L’EMV prétendrait-elle supplanter les textes canoniques ?

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" « Jésus » explique à Maria Valtorta le sens de « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? » dans l’épisode de Cana (Jn 2) en y ajoutant « désormais » : « Femme qu’y a-t-il désormais entre toi et moi ? » puis argumente : « Ce “désormais” que beaucoup de traducteurs passent sous silence, est la clef de la phrase et l’explique avec son vrai sens. » (II, 15, 66) "
 

---> Nous avons déjà confondu DGC à ce propos dans le volet 5 ) : peut-être est-il un grand fan de saint Bernard, mais visiblement pas de ses écrits.

---> Flop !

 

" Ces trois réflexions sont contestables. Dans le premier cas, le texte grec porte le verbe piein + accusatif : piein to poterion. Si l’on peut tomber d’accord sur l’interprétation, rien dans le texte ne justifie un sens différent d’un simple complément d’objet direct. Dans le deuxième, le texte grec porte epi qui se traduit sans contestation tout simplement sur. Dans le troisième, aucune version du texte authentique ne porte ce « désormais ». Ce n’est donc pas que les traducteurs l’omettent, comme le prétend « Jésus » : c’est un cas d’ajout pur et simple au texte canonique qui a des conséquences interprétatives, puisqu’il permet au personnage d’expliquer que le miracle de Cana est l’occasion pour lui de passer, à trente ans, de la dépendance de sa mère à celle de son Père. Cette thématique tient dans l’Œuvre d’ailleurs une place telle qu’il nous faudra en évaluer les implications pour la compréhension de la mission du Sauveur. ( CF volets 5 à 9 de ma réfutation )

Retenons pour le moment que le texte canonique ne permet pas, d’après « Jésus », d’accéder au « vrai sens » de l’épisode. "

 

---> Les connaissances en grec de l’auteur sont vraiment prodigieuses, hors du commun, et cela méritait bien qu’il fasse ici son petit tour de piste sous les applaudissements.

---> Cependant, fidèlement à son habitude, il se trompe complètement de cible : de quels « traducteurs » en effet Jésus parle-t-Il en ces trois occasions ? Tout simplement de ceux qui ont traduit en textes écrits ce qu’Il avait dit et fait, c’est-à-dire les évangélistes eux-mêmes. Effectivement, cela mériterait une note explicative dans une prochaine édition de l’œuvre.

---> Et ce que Jésus a dit durant sa Vie terrestre, Lui-même se trouve assez bien placé pour le savoir avec précision, car on peut raisonnablement penser qu’Il n’a pas perdu la mémoire après sa Résurrection. Il ne s’agit nullement donc d’ajouts, mais de légères rectifications, utiles pour le sens qui était malgré tout accessible.

---> Les très légers défauts de la traduction de ses Paroles par les évangélistes ne font que donner encore plus de valeur à leurs témoignages, car ces petites erreurs en soulignent l’humanité, le caractère non automatique : les écrivains n’étaient pas des « robots télécommandés par l’Esprit Saint ». Or Dieu seul ne commet jamais la moindre erreur.

---> Décidément, pour l'auteur, c'est encore un flop.

 

« Jésus » souligne l’imperfection des écrits canoniques, qu’il évalue négativement et corrige, pour justifier le comblement de leurs lacunes par l’Œuvre.
« Jésus dit : la scène racontée par Luc paraît sans liaison, pour ainsi dire illogique. Je déplore les malheurs d’une ville coupable et je ne sais pas compatir aux habitudes de cette ville ? Non. » (IX, 9, 52)
 

---> Commençons par examiner saint Luc, avant d’en lire le passage intégral correspondant dans l’EMV.

---> L’évangéliste traduit cet épisode des lamentations du Christ sur Jérusalem en deux endroits :

- en Luc 13,34-35, où il n’est aucunement question des pleurs de Jésus, mais uniquement de sa prophétie sur la malédiction de Jérusalem coupable ;

- et en Luc 19,41-44, où il est bien question de ses pleurs, mais où sa compassion pour le sort de la ville maudite, n’étant pas explicitement évoquée en seconde partie, peut éventuellement échapper à un lecteur peu intuitif.

---> Est-ce que saint Luc - qui ne fut pas un témoin oculaire direct – parvient par ces deux passages à rendre en toute exactitude le déroulement de la scène ? Sans doute pas complètement, car il y a une légère défaillance logique entre ces deux attitudes distinctes du Christ, l’une rigide et l’autre attendrie, et peut-être risque-t-on de manquer légèrement aussi l’aspect de la compassion future du Sauveur pour le peuple élu.

