32 ) Une conclusion « imprécatoire » de l’œuvre ?
Texte de DGC, corrigé en rouge par mes soins attentifs et bienveillants, dans un soucis de vérité :
---> Cette révélation de Maria Valtorta, plus complète que ne sont les Évangiles au niveau des détails et de certains épisodes accessoires, n’ajoute ni ne retranche rien à la Révélation, quoiqu’en disent mes articles bidons en de trop faciles critiques, manifestant mon très grand manque d’honnêteté intellectuelle et mon néant théologique.
---> Elle accomplit, dit Jésus, la parole d’Ap 14,6 : « Au dragon […] opposez mon Ange qui vole au milieu du ciel en tenant l’Évangile éternel bien ouvert – même sur les pages closes jusqu’ici – , afin que les hommes puissent être sauvés, grâce à sa lumière, des ruses du grand serpent […] et qu’à mon retour, je retrouve la foi et la charité dans le cœur de ceux qui auront persévéré. » (X, 38, 296)
---> Nulle question ici de gnosticisme, ni d’exégèse joachimite ou millénariste. L’« Évangile Éternel » ( Ap. 14,6 ), désigne la mémoire inaltérable au Ciel de toute la Vie du Christ en ses moindres détails, dont il serait insensé de penser qu’elle se soit perdue.
---> Et si le Christ dévoile librement tout ou partie de cet « Évangile Éternel » en révélation privée, ce n’est certainement pas pour inaugurer un « nouvel âge » qui « séparerait les fidèles purs des impies en fonction de leur docilité à une prétendue prophétie, ouvrant à la spiritualité authentique ».
---> C’est au contraire uniquement pour servir le but qui est celui de tout le Nouveau Testament : susciter et sauvegarder la foi en Jésus-Christ chez le plus grand nombre, surtout en des temps comme les nôtres où elle est davantage combattue, où la vérité évangélique qui semblait auparavant aller de soi, apparaît de plus en plus pour nos contemporains comme une simple fable mythologique parmi tant d’autres.
---> Il est évident que l’Évangéliste Éternel par excellence, le Christ Ressuscité Lui-même, se souvient dans les moindres détails de chacun des faits et gestes de sa Vie terrestre, et se trouve capable dès maintenant de les rapporter ( tout ou en partie ) et de les commenter correctement à une âme privilégiée, si et quand Il le juge opportun.
---> Les exemples ne manquent pas de révélations privées, données par Dieu afin de remettre dans le droit chemin ceux qu’Il choisit pour instruments privilégiés d’évangélisation.
---> Le cas le plus connu est celui de saint Paul, l’apôtre des païens, qui ne reçut le Message de la Bonne Nouvelle d’aucun homme, mais directement du Christ par une révélation privée, qu’il alla ensuite soumettre à saint Pierre et aux anciens : « J’y montais à la suite d’une révélation, et j’y ai exposé l’Évangile que je proclame parmi les nations ; je l’ai exposé en privé, aux personnages les plus importants, car je ne voulais pas risquer de courir ou d’avoir couru pour rien » ( Gal 2,2 ).
---> Le fait même que saint Paul cite une Parole de Jésus inconnue des quatre Évangiles ( Actes 20,35 ) , prouve de manière indubitable que :
- Il y avait bien des choses que ces derniers ne contenaient pas explicitement ( cf Jean 21,25 ) ;
- Notre Seigneur pouvait révéler à qui Il voulait des compléments à saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint Jean sur ses propres faits et gestes, sans que cela n'ajoute rien à la Révélation apostolique, ni ne constitue un cinquième Évangile ;
- ce n’est pas parce qu’un détail concernant la Vie de Jésus n’est pas rapporté par les quatre Évangiles canoniques, que ce détail est forcément apocryphe : il suffit que cela soit Jésus en Personne qui l’ait réellement révélé à une âme privilégiée.
---> « En toutes choses, je vous ai montré qu’en se donnant ainsi de la peine, il faut secourir les faibles et se souvenir des paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » ( Actes 20,35 ) :
---> il est remarquable de constater que cette Parole du Christ, ne se trouvant dans aucun des quatre Évangiles, est par contre bien rapportée dans les révélations faites à Maria Valtorta ( 547.2 - Jésus décide de se rendre à Béthanie pour aller ressusciter Lazare ) , ce qui la rend connaturelle avec la révélation privée faite à saint Paul par le Christ.
