Pour lui, il n'y aurait dans l'humanité que deux groupes d'individus :
- D'une part, ceux à qui l'exercice des passions humaines serait permis - c'est-à-dire tous les hommes, excepté le Christ et sa Mère - : ayant des passions humaines, et les exerçant d'une manière pécheresse et désordonnée, rigolant, pleurnichant, succombant à leurs vices...
- Et d'autre part, le Christ et sa Mère: ayant certes en leurs Âmes des passions humaines, mais ne les exerçant quasiment jamais, de sorte qu'Ils aient un comportement toujours emprunt de la plus extrême sobriété, presque sans aucun affect vis-à-vis d'autrui, à tel point que l'Incarnation du Christ aurait bien du mal à être perçue comme une véritable expérience humaine, comme un choix passionné de sa part : son rôle ici-bas ne serait pas tant de se montrer vraiment Homme autant que vraiment Dieu, mais quasiment exclusivement de montrer sa Divinité, le reste étant indigne de Lui.
---> Jésus serait censé être tellement exclusivement Dieu, que tout ce qui pourrait l'apparenter à un Homme véritable exerçant ses passions serait en réalité indigne de Lui. Toute ressemblance avec un homme véritable serait pour Lui dégradante.
" Le Christ, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix."
... où Jésus montre à maintes reprises qu'Il ne veut pas imposer la foi en sa Divinité par son apparence et ses manières qui le distingueraient radicalement du reste des hommes, mais principalement par ses miracles.
Ce qui signifie bien que le Christ voulut vivre et être considéré par tous comme un Homme véritable, usant donc de ses passions humaines comme n'importe qui d'autre - quoi que de manière parfaite en son cas - et être cru Dieu sur le témoignage extraordinaire de ses oeuvres miraculeuses, corroborées par ses Paroles.
"Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! » Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
De nouveau, des Juifs prirent des pierres pour lapider Jésus. Celui-ci reprit la parole : « J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? » Ils lui répondirent : « Ce n’est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider, mais c’est pour un blasphème : tu n’es qu’un homme, et tu te fais Dieu. »
Jésus leur répliqua : « N’est-il pas écrit dans votre Loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ? Elle les appelle donc des dieux, ceux à qui la parole de Dieu s’adressait, et l’Écriture ne peut pas être abolie. Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : “Tu blasphèmes”, parce que j’ai dit : “Je suis le Fils de Dieu”. Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez les œuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. »
"Si je n'avais pas fait parmi eux ces œuvres que personne d'autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché. Mais à présent, ils ont vu, et ils sont remplis de haine contre moi et contre mon Père. Ainsi s'est accomplie cette parole écrite dans leur Loi : Ils m'ont haï sans raison." ( Jean 15, 24-25 )
---> "Ils n'auraient pas de péché", précisément parce que l'apparence et les manières du Christ, à première vue ne Le distinguant pas d'un homme sage, ne pouvaient pas suffire à leur donner foi en Lui. Jésus excuse donc miséricordieusement ceux qui ne croient pas en Lui, faute d'avoir vu ou d'avoir entendu parler de ses miracles.
Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. ( Jean 14,11 )
---> Mystérieusement, Jésus préfère laisser les incrédules penser qu'Il ne serait rien de plus qu'un homme, en les laissant se baser uniquement sur les apparences, plutôt que de les subjuguer par des miracles qui les forceraient à croire en Lui :
"N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet." ( Marc 6,3 )
---> Par conséquent, non seulement cela n'a rien de choquant de découvrir Jésus comme un Homme véritable sans péché, en lisant l'EMV, mais plus encore : c'est exactement ce que Lui-même nous disait de Lui depuis toujours, dans les Evangiles ! Ce qui n'empêche certainement pas sa Divinité de transparaître jusque dans son Humanité pour les hommes de bonne volonté, ni de Le découvrir carrément Dieu à maints endroits, par ses miracles ou ses Paroles célestes.
... car en tant que Dieu, Il n'aurait jamais été atteint par elles, et surtout pas par la chute progressive de Judas - ce qui fut pourtant la peine la plus grande de toute sa Vie terrestre - , car un Dieu qui donne l'exemple aux autres n'a que faire d'un vulgaire traître, et le laisse aller à son destin ( comme l'indique si bien la parabole de la brebis perdue ! )
... malgré l'évidente tendresse qu'elle Lui portait : car Dieu le Fils s'occupe de son Père Céleste, et non de sa Mère terrestre, dont Il tolère la présence, mais sans trop y prêter attention ;
... et certainement pas par de quelconques gestes de tendresse, qui auraient été pour Lui dégradants, indignes de son rang divin;
... sauf en certaines très rares occasions, et avec toujours une extrême retenue, car Dieu ne rie pas, ne pleure pas, et quand Il est heureux, cela ne se voit pas.
... réputés selon lui décrire la Vie du Christ de façon exhaustive, sans en omettre le moindre détail.