---> L’EMV quant à elle, rassemble tout en un seul et unique épisode, plus fidèlement à l’action originale, où il est mis en évidence la douloureuse compassion de Jésus pour la malédiction de Jérusalem, ainsi que le caractère inéluctable du châtiment qui devra s’abattre sur elle, en raison de sa faute abyssale et sans aucun repentir de sa part. ( EMV 590.9 )

---> Voici maintenant dans son intégralité la scène des lamentations de Jésus sur Jérusalem : ceux qui liront comprendront.

EMV 590.4 - Jésus pleure sur Jérusalem. Son entrée triomphale dans la Cité sainte. Mort d’Annalia. (Le dimanche des rameaux).

D'un coteau près de Jérusalem, Jésus regarde la ville qui s'étend à ses pieds.

Le coteau n'est pas plus haut que la petite place San Miniato al Monte, à Florence; mais cela suffit pour que l'œil domine l'étendue de toutes les maisons et des rues qui montent et descendent sur les petits accidents de terrain sur lesquels se trouve Jérusalem. Cette colline est certainement bien plus haute, si on prend le niveau le plus bas de la ville, que ne l'est le Calvaire, mais elle est plus proche de l'enceinte que ce dernier. Elle commence exactement tout près des murs et s'élève rapidement en s'éloignant de ceux-ci, alors que de l'autre côté elle descend mollement vers une campagne toute verte qui s'étend vers l'est, vers l'orient si j'en juge du moins par la lumière solaire.

Jésus et les siens sont sous un bosquet, à l'ombre, assis. Ils se reposent du chemin parcouru. Puis Jésus se lève, quitte l'endroit boisé où ils étaient assis et s'en va tout à fait au sommet du coteau.

Sa haute personne se détache nettement dans l'espace vide qui l'entoure. Il paraît encore plus grand ainsi, debout, et seul. Il tient les mains serrées sur sa poitrine, sur son manteau bleu, et regarde extrêmement sérieux.

Les apôtres l'observent, mais ils le laissent faire sans bouger ni parler. Ils doivent penser qu'il s'est éloigné pour prier.

Mais Jésus ne prie pas. Après avoir longuement regardé la ville en tous ses quartiers, en toutes ses élévations, en toutes ses particularités, parfois avec de longs regards sur tel ou tel point, parfois en insistant moins, Jésus se met à pleurer sans sanglots ni bruit.

Les larmes gonflent ses yeux, puis coulent et roulent sur ses joues et tombent parterre... des larmes silencieuses et tellement tristes, comme celles de quelqu'un qui sait qu'il doit pleurer, seul, sans espérer de réconfort ni de compréhension de personne. À cause d'une douleur qui ne peut être annulée et qui doit être soufferte absolument.

Le frère de Jean, à cause de sa position, est le premier à voir ces pleurs et il le dit aux autres qui se regardent entre eux, étonnés.

"Personne de nous n'a fait de mal" dit quelqu'un.

Et un autre :

"La foule aussi ne nous a pas insultés. Il ne s'y trouve personne qui Lui soit ennemi."

"Pourquoi pleure-t-il alors ?" demande le plus âgé de tous.

Pierre et Jean se lèvent ensemble et s'approchent du Maître. Ils pensent que l'unique chose à faire c'est de Lui faire sentir qu'ils l'aiment et de Lui demander ce qu'il a.

"Maître, tu pleures ?" dit Jean en mettant sa tête blonde sur l'épaule de Jésus, qui le dépasse de la tête et du cou.

Et Pierre, en Lui mettant une main à la taille, en l'entourant presque d'un embrassement pour l'attirer à lui, Lui dit :

"Quelque chose te fait souffrir, Jésus ? Dis-le à nous qui t'aimons."

Jésus appuie sa joue sur la tête blonde de Jean et, desserrant ses bras, il passe à son tour son bras autour de l'épaule de Pierre. Ils restent ainsi embrassés tous les trois, dans une pose si affectueuse. Mais les larmes continuent de couler.

Jean, qui les sent tomber dans ses cheveux, recommence à Lui demander : "Pourquoi pleures-tu, mon Maître ? Peut-être que de nous il te vient de la peine ?"

Les autres apôtres se sont réunis au groupe affectueux et attendent anxieusement une réponse.

"Non, dit Jésus. Pas de vous. Vous êtes pour Moi des amis et l'amitié, quand elle est sincère, est baume et sourire, jamais larme. Je voudrais que vous restiez toujours mes amis. Même maintenant que nous allons entrer dans la corruption qui fermente et qui corrompt celui qui n'a pas une volonté décidée de rester honnête."

"Où allons-nous, Maître ? Pas à Jérusalem ? La foule t'a déjà salué joyeusement. Veux-tu la décevoir ? Allons-nous peut-être en Samarie pour quelque prodige ? Justement maintenant que la Pâque est proche ?"