---> Mais ne pensons pas que saint Paul soit un cas isolé !
Un autre exemple, plus récent dans l’histoire de l’Église, est celui de saint Ange d’Acri, qui fut entièrement instruit en moins d’un an par une révélation privée concernant toute la Bible, ce qui en fit un prêcheur d’exception très recherché, qui opéra de nombreuses conversions et des miracles.
---> Écoutons son histoire, telle qu’elle nous est rapportée par Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques, pour « 1000 raisons de croire », magazine religieux sous la direction d’Olivier Bonnassies :
Le succès étonnant des prédications de saint Ange d’Acri ( 1669 – 1739 )
Le succès étonnant des prédications de saint Ange d’Acri (+1739) - 1000 raisons de croire
Lucantonio Falcone, frère Ange en religion, est né à Acri (Italie, Calabre). Ce prêtre capucin est l’un des prédicateurs les plus célèbres dans l’Italie du XVIIIe siècle. Sa popularité est à la mesure de son humilité : immense. Dieu lui offre des charismes extraordinaires. Issu d’un milieu paysan pauvre, il ignore tout de la culture classique mais parvient à évangéliser des gens de toutes conditions, y compris parmi les plus lettrés, grâce à la vérité de sa foi, à l’ardeur de ses homélies et à la charité de chacun de ses gestes. Il rend son âme à Dieu après avoir passé trente-huit ans à évangéliser la société calabraise avec un succès étonnant et inexplicable.
Les raisons d'y croire :
- Il est très étonnant qu’un homme tel qu’Ange ait finalement pu évangéliser si merveilleusement et à une telle échelle. Lorsqu’il est ordonné prêtre, en 1700, il est si timide qu’il en oublie son texte d’homélie et qu’il se trouve ensuite souvent incapable de parler en public.
- Frère Ange vient d’une famille très pauvre et n’a pas été scolarisé. Une fois au couvent, la rapidité avec laquelle il découvre l’histoire du peuple d’Israël, les prophètes, les Évangiles et la théologie de saint Paul dépassent de loin les capacités naturelles d’un être humain. L’origine de cet apprentissage fulgurant est une vision du Christ.
- Les visions d’Ange sont parfaitement cohérentes et exemptes de toutes erreurs ou maladresses doctrinales, morales et liturgiques. Ces visions lui servent d’enseignements et de révélations privées sur les mystères de Dieu, qui nourrissent ensuite profondément chacune de ses prises de parole publiques.
- Ses prêches et confessions font grand effet. On ne compte pas le nombre de convertis et de repentants de tous genres, « retournés spirituellement » après s’être confessés au père Ange ou après l’avoir entendu. On ne peut s’empêcher de penser que cette efficacité est liée à la véracité de ses propos, fidèles à l’Évangile, et aux grâces reçues par les sacrements.
- Il voit plusieurs fois le Christ souffrant et participe à la Passion. Il a en 1714 une vision de la flagellation de Jésus, à la suite de laquelle son corps reste endolori jusqu’à sa mort, le 30 octobre 1739.
- Plusieurs des lévitations du bienheureux sont constatées par ses frères capucins sans aucune possibilité d’erreur, d’illusion d’optique ou d’hallucination.
- Ses contemporains, laïcs comme religieux, assistent à un phénomène de lumière inexplicable entourant le visage du saint, notamment lorsqu’il prêche.
- En 1821, le pape Léon XII procède à la reconnaissance des vertus héroïques d’Ange. Quatre ans plus tard, trois miracles sont authentifiés par le Saint-Siège, ouvrant la voie à sa béatification. Trois événements, absolument inexplicables, découlent d’une intervention surnaturelle : guérison instantanée de Marianna Bernaudo, agonisante ; résurrection de Francesco Sirimarco, déclaré « mort » par les médecins ; guérison immédiate et définitive d’un enfant nommé Pietro Sacco.
