, par-dessus les désirs plus ou moins saints et honnêtes de tant de gens, il y a la volonté de Dieu, sa bonté, plutôt, qui écoute sa pauvre Maria. Sa prière de toujours, sa prière de maintenant c'est celle-ci : "Voilà ta "victime". Tout ce que Tu veux, mais pas de signes extérieurs." Je n'aurais pas voulu non plus cette manifestation de Dieu en moi, en ce qui me concerne... Mais Lui a voulu que je sois son phonographe... patience ! Mais, autre chose non, non, et non.
Toutes les maladies diagnostiquables ou celles qui ne le sont pas, parce qu'elles n'offrent pas des symptômes connus. Toutes les souffrances pour souffrir en moi ce que Lui a souffert. Une agonie complète qui me courbe sous le poids de son agonie. Mais que cela soit connu de Lui seul, de vous qui me dirigez, et de moi. Cela suffit.
(…)
Puis, plus loin :
(…) (…)
Quelle souffrance, depuis hier soir ! Il y a des moments où je suis au Ciel avec les brèves et douces paroles, les sourires bienheureux que me donnent Jésus et Marie, avec la force qu'ils me donnent. Je dis alors : // « Oh ! je suis bien sûre de n'être pas une illusionnée, ni une pécheresse. »// (au sujet des dictées et des visions, naturellement). Puis voilà que je replonge dans le sombre abîme, dans le fracas effrayant des paroles et des menaces d'hier soir. Après le Paradis, je goûte l'enfer. Puis la bonté de Jésus et de Marie revient à mon secours et ma pauvre âme se trouve soulevée vers le soleil, vers le ciel, dans une béatitude qui me remplit de douceur. Et puis, de nouveau la plongée dans l'amertume, dans la nuit, dans l'épouvante, J'ai peur... Aidez-moi à gagner cette bataille.
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---> « Alors je te persuaderai tellement que tu as toujours menti à Dieu, aux hommes et à toi même, et que tu es une menteuse que tu tomberas dans une vraie terreur, dans le désespoir d'être damnée. »
---> C’est bien à cela et à rien d’autre que répond Maria Valtorta par cette réflexion lucide : « Oh ! je suis bien sûre de n'être pas une illusionnée, ni une pécheresse. »
---> Si vraiment j’étais quelqu’un d’astucieux et hypocrite, j’aurais pu provoquer ce quiproquo de façon volontaire, mais je vous prie de croire encore une fois qu’il n’en est rien, et que ce n’est là qu’une simple maladresse, une regrettable faute d’inattention de ma part, moi don Guillaume Chevallier.
---> Ce passage d’une lettre privée, initialement inséré dans le texte de l'œuvre principale, a depuis été transféré dans les "cahiers" - suppléments de l’œuvre contenant tout ce qui déborde du récit et des dictées constituant l’œuvre proprement dite - , le but n’étant pas d’attirer une fois de plus l’attention sur l’instrument de ces communications qui ne le désire pas, mais se trouve dans la nécessité de se confier ainsi à son confesseur sur tout ce qui la concerne.
---> Une discrétion qui manifestement n’est pas observée, et qui ressemble cependant tellement à celle entourant jalousement les manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de Lisieux, du vivant de celle-ci, avant qu’ils ne soient publiés pour l’édification d’un très grand nombre.
---> Un passage relate un moment où son père spirituel a dû suggérer de ne publier que les dictées et non pas les visions, plus critiquables selon lui, alors qu’il n’était lui aussi qu’un simple instrument de la Providence, et non pas son juge ou son conseillé, et qu’il se montra personnellement extrêmement défaillant dans son rôle de père spirituel de la messagère, et fut pour ce motif sévèrement sanctionné par son évêque, exilé à Rome et remplacé auprès de Maria Valtorta par le père Berti ( cf l'ouvrage de don Zucchini )
---> Publier les visions, outre le fait que l’inverse aurait tout simplement confiné à l’absurde, puisqu’elles constituaient le principal corps de l’œuvre que Jésus était venu révéler, et que la plupart des dictées s’y rapportaient directement, c’était aussi pour Maria Valtorta devoir consentir à être mise davantage en lumière, puisque ces dernières comportent de nombreuses références à celle qui « voit » et « entend »…
---> Si Maria atteste qu’elle a « une véritable phobie d’être connue », c’est pour préciser juste après à son interlocuteur :
« Mais ne vous semble-t-il pas que cela soit contraire à ce que dit le Maître dans la dernière dictée du fascicule ? “Plus tu seras attentive et précise (dans la description de ce que je vois) et plus important seront le nombre de ceux qui viennent vers moi.” Cela implique que les descriptions doivent être connues. Autrement, comment pourrait-il se faire que grâce à elles, nombre d’âmes vont vers Jésus ? Je vous soumets ce point et puis faites ce qui vous paraît préférable. Et même, humainement, je suis de votre avis. Mais ici, nous ne sommes pas dans le domaine de l’humain et même l’humain des portevoix doit disparaître. » (II, 4, 21)
---> Plus haut que sa répulsion à être connue du monde, parle donc ici son désir d'obéir amoureusement en tout à Celui qui l'utilise pour son oeuvre.