Mais cette vision pose immédiatement de sérieuses questions :
Cela confine à l'absurde, car cela voudrait dire que finalement, il n'était pas totalement bon que le Christ se soit ainsi incarné, c'est-à-dire qu'Il devienne pleinement capable d'exister et de réagir en Homme véritable, en son Âme et en son Corps, dans toutes les dimensions de son Être humano-divin.
Ainsi, dans son cas : pleurer abondamment en certaines circonstances, donner des signes de tendresse dans d'autres, ou quelque autre manifestation de ses affects humains, ne pouvait absolument pas être peccamineux, le contexte de l'EMV justifiant d'ailleurs pleinement à chaque fois qu'Il en usait de la sorte sans aucune trace de scandale, de débordement, ou que sais-je.
qu'il montre une chaleureuse effusion de tendresse pour ses amis et pour sa propre mère, ou qu'il traduise dans sa prière à Dieu toute l'ampleur de sa profonde détresse, dans l'abandon des siens ? Rien, en réalité.
seuls les malades psychiatriques n'en ont pas de semblables, lorsqu'ils éprouvent de la joie ou de la souffrance.
... dont le but n'est pas de rapporter tout ce qu'il serait possible de connaître du Christ, loin de là, comme en témoigne très clairement saint Jean au dernier verset de son Évangile.
... comme le fait DGC, que cela en est tout-à-fait inacceptable : à ce compte là en effet, il faudrait bien aussi s'imaginer ...
... qui malgré son Magnificat lors de la Visitation, n'aurait manifesté ensuite extérieurement aucune joie, et n'aurait eut aucun geste de tendresse maternelle pour l'Enfant Jésus, lors de la Nativité ( !!! ), puisque saint Luc décrirait bien comment elle se serait bornée à L'enfanter, puis à Le coucher dans une mangeoire, presque comme pour mieux s'en débarrasser : sans jamais donc sortir de son perpétuel silence ni de sa réserve, sans adresser non plus une seule parole amicale à saint Joseph... Son exultation n'aurait ainsi été que strictement intérieure, comme il aurait convenu à une créature de son rang ( !!! ) , sans aucune parole.
et ainsi jusqu'à la Nativité, dans le plus complet silence, cette vision tout simplement inhumaine de la Nativité apparaîtrait finalement pour DGC comme assez logique et normale...
... en constatant que personne ne voulait laisser une place dans l'hôtellerie de Bethléem à la sainte Vierge qui allait enfanter.
... ni la moindre compassion à voir leur divin Enfant naître quasiment dehors, dans le froid hivernal d'une grotte, et souffrir de la faim et du plus complet dénuement.
... mais pas spécialement ensuite d'émerveillement - puisque le texte ne le précise pas - en voyant de leurs yeux et entendant de leurs oreilles s'exprimer un ange, puis avec lui toute une troupe angélique chantant le "GLORIA" Céleste ! Non, ce spectacle inattendu et absolument extraordinaire les aurait laissé de marbre, ils l'auraient considéré comme banal.
... auraient transmis le message à la sainte Famille, juste par acquis de conscience, et "selon les Évangiles" : sans même penser à leur apporter des présents, pour subvenir par compassion à leurs nécessités !
En entendant les bergers, si on en croit strictement saint Luc,
... bien trop occupée qu'elle était à retenir toutes ces choses et à les méditer dans son cœur, sans que des pouilleux de leur espèce ne la dérange. Telle un santon de la crèche, ainsi les bergers l'auraient vue et contemplée : totalement muette et introvertie, sans aucun affect seulement humain - donc avilissant - ( !!! ) .
... qui n'auraient jamais entendu non plus de sa part une seule parole d'amour tendre, car il faudrait strictement se limiter à ce que dit saint Luc : "II leur était soumis". Or la soumission aurait par principe exclu chez le Christ toute effusion de tendresse, celle-ci étant sans aucun lieu d'être, entre les gens d'une si noble et sainte Famille !
... sauf une fois à l'âge de douze ans dans le Temple, pour leur demander lors du Recouvrement, mais sans plus : "Pourquoi donc me cherchiez vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ?"
... - contrairement à ce qu'insinuerait sainte Thérèse de Lisieux dans son poème "Pourquoi je t'aime, Ô Marie" en ces termes : "O ma Mère chérie, sur la rive étrangère, pour m'attirer à toi, que tu versas de pleurs ! " - ,
... où elle aurait assisté à la Passion de son Fils sans même pousser un seul cri, sans une seule fois appeler douloureusement son Jésus, Celui qui n'avait jamais cessé d'être pour elle son petit Enfant, comme pourtant l'aurait fait n'importe quelle véritable maman aimante à sa place !
... comme l'aurait pourtant fait à sa place n'importe quel véritable fils aimant pour sa pauvre mère torturée, selon le commandement qu'ailleurs, DGC se fait fort de défendre : "Tu honoreras ton père et ta mère."
... Lui qui pourtant était venu selon les Écritures pour s'abaisser, et prendre la dernière place en embrassant jusqu'au bout notre humanité souffrante.