- Rome étudie puis reconnaît un miracle supplémentaire dû à l’intercession d’Ange d’Acri, béatifié en 1825. Il s’agit de la guérison d’un jeune homme en état de mort clinique après un terrible accident de voiture. Ce dernier s’est réveillé sans geste médical, parfaitement guéri, sans aucune séquelle ni besoin de traitement. Ange a été élevé sur les autels en 2017.
Synthèse :
Lucantonio Falcone est issu d’une famille campagnarde d’Acri, pauvre et profondément croyante. Il ne reçoit que des bribes d’enseignement en matière religieuse et ne fréquente pour ainsi dire jamais l’école. C’est un enfant éveillé, intelligent, qui voue un grand amour aux siens et à toutes les personnes qu’il rencontre. Dirigé par un frère capucin, il fait la connaissance de la vie de Jésus, médite souvent la passion du Seigneur et, parvenu à l’adolescence, envisage de suivre son tuteur capucin en frappant à la porte d’un couvent.
À dix-huit ans, il est admis une première fois dans un couvent de Capucins, mais il est renvoyé quelques semaines plus tard pour inconstance et incapacité à suivre les us et coutumes de la communauté. À force d’efforts, de renoncements et de prière, il parvient toutefois à y être définitivement admis, sous le nom – prédestiné – de frère Ange.
Commence alors une vie d’amour évangélique, et il est ordonné prêtre le 10 avril 1700. Ses supérieurs veulent faire de lui un prêcheur et un missionnaire, mais il est si timide qu’il ne peut prendre la parole publiquement. Dieu vient alors à son aide. Une vision mystique l’incite à se lancer dans l’étude de la Bible. En moins d’un an, il apprend ce que ses frères en religion, y compris les plus savants d’entre eux, n’ont pas retenu en plusieurs années d’études.
Dès lors, et jusqu’à son dernier jour, Ange va porter la Bonne Nouvelle de Jésus à travers toute la Calabre, comme jamais personne ne l’avait fait auparavant. Ses succès auprès des populations sont foudroyants. Des phénomènes surnaturels accompagnent ses prêches : extases, phénomènes lumineux autour du saint, révélations privées, don de connaissance, etc. Sa renommée est telle qu’il est élu supérieur provincial des Capucins de Calabre, charge qu’il n’accepte que parce que Jésus le lui ordonne !
Il rend son âme à Dieu le 30 octobre 1739, presque aveugle. Si ses yeux de chair ne voient plus guère, en revanche son esprit et son cœur sont comblés de la lumière du Christ. Le pape Léon XII le béatifie en 1825 après avoir reconnu trois miracles exceptionnels dus à son intercession. Le pape François proclame sa sainteté en 2017. La basilique d’Acri, érigée en 1898, contient ses reliques.
---> Le cas de saint Ange d’Acri nous confirme que la possibilité existe bien pour le Seigneur de passer par d’autres moyens que les textes canoniques pour évangéliser une (ou plusieurs) âme(s), sans pour autant compléter ou corriger en cela la Révélation apostolique.
---> Si le Seigneur agît de la sorte envers ce saint, dans le but d’en faire un grand prêcheur, il n’y a donc aucun empêchement à ce qu’Il donne une révélation privée, non pour une seule âme, mais pour le plus grand nombre possible d’entre elles, en des temps où l’intégrité de la foi catholique est plus que menacée, et où Il juge opportun d’agir ainsi pour contrecarrer l’ennemi du genre humain.
---> Car, hier comme aujourd’hui, la question du Seigneur reste la même : « le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » ( Luc 18,8 ). Et comme toujours, Jésus n’a pas vraiment tendance à rester les bras croisés, à « attendre que ça se passe », lorsqu’Il voit les loups voraces s’approcher de ses brebis pour les égorger ( Jean 10,1-15 ).