---> Saint Jean fut invité par l’Esprit Saint à procéder exactement de la même manière dans son Évangile, en acceptant que ses relations privilégiées avec le Maître en tant que « disciple que Jésus aimait » y soient clairement mise en lumière, afin que son exemple puisse susciter chez le plus grand nombre le désir d’être imité, alors même que lui non plus ne cherchait pas sa propre célébrité, ni les honneurs publiques.
---> Ces hésitations et ces pudeurs aussi légitimes qu’elles puissent être, ne pouvaient donc pas contrebalancer la nécessité de publier le tout, avec les confidences et les mises en scène de la voyante, pour le profit des âmes. D’ailleurs, l’humble messagère n’aurait jamais pensé à imposer sa volonté à l’Auteur divin de l’œuvre, mais seulement à Lui obéir en toute chose, sans résistance.
---> Il est impossible de séparer dans l’œuvre de Maria Valtorta le récit et les affirmations d’autorité au sujet d’une origine divine de l’œuvre, tant il est vrai que la Sagesse a été justifiée par ses œuvres ( Matt 11,19 ).
Le lecteur qui cherche la vérité est devant un choix :
- ---> soit il refuse obstinément l’objectivité des preuves de l’inspiration divine de cette œuvre, mises en lumière par les chercheurs scientifiques et les plus grands experts modernes de la théologie catholique, tel Mgr Roschini, et préfère se cacher derrière le torchon accusatoire de 1958, complètement périmé et frelaté de l’ex décadent Saint Office, s’enfermant ainsi avec tous les autres négateurs dans la désobéissance au pape Pie XII, et même au Saint Office qui changea ensuite d’avis et se mit à parler de l’œuvre comme « d’un bon livre », niant le témoignage extraordinairement enthousiaste que tant de bienheureux et de saints, tels le bienheureux Allegra ou le saint padre Pio, rendirent à l’égard de ce don du Ciel,
---> soit il se désintéresse simplement de l'oeuvre, comme il en a le droit, puisque c'est une révélation privée n'obligeant pas la foi : de la même manière, personne n'est obligé de croire aux apparitions de Lourdes, même si ce serait très dommage de s'en priver.
- ---> soit il souscrit avec joie et reconnaissance à la mission prophétique de Maria Valtorta, ce qui ferait d’elle la réceptrice d’une œuvre religieuse majeure, apportant des compléments et des éclaircissements aux évangiles sans les remplacer ni les égaler, se situant sur un plan différent sans comparaison possible - celui de la révélation privée - , et devant obtenir de ce fait par l’Église la permission d’être lue par tous ;
---> Que les lecteurs de mes articles bidons se rassurent, cette permission avait déjà été donné par Pie XII en personne, lors de l’audience accordée à dom Berti, don Migliorini, promoteurs de l’œuvre, et don Cecchin leur supérieur, à qui il déclara :
« Publiez l'œuvre tel quelle. Il n’y a pas lieu de donner ( comme les promoteurs voulaient le faire en préface, ndt ) une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront comprendront.. »
Pie XII et Maria Valtorta
---> Si Pie XII avait été défavorable, il aurait plutôt dit :
- « Ne publiez pas cette œuvre. »
- « Il y a lieu en effet de donner une opinion défavorable quant à son origine non surnaturelle. »
- « Ceux qui liraient le comprendraient » ( au conditionnel, et non au futur simple ).
---> Quant au cardinal Razinger, c’est à tort que certains lui prêtent une attitude hostile envers les œuvres de Maria Valtorta, comme M. François Michel Debroise le rappelle ici de manière sourcée et détaillée : Benoit XVI et Maria Valtorta.
Après avoir fait preuve de prudence, il examina lui-même l’ouvrage, avant de donner son aval, en tant que pape Benoît XVI, à la poursuite de sa publication.