Les questions fusent de tout côté.

Jésus lève la main pour imposer le silence et puis, de sa main droite, il montre la ville. Un geste large comme celui du semeur qui jette son grain devant lui et il dit :

"Elle est la Corruption. Nous entrons dans Jérusalem. Nous y entrons. Et seul le Très-Haut sait comment je voudrais la sanctifier en y amenant la Sainteté qui vient des Cieux. La sanctifier à nouveau, cette ville qui devrait être la Cité Sainte. Mais je ne pourrai rien lui faire. Corrompue elle est, et corrompue elle reste. Et les fleuves de sainteté qui coulent du Temple vivant, et qui couleront encore davantage dans peu de jours jusqu'à le vider de la vie, ne suffiront pas pour la racheter. Ils viendront au Saint la Samarie et le monde païen. Sur les temples mensongers s'élèveront les temples du vrai Dieu. Les cœurs des gentils adoreront le Christ. Mais ce peuple, cette ville sera toujours pour Lui une ennemie et sa haine l'amènera au plus grand péché. Cela doit arriver. Mais malheur à ceux qui seront les instruments de ce crime. Malheur !..."

Jésus regarde fixement Judas qui est presque en face de Lui.

"Cela ne nous arrivera jamais. Nous sommes tes apôtres et nous croyons en Toi, prêts à mourir pour Toi."

Judas ment effrontément et soutient sans embarras le regard de Jésus.

Les autres unissent leurs protestations.

Jésus répond à tous pour éviter de répondre directement à Judas.

"Veuille le Ciel que vous soyez tels, mais vous avez encore beaucoup de faiblesse en vous et la tentation pourrait vous rendre semblables à ceux qui me haïssent. Priez beaucoup et veillez beaucoup sur vous. Satan sait qu'il va être vaincu et il veut se venger en vous arrachant à Moi. Satan est autour de nous tous : de Moi, pour m'empêcher de faire la volonté du Père et d'accomplir ma mission; de vous, pour faire de vous ses serviteurs. Veillez. Dans ces murs Satan prendra celui qui ne saura pas être fort. Celui pour lequel cela aura été une malédiction d'être choisi parce qu'il a donné à ce choix un but humain. Je vous ai choisis pour le Royaume des Cieux et non pour celui du monde. Souvenez-vous-en.

Et toi, cité qui veux ta ruine et sur qui je pleure, sache que ton Christ prie pour ta rédemption. Oh ! si au moins en cette heure qui te reste tu savais venir à Celui qui serait ta paix ! Si au moins tu comprenais à cette heure l'Amour qui passe au milieu de toi et si tu te dépouillais de la haine qui te rend aveugle et folle, cruelle pour toi-même et pour ton bien ! Mais un jour viendra où tu te rappelleras cette heure ! Trop tard alors pour pleurer et te repentir ! L'Amour sera passé et sera disparu de tes routes et il restera la Haine que tu as préférée. Et la haine se tournera vers toi, vers tes enfants. Car on a ce qu'on a voulu, et la haine se paie par la haine.

Et ce ne sera pas alors la haine des forts contre le désarmé. Mais ce sera haine contre haine, et donc guerre et mort. Entourée de tranchées et de gens armés, tu souffriras avant d'être détruite et tu verras tomber tes fils tués par les armes et par la faim, et les survivants être prisonniers et méprisés, et tu demanderas miséricorde, et tu ne la trouveras plus parce que tu n'as pas voulu connaître ton Salut.

Je pleure, amis, car j'ai un cœur d'homme et les ruines de la patrie m'arrachent des larmes. Mais que ce qui est juste s'accomplisse puisque dans ces murs la corruption dépasse toute limite et attire le châtiment de Dieu. Malheur aux citoyens qui sont la cause du mal de leur patrie ! Malheur aux chefs qui en sont la principale cause ! Malheur à ceux qui devraient être saints pour amener les autres à être honnêtes, et qui au contraire profanent la Maison de leur ministère et eux-mêmes ! Venez. À rien ne servira mon action. Mais faisons en sorte que la Lumière brille encore une fois au milieu des Ténèbres !"

Et Jésus descend suivi des siens. Il s'en va rapidement par le chemin, le visage sérieux et je dirais presque renfrogné. Il ne parle plus. Il entre dans une maisonnette au pied de la colline et je ne vois pas autre chose.

Jésus dit :

"La scène racontée par Luc paraît sans liaison, pour ainsi dire illogique. Je déplore les malheurs d'une ville coupable et je ne sais pas compatir aux habitudes de cette ville ?