---> Ce nouvel extrait de la conclusion de l’œuvre est caractéristique et se commente par lui-même : se défendant d’affirmer quelque chose de contraire à la foi de l’Église (la clôture de la Révélation avec la mort du dernier Apôtre), cette œuvre est simplement décrite par Jésus comme un secours supplémentaire qu’Il envoie à l’humanité, « en ce siècle où elle se précipite vers l’Abîme de la ténèbre et de l’horreur, où l’esprit des hommes est tellement embrumé, sourd, affaibli aux lumières, aux voix, aux invitations d’en-haut » , et non comme « l’indispensable prophétie qui manque au dépôt révélé pour l’accomplir et lui donner son efficacité. »
« Si vous objectez que la Révélation est close avec le dernier apôtre et qu’il n’y a rien de plus à ajouter – en effet, cet apôtre dit dans l’Apocalypse : “Si quelqu’un y fait des surcharges, Dieu le chargera des fléaux décrits dans ce livre” (Ap 22, 18), et cela peut se comprendre de toute la Révélation dont l’Apocalypse de Jean est le dernier couronnement –, je vous réponds que cette œuvre n’ajoute rien à la Révélation, elle comble seulement les lacunes qui s’étaient produites par des causes naturelles et des volontés surnaturelles. D’ailleurs, pouvez-vous m’interdire mon désir de reconstituer le tableau de ma divine Charité à la manière d’un restaurateur de mosaïque, qui remplace les tessères détériorées ou manquantes pour rendre à la mosaïque sa beauté intégrale ? Et si je me suis réservé de le faire en ce siècle où l’humanité se précipite vers l’Abîme de la ténèbre et de l’horreur, pouvez-vous me le reprocher ? Pouvez-vous peut-être dire que vous n’en avez pas besoin, vous dont l’esprit est tellement embrumé, sourd, affaibli aux lumières, aux voix, aux invitations d’en-haut ? En vérité, vous devriez me bénir d’ajouter de nouvelles lumières à celle que vous avez et qui ne vous suffit plus pour “voir” votre Sauveur, pour voir le Chemin, la Vérité et la Vie, et sentir surgir en vous cette spirituelle émotion des justes de mon temps, afin de parvenir par cette connaissance à un renouvellement de vos âmes dans l’amour qui vous sauverait, car ce serait une montée vers la perfection. » (X, 38, 303-304)
---> Et donc, il s’agit tout autant ici de « surcharges » apportées par l’œuvre valtortienne au dépôt révélé de la foi, qu’il s’agirait également de « surcharges », apportées par le patient et méticuleux travail d’un restaurateur d’une œuvre magnifique, qui ne pouvait pas tomber entre de meilleurs mains que les siennes, car celui-ci ne viserait qu’à restituer toute la splendide beauté première de cette œuvre.
---> Il est intéressant de citer en regard de cet extrait le n.67 du Catéchisme de l’Église Catholique :
« Au fil des siècles il y a eu des révélations dites « privées », dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas d’« améliorer » ou de « compléter » la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire.
Guidé par le Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.
La foi chrétienne ne peut donc pas accepter des « révélations » qui prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l’achèvement. C’est le cas de certaines religions non chrétiennes et aussi de certaines sectes récentes qui se fondent sur de telles « révélations ». »
---> Or, ce n’est pas du tout la Révélation apostolique que « L’Évangile tel qu’il m’a été révélé » complète, telle une mosaïque que l’on restaure : elle ne fait qu’ajouter de nombreux détails et épisodes jusqu’alors inconnus à ce qui était déjà connu, mais sans rien ajouter au dépôt de la foi catholique.
---> Autrement, nous trouverions fatalement au minimum un nouveau dogme édicté par l’œuvre, or ce n’est absolument pas le cas, comme nous l’avons vu tout au long de la réfutation.
---> Si ce simple complément d’information voulu par le Christ était en soit « quelque chose de contraire à la foi de l’Église (la clôture de la Révélation avec la mort du dernier Apôtre) », alors en toute fin de son Évangile, saint Jean ne nous aurait pas dit :
« Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait. » ( Jean 21,25 )
( C’est-à-dire en d’autres termes : « Il n’y aurait certes aucune contre-indication à en écrire infiniment plus sur la Vie terrestre du Christ. Cependant, s’il fallait être exhaustif en cette matière, la masse d’informations que cela représenterait serait très difficilement consultable par tous. Il n'y a donc pas tellement d'intérêt à en écrire plus que ce que nous en avons déjà écrit, et qui suffit à la foi.» )
Mais il aurait bien plutôt écrit :
« Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; mais si ne serait-ce qu’une seule d’entre elles venait à être connue par révélation privée après la mort du dernier apôtre, alors cela constituerait une violation très grave du caractère irrévocablement clôt du dépôt de la foi apostolique. Il y a donc interdiction absolue à en savoir davantage sur la Vie terrestre du Christ. »
---> Mais saint Jean na jamais dit cela, et se serait montré totalement absurde dans le cas contraire.