... en le dépouillant systématiquement de tout ce qu'il sait pourtant si subtilement suggérer à propos du Christ, de sa Mère, et de tant d'autres personnages. Mais à quoi bon ?
... dont le seul intérêt est de provoquer le dégoût chez les vrais amoureux du Christ et de son Évangile, et dont la conséquence est d'invalider l'ensemble de sa réflexion en défaveur de l'EMV.
---> L'erreur fondamentale de l'auteur - qui sous-tend la quasi totalité de ses articles - est en effet de prétendre que le Christ n'aurait eu pour seule et unique vocation terrestre que de servir d'exemple aux directeurs spirituels des monastères et séminaires, eux qui sont normalement extrêmement sobres au niveau des affects humains à l'égard de leurs novices :
---> Ce qui serait finalement tellement valorisant pour DGC, qui pourrait alors se prendre pour une sorte de modèle absolu de ce qu'aurait été le Christ sur la terre.
Finalement : qui verrait le Christ verrait DGC, et qui verrait DGC verrait le Christ ! Bluffant.
---> Mais c'est bien là son erreur : car c'est tout simplement nier que ce Dernier fût le Modèle universel pour toutes les vocations humaines, qui trouvèrent toutes en Lui leur perfection, même et peut-être surtout celle du mariage, en dépit de la chasteté absolue qui fut la sienne.
---> Le Christ embrassa en effet toutes les vocations et conditions humaines : celle de Dieu Incarné, celle de pape, d'évêque, de prêtre, de diacre, de père de famille, d'époux, de fils, d'enfant, d'artisan, de chef d'entreprise, de citoyen, de moine cénobitique, d'ermite, de moine errant et mendiant, d'ami, d'éducateur, de docteur, de prédicateur, de missionnaire, d'exorciste, de théologien, de guérisseur des âmes et des corps, de malade, de persécuté, d'esclave, de prisonnier, de torturé, de martyr, de Sauveur enfin, ce qui récapitule toutes ses vocations.
---> Alors que les hommes n'embrassent généralement qu'un seul type de vocation durant leur existence, Jésus les embrassa toutes sans exception, de sorte que chaque homme ou femme, dans la vocation incarnée qui est la sienne, puisse trouver en Lui son parfait Modèle, y compris pour ce qui est de l'usage des passions, car c'est inséparable de notre condition humaine.
---> Ceci implique nécessairement qu'Il fût également un Modèle dans l'emploi de chacune de ses passions humaines nobles et bonnes, qu'Il dominait parfaitement en tant qu'Homme par apprentissage, et naturellement en tant que Dieu Tout Puissant à qui son Humanité était soumise.
---> Et donc par conséquent : Jésus pleura abondamment pour des causes qui en valaient la peine. Il pria abondamment pour Judas, suppliant son Père de si possible le sauver. Il manifesta visiblement sa tendresse à ses amis, lorsqu'ils en avaient mutuellement besoin. Car cela était juste et bon de sa part, en tant qu'Homme véritable qu'Il était autant que Dieu.
---> Ceci n'est rien d'autre qu'une illusion de plus, un simple détournement d'attention : puisqu'au contraire, l'EMV ne fait pas que mettre l'accent sur ces nombreux détails relevant de l'Humanité du Christ, mais elle met également en lumière de nombreux autres détails mettant très bien en évidence sa Divinité, si bien que ces deux aspects se complètent à merveille, sans s'opposer, ni s'annuler réciproquement.
---> L'objection de DGC n'a en fait aucun lieu d'être :
---> Car autant il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'un vitrail s'illumine dans une église sous l'action du soleil, autant il n'y a rien non plus de particulièrement "hors du commun" à ce qu'un "Jésus d'image d'Épinal", éthéré, quasi mythologique, se mette à marcher sur l'eau, se transfigure sur le mont Thabor, ou ressuscite après sa mort en croix.
---> Or, c'est bien souvent de ce "Jésus" là, si peu véritablement Homme, dont il est question dans les sermons pleins d'ennui dont résonnent les murs de nos églises modernes.
---> Par contre, voir un vrai Jésus, réagissant en tout comme un Homme véritable, s'exprimant comme tel, usant noblement de toutes les passions humaines - donc : un vrai Jésus, Celui que le lecteur aurait pu réellement s'imaginer rencontrer personnellement - voir et entendre donc ce Jésus là se manifester, enseigner, marcher sur l'eau, être transfiguré, guérir les malades, ressusciter les morts, et se ressusciter Lui-même après une Passion et une mort infiniment douloureuse, voilà qui suscite alors la vraie foi en Lui, non pas une foi de carte postale, impersonnelle en un être éthéré, inconnaissable, distant, quasiment mythologique....
---> Non, une foi vive, une foi de terrain, basée aussi sur l'expérience des sens : "CE QUI ETAIT depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons." ( 1ere épitre de saint Jean 1,1 )
---> Cela va être pour nous l'occasion de constater jusqu'où la mauvaise foi humaine peut aller, lorsqu'elle est préférée au bon sens.
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