Non. Je ne sais pas, je ne peux y compatir, puisque même ce sont justement ces habitudes qui engendrent les malheurs, et de les voir rend plus aiguë ma douleur. Ma colère contre les profanateurs du Temple est la conséquence logique de ma méditation sur les malheurs prochains de Jérusalem.

Ce sont toujours les profanations du culte de Dieu, de la Loi de Dieu, qui provoquent les châtiments du Ciel. En faisant de la Maison de Dieu une caverne de voleurs, ces prêtres indignes et ces indignes croyants (de nom seulement] attiraient sur tout le peuple malédiction et mort. Inutile de donner tel ou tel nom au mal qui fait souffrir un peuple. Cherchez le nom exact en ceci : "Punition d'une vie de brutes". Dieu se retire et le Mal s'avance. Voilà le fruit d'une vie nationale indigne du nom de chrétienne.

Comme alors, maintenant aussi dans cette partie de siècle, je n'ai pas manqué par des prodiges de secouer et de rappeler. Mais comme alors, je n'ai attiré sur Moi et mes instruments que moquerie, indifférence et haine. Pourtant que les particuliers et les nations se souviennent que c'est inutilement qu'ils pleurent quand auparavant ils ne veulent reconnaître leur salut. Inutilement qu'ils m'invoquent quant à l'heure où j'étais avec eux ils m'ont chassé par une guerre sacrilège qui en partant de consciences particulières, vouées au Mal, s'est répandue dans toute la Nation. Les Patries ne se sauvent pas tant par les armes que par une forme de vie qui attire les protections du Ciel.

Repose, petit Jean, et fais en sorte d'être toujours fidèle au choix que j'ai fait de toi. Va en paix."

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" Si par exemple quelque part la chronologie de Jean « contredit ce qu’ont dit les autres évangélistes », « Jésus » demande de remplacer « le jour suivant » par « un jour, ensuite » (II, 8, 33). "
 

---> La chronologie de Jean 1,35-40 contredit factuellement celle de Matthieu 4,1-11, de Marc 1,12-19, et de Luc 4,1-15, dans ce qui entoure le Baptême du Christ au Jourdain : mais c’est tout à fait normal et admissible, puisque nous n’attendons pas des Évangélistes le compte rendu précis et détaillé du déroulement de chaque jours, mais un récit synthétique de la Vie du Christ capable de transmettre la foi en Lui. Et comme c’est ce qu’ils sont, tout va bien.

---> Dans saint Jean, il semble que ce soit dès le lendemain du Baptême que les deux premiers disciples suivirent Jésus, sur les indications du Précurseur. Or saint Jean ne parle pas de la Tentation au désert qui, dans Matthieu, Marc et Luc, survient juste après le Baptême, après quoi seulement il y est question de l’appel des premiers disciples.

---> Par-dessus le marché, saint Jean nous montre le Précurseur indiquer l’Agneau de Dieu à ses deux disciples dès le lendemain du Baptême : or nous savons par Matthieu 4,12 que Jésus, après son Baptême et la Tentation au désert, apprend l’arrestation de saint Jean-Baptiste, et vient alors s’installer au bord de la mer à Capharnaüm. Le Précurseur ne pouvait pas être à la fois prisonnier d'Hérode et en même temps sur le bord du lac avec ses disciples, c’est évident.

---> Il n’y a qu’une seule véritable chronologie des événements, et non pas plusieurs : Jean, pour éviter les redites, ne parle ni de la Tentation, ni de l’arrestation de saint Jean-Baptiste. Et qui devrait lui en faire un procès, puisqu’il résume ?

---> Jésus en Personne nous aide à y voir plus clair dans cette chronologie, en déjouant la pensée des chicaneurs :

EMV 47.10 - La rencontre de Jean et de Jacques - Parmi tous les disciples, Jean, fils de Zébédée, est le pur (suite et fin).

(...) (...)
Je réponds d’avance à une observation. Jean dit dans son évangile, en parlant de sa rencontre avec moi : “Le lendemain.” Cela semble laisser entendre que Jean-Baptiste m’a désigné le lendemain de mon baptême et que Jean et Jacques m’ont suivi aussitôt. Cela contredit ce que rapportent les autres évangélistes au sujet des quarante jours passés au désert. Mais il faut le lire de la manière suivante : “(Après l’arrestation de Jean), le lendemain, les deux disciples de Jean-Baptiste à qui il m’avait désigné en disant : ‘Voici l’Agneau de Dieu’, me revoyant, m’appelèrent et me suivirent”, après mon retour du désert.

---> Il n’y a donc aucun motif de se formaliser de cette mise au point absolument limpide ( lire tout l’épisode pour encore plus de clarté en EMV 45 à 49 ).

---> Nouveau flop de DGC.
 

 

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