---> Plutôt que de finir mon article sur un ton comminatoire par une série d’imprécations, pleines d’amertume et de suffisance, visant à détruire cette Œuvre céleste, je préfère en citer encore ceci :
« A toi je donne le réconfort de la vision. A tous je donne le moyen de me désirer et de me connaître. Et si encore elle ne sert pas et si comme de cruels enfants ils rejettent le don sans en comprendre la valeur, à toi, le don restera et à eux ira mon indignation. Je pourrai, une fois encore, faire l’antique reproche : “nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé. Nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas pleuré.” Mais n’importe. Laissons-les, les “inconvertissables” accumuler sur leurs têtes des charbons ardents et tournons-nous vers les brebis qui cherchent à connaître le Pasteur. Le Pasteur, c’est moi et tu es la houlette qui me les amène. » (II, 4, 21)
---> Loin donc de toute amertume, le Seigneur accepte ici courageusement la possibilité qu’on Le rejette encore - comme il en est question en Luc 7,32 dans la parabole des enfants joueurs de flûte -, ne voulant forcer personne à accueillir ses bienfaits, mais cherchant au contraire notre amour librement donné en retour du Sien.
---> l’Œuvre ainsi achevée, désignée par l’expression « mon don » - puisque c’est le Seigneur qui l’a donnée - , n’est en aucun cas placée par Jésus sur le même plan que l’eucharistie et le don du Saint-Esprit, qui sont, eux, la Substance même de la Vie éternelle, indispensable pour le Salut, et non pas - comme cette œuvre - une révélation privée, une aide bienvenue certes, mais facultative. Elle s’adresse à l’ensemble des croyants (« docteurs » et « samaritains », c’est-à-dire ici ceux qui sont orgueilleux de leur légitimité qui n’est bien souvent qu’apparente, et ceux qui sont humblement dans l’obéissance à Dieu, malgré leur état de pécheurs ).
---> Sa nature et ses effets, dans la pleine continuité du grand don de l’évangile, en font un précieux moyen par lequel Jésus ravive l’amour pour sa Parole.
« Levez-vous. Venez à mon Don. “Prenez et mangez. Prenez et buvez”, ai-je dit aux apôtres. “Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t’aurait donné de l’eau vive”, ai-je dit à la Samaritaine. (…) C’est moi qui vous dis ces paroles. Je vous offre cette nourriture et cette boisson céleste. Ma Parole est vie. Je veux que vous soyez dans la Vie, avec moi. Et je multiplie ma parole pour contrebalancer les miasmes de Satan qui détruisent les forces vitales de l’esprit. Ne me repoussez pas. J’ai soif de me donner à vous, parce que je vous aime. C’est ma soif inextinguible. Je désire ardemment me communiquer à vous pour vous préparer au banquet des noces célestes. » (X, 38, 304-305)
---> Cet appel final résonne après que toute l’Œuvre, soit à travers les « dictées » de « Jésus », soit à travers la typologie des personnages, ait réalisé la même œuvre que l’Évangile dont elle est une remémoration, c’est-à-dire selon la parole de saint Siméon : « provoquer la chute et le relèvement de beaucoup, être un signe de contradiction, et manifester les pensées cachées de bien des cœurs » ( Luc 2,35 ).
---> Jésus lui-même s’était inquiété de l’autorisation de la publication de l’Œuvre, parce que le contexte ecclésial, déjà opposé au saint padre Pio sous prétexte de « trop de surnaturalité », et très hostile pour le même faux prétexte aux révélations célestes, n’hésitait même pas à contrecarrer les approbations du pape lui-même, dans un esprit de désobéissance n’ayant rien de catholique. Il avait demandé que soit placé un avertissement suivant en tête de l’œuvre, annonçant la même éternelle ligne de séparation entre :
- d’une part : les cœurs simples, même imparfaits, mais suffisamment blessés pour être perméables à la Grâce divine, se communiquant à eux par ses dons.
