L'incarnation de Satan en Judas serait-elle une pure invention de Maria Valtorta contredisant les Evangiles ?

 

Monsieur Auzenet, l'Église ne s'est jamais attardée à dogmatiser au sujet de Judas, certes.

Et cependant, elle sait, d'après les Paroles infaillibles du Christ, qu'il est en enfer pour l'éternité : "L'un d'entre vous est un démon" , "Malheur a celui par qui le Fils de l'Homme est livré ! Mieux eut valu pour cet homme de ne pas naître. "

Mais il y a plus encore.

Nous connaissons bien en effet la célèbre prière de sainte Elisabeth de la Trinité, dans laquelle elle demande au Seigneur "de se faire en elle une incarnation de surcroît" : et donc, il est tout à fait juste de penser que la sainte voulait devenir - et est devenue effectivement - une incarnation de surcroît pour le Divin Époux de son âme, Jésus le Verbe Incarné.

Comment ?

Par le fait que Jésus soit entré amoureusement en elle avec son consentement, POUR NE PLUS EN SORTIR, de sorte qu'Il vive en elle, et elle en Lui, de façon ordinaire, comme jadis ce fut le cas pour saint Paul.

C'est bien également - mais de manière négative - ce que fait plus ou moins provisoirement le démon, lorsque quelqu'un est sous l'emprise de sa possession : il parle par sa bouche, agit par son corps, hurle, injurie, crache, pèche, tue, en se servant de sa victime comme d'une incarnation pour le pur esprit qu'il est depuis sa création.

Exorciser avec succès la victime de cette possession diabolique, c'est mettre fin à cette incarnation temporaire du diable en lui : le sujet retrouve alors l'usage libre et paisible de ses membres, de sa parole, de son jugement, il n'est plus le simple pantin du démon.

Un prêtre exorciste tel que vous devriez savoir parfaitement tout cela.

Or en Judas, selon ce que nous apprend l'Évangile, Satan entra, avec son consentement ( car autrement il n'aurait pas mérité la damnation éternelle, ni le blâme du Christ ) pour ne plus sortir de lui : Judas est donc bien décrit par l'Evangile comme étant devenu une incarnation du diable, et non plus simplement un possédé : car plus rien au monde ne pouvait séparer ou distinguer les deux êtres maudits, l'homme et l'ange déchu.

Dans le cas d'une possession classique, l'incarnation du mauvais esprit n'est pas parfaite, car elle lèse profondément l'esprit du possédé qui n'est plus libre mais le plus souvent incohérent, ce qui se repère aisément.

Judas quant à lui, bien que tellement possédé par le démon que Jésus en vint à pouvoir l'identifier pleinement à celui-ci ( "c'est un démon" ), restait en possession de lui-même sans donner aucun signe évident de défaillance psychique à son entourage, de sorte qu'Il passa inaperçu malgré l'avertissement clair du Seigneur.

Pourquoi ? Parce que le démon et Judas étaient non seulement devenus l'esprit qui décide et le corps qui exécute, mais plus encore : ils étaient désormais un seul et même esprit, dans l'union de leurs volontés. Cela nécessitait le plein consentement de Judas.

Jamais en aucun homme, l'incarnation de Satan n'avait été aboutie à ce point, réalisant l'union totale de celui-ci avec un homme dans toutes ses facultés corporelles et spirituelles.

Cette leçon met fin définitivement à la fausse polémique que vous avez lancée avec grande légèreté : et lorsque vous parlerez à l'avenir des mystères de la foi catholique que l'oeuvre de Maria Valtorta rappelle à la perfection, vous userez j'en suis persuadé, de beaucoup plus de prudence.

Bien cordialement vôtre, en Christ +

 

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