- et d’autre part : les cœurs inconvertibles, dignes héritiers de l’esprit pharisaïque, du levain duquel Jésus avait bien demandé pourtant de se garder ;
---> Cette « ligne de démarcation », n’ayant rien à voir avec une simple querelle d’opinion pour ou contre Maria Valtorta, n’a en réalité rien de nouveau, puisque c’est précisément ce qu’évoque la très Sainte Vierge Marie dans son Magnificat :
« Déployant la force de son bras, Il disperse les superbes ;
Il renverse les puissants de leur trône, Il élève les humbles ;
Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. »
( Luc 1,51-53 )
« Jésus dit : “Écris et tout ce qui t’est dit sera mis en tête de tout travail à communiquer aux gens honnêtes, qu’il soit imprimé ou dactylographié selon ce que j’en ai déjà dit : « C’est la voix du Maître. Rugissement et caresse. Rugissement quand elle s’adresse à ceux qui ne veulent pas se convertir. Caresse quand elle parle à ceux qui, bien qu’imparfaits, ont la bonne volonté de trouver Dieu et sa Parole et les ayant trouvés de se sanctifier. Pour ceux-là la Parole devient caresse d’ami et bénédiction de Jésus ». Ces paroles en tête de tout travail. Puis pour les œuvres plus complètes et approuvées, toujours approuvées pour qu’elles ne soient pas rendues inopérantes par le mauvais vouloir des pharisiens, saducéens, scribes et docteurs, il serait bien de mettre la prière à la Parole que je t’ai donnée le 7 décembre 1943”. » (II, 13, 61)
---> Cette dernière phrase est intéressante pour le lien qu’elle fait entre les personnages de l’Évangile canonique et les contemporains de Maria Valtorta. Les « pharisiens, saduccéens, scribes et docteurs » pourraient désigner, avec toute personne critique de l’ouvrage, le clergé moderne, par ailleurs souvent interpellé, à moins que je ne confonde ici plus ou moins volontairement « le clergé moderne » avec moi-même, don Guillaume Chevallier, dans ma crainte constante de ne mériter en fait que les titre assez peu flatteurs pour mon égo de « pharisien, saduccéen, scribe et docteur de la chicane », et que je feigne d’ignorer que tout le clergé moderne n’a heureusement pas l’esprit aussi obtus et chicaneur que le mien.
---> Significativement, dans la conclusion, comme à d’autres reprises, Jésus lie l’acceptation du message à l’acceptation de sa messagère, plaçant au centre du débat la relation affective que le lecteur doit créer avec l’auteur. Ne pas recevoir cette révélation avec foi, c’est « causer de la peine » à l’auteur du livre, « le petit Jean ». Enfin, cela n’est pas tout à fait exact, mais finalement : qu’ai-je déjà dis de vrai, tout au long de mes trois articles ?
---> Il serait donc bien plus honnête de dire ici que Jésus, nous ayant donné son Œuvre par l’intermédiaire de sa servante Maria Valtorta, laquelle avait dû y déposer sa propre empreinte littéraire – étant personnellement l’auteur des descriptions, de ses impressions personnelles etc - , il serait alors possible pour le lecteur de refuser l’œuvre sous le prétexte de ne pas aimer l’instrument par lequel elle est transmise, de ne pas apprécier son style, de se méfier d’elle, etc…
---> Face à tous ces blocages se situant à un niveau purement humain, Jésus nous redonne simplement son commandement d’amour, qui va jusqu’à l’amour de nos ennemis.
---> Comment, dans ces conditions, refuser encore d’aimer Maria Valtorta choisie par Dieu, et ainsi d’accepter le don qui nous vient de Dieu à travers elle qui est notre soeur en Christ ?
---> L’invitation finale est pour cette dernière : Jésus s’adresse amoureusement à l’auteur pour la bénir et l’inviter une dernière fois à « reposer sur sa poitrine ». (X, 38, 306).
---> C’est l’aboutissement de ce qu’à l’évidence saint Jean l’Évangéliste désirait, lorsqu’il se nommait lui-même « le disciple que Jésus aimait » : c’est-à-dire ne pas garder jalousement cet amour privilégié du Seigneur pour lui tout seul, mais que chacun puisse accéder à son tour à cette si grande intimité avec l’Amour Incarné.
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